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Les programmes d'été sur France Culture    Page 40 sur 40

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Grande traversouille Kafka - Jeu 04 Juil 2024, 18:47

Grande traversouille Kafka, quatrième étape.
Début :
"L'homme, chic type (rire) grand-euh, élégant, d'être un peu timide parce qu'il était si beau (rires de femme) et euh les femmes l'aimaient beaucoup, il aimait les femmes...
... C'est un homme qui était dans la vie
et d'une certaine manière sa littérature l'était aussi...
(extrait de l'adaptation de la Mét' en fond, avec plein de bruits inquiétants qui remplissent le vide, car nous sommes dans le vide, plus aucun doute là-dessus)
...je pense que Kafka est celui qui a voulu SORtireuh des limites, SE JEEEEter dans les buissons, se rouler en boule dans les buissons...
c'est une sorte de bête à la fois très humaine et très sauvage,
parce qu'il y a une inquiétude aussi chez Kafka, c'est un animal qui est toujours aux aguets."

Fin de la première minute.
Commencer une émission ainsi, c'est se foutre de notre gueule en envoyant un maximum de néant pour que l'auditeur comprenne.
Aucun risque qu'on décroche quand il y tant de vide. À condition toutefois d'être adepte du vide.
Habituer les auditeurs à cette bouillie de formules publicitaires, de clichés en tout genre, c'est leur construire un univers d'images d’Épinal.
Sur ce, fin de la traversouille, on s'épargnera les cinquante-sept minutes restantes.

Pendant ce temps, en direct,

                                                                    Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Oper2684

qui parle des élections législatives en cours, mais pas de ce qu'est devenue cette radio de service public qui diffuse ce énième débat sociétal & popolitique, et cette traversouille kafkaïenne niveau Paris Match/Figaro Madame.

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Curly

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Avignon-les-mille-étangs - Mar 09 Juil 2024, 09:54

Festiv' d'Av '2024, France Cu remet le couvert : une poignée de lectures miteuses avec prise de son bien pourrie pour montrer que c'est du live. Mais saviez-vous que la captation d'une lecture, même en direct, même en plein air, peut avoir un minimum de gueule ?
En plus de cette poignée, des émissions promo dans le même ton (= miteuses) qui ne vont passionner que les amateurs de vide et d'entre-soi.
Dans la Mamate à lundi 8, la cheffe de la lourde, très lourde équipe fiction (la cinquième roue du carrosse des programmes à tuture) nous vantait en quelques minutes la flamboyance, la munificence des fictions France Cu version été 24.
Au programme, un feu d'artifice de programmes qui convaincra les pauvres gens qui ne sont pas sur place qu'ils VIVENT le Fest' d'Av'.
Le feu d'artifice = 10 lectures, cinq rempliront les casounettes fiction l'année prochaine, alors que les cinq autres les veinardes sont diffusées en direct whaou.
Les expressions marquantes au fer qui donnent vraiment envie (de faire autre chose) : "évocation de la création artistique et de son processus dramaturgique où « la violence poétique est nécessaire pour combattre la violence réelle »."
"Une pièce où Julia Kristeva célèbre son amour de Thérèse."
"Les tribulations d’un comédien maladroit rêvant en vain de crever l’écran."
"Patrice Chéreau ... intimité d’artiste...désirs incandescents..."
Puis deux classiques : une version express-live de Jacques le Fataliste, avec François Morel et Anne Alvaro pour faire passer la pilule, pour faire rêver les pauvres qui ne sont pas dans la cour du Musée Calvet. Cf archive.org pour une bonne version radiophonique.
& une conf' de Garcia Lorca. La joie.
Mais  on (= l'inconnu qui a signé le texte de la programmation) nous promet que pour ces quelques machins lus avec quelques professionnels et une foule d'élèves d'écoles de théâtre (ils touchent combien pour leur prestation ?) c'est  "humour et fantaisie garantis."
Et si j'ajoute que pour encore plus de folie, onzième délice, on nous balance :
"Vendredi 12 juillet à 22h30
Doruido
Séance nocturne d'écoute au casque
Proposé avec la SACD
Premier manga audio
Scénario d'Elie Olivennes
Réalisé par Christophe Hocké"

