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La Fiction à France Culture    Page 39 sur 44

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Curly 


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La radio sauvera le moooooooooooooooooooooooonde - Dim 03 Juil 2022, 11:14

Philippe Garbit parti, plus de grands feuilletons d'aventures. Finis les Mystérieux docteur Cornélius, Mystère de la chambre jaune, Comte de Monte-Cristo, feuilletons puisés dans les programmes des années 70/80, période où la fiction sur France Cu, riche, variée, avait les moyens de ses ambitions.

Retour à l'Histoire, à la politique, avec pour l'été 2022 un grand feuilleton politico-historique une fois de plus présenté comme s'il était tout frais de cette année. Mensonge par omission comme d'habitude. Le feuilleton, de quand date-t-il ? En l'absence de date, la direction peut semer le doute, mais, et c'est le plus probable, peut ne pas en semer du tout dans l'esprit de nombreux auditeurs qui vont tout simplement penser que ça va de soi, c'est du tout frais pondu pour cet été.


Les vraies nouveautés de cet été sur le plan fiction, ce sont encore, une nouvelle fois, les fameuses lectures sinistres et en public du festiv' d'Av'.
Entre les "Textes nus" de Claude Santelli des années 80 et ça, quel grand écart, calamitas... calamitas... Faut avoir du courage, ou alors être inconscient, ou alors encore penser que la fiction radio est forcément chiante, forcément politique, souvent mal jouée, et forcément à partir de textes qui doivent tous dire quelque chose de notre aujourd'hui qu'ils prennent à bras le corps. Parce que c'est la Ligne Générale.
Le texte écrit par la direction et la cheffe de ce qui reste du département fiction, surtout par la première dont on retrouve ici le style inimitable, pour présenter cet ensemble de huit lectures est une fois de plus pompeux à souhait, balançant à la volée les formules les plus prétentieuses pour masquer la misère, et éviter que les éventuels lecteurs de ce bidule se rendent comptent qu'ils se font enfumer.

"ambition de toucher tous les publics...
Notre monde a plus que jamais besoin de récits…
Et le sens que nous entendons leur donner est une nécessité pour lutter contre tous les bouleversements qui fragilisent nos sociétés : guerres, catastrophes climatiques, pauvreté, exils.
Les poètes, écrivains, dramaturges, mais aussi les acteurs et les musiciens (...) Ce qui les relie, c’est leur extrême attention au monde qui est le nôtre. Ils et elles témoignent du désir de justice et d’humanité, et nous rappellent à la vie. C’est pourquoi nous aimons convoquer chaque soir de juillet un public nombreux, imaginant pour chacun d’entre vous des alliances et des rencontres inattendues, des promesses d’émotions et de partage
 »
Il manque à ce texte un accompagnement musical. Le final de la neuvième ? La Marseillaise ? Ou, pourquoi pas, L'Internationale ?

Pour les noms qui ont l'honneur de figurer dans cette programmation, nous reconnaîtrons toujours les mêmes, comme si l'esprit d'ouverture interdisait tout autre nom que ceux qui tournent déjà en rond toute l'année sur la même radio, comme si en dehors d'eux il n'existait personne d'autre.
Donc, Svetlana Alexexievitch, Erri de Luca, Keren Ann (qui vadrouille comme chez elle sur tout le Radio France Group), Denis Lavant (La poésie sauvera le monde, rien que ça), Sofiane Zermani au jeu si puissant - tout le parc à huîtres de la baie de Cancale en est violemment jaloux - qu'il revient chaque année (c'est un rappeur, donc il attirerait des jeunes), Anne Sibran (deux feuilletons ces dernières années, dont un diffusé deux fois), Daniel Auteuil, acteur connu, qui peut faire n'importe quoi n'importe comment because c'est Daniel Auteuil, et Philippe Sands, qui vient pré-vendre avec sa lecture son livre à paraître en septembre. Oui, parce qu'il vient en lire quelques extraits choisis. Opération promo...
Le partenariat avec les Inrockuptibles vient couronner l'ensemble de l’œuvre.
Comme une grosse partie de la presse écrite pointe son nez partenarial dans l'une ou l'autre émission de France Cu, le service après-vente est garanti, l'article promo de quelques lignes mais élogieux sera au rendez-vous, peu importe la qualité radiophonique des zémissions.

Retour au feuilleton d'été, qui est donc un feuilleton politico-historique datant de 2001, adaptation en 60 épisodes de 20 mn de « Vie et destin » de Vassili Grossman.
Vassili Grossman est un tube de France Cu : 20 émissions tout ou partie sur cet auteur entre 2020 et 2022, et pas moins de 40 entre 2010 et 2019.
Il est donc logique qu'un esprit fermé continue à faire tourner dans la grille Vassili Grossman, même l'été.
Le feuilleton date de 2001. A cette date, le budget fiction de la chaîne avait déjà fortement fondu au soleil de l'actu. Ce « Vie et destin » est constitué d'une lecture de passages choisis (un lecteur pour la narration + dialogues joués par des acteurs). Mais ce n'est pas ainsi que cela va nous être présenté : sur le site on nous parle d'adaptation et non de morceaux choisis (si l'on écoute le générique de fin, il est bien question de passages choisis et non d'adaptation).
Pour assurer la cohérence des 60 épisodes, plusieurs acteurs vont se relayer pour assurer la voix du narrateur : Denis Lavant (surprise !), Anne Alvaro, Andrej Seweryn, Christiane Cohendy, Pierre Santini...
Des voix dites de prestige pour vendre le tout, pour qu'on oublie le manque d'ambition de l'ensemble, pour masquer l'absence d'adaptation. Parce que dans le récit du narrateur de nombreuses scènes auraient pu se prêter facilement à une adaptation radio, que le manque de moyens a totalement empêchée.

