Encore un numéro de Avis critique de grande qualité cette semaine. Il faut applaudir à quatre mains Raphaël Bourgois pour ses conseils de lectures qui ne donnent qu’une envie, celle de dévaliser, tels des Gilets Jaunes en furie, toutes les librairies, si possible du 5ème, parce que c’est près de chez moi. Cette fois pour son émission du 04/05 Censure au cinéma et cinéma numérique, nous commençons avec le sociologue Arnaud Esquerre dont l’essai Interdire de voir : sexe, violence et liberté d’expression au cinéma vient de paraître aux Éditions Fayard. La lecture du livre justifie l’enthousiasme des invités de Raphaël Bourgois : Joseph Confavreux, journaliste à Médiapart et rédacteur en chef de la Revue du Crieur, et Jean-Marie Durand, journaliste indépendant et donc libre au dedans de sa tête.
L’État peut-il encore se trouver en position de décider ce que le public peut voir ou pas ? Arnaud Esquerre, qui est sociologue je le rappelle, a suivi les débats des Commissions de classification, dont il retrace l’histoire, mené des entretiens… C’est une réflexion cohérente sur le poids de l’État, la manipulation mentale, le pouvoir sur les corps.
Joseph Confavreux regrette toutefois que l’ouvrage soit centré un peu trop sur le rôle de l’État. C’est dommage car on aurait pu mentionner l’autocensure, qui consiste à se dire que nous n’irons pas voir The Avengers car le film a pour vertu de ramollir le cerveau. Oubli aussi, ma boulangère. Mais c’est normal, les intervenants ne la connaissent pas. L’autre jour, elle m’a interdit formellement d’aller voir Les Schtroumpfs 2 : Gargamel découpe la Schtroumpfette en rondelles à la scie sauteuse et j'vous raconte pas la suite.
Grâce à Jean-Marie Libredansatête, qui ouvre des fenêtres sur des portes de savoirs grâce à ses citations, nombreuses et toujours pertinentes, nous comprenons qu’il n’existe pas de sens commun des images mais du sens mis en commun. Des propos donc particulièrement éclairants, ce qui est dommage car au cinéma le spectateur préfère l’obscurité. Mais comme signalé précédemment à moult reprises, il faut s’adapter.
En tout cas Arnaud Esquerre nous invite, non à dîner dans un petit restau sympa du 5ème, mais à réfléchir sur le travail qui consiste à regarder un film, deux fois par semaine, dans une commission.
Ensuite, Raphaël Bourgois nous invite à nouveau vite vite à réfléchir sur le passage du cinéma au numérique. Raphaël Bourgois nous aide à nous pencher, il nous tient le buste afin que nous ne tombions pas, car Raphaël Bourgois sait s’adapter à tous types de situations, y compris les plus bancales, il nous aide à nous pencher écrivais-je, sur ce passage au numérique, qui est pour Jean-Louis Comolli, pas moins qu’un changement de civilisation. Pour Jean-Marie Libredansatête, nous avons besoin du cinéma pour comprendre le monde. Cet ouvrage est une ouverture à la connaissance, qui mêle aussi bien la littérature que la politique et les images.
Le choix musical de l’émission, parfaitement judicieux, puisqu'il s'agit de PNL avec « Au DD », est d’une grande subtilité et souligne la grande richesse de la programmation musicale de France Culture.
Pour apprécier la poésie qui se dégage de cette chanson, en voici quelques vers, invitation à une méditation transcendante de haut vol :
« Bats les couilles de l'Himalaya
Bats les couilles, j'vise plus le sommet
Mon cœur fait ouhlalala
Crime passionnel que j'commets
Sur ton cœur, j'fais trou de boulette
J'fais tache de sang sur le pull
Je désire nullement vous connaître
Ni toi, ni ces fils de putes
Je me tire d'ici si j'm'écoute
Sang corse mélangé bougnoule
La Lune, j'aime plus, j'vous la laisse
Je m'endors sous doré, sous gnôle
J'suis ni de chez moi ni de chez vous
Elle veut la bise, elle veut que j'la baise
J'connais la route, j'connais l'adresse
Je t'encule sur le continent d'Hadès
Sale comme ta neuch, mèches courtes
Forte comme la ppe-f' que j'écoule
Je tire la gueule, je n'écoute
Que mon âme seule, mektoub
J'vis dans un rêve érotique
Où j'parle peu mais j'caresse le monde
J'meurs dans un cauchemar exotique
Où la Terre ressemble à ma tombe »
Par de telles émissions (Avis critique, Grande table idées, l'Art est la matière...) qui présentent des essais suscitant la réflexion, et qui ouvrent des pistes sur le chemin de la route de notre vie, France Culture remplit parfaitement sa mission.