Mais c'est encore plus dingue, surtout quand on connaît la grande qualité de la came. Ceux qui sont en plein Fest' d'Av' sont à peine pris pour des débiles. Écouter ce navet audio peut se faire au casque n'importe où, in Av' ou elsewhere, en haut du Mont Blanc, dans une barque sur le lac Léman, allongé dans l'herbe au milieu des cigognes du parc de l'Orangerie, sur un chameau en excursion dans le désert marocain. Pour un plaisir encore plus intense, vous pouvez même ne pas l'écouter du tout, la fiction n'en est que meilleure.

Vous pourrez même ne pas l'écouter dans ce lieu magique qui sert dorénavant de visuel aux programmes d'été sur la page d'accueil :

            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Oper2690

Merci France Cu. Si nous cliquons pour en savoir plus nous retombons dans le cliché du siècle,

                   Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Oper2691

mais quel bel effort pour une page d'accueil plus belle, bien que sans rapport avec le contenu des programmes d'été, consacré à des tranches de savoirs wikipédiens, à des remix des programmes de l'année, à des icônes à adorer, et surtout, pour 80% d'entre eux, à des rediff' de l'année écoulée. La nature, connaît pas. Célébration de l'humain iconique only.

Mais d'où vient cette photo ? En l'absence de légende, il nous faut rechercher ce divin endroit.
Nous y arrivons en passant par Getty, car c'est du Getty, et par France Bleu, qui est devenue une source d'inspiration pour France Cu, station de pompage numbeur oane du Radio France Group. Merci la mutualisation des moyens, par ici la fusion !

                                                                                  Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Oper2692


Le Plateau des Mille Étangs, un endroit rêvé pour de prochaines vacances. Conseil : ne pas y écouter les programmes estivaux vaches cochons couvées de France Cu.

P.S France Bleu : Moirans-en-Montagne est à 244 km, soit la bagatelle de 3h de voiture (Évangile selon Google maps) de Servance-Miellin, donc du fameux Plateau.

                                                        Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Oper2693

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Rabâchage estival sur France Culture - Jeu 11 Juil 2024, 11:32

Tiens, une heure et demie de rediffusion de l'émission militante de France Culture "Les Pieds sur terre" le dimanche, ici le 7 juillet 2024, trois numéros de la même série ↓

Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Scre2486
Yanis, 13 ans, est passionné par l’histoire de France, en particulier par Napoléon, et rêve de devenir président de la République. Pour lancer sa carrière politique, il débute une campagne pour être élu délégué de sa classe à Argenteuil et conseiller départemental des jeunes du Val d'Oise.

La pauvreté radiophonique estivale : rabâchage des mêmes sujets choisis pour "coller à l'actualité", de près ou de loin.

Fin de page descriptive, un lien qui plante le décor :

Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Scre2487

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''Champollion'', un documentaire de haute volée signé Emmanuel Suarez (août 2022) - Jeu 18 Juil 2024, 09:22

La série documentaire "Champollion, cultiver son génie " en cinq volets signée Emmanuel Suarez et réalisée par Anne Fleury est un modèle d'émission culturelle dans la grande tradition du France Culture des années 1980 et 1990, tradition laminée par deux directrices aux regards braqués sur l'audience, respectivement Laure Adler et Sandrine Treiner. Les hypothèses sur les raisons des exceptions à cette disparition seront évoquées dans un autre fil.

Les deux premiers numéros de cette évocation ont été mentionnés dans ce fil en 2022 : 1. Courir contre le temps & 2023 : 2. L'aventure de l’enseignement mutuel. Les deux numéros suivants sont tout aussi passionnants : ambiances sonores soignées, art de l'interview avec les intervenants, lectures, tout ceci monté avec attention.

Les pages d’émissions intégralement reproduites ci-dessous (sans les illustrations) témoignent de la recherche et de la rigueur de l'équipe aux manettes de cette production patrimoniale. À la question Faut-il renoncer au documentaire culturel ?  posée en 2010 par un créateur de RegardFC, la réponse est "non.