Mais ne croyez rien à ce que je viens d'écrire, ne vous fiez pas à vos oreilles mal embouchées. La direction nous certifie que la fiction n'a jamais été aussi flamboyante que depuis que la direction actuelle directionne.  Et si elle nous le certifie, c'est que c'est vrai. Discutez pas. Admirez.

Curly 

Curly

382
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La reine Margot - Mar 06 Sep 2022, 19:08

Cette année, France Culture a annoncé deux nouveaux feuilletons. On ne peut pas dire que le choix soit d'une folle originalité.
"Illusions perdues" de Balzac, pour surfer sur le succès de la récente adaptation cinéma, et "La reine Margot", parce que commémoration des 450 ans du massacre de la Saint Barthélémy. C'est ce que l'on peut supposer, puisqu'une série documentaire sur ce massacre a été proposée dans la semaine de rentrée.
On peut supposer aussi qu'à part ces deux adaptations, nous aurons en guise de feuilletons des lectures d'extraits (et plein de rediffusions) puisque c'est ce qu'est devenu en gros la case feuilleton depuis quelques années.
Le début du premier épisode montre que l'adaptation a juste redécoupé le texte. Le rôle dévolu à la narratrice est considérable, des pans entiers de la narration du roman se retrouvent tels quels. Le même choix avait été fait dans les précédentes adaptations, je pense en particulier à Germinal.
Le premier épisode : une longue narration entrecoupée de quelques dialogues. Il semblerait que France Culture ait mis quelques moyens dans ce feuilleton, tourné en décors naturels. Quelques photos du tournage sont visibles sur le site.
L'interprétation n'est pas calamiteuse, on a entendu tellement pire sur cette chaîne récemment... mais pas non plus de quoi s'exalter outre mesure.
La réalisation a beau être soignée, c'est l'ennui qui domine. Encore une fois, serait-on aussi indulgent avec une adaptation au cinéma qui baignerait autant dans la mollesse ?
France Culture a tellement habitué ces dernières années ses auditeurs à se réjouir de presque rien (et souvent à se réjouir de moins que rien), qu'à la radio l'on en est à accepter avec enthousiasme une interprétation moyenne et une adaptation peu inventive. Plutôt qu'adaptation, on pourrait parler de redécoupage du texte de Dumas, ce serait plus honnête.

A titre de comparaison, voici le début de cette "Reine Margot" (2022), [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-29.08.2022-ITEMA_23115867-2022C3480E0047-21.mp3" debut="00:00" fin="06:24"]

et le début d'une autre adaptation de Dumas,  "Le Comte de Monte-Cristo" (1980) [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11495-02.07.2018-ITEMA_21740431-0.mp3" debut="01:17" fin="06:21"]

A vous de trouver lequel des deux est académique, poussiéreux.

Philaunet 

Philaunet
Admin

383
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Franz Liszt pour les enfants ? - Mer 21 Sep 2022, 14:05

Très curieux : cet "Atelier fiction", "Le plus grand pianiste de tous les temps " de Christophe Fiat diffusé le 9 janvier 2021, ne signale pas l'âge du public auquel il s'adresse et qu'on évalue, après écoute (pénible) des dix premières minutes, entre 5 et 10 ans.

La Fiction à France Culture - Page 39 Scree159
Résumé
"Franz Liszt raconté par Christophe Fiat, ou la naissance d’une star en plein 19ème siècle avant l’invention des icônes de la pop"
Le fichier n'est plus disponible à l'écoute, ce qui est rare pour cette émission. Une future commercialisation en audio-livre ? Cela ne lésera aucun auditeur ayant dépassé l'âge d'aller à l'école primaire.

Les adultes se tourneront vers les archives de la RTBF et les "Voyages" d'Axelle Thiry, s'il existe une bourse d'échanges d'émissions ou des recoins d'Internet qui proposent ces émissions :
  • Franz Liszt et Marie d'Agoult en Italie 13 août 2018
  • Liszt à Weimar, 02 août 2015
  • Liszt à Prague, Leipzig et Londres, le 15 février 2015
  • Franz Liszt et Marie d'Agoult, le 30 juin 2013
  • Franz Liszt en Italie, le  29 septembre 2013

Curly 

Curly

384
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L'atelier fiction, fin - Jeu 22 Sep 2022, 18:34

Dans Téléram', une information peu surprenante. La création radiophonique agonise, et chaque année la direction de la Ligne Générale l'achève un peu plus. L'Atelier fiction est supprimé.
Difficile de le regretter, il était déjà la cinquième roue du carrosse tout actu/tout promo/tout politique de la radio des idées. Sa programmation était misérable, ça sentait la fin de vie.  Peut-être n'était-ce qu'en vue de son arrêt définitif que la misère régnait en reine.

Donc Téléram' nous apprend que
Depuis la rentrée, L’atelier fiction de France Culture a fermé ses portes. Sur la grille depuis dix ans, cette heure consacrée aux textes fictionnels contemporains est suspendue. Non pas supprimée, mais suspendue, insiste la direction de la station. À la place, le samedi, de 23 heures à minuit, les auditeurs et auditrices pourront entendre l’épisode de Toute une vie déjà diffusé le même jour à 15 heures.
Les réalisateurs et réalisatrices ont appris la nouvelle par mail quelques jours avant la rentrée.

Réponse de la direction :
la direction veut rassurer auditeurs et réalisateurs et assure réfléchir à “réalimenter cette tranche” de création et de défrichage.

