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La Fiction à France Culture    Page 44 sur 45

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Curly 


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Cap sur les ruines - Dim 04 Fév 2024, 11:58

In Téléram' du 31/01 : « Pour la prochaine rentrée, un cap se dessine : l’ex-patronne de l’unité arts et spectacles d’Arte — qui réserve ses annonces pour plus tard — veut mettre en avant la littérature et la scène. »
Le cap qui se dessine au niveau d'la fiction :
À venir, et je laisse de côté les rediff' qui se multiplient comme des p'tits pains, mais qui sont rarement signalées comme telles, voici le cap qui s'dessine.
Samedi 10 février : "Par une nuit de neige, dans le parc d’un hôpital psychiatrique, un homme convoque deux figures qui s’y sont croisées et qui pour lui semblent hanter ce lieu : celle de son père jardinier, et celle de Stanislas Rodanski qui y fut interné."
Lundi 12 au vendredi 16 février, feuilleton : "Les personnes âgées de plus de 45 ans sont atteintes par une sorte de lèpre qui ne leur laisse que quelques semaines à vivre." Épidémies, fin de l'humanité, une scie sans cesse ressassée dont France Cu ne se lasse pas.
Dimanche 18 février : "Scènes imaginaires : Emmanuel Meirieu".
Le concept, en novlangue : "C’est une forme hybride, libre, inventive, convoquant plusieurs spécificités radiophoniques et soulignant la richesse de l’alliance entre la fiction et le magazine."
Le concept en langue normale : un invité vient sur scène raconter sa life et son œuvre, et fait lire, ou lit lui-même, des bouts d'textes. Tout brouillon pas cher. De la radio discount.
C'est un peu la même idée, en plus long, du Bouc Cleub à Mariri du vendredidi qui s'incruste dans la bibliothèque d'un invité pour qu'il nous lise des bouts d'textes à l'arrache, comme ça, tout en nous parlant de l'actualité de son nombril.
Suite de la version novlangue : "Emmanuel Meirieu nous dira comment les œuvres qu’il a choisies ont façonné son imaginaire et son esthétique, comment il dialogue secrètement avec elles, quelle connaissance intime il en a aujourd’hui et de quelle manière ces textes ont contribué à constituer son imaginaire et sa pratique de metteur en scène." Plus indigeste, pas possible. Le point de non-retour est-il tatin ?
Le concept "d'imaginaire", un concept servi à toutes les sauces dans les émissions à France Cu. Plus ils en parlent, plus l'imaginaire est nul, et plus le nombril de l'invité grossit, devient le centre du monde, un trou noir dans lequel on ne voit plus rien, on n'entend plus rien.
La page du site offre un texte de M. Meirieu afin qu'on comprenne toute la richesse de son imaginaire inspiré. Difficile, même avec les coupes effectuées, d'arriver jusqu'au bout.
"Quand je fais du théâtre, je voudrais que les spectateurs oublient que c’est du théâtre. (...) J’ai besoin d'un fait réel, toujours, je ne peux pas raconter de pure fiction. Je crois en la puissance, la densité, la complexité du réel
(...)  lorsque j’adapte ou que j’écris, je fictionne toujours le moins possible. Je veux être humble face au réel qui m'a inspiré. Pour moi l’écriture, la mise en scène, sont d’abord un travail concret d’immersion, de documentation, d’investigation.
(...) cela doit devenir personnel, je veux vous donner à voir l'événement à travers mes yeux. J‘ai quelque chose de personnel à vous dire à travers l’histoire vraie que j’ai choisi de vous raconter : l’humilité face au vivant, la nécessité du soin perpétuel, la volonté de réparation, l’innocence martyrisée, nos impossibles guérisons.
Et je commence toujours par me poser la question (...)  qui allons-nous célébrer ? De qui ferons-nous nos héros ? 
(...) je crois que nous vivons au milieu de récits, de modèles, de figures et d’icônes toxiques, et qui agissent profondément sur nous, comme un empoissonnement lent de l’âme humaine, une intoxication indolore.
Aux tout puissants, aux voraces, super-héros, super-stars, généraux d’empires, aux mégalomaniaques de tous les genres dont on fait nos champions, je préfère toujours (...) les martyrs, les oubliés, les fracassés, ceux que la Grande Histoire comme l’actualité effacent."