3. Déchiffrer les hiéroglyphes du mercredi 3 août 2022
Résumé
Explorons les dernières étapes qui ont conduit Champollion à découvrir le principe de l’écriture hiéroglyphique, ce qui nous ouvrit au monde de l’Égypte ancienne. Retour sur les origines de cette écriture et les aléas de son déchiffrement depuis l’Antiquité.

Les écritures égyptiennes anciennes, apparues vers 3 500 avant notre ère, prennent trois formes distinctes  : les hiéroglyphes, écriture imagée souvent réservée aux monuments et aux objets funéraires, et deux écritures cursives, le hiératique et le démotique, transcriptions linéaires des hiéroglyphes sur les petits objets et les papyrus. Après la christianisation de l’Empire Romain et le rejet des paganismes, vers 350 après Jésus-Christ, les écritures égyptiennes ont disparu pour être remplacées par le copte, langue liturgique écrite avec un alphabet grec légèrement augmenté.

L’intérêt pour les hiéroglyphes se perd pendant près de 15 siècles, sous l’influence notamment des néoplatoniciens qui les considèrent comme une écriture purement symbolique, "réelle", qui ne sert pas à transcrire une langue particulière. Mais le XVIIIe siècle voit naître un nouvel engouement pour l’Égypte antique et ses écritures avec les travaux de l’abbé Barthélémy, intérêt qui culmine après la découverte de la pierre de Rosette en 1799 par l’un des militaires français de l’expédition de Bonaparte.

Le décryptage des hiéroglyphes

Après des tentatives de déchiffrement alphabétiques par le Français de Sacy et le Suédois Åkerblad, le célèbre physicien anglais Thomas Young, inventeur de la "théorie ondulatoire de la lumière " et touche-à-tout de génie, publie en 1819 un article où il démontre une dimension partiellement phonétique des hiéroglyphes, utilisée pour transcrire des noms d’origine étrangère (les rois grecs et romains en particulier). Il ouvre une piste nouvelle aux " déchiffreurs ", échouant jusqu’alors autour d’appréhensions purement idéographiques ou alphabétiques des écritures égyptiennes.

En 1822, Champollion aborde les derniers pas du déchiffrement, fort des découvertes faites par ses prédécesseurs et de sa maîtrise parfaite de la langue copte. Son intuition exceptionnelle et la découverte de nouveaux textes bilingues l’aident à comprendre le principe extrêmement complexe de l’écriture égyptienne, à la fois idéographique, alphabétique et phonétique, qu’il expose dans sa " Lettre à Monsieur Dacier " le 27 septembre 1822.

A partir de cette date, sa compréhension et sa connaissance des hiéroglyphes s’améliorent sans cesse au contact des innombrables œuvres inscrites laissées par la civilisation des pharaons...
Troisième épisode avec :
• Guillemette Andreu-Lanoë, égyptologue, directrice honoraire du département des antiquités égyptiennes du Louvre, commissaire de l’exposition L’Aventure Champollion (à voir jusqu'au 24 juillet à la BNF)
• Dominique Farout, égyptologue, professeur à l’école du Louvre et à l’Institut Khéops
• Alain Faure, biographe de Jean-François Champollion, auteur de Champollion, le savant déchiffré, aux éditions Fayard
• Eric Gady historien
• Maëva Gervason, égyptologue, responsable de l’action culturelle au Musée Champollion à Vif, en Isère
• Karine Madrigal, égyptologue, professeure de civilisation égyptienne
• Jean Winand, égyptologue, vice-recteur de l’Université de Liège, auteur du livre Les hiéroglyphes égyptiens, Que sais-je ?, édité aux Presses Universitaires de France
• Avec la voix de François de Brauer.