Cela rappelle l'histoire des Papous. La soi-disant réflexion s'était terminée, après une nouvelle émission nullissime qui fut vite supprimée, par une nouvelle émission d'entretiens planplan avec les mêmes invités que ceux qui tournent déjà dans la semaine dans la grille.
Contrairement à ce qu'affirme l'article par la suite, ces ateliers n'étaient pas à proprement parler des plaisirs d'écoute. Nous sommes dans Téléram', ne l'oublions pas, et les techniciens concernés ne vont pas cracher dans la soupe.
Pourtant, tout indique que cette suppression brutale dès la rentrée (cf les Papous) ne sera pas suivie d'une nouvelle (et meilleure) émission de création, mais d'une installation provisoirement définitive d'une rediffusion. Le programme du ouik-end est maintenant aligné sur celui de la semaine : à partir de 23h, c'est redif'.
L'annonce brutale, juste avant la rentrée, est visiblement bien calculée, elle rappelle la technique de management décrite dans l'article de Libé du 22.

Cette décision affaiblit plus encore la création radio sur France Cu, comme si c'était encore possible.
Les podcasts originaux de la rentrée sont des copiés-collés de France Inter, et les thématiques de la trouille, du fait divers crasseux, de la catastrophe, de la lutte des classes, se sont répandues sur la grille de manière plus appuyée encore que les années précédentes, qui étaient dans le genre déjà pas mal du tout.

Que cette affaire oblige Radio France à recadrer France Cu pour en refaire une radio culturelle est peu probable : la dégradation de France Cu a commencé il y a plus de vingt ans, et l'amélioration de la qualité de ses programmes ne semble pas préoccuper Libé, ni les autres journaux qui ont relayé l'enquête, surtout Téléram', qui dans son article-relais de Libé, persiste et signe :
Riche de programmes éclectiques, exigeants et pédagogiques, la station réunit chaque jour plus de 1,6 million d’auditeurs (selon les chiffres de Médiamétrie sur la période avril-juin 2022), soit son meilleur score en vingt ans.

Les programmes riches et éclectiques, c'est-à-dire les débats d'actu sur toujours les mêmes sujets et les entretiens promo avec toujours les mêmes artiss' peuvent continuer à tourner, il semblerait que ce soit sans rapport avec le management de l'équipe de direction.

Curly 

Curly

385
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Inventaire des feuilletons, septembre 2021/septembre 2022 - Dim 02 Oct 2022, 12:55

Il paraît que depuis que la direction actuelle est actuelle,  la fiction n’a jamais été aussi florissante. Avant c'était pipi d'chat.
Entre la compression du son, les voix des acteurs, qui, même lorsqu’ils chuchotent, nous chuchotent dans les oreilles afin qu’aucun bruit de bouche ne nous soit épargné, la tonne de rediffusions (récentes bien sûr, récentes, parce que si on remonte trop loin ça fout la honte), et les lectures d’extraits mal fichues, où, même lorsque l’acteur est bon, le tapis musical gnangnan (la peur du silence est une plaie : une seconde de silence, et l’auditeur peut changer de chaîne, aïe aïe aïe), pas de doute, nous sommes en plein âge d’or de la radio culturelle de first qualitad.

Le feuilleton, au départ, c’était quoi donc qu’est-ce ?
Une œuvre adaptée spécifiquement pour la radio, ou une œuvre originale, avec acteurs, bruitages et tout, un « film pour les oreilles » en somme. Plusieurs équipes techniques tournaient, et donc les rediffusions et les lectures (sans tapis sonores de remplissage décoratif) étaient plus rares.
Petite précision : nous parlons d’adaptation et non de redécoupage du texte comme c’est le cas dans les derniers feuilletons, redécoupage nommé complaisamment « adaptation ».
Le meilleur moyen de se rendre compte de cette misère du département fiction est de voir ce que la chaîne des idédedeumin a produit depuis un an.
Nous serons exhaustifs, en inventoriant la production de feuilletons, terme qui justifie l’intitulé de l’émission, et les lectures de bouts d’extraits sus-décrits.

Soyons généreux, commençons à la rentrée 2021.
- 30 août au 10 septembre, « La filière » de Philippe Sands. Podcast « original » lancé en juillet de la même année, et diffusé à l’antenne dès la rentrée. Adapté d’un feuilleton de la BBC, ce que France Culture omet de signaler.
- 13 au 24 septembre : « Autour du monde » de Laurent Mauvignier. Première nouveauté. Feuilleton qui tourne autour du monde, mais surtout autour des obsessions habituelles des programmes habituels : catastrophe & esclavagisme (économique).
- 4 au 8 octobre : lecture + rediffusion
- 11 au 15 octobre : rediffusion
- 18 octobre au 5 novembre : rediffusion
- 8 au 19 novembre : rediffusion
- 22 au 26 novembre : « Bye Bye Blondie » de Virginie Despentes. Seconde superproduction de l’année.
- 29 novembre au 17 décembre : rediffusion
8 décembre, mise en ligne d’un podcast original, « Probation », mal joué (le mot est faible) et dont l’histoire ouvre notre imaginaire sur des contrées inconnues : « le parcours d’un ancien dealer, placé pendant un an sous contrôle judiciaire à sa sortie de prison »
- 20 au 31 décembre : rediffusion

