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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 16 sur 56

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L'adolescent au cinéma - Lun 29 Avr 2019, 08:50

Mardis du cinéma, L'adolescent au cinéma (31-01-1989) par Francesca Piolot, avec Claude Miller, Jean-Claude Brisseau, Laurence Cote, Françoise Audé, Fejria Deliba, Anne-Marie Faux, Jacques Fayet, Claude de Givray. Réalisation, Josette Colin

Première moitié de l'émission : la carrière de Danielle Darrieux dans les années 30, Jacques Fayet à propos d'un film d'André Cayatte, puis "analyse" d'un film de Rozier, Willy, pas Jacques, n'exagérons pas. 
Les films choisis permettent d'avoir une vision de l'adolescent caricaturale, faussée. Ce qui pouvait servir de point de départ s'éternise une heure et demie.
Pour les années 30, il y avait "Zéro de conduite", qui permettait de sortir de toutes ces visions de l'adolescent truffées de clichées et à la forte odeur de naphtaline.
Il existe un certain nombre de films de Luigi Comencini consacrés à l'adolescence (Casanova un adolescent à Venise, L'incompris), mais aussi Deep End de Jerzy Skolimowski. 
Nous restons en France. "Baby Doll" ou "Lolita", balayés. 
Les années 50, ce sont les starlettes de type Bardot et compagnie. Là, Francesca Piolot tique un peu. Sommes-nous bien dans le sujet ? Elle insiste auprès de son interlocutrice, sans succès. 

La seconde partie de l'émission voit défiler Truffaut, passage obligé, avec le témoignage de Claude de Givray, puis surtout trois films qui en 89 font l'actualité : "De bruit et de fureur" de Brisseau, "La petite voleuse" de Claude Miller, et "La bande des quatre" de Jacques Rivette. Les témoignages des actrices de ce dernier film est particulièrement significatif : bafouillis, résumé du film et conclusion, avec en gros, "ce sont des histoires de mecs et de nanas... et les nanas se rendent compte que la vie c'est un peu plus que ça". De toute façon la confusion est faite entre les adolescents et les jeunes adultes. 
L'adolescent, c'est soit un délinquant, soit un dépressif suicidaire, soit les deux, soyons subtil, et dans tous les tout cas, quoi qu'on en dise, il est perçu par un réalisateur qui, lui, est adulte.
Depuis 1989, beaucoup de films sur l'adolescence ont un peu changé cette vision compassée, caricaturale. Cf notamment "Mud" de Jeff Nichols, les films de Céline Sciamma ...

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Juste avant la nuit - Mer 01 Mai 2019, 11:07

Eh oui, encore, la Caquetticluze. On en a marre, c’est tout le temps pareil. Et puis toujours les mêmes blagues, de type « la défense de la langue française a sa légende noir ». Il faut savoir s’arrêter. Passer à autre chose. Bonne nouvelle, on va changer aujourd’hui, et passer aux émissions de fin de soirée, quand on a bien bu et ri entre amis et qu’on dit :
«- Tiens, si on mettait un peu la radio, France Culture, la nuit, il paraît que ça déchire grave, c’est peut-être mieux que prendre un café. Ce sera en quelque sorte notre Capitaine de Soirée !
- Arrête tes délires, il est même pas minuit là, on commence à peine !
- Mais si on continue on va pas s’arrêter, et les voisins vont appeler les flics !
- Mais laisse tomber ! Ils sont avec nous les voisins !
- Et les flics aussi !
- Oui mais il faut que j’écoute un truc à la radio qui soit pas la Cocotticluze, passque sans ça on va dire que je répète tout le temps les mêmes blagues à trois balles dans mes messages !
- Allez mets la radio 5mn mais après tu coupes !»
Vous voyez, on a changé de créneau, là, 23h55, c’est plus la Cococaquicluze. Par contre, je vous écris du poste de police, puisque suite à ces 5mn de radio, la police m’a arrêté illico pour tapage nocturne.

Alors du coup je retranscris de mémoire les remugles sortis du poste à 23h55. Le policier qui m’accompagne afin que je ne mette pas France Culture sur mon ordinateur portable me confirme que c’est en gros fidèle à la réalité radiophonique.