Bibliographie indicative
• Champollion, une vie de lumières, Jean Lacouture, Paris, Grasset, 1988
• Champollion le jeune, lettres recueillies et annotées par Hermine Hartleben, Ernest Leroux, 1909
• Jean-François et Jacques Joseph Champollion, L’ Aventure du déchiffrement des hiéroglyphes , correspondance choisie et annotée par Karine Madrigal, Les Belles Lettres, 2021
• L'école d'aujourd'hui à la lumière de l'histoire. Surprises et contre vérités historiques, Claude Lelièvre, Paris, Odile Jacob, 2021

Une Grande Traversée signée Emmanuel Suarez, réalisée par Anne Fleury.
Prise de son : Julien Calvas, Félix Delacourt, Lucien Lefebvre et Stéphane Thouvenin. Mixage : Djaisan Taouss. Coordination : Christine Bernard.

*****************************************************

4. Imaginer un musée du jeudi 4 août 2022.
Résumé
Après le triomphe du déchiffrement, Champollion s’applique à "lire l’Egypte" sur les œuvres qui affluent en Europe. A Turin, il contribue à l’organisation du premier musée égyptien du monde. Il va alors créer d'un seul geste la muséographie moderne et une science nouvelle : l’égyptologie.

Après le triomphe du déchiffrement, confirmé par la publication du Précis du système hiéroglyphique des anciens égyptiens en mars 1824, Jean-François Champollion cherche à vérifier sa méthode en la confrontant aux inscriptions des œuvres et des monuments égyptiens. L’Italie est la meilleure destination possible. Turin en particulier, où le monarque de Piémont-Sardaigne s’apprête à ouvrir le premier musée égyptien du monde après l’acquisition de la collection du consul français à Alexandrie, Bernardino Drovetti.

Le déchiffreur des hiéroglyphes doit à ses principaux soutiens, les ducs de Doudeauville et de Blacas, d’obtenir du roi Charles X l’autorisation et le financement pour passer près de deux ans à étudier les collections égyptiennes en Italie.

L'égyptologie comme science nouvelle

Après Turin, Champollion visite une partie de l’Italie à la recherche d’œuvres égyptiennes et de hiéroglyphes à déchiffrer. Il travaille notamment pour le musée du Vatican, mais c’est en Toscane qu’il fait deux rencontres déterminantes. Celle d’Ippolito Rosellini, jeune savant avec lequel il envisage pour la première fois une expédition en Égypte, et celle de la deuxième collection égyptienne du consul Salt, qu’il étudie à Livourne dans le but d’un achat par la France.

A Turin, il participe à l’installation de la collection Drovetti, étudie avec passion les papyrus hiératiques et démotiques et s’extasie devant la somptueuse statuaire égyptienne. Il s’attache tout particulièrement aux documents qui le renseignent sur la nomenclature et la chronologie des monarques égyptiens mais fait aussi des découvertes sur les dieux et les cultes, la vie quotidienne, la littérature. Il admire également la diversité de l’art égyptien et n’hésite pas à contester la doxa de l’histoire de l’art de l’époque qui, depuis Winckelmann, met l’art grec à l’origine et au-dessus de tous les autres. Il s’essaie également à la muséographie en établissant des catalogues des œuvres et en suggérant une organisation des salles du Museo Egizio, quitte à s’attirer les foudres du directeur des lieux, Cordero di San Quintino.

Après de longues tractations, Champollion obtient du roi Charles X l’acquisition de milliers de pièces de la collection Salt et l’ouverture d’une section des Antiquités égyptiennes au Louvre, dont il est nommé conservateur. Dès 1827, il se consacre à l’organisation des quatre salles du musée Charles X  et innove une fois de plus en créant un parcours scientifique et thématique et une notice des œuvres pour les visiteurs, créant d’un seul geste la muséographie moderne et une science nouvelle, l’égyptologie.
À lire aussi : Le musée des antiquités du Caire, emblématique vestige occidental de l'Egypte.
Quatrième épisode avec :
• Guillemette Andreu-Lanoë, égyptologue, directrice honoraire du département des antiquités égyptiennes du Louvre, commissaire de l’exposition L’Aventure Champollion (à voir jusqu'au 24 juillet à la BNF)
• Christophe Barbotin, égyptologue, conservateur au musée du Louvre
• Silvia Einaudi, égyptologue, codirectrice de la mission française dans la tombe de Padiaménopé (TT 33, nécropole de Louxor, VIIe s. av. J.-C.) et de Pabasa (TT 279)
• Maëva Gervason, égyptologue, responsable de l’action culturelle au Musée Champollion à Vif, en Isère.
• Tomaso Montanari, archiviste au Museo Egizio de Turin
• Federico Poole, égyptologue, conservateur au Museo Egizio de Turin
• Vincent Rondot, égyptologue, directeur du département des antiquités égyptiennes du Musée du Louvre.
• Susanne Töpfer, égyptologue, responsable de la papyrothèque du Museo Egizio de Turin
• Avec la voix de Christiane Desroches Noblecourt (archives INA) et les voix de François de Brauer, Laetitia Hipp et Mathieu Laurent.