2022
- 3 au 7 janvier : lecture, rediffusion
- 10 au 21 janvier : « Les hauts de Hurlevent » cf ici pour plus de détails. Et de trois.
- 24 au 28 janvier : lecture d’extraits, le retour + rediffusion
- 31 janvier au 4 février : « La clé USB » de Jean-Philippe Toussaint. Une nouveauté. A défaut d’une adaptation radio : lectures d’extraits.
- 7 au 11 février : rediffusion de « John Lennon & Yoko Ono » de Christine Spianti, grande série Z radiophonique de 2021 qu’il fallait absolument rediffuser parce que Lennon et Ono, c’est super pop et super vendeur.
- 14 au 18 février : « 57, rue de Varenne » de François Pérache. Cf un précédent billet.
Nous sommes en février, et nous sommes à quatre feuilletons produits. Youpi.
- 21 février au 4 mars : rediffusion
- 7 au 18 mars : rediffusion
- 21 mars au 1er avril : Cinquième production, « L’amie prodigieuse » d’Elena Ferrante. Tome 2. Donner comme titre « tome 2 », c’est carrément ne plus faire aucun effort pour passer du livre à la radio.
Cf ce billet pour un compte rendu presque élogieux.
- 4 au 8 avril : lecture d’extraits
- 11 au 15 avril : rediffusion d’une vieillerie de 2020.
- 18 au 21 avril : lectures de « pages arrachées » (les pauvres) + rediffusion. Rediffusion de 1992, donc la qualité est au rendez-vous : « Pages arrachées (les pauvres) au journal de Michel Leiris » par Jean-Louis Trintignant. Cette rediffusion est une remise en forme qui ne propose que des extraits de l'enregistrement de 1992. Zut.
- 25 au 29 avril : « Vie entre parenthèses » d’Antonio Otero Seco. Et de six. Pourquoi ce texte et pas un autre ? Parce qu’il ouvre encore nos oreilles à un imaginaire jusque là inexploré. «... les années qu’il a passées en prison après la victoire de Franco »
- 2 au 13 mai :  La septième nouveauté est une nouvelle non adaptation (redécoupage du texte) de « Germinal ». Cf ailleurs.
- 16 au 19 mai : lecture d’extraits
- 23 au 27 mai : lecture d’extraits + rediffusion
- 30 mai au 3 juin : lecture d’extraits + rediffusion
- 6 juin au 10 juin : lecture d’extraits
- 13 au 17 juin : rediffusion
- 20 juin au 1er juillet : rediffusion. « Les années » d’Annie Ernaux. Troisième diffusion (les précédentes : 2016 et 2020).

C’est enfin l’été, donc
du 4 juillet au 27 août : rediffusion

C’est enfin la rentrée :
- 29 août au 16 septembre : « La reine Margot », cf ce billet édifiant.
- 19 au 23 septembre : rediffusion de « Écoutez nos défaites » de Laurent Gaudé (précédentes en 2017et 2018, aucune page sur le site pour celle de 2022).  « Évocation tremblée d'un monde contemporain insondable ».
- 26 au 30 septembre : rediffusion (la station a bêtement oublié de le préciser sur son site)

La fiction sur France Cu, elle a vraiment de la gueule, et dans les nouvelles productions extraordinairement exceptionnelles, il y en a pour tous les goûts : pour les amateurs de politique, d’Histoire, de politique et d’Histoire, et d’Histoire et de politique.

                                                                                                                                                                        A suivre.



Dernière édition par Curly le Lun 03 Oct 2022, 09:49, édité 1 fois

Curly 

Curly

386
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Inventaire des feuilletons, seconde partie : 2022/1988, ou les illusions perdues - Lun 03 Oct 2022, 09:48

Dans le billet précédent qui forme en fait la première partie de ce diptyque monumental, était recensée la non adaptation (= redécoupage du texte je rererereprécise) de Germinal. Revenons sur ce choix : adaptation tévé à succès, donc fallait vite que la direction agitée par le hochet de l'audimat saute dessus, sans même se rendre compte que France Culture avait déjà adapté - une vraie adaptation - Germinal en feuilleton en 1985. On s'en fout ! L'audimat ! Vite ! L'audimat ! Et l'adaptation, on s'en tape ! Vite ! A l'antenne tant qu'c'est chaud !
Allez on continue ! Quéquonféaprè ? Qui c'est-y qu'il faut non adapter après ! Vite !

                                                                                            La Fiction à France Culture - Page 39 Oper1487                                                                                    

Je complète donc l'inventaire fait dans le premier volet :
- 3 octobre au 21 octobre : Illusions perdues de Balzac. De Balzac et pas d'après Balzac, parce que l'écoute d'un bon gros bout du premier et second épisode le confirme, il y a juste à reprendre ce qui avait été écrit dans le billet sur Germinal. Rythme planplan, et tapis de musique à peine débordant, juste dégoulinante comme il faut, pour montrer qu'il y a de la tension à mort alors qu'il ne se passe pas bezef. La lecture de la narration copiée/collée de chez Balzac est très envahissante, à l'arrivée c'est de la lecture d'extraits (le réalisateur s'est coltiné le découpage du texte, nommé dans le générique adaptation), avec quelques dialogues joués par des acteurs moyens réunis autour de M. Vuillermoz. C'est pour montrer la beauté du texte paraît-t-il, mais c'est surtout pour faire des économies et éviter de se payer une vraie adaptation radiophonique.

Il en existe pourtant une. Elle date de 1963, se nomme Lucien de Rubempré. Elle a la modeste ambition, en 115 épisodes d'une dizaine de minutes d'adapter Illusions perdues & sa suite,  Splendeurs & misères des courtisanes. L'interprétation ? Des inconnus à la voix immature comme Jean-Pierre Cassel (Lucien), Lucien Nat, Danièle Delorme,  Rosy Varte, Jacques Dumesnil, Serge Reggiani, Charles Vanel, Micheline Presle...
Pourquoi aujourd'hui se casser le derrière à appeler des acteurs confirmés à la voix toute aussi confirmée alors qu'on peut faire mieux en faisant moins bien - le confort de l'auditeur avant tout - et payer des acteurs audiblement non confirmés pour faire le boulot ?                                                              
              
                                                                                                                                                       
Encore dans la première partie, l'auteur inconscient avait écrit :
Il paraît que depuis que la direction actuelle est actuelle,  la fiction n’a jamais été aussi florissante. Avant c'était pipi d'chat.
Entre la compression du son, les voix des acteurs, qui, même lorsqu’ils chuchotent, nous chuchotent dans les oreilles afin qu’aucun bruit de bouche ne nous soit épargné, la tonne de rediffusions (récentes bien sûr, récentes, parce que si on remonte trop loin ça fout la honte) [...] pas de doute, nous sommes en plein âge d’or de la radio culturelle de first qualitad.