La fiction a été fracassée au début des années 2000, puis achevée par la direction 2015/23. Il n'en reste qu'un champ de ruines, parce que cette direction a considéré que ça coûtait cher pour ce que ça représentait en audimat (normal pour un service public).
Forcément, quand on pond de telles ruines, qui voulez-vous que ça attire ?
Ces ruines ayant droit d'exister la plupart du temps en raison de leur message lourdement popo & litique.

Pour l'instant, le cap de la précédente direction est maintenu, les ruines se portent bien.

Curly 

Curly

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« Quand les gens disent Il faut vivre avec son temps, ils veulent dire en réalité : Vous devez vivre à ma façon » Terry Pratchett, « Dicocitations.com » (ou « Le cinquième éléphant », 1999) - Sam 10 Fév 2024, 11:42

Si tu as loupé les épisodes précédents (voir plus haut) : La fiction à France Cu est un territoire sinistré. Il y manque plein de choses, notamment du talent.
Les acteurs jouent mal, les textes sont mauvais (je résume, je vais à l'essentiel), et l'inspiration est unique : l'apocalypse est imminente, nous vivons dans un monde de merde, et le sujet mérite d'être développé autant dans les émissions normales, déjà sinistres, que dans les fictions.
Fin du résumé.

Jeudi 8, France Cu lance un appel à projets.
Si toi, oui, toi, tu veux écrire pour la radio des fictions foisonnantes d'idées folles, eh bien n'écris pas, laisse tomber, cet appel n'est pas pour toi.
Si par contre tu veux agrandir le champ de ruines qu'est la fiction à France Cu, eh bien cet appel est POUR TOI.
Cet appel te prévient très rapidement, toute fiction devra rentrer dans la Ligne Gé.
Certes, on t'invite, toi, oui toi qui me lis quand je t'écris, à "t'inscrire dans le genre fictionnel fantastique, anticipation, polar, thriller, comédie ou romance", car ce sont des genres clairement identifiés par l'auditeur, des genres qui cartonnent bien sur Nette & Flixe.
Attention cependant, ces genres sont rigoureusement codifiés : tu ne les mélangeras pas, tu ne sortiras pas de ces terrains balisés, tu marcheras sur ces chemins déjà empruntés des milliards de fois car il ne faudra pas que tu surprennes l'auditeur. Rien de plus rassurant qu'un chemin bien balisé.  

Mais ce n'est pas tout. Tu devras, si tu acceptes cette mission, entrer plus avant dans la Ligne Gé en célébrant ce thème extra mais surtout ordinaire : "Vivre avec son temps".
Un thème, oui c'est un thème me gonfle pas, cesse de penser quand tu me lis, qui t'oblige à prendre le présent du maintenant de l'actu anxiogène à bras le corps, pour épouser harmonieusement le reste des programmes (actu, actu, promo-actu, promo et actu).

Mais... mais ce n'est pas encore tout.
" L'originalité de chaque plume est valorisée, puis portée par des équipes de réalisation passionnées, exigeantes et dotées d'un savoir-faire artistique impressionnant. Dès lors, il n'y a qu'une seule vraie contrainte : ne pas réfréner son imagination."
Vous pouvez apprécier déjà le savoir-faire impressionnant dans les nombreuses fictions en ligne louées dans le résumé des épisodes précédents qui ouvre ce billet (voir autres billets de ce fil si affinité).
Quant à l'imagination, elle est déjà bridée par deux choses :
- elle doit entrer dans les casounettes imposées par les genres codifiés imposés.
- elle doit "vivre avec son temps".

Mais... mais... mais ce n'est toujours pas tout !
"En répondant au thème “Vivre avec son temps”, les scénarios proposés peuvent s’appuyer sur des faits de société ou politico-économiques."
Allez, disons que tu acceptes la mission, tu réponds à l'appel à projet. Éclate-toi l'imagination avec des faits de société ou politico-économiques. Tu ne sais pas lequel prendre ? Pioche dans les programmes à France Cu, y'en a deux/trois qui tournent en boucle : inégalités sociales, crise climatique, guerres, anticapitalisme, féminisme, guerres, inégalités sociales, féminisme, crise climatique, anticapitalisme, guerres, crise climatique, inégalités sociales... la liste est longue, alors vas-y, pioche.

