Yann Sancatorze a écrit:Et lorsqu'on voit les producteurs que France Inter ou France Musique recrutent ou maintiennent, on peut se demander ce qui pousse France Culture à se paupériser autant. Peur de la difficulté, peur de l'ennui, peur du passé ? Peur du changement ? Paresse ? Confort ? Avec ce qui nous est désormais offert partout, qui a encore la patience de subir les petites perspectives biaisées de producteurs peu aventureux ? De subir les plantages techniques et les textes indignes ? De subir les sempiternels hommages aux mêmes personnalités ?
Par exemple l'hommage à
Roland Barthes, dont j'ai relu plusieurs fragments des
Fragments à cette occasion, ce qui m'a soudain fait prendre conscience de l'origine du parler flou, fumeux, abstrait et imprégné de lacanisme et de freudisme qui par son obscurité exerce un pouvoir de séduction sur certains producteurs et invités, lesquels croient que l'emploi de certains mots, de certaines tournures, leur garantit un statut d'intellectuel. À France Culture, personne ne semble avoir le sens de ce qui est ridicule et vain. Grand manque de lucidité.
Yann Sancatorze a écrit:France Culture se fossilise, et paradoxalement, son avenir se trouve dans son passé. Le meilleur de ce qu'elle a produit jadis ferait un tabac aujourd'hui, ce serait une explosion de podcasts. Mais on ne veut plus, on ne sait plus, on ne peut plus.
Oui, « se fossilise », indéniablement, comme le démontre avec maestria la récente contribution d'Antoine Arnoux
¿ Conocen ustedes Tchervantes ?Ce que ne comprennent pas les cadres de Culture, c'est que la qualité n'a pas d'âge. Il ne faudrait donc pas suivre l'exemple de ce qui a été fait ? Ne pas s'inscrire dans une continuité avec tous les merveilleux moyens modernes à notre disposition ? Non, Culture poursuit et accroît avec obstination la formule du débat à 3, 4, ou 5, de la conversation improvisée, de l'interview complaisante (voir le récent
À voix nue avec Bernar Venet - oui
Bernar -) ou agressive (voir Adler à
Hors-Champs, Van Reeth ou Broué) ou archi gnangnan (voir Richeux et Farine).
« On ne veut plus » : oui.
« On ne sait plus » : le savoir-faire de Radio France, notamment technique et de documentation, est encore là, mais les directions ne l'exploitent pas. Voir, par exemple, comment
Guillaume Gallienne et
Jean-François Zygel, à France Inter, mettent en valeur les compétences des collaborateurs de leurs émissions respectives, sachant ce qu'ils leur doivent.
« On ne peut plus » : plutôt « on n'en peut plus ! »...