Bibliographie indicative
• Jean-François Champollion, Notice descriptive des monuments égyptiens du musée Charles X, édition établie par Sylvie Guichard, Khéops/ Louvre, Paris 2013
• Champollion, une vie de lumières, Jean Lacouture, Paris, Grasset, 1988
• Champollion le jeune, lettres recueillies et annotées par Hermine Hartleben, Ernest Leroux, 1909
• La Voix des hiéroglyphes, Christophe Bartbotin, Paris éditions Khéops/Musée du Louvre, 2005
• Champollion, le savant déchiffré, Alain Faure, Paris, Fayard, 2004

Une Grande Traversée signée Emmanuel Suarez et réalisée par Anne Fleury.
Prise de son : Olivia Branger, Marc Garvenes, Lucien Lefebvre, Sandrine Mallon et Antoine Viossat. Mixage : Djaisan Taouss. Coordination : Christine Bernard.

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Michel Pastoureau, historien médiéviste, spécialiste de la symbolique des couleurs, des emblèmes et de l'héraldique - Mar 23 Juil 2024, 08:34

A l’occasion de la 26e édition des Rendez-vous de l’Histoire à Blois, qui s’est déroulée du 4 au 8 octobre, sur le thème de “Les vivants et les morts”, Xavier Mauduit s’entretient avec l’historien Michel Pastoureau.
Michel Pastoureau, historien, directeur d'études à l’École pratique des hautes études 21 juillet 2024.

La séquence est un montage de l'entretien de 2023 avec X. Mauduit, lequel laisse largement la parole à l'historien et heureusement car ses interventions artificielles n'apportent rien. Michel Pastoureau est égal à lui-même, et c’est heureux, vu le temps qui passe : il dispense son large savoir avec bonhomie et un talent de conteur hors pair. Le producteur lui tend la perche à la fin de l'émission pour faire la promotion de son dernier livre sur la baleine. À ce propos, on redira que le talent que l'historien montre comme conteur ne se retrouve pas dans la prose signée de son nom. Le style des livres est plat, au point que l'on se demande (à peine) s'il ne délègue pas la rédaction de ses ouvrages à une équipe de collaboratrices sans qualités littéraires.

L'anachronisme en histoire ; l'histoire téléologique : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/17360-21.07.2024-ITEMA_23808983-2024C28872E0006-21.mp3" debut="46:51" fin="48:59"] [Cliquer deux fois]

Le tilleul et le noyer [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/17360-21.07.2024-ITEMA_23808983-2024C28872E0006-21.mp3" debut="51:14" fin="53:02"] [Cliquer deux fois]

Nombreuses mentions de Michel Pastoureau dans ce forum. Une sélection :

2014 : Aimez-vous le vert ?
2015 : Les cétacés
2016 : Les couleurs, les emblèmes, les animaux
2022 : Le Corbeau, une histoire culturelle  

L'histoire en héritage

Au sommet de la butte Montmartre, face au château, il y avait – et il y a encore – une petite pharmacie. C’est là que grandit Michel Pastoureau, entre une mère pharmacienne et un père professeur de philosophie, amateur de généalogie et ami des surréalistes. Cette maison remplie de tableaux, dans laquelle défilent les penseurs et artistes du mouvement, fût [sic] le cadre d’une enfance qu’il décrit comme privilégiée et heureuse.