Je t'assure, et je suis sûr à 250%, que si tu pioches là-dedans, tu vas peut-être te faire chier, mais tu vas forcément gagner le gros lot, même si t'écris avec tes pieds.
Vu le budget fiction de la chaîne, tu vas pouvoir partir une semaine en vacances à Guéret (Creuse).
Par contre, si tu cherches l'originalité, si tu sors du mini-cadre imposé, t'es foutu. Tu ne me crois pas ? Écoute les fictions déjà mises en onde. Bon courage.

Curly 

Curly

433
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MEGA PROMO ! Pour une fiction de France Cu écoutée, un paquet de Prozac offert ! - Dim 31 Mar 2024, 12:15

La direction de France Cu a proclamé dans un article promo de téléramou (n° du 31 janvier, p. 24-25, cf aussi ce billet du 3) que la création radio, c’est reparti mon kiki.
Et c’est vrai, enfin presque, enfin un peu, enfin un tout petit peu, mais avec des textes qui labourent sans jamais faiblir le même terrain : catastrophes et misères dans le monde. Avec message popolitique à la clé. Varié. Ceusse qui carburent à ces programmes doivent avoir le moral dans les chaussettes et une vision de la réalité proche de celle du dépressif en pleine crise.

Le feuilleton, période janvier / avril 24.
- 1-5 janvier : pas un feuilleton, mais des lectures d’extraits, Pagnol par l’excellent Hervé Pierre.
Une nouvelle production de luxe (des extraits, un acteur, une lecture). Comme il faut raison garder, et que Pagnol, c’était un programme de fêtes youpi c’est la fête,

- 8-12 janvier, rediff’2020

- 15-19 janvier. Une nouvelle production. Texte choisi parce qu’en adéquation avec la Ligne Gé : le réel, y’a qu’ça d’vrai, et il n’y a de réel que la popo et la litique. Donc, « Là d'où je viens a disparu »
« parcours d'un jeune couple salvadorien, Luis et Eva, parents d'une petite fille de quelques mois, Angela. Désireux de gagner les États-Unis pour fuir la violence des gangs et de sombres perspectives sociétales, tous les trois quittent leur famille. Marta, mère de Luis, et Rafael, son meilleur ami, évoquent l'arrachement de ce départ et retracent, à distance, les étapes de leur voyage »

- 22-26 janvier : on reste dans l’entre-soi et dans la déprime, avec « Les Faibles et les Forts » de Judith Perrignon. Une adaptation qui s’imposait pour deux raisons, la première étant que l’auteure est aussi productrice à France Cu. La seconde ?
« Août 2010 à Shreveport, en Louisiane. Six adolescents sont morts noyés sous les yeux de leurs proches. Chacun voulait sauver l’autre. Aucun ne savait nager. Pourquoi les Noirs ne savent pas nager ? s’interrogeait-on à la radio le lendemain. »

- 29 janvier au 9 février, rediff’ 2013, 2014 et 2016. Rien que ça.

- 12-16 février. Une nouveauté (quand je vous disais que c’est reparti mon kiki) : « La maladie blanche ». Pourquoi ?
« Les personnes âgées de plus de 45 ans sont atteintes par une sorte de lèpre qui ne leur laisse que quelques semaines à vivre. (…)
 Alors que le monde scientifique échoue à trouver un traitement, et que la panique commence à s'emparer de la population, un modeste médecin arrive à la clinique du professeur Sigélius avec un remède miracle
(…) Sa condition pour dévoiler sa découverte ? Que toutes les nations s’engagent à signer un pacte de paix éternelle. Mais les puissants sont-ils prêts à abandonner leurs rêves de gloire et de richesse pour rester en vie ?
Critique fervente du totalitarisme, La Maladie blanche, pièce écrite en 1937, confirme une nouvelle fois l’intuition et l’extraordinaire don d’anticipation de Karel Čapek. »

- 19-23 février : « Fureur » !
Billet du 9 :
« 15/09 [2023] : mise en ligne d’un natte & tif (bientôt dans votre flux) de « Fureur », qui reste aussi fou que ce qui précède, puisque les intentions sont encore plus claires : « la tension vers le fantastique met en perspective des questions plus sociétales, comme les « bullshit jobs  », les lanceurs d’alerte, le complotisme, ou encore des interrogations environnementales. »
On ne sait plus si c’est le sommaire de la mamate à Guillaume-le-gars-qui-va-plus-loin, ou celui du « Temps du débarras » ou de « Midi Didine & Nico », ou « Les godasses dans la merdaille », etc.
L’inspiration est tellement unique qu’elle infuse dans toute la grille. »
Billet du 15 :
« Vous en avez marre des séries de S-F formatées Net & Flix produites à la chaîne qui se ressemblent et s’assemblent ?
Vous en avez marre, et c’est normal, alors rabattez-vous sur France Cu et son natte & tif du tonnerre. Attendez attendez, je jette une oreille et I'm back soon.

