Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Agiter du vide pour créer du buzz, ce n'est pas dans la « charte d'éthique professionnelle des journalistes » de Radio France.
Extrait, et exemple concret, tout frais du jour.

La charte :
« Le journalisme consiste à rechercher, vérifier, situer dans son contexte, hiérarchiser, mettre en forme, commenter et publier une information de qualité ; il ne peut se confondre avec la communication.
(...) un journaliste digne de ce nom (...) Tient l’esprit critique, la véracité, l’exactitude, l’intégrité, l’équité, l’impartialité, pour les piliers de l’action journalistique ; tient l’accusation sans preuve, l’intention de nuire, l’altération des documents, la déformation des faits, le détournement d’images, le mensonge, la manipulation, la censure et l’autocensure, la non vérification des faits, pour les plus graves dérives professionnelles »


Le traitement sous X, signé Nora Hamadi, productrice à France Cu d'une émission d'actu très originale, « Sous les radars ».
Son compte est clairement associé à Radio France.

                                                                                        

Le « un peu partout »  = BFMTV.
Quant à l'Europe, c'est effectivement sa spécialité.
Extrait du catalogue,

                                                                    

L'info sourcée, vérifiée, déontologie & tutti quanti ma che bella vita, mamma mia :

                                                                                

Effectivement, c'est malin pour créer de l'interaction, gratter des abonnés, et tutta la vita è bella. Et la charte ? Mais on s'en fout ! Quelle importance ? Quel intérêt ?

Deux choses. Voyez comme je suis méthodique. Allez, je mets des numéros.

Chose n°1 : “les monospaces familiaux des banlieusards”. Aucune étude, sondage ou autre sociopopo-étude ne s’est penchée sur la question. Donc, nul ne sait la quantité de personnes touchée par cette loi. On ne peut parler qu’à la louche, sur la base d’un vague ressenti. Du journalisme hyper-pro.
Une hypothèse : la journaliste pense que sa propre situation est celle de plein (soyons précis !) de familles d’Île de France. Ce n’est qu’une hypothèse, on laisse tomber. Oublions. Passons à la chose n°2.

Chose n°2 : “banlieusards qui n’ont plus de RER après 22h”
Info vérifiée, certifiée, charte déontologique & tutta la bella vita è buona vita alla pizza ai quattro formaggi con tortellini di mozzarella ma è buona.
Un clic sur gougueule et

                                                    

Horaires RER A & B, extraits

                                                        


Certes le C s’arrête plus tôt, et y’a des travaux patati patata.
Mais,

                                            
                                            
                                            


Exemple,

                                                                                        

Je sais, ce n’est pas passionnant, mais nécessaire afin de mettre en valeur la leçon de déontologie de Nora Hamadi de France Cu & BFMTV.

Le réalisateur et producteur (mais aussi critique littéraire et écrivain) Claude Mourthé est décédé le 13 mars 2024.
Il a fallu attendre près de deux mois pour que France Culture lui rende hommage, et un hommage bien maigre : une rediffusion du feuilleton « Le hussard sur le toit » (1981). Bien maigre parce ce que ce hussard avait été ressorti en janvier 2021, et depuis, toujours disponible en ligne.
Sur la Une du site ? Rien. Aucun article ni émission ni rien ne lui a été consacré depuis mars. Le Monde et Téléramou, qui possèdent une rubrique radio, rien non plus. Seul article, celui de La Dépêche du 16 mars.
La page du feuilleton, il ne faut pas tomber dessus par hasard, parce que si vous cliquez sur le programme du jour, vous tombez sur la page du feuilleton, que vous déroulez, ou plutôt scrollez. Aucun lien, aucun renvoi vers la page du hussard, à laquelle a été ajouté un hommage que voici, un hommage très chaleureux, sans doute le résultat d'un copié/collé quelconque.

                               

                                


Le résumé du feuilleton suit, il n’a même pas été décalé ni démarqué de la biographie.

Que personne n’ait rendu compte, ni dans une émission, ni dans un journal, et qu’il n’y ait eu aucune nouvelle diffusion de ses œuvres dans les programmes depuis mars montre en quelle estime France Cu tient son passé.
En regardant la Une du site de ce jour, il est clair que ce n’est plus une radio culturelle mais une radio d’actualité : J.O., européennes, énième hommage à Pivot, déplacement de S. Lecornu, et des dossiers importants (en taille, en qualité n’en parlons pas) sur Xi Jinping, les Molières 2024, élections européennes, et en guise de culture, une chroniquette sur le dernier Édouard Louis.
Les docus : sociétaux, politiques, ou politiques et intimes, et du ressassement historique avec Tchernobyl et le général Jaruzelski. Une idée maîtresse rassemble tous ces programmes, la trouille. Foutre la trouille, l’entretenir bien au chaud et attirer du clic. La trouille, ça marche toujours.
Alors Claude Mourthé, producteur de radio culturelle, vous pensez…
D’ailleurs, ce n’est pas un hasard que la rediffusion choisie soit « Le hussard ». Nous devons la ressortie de ce feuilleton en 2021 à Monsieur Covid 19. Tous les programmes sur les épidémies étaient bons à prendre, servis en quantité pantagruélique, jusqu’à la nausée.

Autres émissions de Claude Mourthé encore disponibles, cf billets : du 24-01-21 (Macbeth, le Hussard, Hamlet), 04-04-2020 (Un roi sans divertissement), 25-12-2021 (Bram Stoker), 14 novembre 2023 (Le centenaire, de Obaldia), 16 décembre 2019 (Règlements de contes, de Véra Feyder), 19 mai 2019 (Le bruit et la fureur, Faulkner), 11 mai 2023 (Au-delà du fleuve et sous les arbres, Hemingway, adaptation seulement), 2 février 2022 (entretiens avec Obaldia), 15 décembre 2021 (Le roi Lear dans la troisième), & du 17 avril 2019 (Dans le bar d’un hôtel de Tokyo, Tennessee Williams).