Après avoir fait son collège dans le grand lycée Michelet, à Vanves, et avoir rencontré quelques professeurs qui l’initièrent en passant au latin et à l’art du blason, Michel Pastoureau s’inscrit en classes préparatoires au lycée Henri IV pour concourir à l’entrée à l’Ecole des Chartes. Là encore, outre des compétences en histoire et en latin qui le prédisposaient à de telles études, Michel Pastoureau reconnaît que “le terrain avait été préparé”, par deux tantes conservatrices [d'établissements] ainsi qu’un oncle illustre spécialiste de l’histoire contemporaine, Henri Dubief. De ces années il se souvient avoir vu croitre “une passion ridicule pour le thème latin” qu’il a continué à pratiquer toute sa vie, traduisant en latin, pour s’amuser, “des notices d'appareils ménager, des règles pour le hockey sur gazon etc...”

Le plaisir du chercheur

Pour son sujet de thèse, Michel Pastoureau choisit de s’intéresser au bestiaire des armoiries et des blasons du Moyen-Age. La discipline héraldique étant alors tombée en oubli, il lui faut inventer ses propres méthodes. Empruntant à l’historiographie contemporaine sa prédilection pour la statistique, il observe 100 000 blasons et en fiche plus de 10 000, constatant ainsi des phénomènes géographiques important [sic ?] dans la répartition de ce bestiaire médiéval.

Jeune chercheur, Michel Pastoureau s’intéresse à des sujets qui font sourire. “L’histoire des animaux et l’histoire des couleurs, c’était la petite, petite, histoire.” En effet, à la fin des années 60, la déontologie voulait que la recherche soit visiblement sérieuse, voire austère. “Il y avait l’idée qu’un jeune chercheur avait des devoirs envers la société et la communauté scientifique.” Il se souvient : “Avec mes premières recherches sur les animaux et les couleurs, j’avais l’air de trop jubiler. Ça avait quelque chose d’indécent par rapport à mes camarades qui souffraient en faisant des courbes sur le prix du pain à Paris au 18e siècle.”

Le nuancier de l’histoire

De ces “petites, petites histoires”, Michel Pastoureau a fait une œuvre. Le regard sur ces objets d’études a largement évolué depuis cinquante ans ; la question de l’animal et a fortiori du rapport humain avec l’animal est aujourd’hui omniprésente dans les divers champs de la recherche.
L’histoire, qui fut longtemps achrome, s’ouvre aujourd’hui à l’étude de la couleur. Michel Pastoureau rappelle pourtant la nécessité de contextualiser de telles études car : “les sources sont toujours très indirectes. Nous voyons les objets et les œuvres d’art tels que le temps les a faits, et non pas dans leur état d’origine”. Il conclut : “Nous ne pourrons jamais voir comme nos ancêtres”, car “tout est culturel, même la vision.”

A cet égard, il s’interroge sur l’oubli de cette relativité culturelle dans quelques pans de l’historiographie actuelle : “On se livre au mieux à des anachronismes, au pire à des jugements effroyables sur les pratiques, les morales, les valeurs, d’époques très éloignées dans le temps en oubliant que tout ce que nous croyons aujourd’hui, nous savons, nous pensons, fera sourire ou scandalisera nos successeurs.”

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Curly

396
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Grothendieck's Big Traversade - Mar 06 Aoû 2024, 09:42