                                                                                                                    [Imaginez ici une pause de dix minutes]                                                                                     

I’m back, et je rétropédale tout de suite. Si vous en avez marre de la S-F à la Net & Flix, laissez tomber, les mêmes ficelles vous attendent mais en audio. Foutu.
Racoler avec les ficelles sur le point de casser tellement elles sont usées est le meilleur moyen d’attirer les consommateurs.
Ne jamais rien inventer, éviter l’originalité, reprendre ce qui fonctionne ailleurs, faut surtout pas prendre de risque. Pas de risque que France Cu crée quelque chose de neuf, non, surtout pas, faut pas, les conseillers en marketing sont catégoriques : faut pas.
La natte & la tif nouvelle formule septembre 23 s’appelle « Fureurs ».
(...)
Alors quelles sont les ficelles rongées de « Führer » « Fureurs » ?
Le futur proche, un jeune héros isolé accepte un djob isolé du moooonde, une règle secrète avec une lumière mystérieuse, un complot, un double féminin du héros qui vit pareil, un trou mystérieux plein de mystère dans lequel une route disparaît (cf l'illustration discount à peine explicite) et qui sent à plein nez le passage dans un univers parallèle, et puis la disparition du double féminin...
Et ce n’est que la « première saison », comme chez Net & Flix.
Vous avez déjà l’impression d’avoir déjà lu, ou vu tout ce micmac, et c’est normal.
(...)
Vous en avez encore marre ? Pas de panique, ce natte & tif sera bientôt resservi en flux pour boucher les trous des programmes dans lesquels ont été engloutis toutes les émissions culturelles de la chaîne
(...)
Dans « Führer » « Fureurs », vous retrouverez aussi toute la Ligne Générale de Radio France, c’est-à-dire des trucs que si tu les mets pas, tu vas au gnouf.
(...)
Face aux défis environnementaux, sociaux et politiques qui s’imposent à nous
le personnage principal serait lui aussi tenté de fuir la réalité.
illustrer la déchirure entre l’appel de la nature (sa beauté, sa tranquillité et ses dangers) et les forces de la ville (ses désordres, ses tensions et son apparente sécurité)
un monde au bord du précipice qui aurait eu à affronter de grandes vagues de protestations
traumatisme
menace grandissante : le compte à rebours d’une société qui s’apprête à sombrer dans le chaos et précipite la fuite de certains
Si morale il y a, c'est le personnage de Thomas qui la porte : l’ordre des choses peut basculer lorsqu’un individu refuse le déni et accepte d’affronter la réalité, pour le meilleur ou pour le pire.
expérience sonore immersive
drame social
met en perspective des questions plus sociétales comme les « bullshit jobs »,  les lanceurs d’alerte,  le complotisme, ou encore des interrogations environnementales.
un point de vue particulier face à l’ordre établi. Jacques (…) est lui aussi méprisé par sa direction. Lucie, motivée par l’appât du gain, se soumet à cette organisation (…) Ahmed est un contestataire.
Thomas est une figure de la dissidence parce qu’il interroge un système qui ne le permet pas. 
M. Lune, qui possède tous les outils de production, est un héritier à la santé fragile, soumis à de riches clients
accents de fin du monde
réflexion sur l’ordre et les rapports de soumission hiérarchique.
(...) »

- 26 février-1er mars : rediff’2021. « Bye Bye blondie », Despentes, indispensable, et à mon avis deux diffusions ne suffisent pas, il en faut plein d’autres d’ici très vite.