« J’ai écouté l’autre jour la dernière bafouille de Mormoilien Bouclenbiais. J’entendais les vaches, les poules et les cochons hurler. Je ne savais pas que ces animaux étaient capables de pousser de tels cris. Du coup, j’ai étonnamment éteint la radio. Le lendemain, j’y ai repensé lorsque j’ai vu ma vache se rouler par terre de douleur, secouée par des spasmes jusqu’alors inconnus chez la race meumeu. C’était spectaculaire. Il existe d’ailleurs une théorie mise au point par Schrtchzdcbr Gkfrgbzxm qui préconise la construction d’une piscine afin d’y soigner les vaches atteintes de ce haut mal.
Dans mon enfance pavillonnaire, j’avais assisté pourtant, ébahi, aux travaux de la nouvelle piscine adaptée aux besoins bestiaux d’une race positivement laitière. Ah non non non, ce n’était pas une légende urbaine. J’imagine qu’une vache plongée dans l’eau exerce une poussée qu’Archimède aurait bizarrement approuvée. Je me réjouissais dans l’attente de ce spectacle, à tel point que je me mis à lire plusieurs livres à la fois, que je n’ai jamais compris, comme La Bible, L’idiot et Le Club des Cinq. D’ailleurs, la vache s’appelait la Claude, ce qui me ramenait à l’oeuvre d’Enid Blyton et à ses plus réjouissantes richesses. La langue françoise était un continent merveilleux.
Mais le spectacle de ma Claude dans la piscine était fascinant et lassant à la fois. Je me souviens qu’un peu auparavant elle avait meuglé à la mort lorsque j’avais déblatéré à Picpic La Poule sur la stupide obsession de l’Éducation Nationale pour ses soi-disant faux amis. Mon sentiment est qu’à ce moment-là c’est peut-être cela qui a déclenché mon envie d’écrire.
« At the first…. », ça c’est un bon début. Mêêh la Claude meuh disa que c’était déjà pris : « Meuuuuuh meuh meuuuuh. »

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Paris-New York - Jeu 02 Mai 2019, 11:22

Cherchez la petite bête (06-03-1991) par Claude Farny, réalisation Jean Couturier
Exploration d'une grande ville, Paris, et de ses environs, sous un angle original, celui des animaux, et insectes, qui y habitent.
Trois parties, et une chanson de Boby Lapointe pour conclure.
Étude des oiseaux qui nichent dans les immeubles et monuments.
Voyage dans les égouts. La cohabitation des égoutiers avec les rats. La mention des crocodiles dans les égouts rappelle d'autres Nuits magnétiques (voir un peu plus loin). Il y est aussi question des araignées, et des chauves-souris du métro.
Et enfin les différents types de poissons vivants dans les canaux, et la pêche à la ligne.
C'est l'occasion de revenir sur l'utilisation de la musique : les récits ne sont pas continuellement ponctués de fonds sonores putassiers . Elle sert souvent de transition. Notons l'effacement du producteur face à son sujet, ainsi que l'absence d'introduction interminable, d'ailleurs, il n'y en a pas. L'auditeur n'est pas pris pour un débile mental.

Occasion de revenir sur :
New York Moyen-Âge02/0103/0104/0105/01et 06/01 1978, par Pascal Dupont, réalisation Bruno Sourcis
Où l'histoire des crocodiles dans les égouts n'est pas une légende (urbaine, ah ah), cf fin de la première partie.
Toutes premières Nuits magnétiques, qui par leur réalisation contrastaient avec le reste des programmes de France Culture de l'époque. (L'abondance de musique)
C'est un récit à la première personne, journal de voyage de Pascal Dupont, qui laisse la parole à des français, souvent des artistes, qui ont vécu à New York, parfois dans les quartiers chauds, parfois plusieurs années.
Les sons ajoutés, bruits de  la rue ou du métro, sont vraisemblablement ajoutés par dessous les voix.
Les sons d'ambiances sont surtout remplacés par de la musique. Tapisserie de chansons qui s'intercalent entre les voix, ou qui se superposent au récit de Pascal Dupont.
Les chansons recréent l'ambiance de la ville, tout aussi efficacement que les bruits.
L'utilisation, à plusieurs reprises de Living for the City de Stevie Wonder crée même une confusion, puisqu'au beau milieu de la chanson on entend un dialogue dans la rue, bruits compris.
Pascal Dupont développe de bout en bout l'idée que New York est une ville moyenâgeuse.
Observation personnelle de la ville ne signifie pas que les témoins racontent leur vie intime, leurs problèmes existentiels dont nul n'a que faire. C'est bien de la ville qu'il s'agit, son architecture, mais aussi de la vie qui y grouille : le métro, les gangs, les hôtels, les rues, les spectacles, les boîtes à la mode, les « freaks »...
Et le récit du funambule Philippe Petit de sa traversée des deux tours du World Trade Center. (4ème partie)