Avant sa mort en 2014, France Cu n'avait parlé qu'une fois du mathématicien Alexandre Grothendieck (Continent sciences, 2008). Une émission remise en ligne depuis, et toujours disponible actuellement.
Au moment de sa mort, la découverte du parcours de l'homme le transforme illico en Saint à adorer. Certains diront que c'est quand même un grrrand mathématicien, soit, mais y'aurait pas eu le reste, France Cu ne se serait peut-être pas autant vouée à cette Icône.
Depuis 2014, nous avons, alors qu'auparavant Grothendieck nageait dans le (quasi, cf 2008) no life radiophonique : "Une vie, une œuvre", deux "Conversation scientifique" dont une rediffusée trois fois, un "Culture sciences", deux "Méthode scientifique", une "Sciences en question".
Ce qui nous vaut maintenant une "Grande traversade" estivale.
Ce qui rend le personnage franceculturo-compatible : au début des années 70, rupture avec les institutions et installation dans les Pyrénées. Il devient un militant pacifiste et écologiste. Une attitude qui se radicalise à tel point qu'il finit par se couper totalement du monde.
Pour cette traversade, comme pour bien d'autres, enrobage de musique niaise, témoignages courts parce que auditeur = poisson rouge, et choix d'une productrice qui, comme le capitaine, est parfaitement ad hoc.
Pourquoi ce choix ? Des compétences radiophoniques particulières ? Espérons, mais hélas cela s'entend peu. Voire pas du tout.
La productrice, inconnue au bataillon France Cu jusqu'à présent*, est une doctorante en science politique et relation internationale. Du Sciences Popo pur jus. Sciences Popo, le vivier dans lequel la chaîne va pêcher ses nouvelles voix ? Mais quoi d'autre que Popo ? Y'a-t-il un autre univers que celui de Popo ? La réponse, je vous la chuchote : NOOOOON !

Un extrait délicieux, à mi-chemin d'un exposé d'élève à l'oral du brevet (pas un des meilleurs, y'en a qui causent mieux), et d'une émission de radio amateur. Un délice je vous dis. Une grrrande voix radiophonik iz borne !

                                                                                                                            [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14373-20.06.2024-ITEMA_23774714-2024C49904E0002-21.mp3 " debut="12:30" fin="13:49"]

On en vient à s'interroger mollement sur :
- les raisons du choix de cette productrice, les critères de sélection des dirigeants de la chaîne à tuture
- le mépris envers les auditeurs que l'on habitue à ces voix sans caractère qui ânonnent des bouts d'textes.

*Enfin presque. On lui doit d'avoir activement participé à ce moment magique,

                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 40 Oper2718

Philaunet En ligne

Philaunet
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397
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Spinoza au secours des transclasses - Dim 01 Sep 2024, 13:18

Une personne : "J'ai entendu une émission sur France Inter... Sur Spinoza... Super !" Comme ce n'est pas tous les jours que l'on entend un conseil d'écoute, allons voir l'émission de France Inter en question, qui se trouve d'ailleurs sur France Culture (une confusion qui se comprend vu l’interchangeabilité des deux stations) : Série « Avoir raison avec... Spinoza » Épisode 3/5 le mercredi 24 juillet 2024.
Chez Spinoza, les affects primitifs que sont la joie et la tristesse sont des affects du passage à une plus ou moins grande perfection : le concept de passage est central dans la philosophie de Spinoza.
Comment utiliser le mot "passage" pour faire une émission sur une catégorie (les "transclasses") créée pour remplir le vide, et pour ânonner sur le changement et le combat (rengaines de la station).

Aïda N'Diaye (ses qualifications pour devenir une voix à France Culture, inflexions copiées sur van Reeth ?), apprécions le fond sonore : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/17362-24.07.2024-ITEMA_23811063-2024C35448E0028-21.mp3" debut="00:23" fin="01:21"]

Intro (énumération des livres de l'invitée* sur les "transclasses"), extraits de Gilles Deleuze et d'A. Ernaux (langue des immigrés)  :  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/17362-24.07.2024-ITEMA_23811063-2024C35448E0028-21.mp3" debut="00:23" fin="04:08"]

* Chantal Jaquet est professeure émérite à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Spécialiste d’histoire de la philosophie moderne (Spinoza), de la philosophie du corps (l’odorat), et de la philosophie sociale (les transclasses), elle a publié une trentaine d’ouvrages, dont :
(...)
   Les transclasses ou la non-reproduction, P.U.F., 2014
   La fabrique des transclasses, dir. C. Jaquet et G. Bras, P.U.F., 2018

Éléments sonores :
(...)
   Ma liberté, par Serge Reggiani, 1967
.

À sauver
Serge Reggiani - Ma Liberté (chanson de Georges Moustaki).

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Re: Les programmes d'été sur France Culture -

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