- 4-8 mars, une nouveauté encore plus dans la Ligne Gé. Y’a-t-il encore de la place sur la Ligne ?
« Une si longue lettre » : « Une si longue lettre est une œuvre majeure, pour ce qu'elle dit de la condition des femmes. Au cœur de ce roman, la lettre que l'une d'elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. »
Un programme tellement varié qu’il fait ton sur ton avec le reste des programmes qui rumine sans s’arrêter les mêmes obsessions.

- 11-22 mars, rediff’2014

- 25 mars-5 avril : rediff’2022

- 8-19 avril : rediff’ 2021

Alors, il est pas beau le programme que c’est reparti mon kiki ?

Curly 

Curly

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« Sameudi fiction », votre fiction du sameudi - Mar 02 Avr 2024, 18:48

Après le passage en revue des derniers et merveilleux feuill'tons, passons au « Sameudi fiction », nom donné à la fiction du samedi. Ce qui explique le nom de « Sameudi fiction ». Ils sont allés le chercher loin, ce foutu titre.

Le « Sameudi fiction » ne s’écoute que le sameudi, ou alors un autre jour, histoire d’étendre ton sameudi fiction sur le reste de ta seumaine fiction.
Que pouvons-nous ouïr de bel et de bon le sameudi dans la fiction du sameudi de « Sameudi fiction » ?
Comparons le descriptif de la page dédiée sur le site avec le contenu à écouter le sameudi dans « Sameudi fiction ».

Descriptif : « Un rendez-vous destiné au grand public : ces fictions auront pour mission de nous émouvoir, nous divertir, nous intriguer. »
Le grrrrrrand public pourra donc se divertir, s’intriguer, mais aussi s’émeuvoir, avec… et là je vous mêêêh toutes les fictions sameudi depuis janvier de sameudi fiction du sameudi je n’en saute aucune ça vaut pas le coup c’est trop divertissant émeuvant intriguant.

Commençons en toute logique le mois de janvier le 30 décembre.
- 30/12/23 "Hostiles" de Franck Tilliez (Rediff’2013)
Un huis clos oppressant où la claustrophobie le dispute à la paranoïa.


- 06 & 13/01 Spéciales poésies mal lues avec "Se souvenir en poésie" & "Je me souviens" de Georges Perec

- 20/01 "Olympe de Gouges : des lèvres révoltées"
...se battre...combat...risqué leur vie...collectif de choristes de Nos lèvres révoltées...révolte...


- 03/02 "Nicolas de Staël, Portrait de l’artiste sur fond rouge" de Stéphane Lambert
le peintre n’aura eu de cesse de se confronter à la dureté du vivant


- 10/02 "Stanislas Rodanski et l’homme en bleu" d’Eugène Durif
Par une nuit de neige, dans le parc d’un hôpital psychiatrique, un homme convoque deux figures qui s’y sont croisées et qui pour lui semblent hanter ce lieu


- 17/02 "Le Rosaire des voluptés épineuses" de Stanislas Rodanski (Rediff’2021)
Un homme soliloque, écouté distraitement par un barman aussi méticuleux que facétieux nommé Carlton. Cet homme parle de l’empoisonnement de "Madame" ; il semble revenir de son enterrement dans une ville luxueuse

- 24/02 "Un point de lumière flou - Ukraine 2022-2024"
Pour le second anniversaire du premier jour de l’invasion russe en Ukraine
… bombardement russe… exil...


- 02 & 09/03 « Marina et Alia, un amour monstre »
Marina, la Femme-volcan / Alia, la Muette
...dialogue entre la mère et la fille, pour réparer leurs disputes, leur rupture, brutale et définitive, dans les années 1930, en pleine terreur stalinienne.


- 16/03 "Un fleuve au-dessus de la tête" de Carine Lacroix
...des voix se mêlent pour nous raconter le cheminement d’une femme, brisée par les épreuves, mais qui va peu à peu retrouver du sens et de la beauté à la vie et déployer une force qu’elle ne soupçonnait pas. En direct de la maison de la radio et de la musique.


- 23/03 "Ecoute" de Carine Lacroix
Cette fiction raconte le parcours d’une toute jeune femme qui cherche auprès de son frère aîné la force d’échapper à ses parents maltraitants.


- 30/03 "La Reine des hasards" de Mariannick Bellot
Né en Allemagne de l'Est et marqué par l'histoire de son pays, Fidel travaille pour le compte d'un constructeur automobile réputé, et mène une enquête auprès de concessionnaires et d'automobilistes en banlieue parisienne, sur leur relation à leur voiture. 