Et qu'est-ce qui fout la honte ? C'est tout le sujet de cette seconde partie de cette seconde partie, miroir - miroir de la honte bien sûr -  de la glorieuse première partie.

Après l’inventaire des feuilletons de septembre 2021 au septembre 2022, voici à titre de comparaison celui d’une année prise au hasard avant 1999.
Le non choix s’est porté sur l’année 1988. La source habituelle : l’INAthèque.
La comparaison ne laisse planer aucun doute. Avant, les feuilletons de France Cu, c’était vraiment pourri par rapport au bel aujourd’hui. En plus, quelle idée idiote de choisir des histoires si variées, des acteurs souvent très bons, trop bons même, qui n'ont strictement rien à foutre à la radio, et des équipes techniques vraiment trop nombreuses. Il faut vraiment être malade.

1988.
- 4 au 15 janvier : « Stevenson en Californie » de Michel Le Bris.
Feuilleton original en dix épisodes.
Présentation : « Michel Le Bris a retrouvé l'itinéraire de Stevenson en Californie, ses récits de voyage. Ses amis de Londres pensaient le décourager et le faire revenir en ne publiant pas les textes qu'il leur envoyait. C'est ainsi que l'aventure de Stevenson en Californie est restée inconnue en Europe pendant de longues années. Michel Le Bris a réuni tous ces textes dans "La Route de Silverado" et a réservé pour la radio un scénario épique, bourré de sons et d'aventures.
La réalisatrice Christine Bernard Sugy a consacré deux mois à la mise en ondes de cette véritable super-production radiophonique qui réunit plus de quatre vingt dix comédiens et musiciens, dessinant de superbes ambiances, depuis le pont du bateau avec les émigrants, le passé qui pèse et l'espoir tourné vers l'Ouest, les bouges de New York, le port de San Francisco, le ranch des chercheurs d'or, les montagnes de Santa Lucia où Stevenson fuit la famille de Fanny...
Superbe, magnifique, magique (Télérama), avec François Marthouret qui incarne admirablement Stevenson. »
- 18 janvier au 5 février : « Jean Faust, l’histoire d’un pacte »
« Adaptation en quinze épisodes du roman de Philippe Raulet, récit où il réinvente tout le mythe de Faust. »
- 8 février au 19 février : « Scènes de la vie de Bohème », adaptation par Philippe Derrez du roman d’Henri Murger. Dix épisodes.
- 22 au 26 février : « Théâtre dans le désordre - Le petit Labiche illustré ». Courtes pièces de Labiche.
- 29 février au 4 mars : « Histoire de Jonas ». Le générique donné est lacunaire. Mais ce n’est pas une rediffusion, ni une lecture.
- 7 au 11 mars : « Rachel ou la nuit des mandragores » de Jacqueline Kelen (par ailleurs productrice à France Culture) qui s’inspire de « La Genèse ».
- 14 au 18 mars : « Psyché ou la chambre de cristal », toujours de Jacqueline Kelen.
- 21 mars au 1er avril : « L’adolescent » d’après Dostoïevski, adaptation de Pierre Pascal. Dix épisodes
- 4 au 15 avril : « La conspiration » d’après Paul Nizan, adaptation de Pierre Dupriez. Dix épisodes.
- 18 au 29 avril : « Isabelle, princesse d’Égypte », d’après Achim von Arnim, adaptation d’Alain Tenenbaum. Encore dix épisodes.
- 2 au 6 mai : « Kipling et les trois sergents », d’après Rudyard Kipling, adaptation de Nicolas Bataille.
- 9 au 13 mai : « La vindicte du sourd » de Michel Chaillou. Adaptation par l’auteur d’un de ses romans pour la jeunesse. « Une histoire de trésor et de marins étranges dans la Bretagne d'aujourd'hui. »
- 16 au 20 mai : « Lindbergh, l’Atlantique en solitaire », d’après Don Haworth.
- 23 mai au 3 juin : « Le paysan parvenu », Marivaux adapté par Jean Loup Rivière. Vous savez quoi ? C’est une rediffusion de 1985. Enfin, une rediffusion ! Vous mettrez ici une croix blanche pour marquer l’évènement.
- 6 au 17 juin : « La baronne trépassée », un Ponson du Terrail adapté par Serge Martel. Un récit gothique, et quelque peu parodique, si l’on en croit la présentation du feuilleton. Dix épisodes.
- 20 juin au 8 juillet : « L’histoire véridique de la conquête de la Nouvelle Espagne » de Dominique Blumenstihl et Dominique Aubier d'après la chronique de Bernal Diaz del Castillo et les lettres de Hernan Cortes. Quinze épisodes.

Passons sur la grille d’été, qui, nous apprend l’INAthèque, contenait quelques fictions, diffusées chaque soir à 21h,  qui avaient l’inconvénient de n’être - ô stupeur ! - même pas des rediffusions. Ouh la honte !