A suivre, retour sur « La belle », de Jean-Pierre Milovanoff...
La citation du jour : "J'aime la liberté" (René la Canne)

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August Strindberg - William Faulkner - William Shakespeare - Claude Mourthé - Sam 04 Mai 2019, 08:45

1- Prestige du théâtre, Créanciers d'August Strindberg (17-03-1966), avec Sylvia Monfort et Jean Topart, réalisation José Pivin.
Le principe est toujours le même que pour l'histoire du théâtre espagnol
Encore une fois, les Nuits ne diffusent qu'une partie de la série. 
Les acteurs ont changé, il n'y a que Jean Topart et Sylvia Monfort, accompagnés de Rose-Marie Moudouès, qui est aussi l'auteur des textes de présentations.
Et contrairement aux séries sur le théâtre espagnol ou sur les pérégrinations de la troupe de Molière à travers la France, les explications sont ternes, sans vie. Les trois intervenants enchaînent des commentaires qui pourraient sortir d'un Lagarde et Michard. Le seul évènement notable est l'interprétation de la scène finale de "Créanciers". 

Autre pièce de Strindberg, déjà signalée précédemment : 
Mademoiselle Julie (07/12/1952 Chaîne Nationale)
Adaptation Boris Vian - Mise en scène Franck Sundstrom - Musique originale Georges Delerue
Interprétation  Eleonore Hirt, Michel Piccoli, Andrée Tainsy
Le pièce est une captation intégrale du spectacle. 

Pour finir, une adaptation très réussie de Inferno, avec Jean-Michel Dupuis et réalisée par Christine Bernard-Sugy, avait été diffusée en 2005. La dramatique, en deux parties, n'est plus disponible, jusqu'à une prochaine diffusion...

2- A suivre la semaine prochaine sur France Culture, lorsque le robinet à bafouillis socios-putassios-popos est fermé :
Nuit du mardi 7 au mercredi 8 mai, ainsi que les trois suivantes,
"Le bruit et la fureur" de William Faulkner adapté et réalisé par Claude Mourthé.
En quatre parties d'environ deux heures. Première diffusion en février et mars 1979. Jamais rediffusé.
Musique originale, Jérôme Van Jones.
Avec entre autres, Malka Ribowska, Rufus, Jean Leuvrais, Marcel Cuvelier...

Jean Leuvrais que l'on peut retrouver dans La tragédie de Macbeth (30-01-1971), enregistré non pas en studio mais en décor naturel à l'abbaye de Royaumont.
Claude Mourthé, qui signe l'adaptation et la réalisation, n'en est pas à son premier coup d'éclat shakespearien, ni à son dernier.
Encore disponible, et déjà signalés plus haut dans ce fil, La tragédie de Hamlet (27-04-1961) avec Jacques Duby,
et une version modernisée, néanmoins réussie, du Roi Lear, Le Roi Lear dans la troisième (03-05-1986) avec Jacques Dufilho.

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La belle, par Jean Pierre Milovanoff - Mar 07 Mai 2019, 17:07

Nuits magnétiques
La belle, par Jean-Pierre Milovanoff, réalisation, Mehdi El Hadj
28/0329/0330/03, 31/04 (page non trouvée, pourtant en passant par l'aspirateur à Culture, il doit être possible de récupérer l'émission) et 01/04
Un résumé très bref, car le mieux est encore d'écouter la série. Inutile de dévoiler les aventures rocambolesques narrées avec faconde.
Dans les trois premières parties, ce sont les protagonistes eux-mêmes qui racontent leurs évasions, et leurs cavales. Le point de vue est inhabituel, nous ne sommes plus du côté de la loi : l’évasion est l’ « occasion pour l’homme de se dépasser ». 
Les émissions commencent par des plages musicales, qui ont un peu la même fonction que celles de Nuits du bout du monde de Stéphane Pizella, celle de nous amener progressivement au cœur du sujet.
Générique cuivré de Carla Bley (Song Sung Long)
La quatrième partie raconte les évasions de prisonniers durant la Seconde Guerre Mondiale, et la cinquième raconte avec brio l’histoire des bagnes (Toulon surtout, mais aussi Cayenne). 
Un balayage rapide des programmes de la journée, particulièrement déprimant, ramène tout auditeur intéressé par autre chose que l'actualité avec esprit de fermeture vers certains programmes des nuits, quitte à revenir comme ici à des Nuits de 2016.