- 06, 13 & 20/04 "Nous cheminons entourés de fantômes aux fronts troués" de Jean-François Vilar
Troisième diffusion depuis 2019
...chute du mur de Berlin… effondrement du Bloc de l'Est...détention...jeune militant trotskyste...trotskystes...Staline

Sameudi fiction, vos fictions du sameudi, vous proposent le même contenu uniforme que celui des feuill’tons d’la sm’aine et de Théâââââtre & Scie du didimanche, mais le sameudi.

Curly 

Curly

435
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Dragon Ball série Z - Mar 07 Mai 2024, 18:30

France Cu vise de plus en plus jeune. Nous en sommes à un public cible (pan) de pré-ados.
L'idée : regarder les chiffres de vente des livres et faire pareil mais en radio.
Ce qui se vend : le manga.
Donc : fiction manga.
Surtout, ne rien changer, pondre une fiction utilisant uniquement des idées qui ont déjà marché. Y'a pas de raison de ne pas les piquer, puisqu'elles ont marché. Le problème, c'est qu'à force d'avoir été utilisées, ces idées sont devenues depuis bien longtemps des clichés. Alors là, on les ramasse à la pelleteuse.
Les pires séries, films ou téléfilms ne fonctionnent pas autrement. Aligner ce qui marche en pensant qu'en additionnant tous ces clichés, ça va marcher comme sur des roulettes.
En réalité, peu importe si ça marche ou non au niveau des clics, le résultat est conforme aux fictions fabriquées à la chaîne à des fins uniquement commerciales. Une mission, nous l'avons compris, digne du service public, donc digne de France Cu, qui n'hésite jamais à mettre le paquet dans la promo pour masquer le contenu. Article dans Ouest-France sur le tournage en plein air du feuilleton, mise en avant du CV des fabricants de la chose sur le site, comme si nous étions dans un entretien d'embauche.

« Inspiré par le genre du shonen japonais »
Le terme « inspiré » paraît bien faible.
« Ayden, un orphelin de 14 ans toujours accompagné de Phinx, son Chacureuil, voit son existence bouleversée lorsqu’une araignée géante attaque son village. Avec l’aide de Liv et Od’, deux jeunes druides de passage, il enquête sur la créature... et fait une troublante découverte : un démon surpuissant sommeille en lui depuis toujours. Désormais conscient du danger qu’il représente pour son entourage, Ayden quitte son village et suit ses nouveaux amis ainsi que leur maître, Tregòn, dans leurs aventures. Il est notamment attendu à la prestigieuse Académie des druides pour faire la lumière sur ses pouvoirs et sa véritable identité… »
Les clichés éculés du manga : l’orphelin, l’animal de compagnie super mignon tout choupinou, l’attaque du monstre, le héros qui se transforme en monstre, « l’académie des druides » (super, le coup de l’école de magie, usé à mort par les mangas, mais aussi par les harrypotterreries diverses et avariées), et le héros qui découvre sa véritable identité…
Du très haut niveau, et niveau lieu commun, un cumul impressionnant.

Même l’idée d’utiliser le monde médiéval est éculé à mort, mais pratique comme attrape-gogos. Faire du commerce, et non de l’art radiophonique, c’est aussi savoir attirer du jeune en montrant qu’on fait pile pareil, mais chez nous.

L'articulet élogieux de L'Huma, en attendant ceux, dithyrambiques, du Monde et de Téléramou.
Deux extraits : "La production de Doruido a donc représenté un défi (...) d’un point de vue scénaristique, alors que l’univers devait être développé en seulement cinq épisodes de trente minutes. Une contrainte que l’on ressent par exemple dans le premier épisode, dont une grande partie est consacrée à l’installation de l’intrigue, des personnages et de l’univers."
Traduction : Premier épisode amorphe.
"... Doruido en tire une matérialité bienvenue, du frottement des tissus à l’écoulement de l’eau en passant par le bruissement des arbres."
Traduction : Si l'auditeur en vient à guetter le moindre bruissement d'arbre pour prendre son pied, que dire alors de tout le reste ?

