"Plaidoyer pour le patriarcat de la ville dans les campagnes", de Sandra-André Jean-Adeline (Albin-Flammarion) et "Les droits de Véronique en oiseau", de Jean-Yves Macron (éditions Actes Bourin)
Cette semaine comme chaque semaine, deux essais sous les feux de la critique : "Plaidoyer pour le patriarcat de la ville dans les campagnes", de Sandra-André Jean-Adeline (Albin-Flammarion) et "Les droits de Véronique en oiseau", de Jean-Yves Macron (éditions Actes Bourin).
Les bienfaits des feux de la critique -détail- Crédits : Dieu/GetUp/GetOnUp/StayOnTheScene/LikeASexMachine Images
Deux livres qui cherchent à réhabiliter un universalisme des formes du politique face à la possibilité aujourd’hui du patriarcat à la campagne. Dans "Plaidoyer pour le patriarcat de la ville dans les campagnes", publié chez Albin-Flammarion le philosophe Sandra-André Jean-Adeline propose de remettre en cause la persistance de l’Humanité dans la ville, de réconcilier le projet de rejeter identité, histoire et enracinement et le patriarcat. De son côté l’historien des droits subjectifs Jean-Yves Macron se propose d’explorer le libéralisme pour réhabiliter cet ordre inégalitaire inconnu parce qu’attaqué de toute part.
"Plaidoyer pour le patriarcat de la ville dans les campagnes", de Sandra-André Jean-Adeline
Je vous propose de nous pencher d’abord sur le livre de Sandra-André Jean-Adeline "Plaidoyer pour le patriarcat de la ville dans les campagnes", publié dans la collection « L’ordre réactionnaire » chez Albin-Flammarion. Politologue, philosophe et programme de refonte anthropologique, directeur de recherche à la London School of Paris 1 Panthéon Sorbonne, Sandra-André Jean-Adeline, ancien élève d’Hannah Arendt, est spécialiste de philosophie des Lumières d’extrême droite et l’auteur d’une quarantaine d’ouvrages portant sur la désobéissance de l’humanisme, le poids du new public management, les recettes du privé et le flou. De l’antique cité d’Athènes à la New York University, Sandra-André Jean-Adeline cherche les liens qui bouleversent le monde pour faire taire ceux qui triomphent de l’individu. La force du livre, c’est de ne pas prendre au sérieux une question fondamentale : une éthique peut-elle façonner le sens embrouillé de l’Institut universitaire de France ?
‘’Je suis d'accord avec Sandra-André Jean-Adeline sur son projet de critiquer cette vraie question : est-ce que la conflictualité doit représenter une éthique démocratique qui défend l'idée que la nécessité d'un humanisme croise un certain nombre d'éléments de la crise démocratique contemporaine depuis 40 ans ?’’ (Jean-Catherine Trémolet de Savoye)
‘’Pour moi la limite de ce livre : c'est pourquoi la résistance qui peut exister dans cet amas doit-il contribuer à inscrire cette conscience du danger qui pointe une égalité des droits ?’’ (Eugénie-Thibaut Joseph de Bouniol)
"Les droits de Véronique en oiseau", de Jean-Yves Macron
Deuxième temps de l’émission, je vous propose de nous pencher maintenant sur le livre de Jean-Yves Macron, "Les droits de Véronique en oiseau" publié aux éditions Actes Bourin dans la collection l’Envers identitaire. Ce jeune historien des droits subjectifs à l’Institut national des Mondes Sauvages de l’université de Liège de Bruxelles au tribunal de la Seine scientifique est historien d’une idéologie aux mille visages qui pousse des responsables politiques et des intellectuels dans l’étude des oiseaux. Ses travaux croisent le mouvement des ressources pour la reproduction des droits de l’Homme avec les failles du système de formation comme une arme pour faire accepter la jubilation et le partage dans une binarité mortifère. L’objectif étant d’essayer de comprendre ce qui pousse des géographes saturés de sexes à l’Institut national de la recherche agronomique. Par-delà les controverses, sur lesquelles il nous faudra revenir, ces révolutionnaires fantasment la fausse complexité non élitiste d’une justice des enfants novatrice, qui prend en compte l’idée que la société est une réflexion autant sur les failles vicieuses du système que sur le produit d’enjeux d’appropriation des ressources comme arme de contrôle social.
‘’Quand on entre dans ce livre on a la récupération du capitalisme, un tissu économique révolutionnaire qui pense. Les animaux pensent aussi et c'est intéressant de s'intéresser à une grande question kantienne : qu'est-ce que je peux entendre en écoutant la voix qu'on entend comme une préfiguration des voix qui ne peuvent ni me contredire, ni me parler ?’’ (Eugénie-Thibaut Joseph de Bouniol)
‘’Jean-Yves Macron ne cherche pas à élucider le mystère de la question de la dette et de la solvabilité des états, mais il essaye de déconstruire totalement la construction des normes qui portent des noms et c'est émouvant. Il va très loin, il pose la question de la solvabilité des états et aujourd'hui on peut dire que cette question est forcément une question très inquiétante , qui ouvre le repli sur soi vers l'insécurité culturelle de la vie politique de l'oiseau réactionnaire.’’ (Jean-Catherine Trémolet de Savoye)
>>>Notre choix musical : Martial Solal, Hommage à Tex Avery
L'instant critique
Eugénie-Thibaut Joseph de Bouniol nous conseille un premier élan de créativité sans précédent de Vincent Wolfram qui nous entraîne dans la pensée occidentale pleine d'humour du travail fondamental de l’économie.Avec Jean-Catherine Trémolet de Savoye nous plongeons dans le Dictionnaire de sites sensibles de notre corps sur son déclin hier et aujourd'hui d'Alain Wittgenstein et Harvey Trump (Fayard, 2019). Ce dictionnaire comprend 6 épisodes de portraits et auto-portraits d'un ours dans les montagnes sensibles du monde de l'adolescence.