Encore un bon numéro d'Avis critique hier 20/10 Penser l'activisme, avec Catherine Portevin (Philosophie Magazine) et Joseph Confavreux (Médiapart)
Les deux invités sont enthousiastes dans la critique du premier des deux ouvrages présentés "La société ingouvernable : une généalogie des nouveaux arts capitalistes de gouverner", de Grégoire Chamayou. La thèse de cet essai est le développement des pratiques managériales dans l'art occidental de gouverner depuis les années 70, c'est à dire, pour la France, depuis les années Giscard. Cette période correspond justement, et ce n'est certainement pas un hasard, à la montée en puissance de la finance et la dégradation de la culture, que nous évoquions dans d'autres messages de ce Forum.
C. Portevin, J. Confavreux et Raphaël Bourgois résument le travail de G. Chamayou, qui analyse la littérature "grise" produite depuis cette période à ce propos, produite par les "vainqueurs", et montre comment l'entreprise est maintenant édifiée comme "lieu central du gouvernement", que la gouvernabilité repose ainsi sur la docilité des gouvernés, acquise par la conjonction de trois facteurs :
- Un état libéral en économie mais autoritaire en politique, "faible avec les forts, fort avec les faibles"
- Le développement de la consommation et la communication publicitaire qui font dépérir la contestation
- Le maintien de l'institution des élections mais en constitutionnalisant les règles du marché
Autour de ces thèmes, C. Portevin et J. Confavreux font apparaître l'actualité très forte de l'analyse de G. Chamayou, en relation évidente avec la situation politique en France et en Europe. Une telle émission correspond pleinement à la mission culturelle de France Culture, analysant cette fois notre culture politique.
Pour sortir de ces Valeurs Actuelles et délétères de notre culture ambiante, on peut écouter cette conférence téléchargeable de l'ENS L'Astrée d'Honoré d'Urfé dans le cycle "La voix d'un texte". Une excellente conférencière (Delphine Denis, professeur à la Sorbonne) à la diction parfaite parvient à donner envie de mieux connaître cette œuvre si peu actuelle et d'une réputation rébarbative. Elle illustre sa présentation avec des extraits lus par Coline Moser, comédienne, par exemple le début de l'œuvre [son mp3="http://savoirs.ens.fr/uploads/sons/2017_03_06_moser_denis.mp3" debut="09:01" fin="11:46"].
Dans son roman, d'Urfé, homme d'armes et de lettres dans une époque troublée, propose un honnête programme qu'il annonce dans le sous-titre [son mp3="http://savoirs.ens.fr/uploads/sons/2017_03_06_moser_denis.mp3" debut="06:18" fin="06:44"], et les personnages vivent dans le Forez [son mp3="http://savoirs.ens.fr/uploads/sons/2017_03_06_moser_denis.mp3" debut="20:21" fin="20:50"] pour échapper au tumulte du monde.
Allez, c'est décidé, on fait un effort pour la lecture de l'œuvre. Penser l'activisme et rêver au Forez.
Les deux invités sont enthousiastes dans la critique du premier des deux ouvrages présentés "La société ingouvernable : une généalogie des nouveaux arts capitalistes de gouverner", de Grégoire Chamayou. La thèse de cet essai est le développement des pratiques managériales dans l'art occidental de gouverner depuis les années 70, c'est à dire, pour la France, depuis les années Giscard. Cette période correspond justement, et ce n'est certainement pas un hasard, à la montée en puissance de la finance et la dégradation de la culture, que nous évoquions dans d'autres messages de ce Forum.
C. Portevin, J. Confavreux et Raphaël Bourgois résument le travail de G. Chamayou, qui analyse la littérature "grise" produite depuis cette période à ce propos, produite par les "vainqueurs", et montre comment l'entreprise est maintenant édifiée comme "lieu central du gouvernement", que la gouvernabilité repose ainsi sur la docilité des gouvernés, acquise par la conjonction de trois facteurs :
- Un état libéral en économie mais autoritaire en politique, "faible avec les forts, fort avec les faibles"
- Le développement de la consommation et la communication publicitaire qui font dépérir la contestation
- Le maintien de l'institution des élections mais en constitutionnalisant les règles du marché
Autour de ces thèmes, C. Portevin et J. Confavreux font apparaître l'actualité très forte de l'analyse de G. Chamayou, en relation évidente avec la situation politique en France et en Europe. Une telle émission correspond pleinement à la mission culturelle de France Culture, analysant cette fois notre culture politique.
Pour sortir de ces Valeurs Actuelles et délétères de notre culture ambiante, on peut écouter cette conférence téléchargeable de l'ENS L'Astrée d'Honoré d'Urfé dans le cycle "La voix d'un texte". Une excellente conférencière (Delphine Denis, professeur à la Sorbonne) à la diction parfaite parvient à donner envie de mieux connaître cette œuvre si peu actuelle et d'une réputation rébarbative. Elle illustre sa présentation avec des extraits lus par Coline Moser, comédienne, par exemple le début de l'œuvre [son mp3="http://savoirs.ens.fr/uploads/sons/2017_03_06_moser_denis.mp3" debut="09:01" fin="11:46"].
Dans son roman, d'Urfé, homme d'armes et de lettres dans une époque troublée, propose un honnête programme qu'il annonce dans le sous-titre [son mp3="http://savoirs.ens.fr/uploads/sons/2017_03_06_moser_denis.mp3" debut="06:18" fin="06:44"], et les personnages vivent dans le Forez [son mp3="http://savoirs.ens.fr/uploads/sons/2017_03_06_moser_denis.mp3" debut="20:21" fin="20:50"] pour échapper au tumulte du monde.
Allez, c'est décidé, on fait un effort pour la lecture de l'œuvre. Penser l'activisme et rêver au Forez.