Dernière chose : 
Une autre promenade ethnologique de 1980, mais diffusée l'année suivante, Cités de transit (26/08 et 27/08/1981).
Michel Tréguer dans les cités d'Orly, c'est l'éléphant dans un magasin de porcelaine. Introduction interminable (8mn) qui annonce tout ce que va dire l'habitante que nous allons entendre, histoire de simplifier les choses, de bien les compartimenter aussi, bref, c'est du France Popo avant l'heure. On nage dans l'avant-garde.
Les problèmes évoqués se sont notablement agravés depuis... 
Autant dire que les paroles recueillies sont sans surprises, voire policées : au début de la seconde partie, des habitantes annoncent qu'elles n'en diront pas plus au micro. 
L'ethnologue, ou plutôt la sociologue Colette Pétonnet, enfonce des portes ouvertes avec conviction. 
Cette émission a 40 ans d'avance. Peut-être est-ce la raison de sa rediffusion.

Mieux vaut terminer par

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Notre-Dame de Paris, version 1957 - Ven 17 Mai 2019, 17:57

La semaine prochaine, soirée et nuit spéciale Notre-Dame de Paris sur France Culture le vendredi 24 mai à partir de 20h.
Que rediffuser ? Comme dans les programmes de ces vingt dernières années, les sujets abordés sont en réalité peu nombreux (Une Concordance des temps sur Notre-Dame en 2009, c'est tout), pour diffuser du solide, il faut remonter en 1957.
L'INA propose un feuilleton adapté d'un roman dont le nom m'échappe, en 64 épisodes d'environ 10 mn. (50 euros)
Le générique est le suivant, 
Adaptation Jacqueline Lenoir - Bruitage Joé Noël - Musique originale Jean-Wilfrid Garrett - Interprétation Anne Caprile (Esméralda), Michel Bouquet (Claude Frollo), Jean-Marie Amato (Quasimodo), Pierre Trabaud (Jean Frollo), Jean-Marc Tennberg (Pierre Gringoire), Françoise Fechter (l'Egyptienne), Berthe Bovy (la Sachette), Madeleine Ozeray (Fleur de Lys), Francine Dartois (Diane), Monique Morisi (Christelle), Françoise Fleury (Amelotte), Jean-Louis Maury & Jean Péméja (voix), Francine Dartois (Diane), Françoise Fleury (Amelotte), Germaine Ledoyen (Dame Aloïse), Jean Danet (Phoebus) et Espanita Cortez (danse d'Esméralda) - Réalisation Jean-Wilfrid Garrett

C'est ce feuilleton qui sera diffusé sur France Culture.
Ah, quelle bonne idée de diffuser le tout d'une traite de 20h à 7h du matin, sachant que seul le podcast permettra l'écoute, en plusieurs fois, du feuilleton. Qui va écouter le direct durant 10h ? Mais la direction du vent veut juste imiter la mode du "sleep watching", qui consiste à regarder une série américaine durant toute la nuit. 
En tout cas il est cocasse que France Popo crée un "événement" avec une série de 1957. Car à part des tables rondes à mouliner du vide (il y aura la Dispute avant pour remplir cet office), cette radio est incapable de créer autre chose. Du coup, elle fait son beurre quand ça l'arrange avec un passé qui est ici antérieur à la création de la chaîne.
Les émissions actuelles, bégaiements pleins de vides, vont n'en doutons pas constituer des archives de premier ordre.
Quelles que soient les conditions de diffusion, ce feuilleton constituera certainement le seul événement radiophonique écoutable, et réécoutable, de la semaine. 