- 5 au 16 septembre : « O Amérique », adaptation par Roland Ménard du roman de Frantz Kafka « Amerika ». Dix épisodes.
- 19 au 30 septembre : « La vie mode d’emploi » de Georges Perec.
« Spectacle mis en scène par Michael Lonsdale et enregistré au Festival d'Avignon 1988 dans le vieil hôtel particulier de Saint Laurent. Les comédiens, suivis des spectateurs errent d'étage en étage, peuplant simultanément d'images et de phrases tous les espaces vides...
Le feuilleton conçu par René Farabet témoigne formidablement de tous ces parcours perdus et retrouvés. Dans l'appartement de Bartlebooth ou de Gaspard Winckler résonne la voix d'Edith Scob... »
- 3 au 14 octobre : « Ponson du Terrail ou comment on écrit le Forgeron de la Cour Dieu » de Michel Schilovitz. Et encore dix épisodes.
- 17 octobre au 11 novembre : « L’homme sans qualité » d’après Robert Musil. Adaptation de Pierre Lafont. Diffusion des vingt premiers épisodes. Les vingt autres seront réalisés et diffusés en 1991.
- 14 au 25 novembre : « Carnets et textes d’Albert Camus ». Dix épisodes. Aucun générique à part la réalisation de Jacques Taroni. Serait-ce une série de lectures ? Enfin ! Des lectures !
- 28 novembre au 9 décembre : « Gaspard de Besse » de Jacques Bens. Dix épisodes.
- 12 au 22 décembre : « Nietzsche sur les collines » de Jean-Pierre Kremer. Dix épisodes qui « retracent les cinq hivers successifs que le philosophe passa à Nice de 1883 à 1888. » Avec Elisabeth Tamaris (la narratrice), Jean-Pierre Jorris (Nietzsche), Pierre Clementi (Zarathoustra).
- 26 décembre au 6 janvier : « Prince Othon » d’après Stevenson, adaptation de Frédéric André. Dix épisodes.

Bilan de l’opération : parmi toute cette misère, une seule rediffusion, et une seule série de lectures. Pas de quoi être fier. Il était temps qu’advienne la direction actuelle de France Cu pour nous délivrer de tout ce mal.
Pour vous remonter, je vous invite, après cette lecture difficile, de comparer à nouveau avec la flamboyance de 2021/22.

Philaunet 

Philaunet
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Michel Vinaver, ''Nina, c’est autre chose'' (1978) - Lun 03 Oct 2022, 22:19

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t452p370-la-fiction-a-france-culture#37869) a écrit: (...)
Écrire spécifiquement pour la radio implique de faire preuve d’un minimum de créativité. Et la créativité radiophonique est une chose devenue étrangère à France Cu.

Hommage à Michel Vinaver, suite
Le billet du 2 oubliait de signaler une autre pièce de Nouveau répertoire dramatique encore disponible à l’écoute.
Nina, c’est autre chose (02-02-1978)
réalisation Jean-Pierre Colas
avec François Darbon (Sébastien), Pierre Arditi (Charles), Douchka (Nina)
bruitages Louis Matabon
« Nina est la petite copine de Charles qui vit avec son frère, Sébastien ; Charles est coiffeur, Sébastien travaille dans une usine ; ils ont la quarantaine, et leur vie quotidienne est parfaitement réglée depuis le décès de leur mère ; l'arrivée de Nina vient semer le trouble dans la vie des deux vieux garçons. »
Une interprétation de première qualité ! De l'art et essai radiophonique comme on n'entend plus. Merci d'avoir crédité les noms des acteurs, le site ayant attribué à ces derniers les noms des acteurs de "Dissident, il va sans dire".

******

Un entretien de 2022 : Michel Vinaver chez lui.

Curly 

Curly

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La fiction décontrastée du bulbe - Sam 08 Oct 2022, 13:02

Jusqu'à juin dernier, il y avait deux fictions le samedi soir, parce que les fictions, cinquième roue du carrosse sociopopo de France Cu, il fallait bien en mettre un peu quelque part : "Samedi noir" qui accueillait des récits policiers, de SF... et "L'atelier fiction" des machins plus politisés et intimes (l'intime est politique, et réciproquement). Dans les deux cas, la qualité était rarement au rendez-vous.
Début septembre, évacuation provisoirement définitive de la seconde, parce que deux fictions le même soir, c'était trop (les autres fictions : le feuilleton, et le théâtre & scies, et puis c'est tout), et puis il fallait s'aligner sur les autres jours de la semaine avec une fermeture des programmes à 23h pour cause redif'.
Donc, depuis septembre, à quoi ressemble "Samedi noir" la rescapée ?
A la trappe aussi. Plus de samedi noir, mais "Samedi fiction". Un titre trouvé au bout de d'un bulbe-storming de 1/2 seconde.
On découvre en parcourant le programme de cet océan fictionnel qu'en fait, c'est "Samedi noir" qui a sauté, et que "L'atelier fiction" a pris sa place. Un numéro de passe-passe d'une grande agilité, niveau Garcimore. Tout décontrasté.
Samedi fiction, "Un rendez-vous destiné au grand public : ces fictions auront pour mission de nous émouvoir, nous divertir, nous intriguer."
Le grand public a pu apprécier depuis la rentrée les plus grands tubes de dentifrice de France Cu-dézidés :
3 & 10/09 : Deux lectures avignoniaises richement élaborées. Svetlana Alexievitch avec des élèves d'une école de théâtre qu'on espère rémunérés (l'auditeur aurait dû l'être aussi), Philippe Sands venu lancer son dernier livre.
17/03 Arthur Rimbaud, lectures again, d'un niveau super moyen, en direct et sans public. Un concept original, et surtout très économique.
24/09, "Croire aux fauves" de Nastassja Martin, une icône de France Cu, rediffusion d'un "Atelier fiction" (tiens...tiens...) de 2021.
1/10, une autre icône, Erri de Luca, lecture avignoniaise par une autre icône, Wajdi Mouawad. L'esprit d'ouverture à 2°.
8/10, re-icône avec Geneviève Brisac et Agnès Desarthe, "Selma Lagerlöf, la reine des glaces", Nobel oblige. Esprit d'ouverture 0,5°.
Et vous savez ? C'est une lecture re-again.

