Soumis à observation et jugement de l'auditeur, cet extrait introductif du numéro
L'Egypte des mamelouks, reflets et rebonds de l'émission
Concordance des temps du 14/04/2018
L'émission commence avec une archive* qui dure 2'20'' ; Jean-Noël Jeanneney reprend la parole en disant (et en insinuant quoi par cela ?) "Le ton est d'une causerie radiophonique de l'époque, 1950, je le disais" [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-14.04.2018-ITEMA_21648099-0.mp3" debut="03:22" fin="05:56"]
*[
Extrait d’une causerie de Louis Massignon, professeur au Collège de France, intitulée « Les Mamelouks, esclaves-guerriers », Heure de culture française, le 14 août 1950.]
Puis, dans ce qui n'est pas "une causerie radiophonique" de 1950, mais "une causerie radiophonique" de notre époque, Jean-Noël Jeanneney dialogue avec l'invité Julien Loiseau, voici les quatre minutes qui suivaient [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/16278-14.04.2018-ITEMA_21648099-0.mp3" debut="05:56" fin="09:37"]
Que note-t-on ? Que le dialogue ne nous a rien appris, qu'il traîne en longueur, que des interruptions inutiles y sont insérées, bref l'ensemble de défauts que l'on retrouve dans la majorité des émissions de la chaîne presque toutes faites sur le patron du dialogue ou de la table ronde. Le bavardage personnel de deux interlocuteurs comme bruit de fond a pris la place d'un discours précis et articulé adressé à un ensemble d'auditeurs qui écoutent pour écouter.
D'un côté, un savoir énoncé dans une langue claire que l'on suit avec plaisir, de l'autre un dialogue constitué de petites interventions, sans souffle, sans langue, avec les euh, euh, de rigueur.
C'est là que revient avec pertinence ce jugement d'il y a presque dix ans et qui évaluait les dix premières années de JNJ (on fait aussi notre concordance des temps...). Je reviendrai néanmoins sur un récent numéro qui mérite l'attention. En janvier 2010, donc
Nessie(https://regardfc.1fr1.net/t101-concordance-des-temps#2652) a écrit:Voici une réponse un peu tardive mais en confirmation de l’impression précédente sur "Concordance des temps", qui fut à une époque le rendez-vous le plus enthousiasmant de la grille. Depuis déjà quelque temps, je l'archive au rythme de 1 ou 2 par mois, mais sans l'écouter en direct, et de plus en plus souvent, sans l'écouter du tout. Certes je mets en archive les numéros dont le sujet m'intéresse, ou dont l'invité a déjà fait ses preuves en tant que radioteur (par exemple Corbin samedi dernier) ou qui, pour une raison ou pour une autre, semble mériter d'être découvert. A l'écoute, hélas, je constate bien souvent que ce qui faisait l'intérêt de l'émission a disparu, et même qu'en conservant parfois son sel, ce dernier ne rehausse qu'une absence de saveur.
La formule est peut-être un peu usée : ça n'est pas faire injure à Jean-Noël Jeanneney, de dire que 10 années peuvent venir à bout d'un concept d'émission. Ou de la capacité d'émerveillement de l'auditeur qui, reconnaissant après plusieurs années toujours les mêmes tours et les mêmes gags, se lasse. Surtout si c'est au service d'un propos éculé et de thèmes déjà sur-exploités. Pourtant, il fut un temps où Concordance des temps ramait à rebours des idées reçues. Ce temps semble révolu (...)
Bref, Concordance des temps peut demeurer un rendez-vous intéressant les jours où l'on y découvre un auteur ou un sujet neuf. Mais si Jean-Noël Jeanneney se contente d'enfoncer pour la 1001ème fois le clou des sujets récurrents de FC déjà archi-traités en "Rumeur du monde" en "Grain à moudre" et en "Suite dans les Idées" (en y ajoutant un peu de distance et en allégeant la militance) alors l'émission rejoint le brouhaha de commentaires à quoi la station condamne l'auditeur. Elle perd tout son intérêt qui la plaçait à la marge du flux d’info.Elle contribue à la réduction des thématiques sur FC, en une Nième récupération du créneau culture par le créneau actu-éco-politique.
Le risque en était présent dès la fondation de l'émission, et ça explique peut-être qu'elle ait été créée comme émission régulière en septembre 1999. A l'époque elle reprenait une idée qui avait fait ses preuves dans une grille d'été, et elle échappait à nombre de défauts du système Adler (émotionnite, courte-vue, bla-bla stérile). 10 ans et plus de 500 numéros plus tard, elle semble plus qu'essoufflée, et parvenue en bout de course elle devrait laisser sa place : les émissions n'ont pas vocation à vivre éternellement nous dit-on. Celle-ci ne se renouvelle plus, l'ironie est qu'elle se maintient en perdant ce qui avait fait son originalité, et que pour cette raison elle ne risque pas d'être retirée de la grille