Autres émissions de cette semaine dans les Nuits : 
deux bons Ateliers de Création Radiophonique
une nouvelle diffusion de
Mac à dames par Andrew Orr, réalisé par Viviane Van Den Broek, qui renvoie en 2h20 Les pieds sur terre six pieds sous terre.
Des ronds dans l'onde (01-06-1980) par Colette Fellous et René Farabet - avec Raoul Ruiz, Jacques d’Arès, Claude Itzykson, Pierre Lamaison, Eva Meyerovitch, Jean Thibaudeau, George et Rosy, Jean Guizerix, Wilfride Piollet, Jean-Louis Schefer, Jacqueline Risset, Edmond Jabès, Brice Lalonde, Zéno Bianu, Culbuto, Jean-Noël Vuarnet et Edmée Jeanne
La superposition, la variété des intervenants (quel générique ...) fait tout l'intérêt de cet atelier.

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Curly

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Le bruit et la fureur d'après William Faulkner, une dramatique de Claude Mourthé - Dim 19 Mai 2019, 10:21

Le bruit et la fureur d'après William Faulkner, adapté par Claude Mourthé.
Présentations de Michel Mohrt
Bruitage Louis Amiel
Réalisation Claude Mourthé

Une immense dramatique en quatre parties, qui correspondent exactement à celles du roman.  Trois monologues intérieurs dans lesquels l'auditeur peut se perdre, surtout le premier, la présentation de Michel Mohrt annonçant à chaque fois de manière claire, brève, et précise ce que nous allons entendre. Il va, en introduction à la dernière partie, jusqu'à raconter les destins que Faulkner a réservés aux principaux protagonistes de l'histoire dans ses romans ultérieurs. 
La première partie notamment, racontée par le "simple d'esprit" Benjy, qui ne s'exprime que par gémissements couvrant les dialogues à certains moments, superpose la voix intérieure avec celles des autres personnages, mais aussi des temporalités différentes, sans que cela soit marqué clairement par le réalisateur, comme dans le roman.
Les événements confus de la première partie vont s'éclaircir progressivement, surtout dans la troisième partie, qui se déroule la veille, et la dernière, la seule à ne pas être un monologue intérieur, le lendemain. Non seulement l'auditeur retrouve la structure du roman, mais, contrairement aux apparences, cette structure s'adapte, pour peu qu'on y mette les moyens et l'ambition, très bien à la radio.
Dans la dernière partie la narration est plus classique dans le roman. La voix de ce narrateur est discrète dans la dramatique. On y entend aussi longuement l'office religieux : l'histoire pleine de bruit et de fureur de la famille Compson est empreinte de références bibliques.
L'ensemble est envoûtant, pour peu qu'on écoute d'une traite chaque partie. Car le podcast peut être une incitation à une écoute plus fragmentaire, ce qui serait ici dommage.
L'interprétation et la réalisation de cette grande œuvre radiophonique sont plus que parfaites. 

- 1ère partie (17-02-1979) avec Rufus (Benjy)

- 2ème partie (24-02-1979) avec Gérard Lartigau (Quentin)

- 3ème partie (03-03-1979) avec Jean Leuvrais (Jason)

- 4ème partie (10-03-1979)

Philaunet 

Philaunet
Admin

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Effet d'annonce - Ven 24 Mai 2019, 17:09

