Nessie
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Mais pourquoi écoutez- vous encore France Culture ?
Ce trait envoyé aux auditeurs mécontents, c'est la réponse que reçoivent assez régulièrement nos remarques critiques depuis septembre 99.
Pourquoi en septembre 99 ? Parce que c'est le moment où s'amorce la mutation du programme de France Culture qui a mené la chaine où elle est actuellement : inécoutable.
A quoi bon/ pourquoi l'écouter encore ?
Dernière édition par Nessie le Dim 15 Mar 2015, 14:36, édité 5 fois
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A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
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En septembre 1999 alors que Laure Adler tournait brutalement une page de la vie de FC, la question "Pourquoi écoutez-vous encore cette radio ?" était une fausse question. Une riposte bête et agressive. Tout à la fois un petit coup de censure morale, un déni d'esprit critique.
En 2005 c'était encore une question idiote : le programme culturel survivait en partie. Après 5 années de réduction de sa part culturelle et la baisse constante de la qualité dans ce qui en subsistait, les auditeurs frustrés pouvaient se vanter d'avoir exploré l'ensemble de la grille. Ils y étaient poussés par la suppression de leurs émissions favorites, par les bouleversements continuels de la grille, et ainsi lancés à la recherche d'émissions à découvrir eh bien fréquemment ils en trouvaient. De là, leur consommation de radio de qualité pouvait s'élever dans un contexte de baisse de l'offre. Quelle ironie ! Des émissions parfois même qui étaient là depuis 10 ans apparaissaient tardivement à leurs yeux ébahis ou plutôt à leurs oreilles esbaudies : pour ma part, avant 1999 j'avais au plus 5 rendez-vous réguliers dans le programme. C'est donc après le lancement du culturocide que j'ai découvert Une vie une oeuvre et La matinée des autres. De là ma dette et mon respect pour Michel Cazenave.
En 2010 la question était encore agaçante, mais de moins en moins outrageante car on sentait venir le moment où il ne resterait plus rien de l'esprit culturel qui avait animé la chaîne jusqu'en 1999. Les symptômes : la disparition progressive des émissions littéraires et artistiques ; ces voix d'adolescents attardés implantés à tous les carrefours du programme, voix d'incultes et d'enfants gâtés promus titulaires ; le documentaire culturel quasi liquidé sauf en sa dernière adresse (Une vie une œuvre) confiée à un gamin auto-satisfait. Et l'invasion définitive des tranches à caviarder en info par l'esprit de la Rédaction plus soucieux de militer que d'informer. Invasion de propagande reçue avec bonheur par les producteurs, puisque la consanguinité idéologique atteint à ce moment les 90% dans le personnel de la chaine.
En 2015 : la question se pose.
Que reste-t-il du programme culturel ?
Que reste-t-il de l'esprit culturel que nous avions connu ?
./....
Dernière édition par Nessie le Lun 09 Nov 2015, 17:19, édité 2 fois
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Que reste-t-il du programme culturel ?
Que reste-t-il de l'esprit culturel que nous avons connu jusqu'en septembre 99 ?
Réponse : rien ou quasi. En Juillet 2014 la liquidation unilatérale de Du jour au lendemain -on l'avait vu venir- avait valeur de signal.
Il reste A voix nue et le Feuilleton, moins émissions que concepts à décliner.
Répliques.
Le Salon noir.
Et Mauvais genre promu plus longue émission du programme, comme une bannière de l'inversion des valeurs.
Certes le service Fiction -un temps menacée de disparition- a sauvé sa tête. Toutefois, ça fait plus de 20 ans que sa production est très inégale. Depuis belle lurette il donne la part belle aux thèmes du saucial. Et par les voix qu'on y entend, les fictions ont maintenant une coloration de salle de jeux pour jeunes adultes urbains dynamiques et branchés.
- Je compte pour zéro les créations mollement culturelles : La fabrique de l'histoire. Les nouveaux chemins de la connaissance. De même les Ateliers d'Aurélie Charon dont on était en droit d'espérer mieux et qui contiennent de plus en plus rarement quelque bon numéro.
- Je compte pour Zéro "Sur les docks" dont la part culturelle est infime, environ 10%. Cette collection est un hybride entre feu "Grand angle" et "Les pieds sur terre", réservé au dolorisme saucial et accordant un strapontin à des sujets plus ou moins inspirés du Pays d'ici, éventuellement de la veine France-Régions dans La matinée des autres.
- Je compte pour zéro ce qu'est devenu "Une vie une oeuvre", malgré les numéros brillants dus encore à Françoise Estèbe ou à quelque autre producteur y faisant un bref passage, par exemple Thomas Baumgartner. Après la première marche descendant que lui avait infligé Bébé-Mathieu, l'esprit de Michel Cazenave dans UVUO a laissé la place à Martin Quénéhen, encore quelques marches plus bas.
- Je compte pour pas grand chose le créneau scientifique de 14h-15h. On n'y trouvera ni le sérieux ni la rigueur des prédécesseurs Eliane Contini, Michel Cazenave encore lui, ou même des vieilles barbes qui ont tenu le crachoir jusqu'au milieu des 80's : François le Lionnais et Dgeorges Charbonnier.
Il ne reste qu'A voix nue, qui n'est pas une émission mais un concept.
- Je compte pour épuisées certaines formules bien trouvées qui sont apparues depuis 1999 et ont fait un temps illusion, comme Concordance des temps. Epuisées aussi les émissions confiées à des producteurs anciens et capés mais ressassant toujours leurs obsessions et on les laisse faire par respect pour leur ancienneté (Colette Fellous) ou on les bénit en tant que moulin à prière du credo idéologique local, c'est le cas de la formule chimico-politique de Marie-Hélène Fraïssé. Epuisées encore les émissions qui ont survécu au départ de leur inventeur et qui n'en sont plus qu'un lointain reflet (les Papous comme Une vie une oeuvre sont dans ce cas).
Tout le reste a été tué en un ou plusieurs coups, d'une ou plusieurs balles : réduction de la durée ; remplacement du producteur par un affidé ; changement du contenu sous le même titre ou changement de titre précédant celui de l'objet ; récupération du concept mis aux mains de remplaçants, des gens sûrs (la matinale, la table ronde critique de midi).
A ceux qui nous demandent des preuves par l'exemple, nous répondons par une injonction : écoutez et comparez ! Ecoutez donc le programme de nuit et voyez ce qu'il en reste dans la grille de journée.
Dernière édition par Nessie le Dim 15 Mar 2015, 14:45, édité 1 fois
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Je me rends compte que pour le moment j'ai surtout résumé les causes de mon exaspération, et donc les raisons d'abandonner l'écoute puisque ce que nous aimions dans ce programme est maintenant mort et enterré.
Pour autant, il y a encore des raisons de s'accrocher. Je donnerai les miennes après que d'autres forumeurs se soient exprimés. Je veux éviter de leur couper l'herbe sous le pied. Eviter aussi ce que les concierges me reprochent : imposer mon avis.
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