Un seul regret : l’émission est encore trop courte.
L’État peut-il encore se trouver en position de décider ce que le public peut voir ou pas ? Arnaud Esquerre, qui est sociologue je le rappelle, a suivi les débats des Commissions de classification, dont il retrace l’histoire, mené des entretiens… C’est une réflexion cohérente sur le poids de l’État, la manipulation mentale, le pouvoir sur les corps.
Joseph Confavreux regrette toutefois que l’ouvrage soit centré un peu trop sur le rôle de l’État. C’est dommage car on aurait pu mentionner l’autocensure, qui consiste à se dire que nous n’irons pas voir The Avengers car le film a pour vertu de ramollir le cerveau. Oubli aussi, ma boulangère. Mais c’est normal, les intervenants ne la connaissent pas. L’autre jour, elle m’a interdit formellement d’aller voir Les Schtroumpfs 2 : Gargamel découpe la Schtroumpfette en rondelles à la scie sauteuse et j'vous raconte pas la suite.
Grâce à Jean-Marie Libredansatête, qui ouvre des fenêtres sur des portes de savoirs grâce à ses citations, nombreuses et toujours pertinentes, nous comprenons qu’il n’existe pas de sens commun des images mais du sens mis en commun. Des propos donc particulièrement éclairants, ce qui est dommage car au cinéma le spectateur préfère l’obscurité. Mais comme signalé précédemment à moult reprises, il faut s’adapter.
En tout cas Arnaud Esquerre nous invite, non à dîner dans un petit restau sympa du 5ème, mais à réfléchir sur le travail qui consiste à regarder un film, deux fois par semaine, dans une commission.
Ensuite, Raphaël Bourgois nous invite à nouveau vite vite à réfléchir sur le passage du cinéma au numérique. Raphaël Bourgois nous aide à nous pencher, il nous tient le buste afin que nous ne tombions pas, car Raphaël Bourgois sait s’adapter à tous types de situations, y compris les plus bancales, il nous aide à nous pencher écrivais-je, sur ce passage au numérique, qui est pour Jean-Louis Comolli, pas moins qu’un changement de civilisation. Pour Jean-Marie Libredansatête, nous avons besoin du cinéma pour comprendre le monde. Cet ouvrage est une ouverture à la connaissance, qui mêle aussi bien la littérature que la politique et les images.
Le choix musical de l’émission, parfaitement judicieux, puisqu'il s'agit de PNL avec « Au DD », est d’une grande subtilité et souligne la grande richesse de la programmation musicale de France Culture.
Pour apprécier la poésie qui se dégage de cette chanson, en voici quelques vers, invitation à une méditation transcendante de haut vol :
« Bats les couilles de l'Himalaya
Bats les couilles, j'vise plus le sommet
Mon cœur fait ouhlalala
Crime passionnel que j'commets
Sur ton cœur, j'fais trou de boulette
J'fais tache de sang sur le pull
Je désire nullement vous connaître
Ni toi, ni ces fils de putes
Je me tire d'ici si j'm'écoute
Sang corse mélangé bougnoule
La Lune, j'aime plus, j'vous la laisse
Je m'endors sous doré, sous gnôle
J'suis ni de chez moi ni de chez vous
Elle veut la bise, elle veut que j'la baise
J'connais la route, j'connais l'adresse
Je t'encule sur le continent d'Hadès
Sale comme ta neuch, mèches courtes
Forte comme la ppe-f' que j'écoule
Je tire la gueule, je n'écoute
Que mon âme seule, mektoub
J'vis dans un rêve érotique
Où j'parle peu mais j'caresse le monde
J'meurs dans un cauchemar exotique
Où la Terre ressemble à ma tombe »
Par de telles émissions (Avis critique, Grande table idées, l'Art est la matière...) qui présentent des essais suscitant la réflexion, et qui ouvrent des pistes sur le chemin de la route de notre vie, France Culture remplit parfaitement sa mission.
Un seul regret : l’émission est encore trop courte.