Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Chez Caroline Broué, les matinales sont militantes ou ne sont pas. Sociales et féministes.  La radio publique privatisée par les employés d'aoc pour en faire le podcast de leurs articles engagés, ça ne choque personne ?

L'Invité actu :
"Après la grande mobilisation du 5 décembre" [grande ?]
"la sociologue Dominique Meda" [Hors sociologue (engagé/e), point de salut à FrCult]
"La réforme de l'assurance chômage, extraordinairement punitive" [ah ?]
"Les gens manifestent leur attachement à un état social fort, à des services publics forts et ils ne veulent pas les voir remis en cause."

"les gens" ? Qui sont ces gens ? Bien sûr, tout le monde veut profiter de l'État-providence, mais cette invocation cache mal la volonté de certains de conserver les conditions d'une époque alors que celle-ci a changé.
Qui veut abolir les facteurs ? Personne ? Qui envoie des lettres ? Personne...
Qui veut des trains partout ? Tout le monde. Qui utilise sa voiture, fait du covoiturage ou prend le car ? Évidemment quand un trajet d'est en ouest et retour coûte 350 euros et que votre voisin voyage gratuitement parce qu'un membre de sa famille travaille à la SNCF, ça donne à réfléchir, sur la justice sociale, par exemple.

? % de grévistes empêchent le matinalier de mener à bien l'entreprise d'ouverture à la culture de ce matin :



En effet, en lieu et place de ce programme fort original prévu ce lundi 9 décembre 2019,



On sent la révolte populaire gronder, comment vivre sans la matinale sociopolitique engagée de France Culture ?

Comment ? En s'ouvrant à d'autres horizons, par exemple, en écoutant Une histoire du livre ou L'histoire de Lyon ou, si l'on veut rester sur la radio payée par les impôts, en se tournant vers ce numéro d'Orthodoxie où Marie-Hélène Blanchet, byzantiniste, chargée de recherche au CNRS, partage sa connaissance de la Bulgarie du XIIIe au XVe siècle : L'Église orthodoxe en Bulgarie. Dépaysement garanti par le ton et le contenu.

Un sociologue à France Culture le matin (ou le midi ou le soir), incroyable ! Existe-t-il une autre profession représentée sur la station (en dehors des psychanalystes chéris) ?  Car François Dubet, sociologue, professeur émérite à l’Université de Bordeaux, directeur d'études à l'EHESS est ce matin l'autre invité, avec la militante CGT "en charge du droit des femmes" (toutes les cases sont cochées), de Guillaume Erner particulièrement à l'aise dans cet environnement.

Comme un fait exprès, la grève à Radio France ne touche pas la matinale aujourd'hui. Des négociations ont dû porter leurs fruits...

À noter cette présentation qui ne brille pas par son impartialité : "l'exécutif dévoilera enfin plus précisément ce mercredi".  "Enfin", c'est un fait ou une opinion de M. Erner ?

Les changements de "fonction" à France Culture permettent de voir la vraie nature des employés. Hervé Gardette animait une table ronde d'actualités le soir, le voici le matin depuis septembre pour raconter sa vie comme Bellanger : "La pratique du cyclotourisme sur les pentes escarpées de la chaîne des Puys a suffi à me ranger dans le camp des non-platistes.".

Comme dirait un auditeur de ma connaissance : "Mais on s'en fout complètement de ce qu'il fait !"

Le gros problème de France Culture que Treiner veut voir en atout pour coller à l'air du temps : la personnalisation, le narcissisme et la blague à deux sous, indigne d'être diffusée sur les ondes nationales (sauf quand on veut faire du RTL) : "j’ai ressenti un petit creux. Il m’est en tout cas venu l’image d’un donut, le beignet représentant la planète Terre, le trou au milieu figurant l’univers"

FC n'a plus aucune culture de l'humour, en revanche celle de la niaiserie et de la blague nulle est largement représentée.

Enfin, Gardette nous tartine de Latour *, cet imposteur élevé au rang d'idole par la station. Il faut avoir entendu ce monsieur pour se pincer : mais comment peut-on en arriver à énoncer autant de platitudes ?

Latour selon ses sectateurs : "un des grands penseurs contemporains de l’écologie" ; "Nous vivons dans les plis de cette planète. Et nous y vivons mal." ; " il invite à repenser la représentation que nous en donnons " ;  "L’intuition géniale de Bruno Latour, c’est d’avoir compris " ; "Se libérer de notre façon de cartographier la Terre pour en inventer de nouvelles" ; "suivant le conseil de Bruno Latour de renverser nos représentations".

Le vocabulaire éculé de France Culture est là avec ses généralisations qui n'ont aucun sens : "repenser la représentation/ se libérer / inventer de nouvelles/ renverser nos représentations".

Et pendant ce temps-là des ingénieurs et des scientifiques travaillent au développement du bien-être en ignorant parfaitement les délires d'aoc et de son podcast fc. Et c'est bien.


[Sur l'icône de fc, voir dans ce forum ici en 2017 ; là en 2015 ; et pour un autre récapitulatif des apparitions de ce monsieur, voir La mémoire de ce forum avant de choisir une émission ].

Titre stupide comme M. Gardette sait les faire Le vélo est-il l’avenir de la grève ?

Le chapeau : "Depuis le début de la grève, comment s’est-on adapté pour se déplacer dans les grandes villes françaises ?"