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p150-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#33050) a écrit:La semaine prochaine, soirée et nuit spéciale Notre-Dame de Paris sur France Culture le vendredi 24 mai à partir de 20h. (...) L'INA propose un feuilleton adapté d'un roman dont le nom m'échappe, en 64 épisodes d'environ 10 mn. (50 euros)
(...)
C'est ce feuilleton qui sera diffusé sur France Culture.
(...)
Quelles que soient les conditions de diffusion, ce feuilleton constituera certainement le seul événement radiophonique écoutable, et réécoutable, de la semaine. (...)
Se méfier quand même de la "réécoutabilité", on n'est pas à l'abri d'une diffusion unique.
(...) Ah, quelle bonne idée de diffuser le tout d'une traite de 20h à 7h du matin, sachant que seul le podcast permettra l'écoute, en plusieurs fois, du feuilleton. Qui va écouter le direct durant 10h ? Mais la direction du vent veut juste imiter la mode du "sleep watching", qui consiste à regarder une série américaine durant toute la nuit. (...)
Quand on pense que FC promeut l'écoute flottante, distraite et qu'elle ne peut pas proposer d'émission sans chroniques, musiquettes, jingles de respiration et questions inutiles pour qu'une parole ne dure pas plus de 30 secondes à 1 minute... Et voilà que sont diffusées 11h d'affilée. C'est un pur effet d'annonce pour passer dans Télérama ou ailleurs, une opération marketing. Les jeunes Parisiennes sans cervelle de FC, type Serrell, adorent répéter qu'il faut vivre la nuit, ouvrir tous les musées la nuit, pour aller au bout de son corrrrrrps. Le principe de réalité leur est inconnu, et pour la parole elles sont prêtes à délayer des heures de bavardage dans des festivals, type "Imagine" ou dans des "masterclasses" sans êtres capables de poser une seule phrase qui tienne debout et qui ait une qualité de style.
En tout cas il est cocasse que France Popo crée un "événement" avec une série de 1957. Car à part des tables rondes à mouliner du vide (il y aura la Dispute avant pour remplir cet office), cette radio est incapable de créer autre chose. Du coup, elle fait son beurre quand ça l'arrange avec un passé qui est ici antérieur à la création de la chaîne.
Les émissions actuelles, bégaiements pleins de vides, vont n'en doutons pas constituer des archives de premier ordre.
Hélas !  Mais comme on le voit dans le fil dédié, ce n'était pas toujours mieux avant. Essayez d'écouter Notre-Dame de Paris, lieu de mémoire 1ère diffusion : 30/01/1997, par Alexandre Héraud, réalisation : Marie-Christine Clauzet. [Descriptif où la grammaire est négociée : « Notre-Dame est devenu elle-même une divinité », le féminin n'était pas assez évident...]. Étrangement aucune promotion n'a été faite d'une des plus belles émissions sur Notre-Dame, voir "'Variations sur la beauté".

La série des Lieux de mémoire (1h chaque numéro ) ne restera pas dans les... mémoires. Je les avais enregistrés (sur cassette) à l'époque. C'est superficiel et convenu. Alexandre Héraud venait de France Inter ou a fait la navette entre FrCult et FrInt, ses documentaires cherchent à créer une ambiance "événementielle", ils ne sont que creux.

Philaunet 

Philaunet
Admin

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Damned ! - Ven 24 Mai 2019, 20:53

Suite du post 158 : oui, "Damned !" La série date bien de 1957, mais le descriptif est de 2019, écrit par une de ces sans cervelle de la station : "l'arrivée tardive du Cardinal Charles de Bourbon accompagné par les ambassadeurs de Maximilien d'Autriche font passer le Mystère au second plan, au grand damne de Gringoire."

L'arrivée font passer ? Au grand damne ?

Style : "le Mystère de Pierre Gringoire a bien du mal à se dérouler sur scène"

Orthographe des noms ? "Jacques Coppenol" s'appelle "Coppenole" et est flamand, pas "Flamand".

Pourquoi écrire juste quand on peut faire passer n'importe quoi sur le site ?

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Le programme des nuits, il est là où le Marsupi l'a mis - Dim 26 Mai 2019, 09:49

Notre-Dame de Paris, adapté par Jacqueline Lenoir et réalisé par Jean-Wilfrid Garrett, avril/juin 1957.
Les 64 épisodes ont été remontés afin de constituer 14 épisodes de durées variables, entre 30 et 45 mn.
Au départ ce sont 64 épisodes d'environ 10mn. Les résumés ont été enlevés, ainsi que les génériques. 
On peut certes jouer au puriste et regretter cette légère manipulation. Mais d'autre part, comme nous n'écoutons pas un épisode de 10 mn par jour comme en 1957, on peut trouver l'écoute de l'ensemble plus fluide, et du coup mieux rentrer dans l'histoire. A noter dans le rôle de Quasimodo, une grande voix de la radio des années 50, Jean-Marie Amato, que l'on peut entendre dans moult dramatiques. En même temps que Quasimodo, il incarnait Furax dans le feuilleton de Francis Blanche et Pierre Dac. 

- Retour sur les Nuits magnétiques, suite à ce message.
De l'œdipe dans les bulles - Spirou et Fantasio ou le double ironique  (10/12/1980) par Jean-Marc Terrasse. 
Contrairement à ce que l'organisation en chapitres peut laisser paraître, c'est une émission décousue. L'entretien avec Claire Brétecher à la fin est inintéressant, et sans rapport avec Spirou et Fantasio. Alain Rey et Wolinski avouent leur passion très mesurée pour Spirou, Peyo nous parle de son identification à ses personnages (les Schtroumpfs, Pirlouit), on y entend très brièvement Jean-Michel Charlier et Tardi...
Mais Franquin raconte l'origine de Gaston et de la queue du Marsupilami. 
Bref, l'émission ne tient pas les promesses du titre, et picore du superficiel à droite à gauche. 