Qu'elle est belle la rentrée-fiction de France Cu, enfin de la fiction complètement décontrastée.
Magique !

                                                                                    

Curly 

Curly

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30mn d'espace - Lun 24 Oct 2022, 13:07

Voici un nouveau feuilleton dans la casounette feuilleton : une redif' de lecture en public.
Pour promouvoir ce programme France Cu annonce fièrement : "30 minutes d’espace de création radiophonique, de grandes adaptations d’œuvres du patrimoine classique et contemporain pour mêler tous les métiers et les talents de la radio."
Cette fière annonce définit ce que fut le feuilleton de France Cu en un temps de plus en plus reculé, voir billets du 2 & 3 octobre.

Mais reviendons à notre lecture en public rediffusée. Enregistrée en 2919 au Théâtre de la Ville, gros partenaire de France Cu à l'époque, lors d'un ouik-end spécial avec deux/trois émissions de débats d'actu enregistrées ou diffusées en direct je ne sais plus de toute façon ça ne change rien, une émission enregistrée pour France Cu, c'est juste une émission en direct diffusée en décalé, l'auditeur n'entend aucune différence.
Lors de ce ouik-of-the-end, une lecture pour les nenfants fut casée. Sans doute pour satisfaire les besoins de ce foutu cahier des charges il fallait sauter sur l'occasion pour bricoler à moindre frais un bout de fiction. Lectures d'extraits du "Livre de la jungle" par un acteur un peu connu, Jacques Gamblin, avec une nappe de synthé moche qui déboule de manière plus ou moins improvisée et qu'on va appeler "musique originale", et pis c'est bon on emballe le tout en ne l'emballant pas, et on diffuse.
Jacques Gamblin n'est pas un débutant. Mais sans aucune préparation, lire un texte tout en le découvrant est un exercice casse-gueule. En tout cas, si la lecture a été préparée en amont, ce fut bâclé.
Le casse-gueule est réussi, et non seulement il est réussi, mais il est aussi rediffusé.
A quoi le voit-on ? La lecture est appliquée, sans aucun relief, monocorde. La marée monte aussi vite qu'au Mont Saint Michel et l'ennui bat son plein au bout de quelques secondes.

Comme le choix du texte de Rudyard Kipling n'est pas particulièrement original, il existe d'autres adaptations et lectures de Livre de la jungle.

Le livre de la jungle, version J. Gamblin [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11495-28.10.2019-ITEMA_22187509-2019C3480E0263-25.m4a" debut="00:00" fin="02:49"]

Le livre de la jungle, quelques courts extraits lus par Micheline Presle (Premières lectures, 1988), une lecture peu ambitieuse mais qui évite le ronron monotone que J. Gamblin impose sur la totalité de sa lecture.   [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/17369-12.07.2017-ITEMA_21384796-0.mp3" debut="22:51" fin="24:08"]

Idem avec Le livre de la jungle, épisode Rikki-Tikki-Tavi, lu par Tania Balachova (Trois parties, 17, 18 et 20-10-1966)    [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-29.10.2021-ITEMA_22822272-2018C3372E0705-21.mp3" debut="09:38" fin="12:37"]

Il existe aussi une adaptation par Muse Dalbray en 1960 diffusée par France II Régionale (8 X 30mn), qui fut proposée sur le site de l'INA durant un temps avant que le noble institut décide de laisser tomber la radio dite de création pour mettre le paquet sur les archives tévé, souvent dispensables, mais qui jouent à fond sur la nostalgie pour attirer des abonnés.
On peut entendre dans cette adaptation la spécialiste des voix d'enfants Linette Lemercier dans le rôle de Mowgli, Claude Piéplu, Jeanne Dorival, Jacques Degor, Bernadette Lange, Henri Nassiet, Tristan Sévère... Des acteurs rompus à une pratique quasi quotidienne de la fiction radiophonique. Muse Dalbray s'était spécialisée, avec son mari Tristan Sévère dans l'adaptation, pour le disque ou pour la radio, d'histoires à destination du jeune public.
La version de 1960 a quelque peu vieilli, mais elle reste incomparablement plus riche et mille fois plus écoutable que les fades lectures d'extraits de 2019.  Incompréhensible quand on pense que la direction de France Cu nous explique à chaque fois qu'elle en a l'occasion que l'âge d'or de la radio culturelle, c'est aujourd'hui et maintenant.

La page des feuilletons nous gâte, puisqu'après cette lecture, nous enchaînerons à partir du 31 octobre avec une autre rediffusion, récente bien sûr pour que les nouveaux auditeurs restent persuadés que la radio, c'est une série Z sans l'image, et que c'est complètement magique quelque part.

A cette occasion, nous ne rediffuserons pas le billet qui fut consacré à ce machin.

Curly 

Curly

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Les braises de la fiction - Lun 14 Nov 2022, 11:06