D'abord, M. Gardette devrait savoir que seule Paris a été réellement touchée par la grève du fait de la RATP,  les autres "grandes villes françaises" ont fait quasiment comme d'habitude.

Dans une séquence de 7 minutes, il ne pouvait pas être question des sujets de fond, évidemment. Quoique, c'est possible sur d'autres radios.  Ici l'on a un enfonçage de portes ouvertes assez sidérant : pistes cyclables = augmentation ("explosion" est-il répété) de la pratique du vélo. Sans doute en cas de perturbations des transports, mais en général les pistes cyclables ont d'abord comme vertu d'accroître le sentiment de sécurité des usagers déjà cyclistes urbains, elles ne font pas "exploser" la pratique du déplacement à deux roues.

Ce qui incite les citadins à utiliser un vélo, c'est la possibilité de le garer facilement près de leur lieu d'habitation ou de destination ; de ne pas risquer de se le faire voler ; d'acheter un vélo qui n'est pas déglingué après 6 mois (transmission et freins défectueux, sans parler de l'éclairage) ; d'avoir un minimum de confort via des chaussées non abîmées (les disques intervertébraux sont les amortisseurs sur un vélo) et de sécurité via des aménagements, de la signalisation au sol et du nettoyage des voies et pistes cyclables (des gravillons, feuilles et déchets).

Enfin, deux points importants que tous ceux qui réfléchissent vraiment à la question mettent en avant : avoir un code de la route adapté au transport non motorisé (ou électrique de faible vitesse) et l'image valorisée du cycliste urbain.  Pour l'instant, on est dans la mise à égalité des conducteurs abrités, assis dans un fauteuil, chauffés et écoutant de la musique (ou/et téléphonant) avec... les autres. Pour mémoire, il est interdit, à raison, d'avoir des écouteurs à vélo (d'où la nouvelle pollution sonore, pour les piétons, consistant en la diffusion de "musique" via une enceinte connectée dans le sac à dos). Quant à l'image, elle ne fait réellement pas l'objet de campagnes de valorisation. Elle reste celle d'un moyen de déplacement de substitution utilisé par des pauvres.

France Culture qui se targue de devenir une radio exclusivement d'information à forte dominante d'injonctions comportementales devrait prendre la question du déplacement cycliste urbain à-bras-le-corps.  Mais ce n'est pas un sujet pour cette radio et pour M. Gardette qui présentait récemment le vélo avec cette image :



Enfin, il est question de Bordeaux et de Grenoble comme villes ayant fait des efforts dans le domaine des pistes cyclables. Comment est-il possible dans ce contexte de ne pas mentionner Strasbourg ? Strasbourg, première agglomération cyclable de France & Strasbourg consacrée « capitale du vélo » Le Monde, le 16 mars 2018.

Fédération française des usagers de la bicyclette - Le vélo au quotidien : Fubicy

Le billet de Guillaume Erner, c'est deux minutes avant sept heures, autant dire que sa chronique de ce matin sur Chapoutot ("il ne dit pas que les SS étaient des DRH en pire, mais c’est quasiment sous entendu… ") ne fait pas le poids face aux 35 minutes  du midi  de  «  LA GRANDE TABLE IDÉES par Raphaël Bourgois, les influences nazies du management moderne 08/01/2020 ; aux 30 minutes du samedi soir d' « AVIS CRITIQUE par Raphaël Bourgois, Libres d’obéir de Johann Chapoutot, 11/01/2020 (…) Libre d’obéir : le management du nazisme à aujourd’hui est publié par Gallimard et aux 45 minutes du samedi midi  de «  LA SUITE DANS LES IDÉES par Sylvain Bourmeau 18/01/2020, Le nazisme, un laboratoire du New Public Management ? (On en oublie, pour une liste des séjours dans les studios de FC du sieur Chapoutot, voir La vie des idées - le Ven 17 Jan 2020).

Deux minutes d'Erner au petit matin pour l'alibi pluraliste et 2h pour l'endoctrinement aux heures de grande écoute.

Quand on vous disait que la Suite dans les idées était le podcast d'aoc... L'employé FC qui l'anime a initialement "publié" un texte de l'historien dans sa revue. Questions : pourquoi Bourmeau / Bourgois / Broué  ne produisent-ils pas de podcasts privés intégrés à leur propre revue comme le font les journaux avec Soundcloud au lieu d'utiliser pour leurs propres fins les moyens du service public ?



Sur le sujet, divers billets Avis critique 59 ; Avis critique 60 par Curly ; Les mag d'actu popo 48 ; L'esprit public Aubry 248.

Première pensée à la vue de cette photo (publiée le 16 dans le Point puis retirée le 17 au profit d'une vidéo)  : dans combien de jours sera-t-il au micro de France Culture (matin, midi ; samedi matin, midi et soir ; dimanche midi) ? Sous trois jours à cinq jours ?



Un chat en photo, en gif ou en vidéo ? France Culture n'y résistera pas ! Comme Hervé Gardette par exemple.  Amener son chat en studio, c'est comme amener son chien pour Drucker ou se présenter avec une créature avenante pour tel ou telle : utiliser un faire-valoir pour faire naître l'intérêt et la sympathie au service d'un embrigadement politique.

Todd sera le 21 chez Erner, soit cinq jours après la publication de la longue interview.



"sera" ou "ne sera pas", car on n'est pas à l'abri d'une bonne surprise avec la grève. D'ailleurs, soutien aux grévistes, ne lâchez rien et étendez les arrêts de travail !

Oui, oui, et oui :