Par contre, la semaine prochaine, rediffusion d'une série sur Les ghettos (du 06 au 10-04-1981) par Marie-Joséphine Grojean et réalisée par Josette Colin. Le lien renvoie à la première partie d'une précédente diffusion en 2017.
Visite des squats et plus généralement du quart monde.



G.P.S. (= gros P.S) : Il est comment Avis critique cette semaine ?

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Curly

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J'ai tiré sur le fil des Nuits et tout est venu ! - Sam 01 Juin 2019, 09:50

Pour tirer sur plus de fil, voir la mamate.

Nuits magnétiques
Les ghettos par Marie-Joséphine Grojean, réalisation Josette Colin
1- Les squats & la musique punk (06-04-1981)
2- Les foyers de travailleurs immigrés de la rue d'Hautpoul (07-04)
3- Le sous-prolétariat (08-04)
4- De la roulotte d'un gitan à Hong Kong sur Seine (09-04)
5- Les musiciens du ghetto (10-04)
Enormément de musiques dans cette série : du punk, du flamenco, du reggae, de la musique africaine, vietnamienne... L'ensemble est particulièrement varié.
Les quatre premiers épisodes sont constitués d'un documentaire, très musical déjà, suivi d'un parcours musical, en compagnie de musiciens, d'amateurs, ou de passionnés. Clément Lépidis vient parler de flamenco, par exemple.
La cinquième émission est entièrement consacrée à la musique. En compagnie de musiciens en studio.
Pour la partie documentaire, les propos des travailleurs immigrés et ceux des gitans sont particulièrement forts.
La visite dans la cité, la troisième partie, est plus compliquée. Le dialogue est impossible, Marie-Joséphine Grojean se fait un peu mener en bateau... déjà, en 1980. Voir aussi un précédent message sur la promenade ethnologique dans une cité de transit, de 1980 aussi, où le dialogue, quoique plus fructueux, est verrouillé par les habitants.  

Nous sommes samedi, c'est le Jour du Presque Seigneur, donc celui d'Avis Critique, qui est une excellente émission.

Un petit bijou :
Promenade au jardin du Luxembourg (22-0-1980) par Anne Bragance, réalisation Josette Colin
Les témoignages se croisent à un rythme soutenu : les vieux habitués, les touristes, les écoliers, ces satanés jeunes du lycée Montaigne plus destructeurs qu'une nuée de pigeons, et donc interdits de jardin, le personnel ...
Un régal, mais j'avais déjà signalé un peu plus haut qu'il s'agissait d'un petit bijou. Mieux vaut insister.


Une nouvelle diffusion d'un
Atelier de Création Radiophonique :
Radio Photo
1- 24-02-1980
Par Jean-François Chevrier, Brigitte Legars et Bertrand Ferriot - Avec entre autres, les voix de Raymond Depardon, Yves Aubry, Brassaï, Rosellina Burri-Bischof, Henri Cartier-Bresson, Jean-Philippe Charbonnier, Pierre de Fenol, Claude Raymond-Dityvon, Robert Doisneau, Hervé Gloaguen, Harry Gruyaert, François Hers, Pierre Gassmann, Frédéric Proust, Willy Ronis, Simone Erhard et Henry Clarke - Réalisation Monique Burguière, Marie-France Thivot, Yvette Tuchband et Daniel Caux
2- 02-03-1980
Avec entre autres, les voix de Robert Doisneau, Duane Michals, Guy Le Querrec, Pierre de Fenol, Aaron Siskind, Raymond Depardon, Hervé Gloaguen, Emmet Gowin, Jean Adhémar, Manuel Alvarez Bravo, Edouard Boubat, Tom Drahos, Lisette Model, Bruno Requillart, André Martin, Jean-Claude Larrieu, Willy Ronis, Jean-Claude Lemagny, Harry Gruyaert et Marc Riboud

De la photo à la radio, avec une foultitude d'histoires, une mise en onde luxuriante, et une absence totale de publicité pour un livre ou une exposition. Et en plus ça se laisse réécouter, car ça s'archive, tout comme ce bijou qu'est la promenade dans le jardin du Luxembourg ! Amaaazing.

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) -

Le programme de nuit, îlot de culture (II)     Page 16 sur 56

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