Nouveau feuilleton : « Les braises » de Sándor Márai
Comme tout ce qui est création radiophonique, et donc fiction, est très secondaire par rapport aux débats d’actu, émissions de développement personnel et autres mag’ sociologisants, qui va se soucier de ce nouveau feuilleton ? Pas grand monde.
France Cu vise les auditeurs des généralistes pour augmenter son audience, alors la culture, c’est beau pour la vitrine, mais dans le contenu, faut pas pousser non plus.
La tactique est toujours la même. De temps en temps la direction va clamer que jamais de toute l’histoire de l’univers cette radio n’a jamais été aussi créative et culturelle pour cacher la misère sous les coups de pub. Ce sera sans risque car qui va vérifier, et puis qui va comparer avec ce que faisait France Culture avant les années 2000 ?
Les programmes parent le coup en bassinant régulièrement, avec la lourde insistance d’une ballerine lestée d’une enclume dans chaque main, que les ceux qui disent « c’était mieux avant » ce sont de gros réacs et qu’il faut aller de l’avant quoi merde, toujours en avant, toujours plus loin, car ce qui est à venir est toujours mieux que ce qu’il y a derrière.
En faisant un axiome d’une idée qui mérite d’être nuancée, et surtout évitée (sauf dans les discussions de comptoir, ce que sont devenus la plupart des émissions de France Cu) voilà la création radio au plus haut, et les critiques éventuelles ridiculisées circulez y’a rien à voir, allez foutez le camp les critiques, allez monter un ballet avec nos danseuses lestées et foutez-nous la paix.
De toute façon, comment comparer ce qui fut, avec ses défauts certes, mais qui fut quand même une radio culturelle de référence à une radio semi-généraliste qui alterne actu et promos, quand ce ne sont pas, cas le plus fréquent, les deux en même temps ? Dur, mais possible ici, puisque le feuilleton existe depuis 1963, soit la création de la chaîne.

France Cu, pour qui tout est politique, nous offre régulièrement des lamentations sur la casse des services publics. Elle devrait se mettre dans le panier des services cassés.

Tout ça pour en arriver au feuilleton « Les braises » de Sándor Márai.
Même rengaine que pour les précédents feuilletons récents qui globalement (exceptons cette anomalie, la fiction de François Pérache, qui, de plus, est spécifiquement pensée pour la radio) n’adaptent rien, ne font que reprendre des pans entiers du texte pour les lire, ou, dans le meilleur des cas, les jouer dans le micro, qui pour le narrateur est le même que celui de la mamate à Guillaume-lève-toi-et-marche-feignasse.
Donc, qu’il parle à voix basse ou pas, miracle de la prise de son, miracle de la compression, il nous beugle dans les oreilles, pour qu’on comprenne bien, nous les sourds, nous les gens dans leur bagnole, que y’a bien quelqu’un qui cause dans l'micro, que c’est pas le zig derrière dans sa caisse qui a disjoncté et qui nous raconte une histoire pour qu’on avance enfin parce que le feu il est vert ducon.
Écoute au casque déconseillée, surtout en bagnole.

Pourquoi s’acharner sur le narrateur ? Comme l’adaptation est nulle, n’est qu’un découpage du texte, le narrateur a la part belle puisqu’il lit tout bêtement la narration. Il détaille les gestes des personnages et tout et tout.
Ce n’est plus une fiction radiophonique, mais, malgré la qualité de certains acteurs, une lecture expressive, avec quelques bruitages et musiques pour faire illusion.
Depuis les années 40, des réalisateurs, des producteurs, ont pensé la radio comme un art à part entière, ont pensé, adaptation ou pas, au rythme, à la profondeur sonore (comme on parle au cinéma de profondeur de champ), à toutes les expériences à tenter pour surprendre l’auditeur (principe même de la création artistique).
Et là, nous n’avons plus rien.
Si. L’ennui.
L’ennui de l’auditeur, et l’ennui de la direction, obligée de produire quelques fictions pour respecter à minima un cahier des charges pourtant très lâche.

Curly 

Curly

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La métamorphose de la bouse - Mar 06 Déc 2022, 19:25

Le royaume de l’inutile, du gaspillage, et surtout du copinage. Au service des copinés. Les auditeurs, on leur fera croire que c’est d’la bombe en invitant Téléram’ à pondre un articulet truffé de superlatifs louangeurs à la gloire de. De toute façon ils ont un dico d’1/2 page avec tout le vocabulaire idoine qui tourne en circuit fermé depuis des années, alors ce sera vite fait.
Dans la partie « évènement » de la Une du site de France Cu, entre une promo pour un film et une nouvelle opération commando à la gloire de E. Demarcy-Motta (ouatte euh sœurpraïze), une fiction, « La métamorphose » d’après l'auteur de, notamment, « La métamorphose ».

                                                                La Fiction à France Culture - Page 39 1378
                                                               La Fiction à France Culture - Page 39 2231


Diffusion prévue sur France Cu le 25 février 23.
Or,
                                                                            La Fiction à France Culture - Page 39 3197

Mais mais mais, mais ce fut donc déjà enregistré, et diffusé en 2021 ! Alors pourquoi le réenregistréer pour le rediffuser ?
Serait-ce une nouvelle mouture totalement différente, ou alors la même catastrophe auditive ?
Allons voir sur la page des fictions d’Avignon 2021, qui n’est pas facile à trouver parce que France Cu l’a pas foutue dans les lumières de la ville des feux de la rampe.

                                                                    La Fiction à France Culture - Page 39 4169
                                                                La Fiction à France Culture - Page 39 5133

Damned, mais c’est pareil ! C’est le même coup qu’avec Gasby le kéké !
Alors toute cette dépense d’énergie, de pognon, de talents, pour repasser une nouvelle couche de la même chose ?
Oui, c’est la base des programmes de France Cu : la même chose, tous les jours, mais dans de nouveaux programmes.
Cette métamorphose fut déjà repérée ici-même lors de sa diffusion en 2021, et ce repérage fut alors agrémenté d’un extrait de la chose.
Double enregistrement, pour satisfaire deux trois partenariats : le festiv’ d’Av’, et le Théâtre Nanterre-Amandiers et la nouvelle traduction de chez Gallimard, le tout avec la même grosse bouse, parce que quelle importance, tout le monde s'en fout. Eux à France Cu, ils font ce qu'ils veulent, ils sont libérés de toute ambition créatrice. Quelle chance d'être aussi libre !

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Re: La Fiction à France Culture -

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