Une grande surprise cependant. Ce manga station de pompage audio est un shōnen, un genre qui s’adresse spécifiquement aux garçons, à la différence du shōjo , qui lui s’adresse aux filles.
Bin alors France Cu, et les filles ? Et puis c’est quoi ces « genres » non mixtes ! Une honte ! Et pourquoi privilégier les garçons ?
Pourquoi surtout prendre les pré-ados pour des buses ?
Pour gratter des clics sans se fouler ?
Oui, parce que précisons pour presque terminer que dès que vous cliquez sur lecture, ou dès que vous téléchargez un épisode, même si vous n’écoutez que quelques secondes, voire, dans le cas des téléchargements, rien du tout, Radio France est fière de comptabiliser de nouvelles paires d’oreilles, prête à brandir les chiffres du succès.

Pour terminer pour de bon, un extrait. Un conseil : mettez au casque, et ne lésinez pas sur le volume, allez-y à fond. Qualité de l’interprétation, originalité de la réalisation. Une certaine idée de la beauté. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/11495-03.05.2024-ITEMA_23705335-2023C3480E0151-21.mp3" debut="21:23" fin="22:50"]

Curly 

Curly

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Deux feuilletons d'après Witold Gombrowicz : ''Cosmos'' (1970) & ''Les envoûtés'' (2001) - Dim 26 Mai 2024, 10:20

Ce que ne font plus les Nuits, certaines chaînes YouTube le font.
Les nouveautés des Nuits sont souvent aussi excitantes que les programmes de jours : mêmes thèmes, même format (discussion de studio, mais de meilleures tenues parce que producteurs plus rigoureux et pas de direct).
En juin, pointent présents : parapsychologie, variété françouaise (Daniel Darc, Brigitte Fontaine, Étienne Daho, des icônes du jour), prostitution (Madame Claude), psychanalyse, Françoise Dolto, les sorcières, le cinéma militant, une tribune sur les sondages d'opinion...
Sans compter des débats sur l'Europe because les élections, & la nuit débarquement because 80 ans.

Donc... il reste Youtube. Philippe Garbit programmait des fictions avec régularité. Depuis 2022, c'est devenu la misère.
Comme si les nouveaux producteurs n'avaient plus aucune idée, autre que celle de labourer ce qui le fut le jour, mais en mode archives.
La radio ? Discussions, passe-plat, relais de l'actu du moment, lectures d'extraits. Rien d'autre. Et pourtant, rien que sur ces types d'émissions, on peut comparer et constater combien la qualité s'est considérablement dégradée, dans la rigueur, le mode de production (tout en direct, alors que souvent rien ne le justifie, sauf les économies faites, producteurs interchangeables et compétents surtout pour lire les fifiches des assistants).

Donc... une fois n'est pas coutume, saluons le travail de J-L Linconi, qui met en ligne avec une régularité qui ne faiblit pas des fictions de France Culture, toutes époques confondues. Que la qualité du son ne soit pas la même que celle proposée par l'INA, ou même France Culture, c'est peut-être un problème, mais il est secondaire au regard des navets programmés par l'équipe (?) fiction actuelle.
Comment cette chaîne s'est procuré toutes ces émissions ? Mystère. Même lorsqu'il manque le générique, ou, comme la série sur les sorcières (tiens, encore elles) de 1974, lorsqu'elles sont incomplètes (manquent les explications des spécialistes après la fiction), ces émissions sont là, elles ont leur public, et rappellent que la radio, c'est aussi bien plus riche que ne veut nous le faire croire la direction actuelle de Radio France.

Donc... dans les nouveautés de la chaîne, saluons la présence de deux feuilletons d'après l’œuvre de Witold Grombowicz, deux feuilletons que trente années séparent.

D'une part, 1970, l'âge d'or : on donne aux producteurs le temps nécessaire, et des acteurs de premier ordre sont au micro.
Ce qui donne "Cosmos", adaptation de Roger Pillaudin, réalisation Jean-Jacques Vierne, avec surtout Michel Bouquet, mais encore Lucien Raimbourg, Jean Martin, Florence Blot, Maurice Chevit, Noëlle Hussenot, François Marie, Nadine Servan, Pierre Rish, Jean Mermet, Annick Korrigan, Dominique Mac Avoy, Jean Daguerre.
Treize épisodes d'une demi-heure chacun. Cf partie 1, partie 2, partie 3 & partie 4.
Diffusion du 12 au 28 janvier 1970.

De l'autre, 2001, la fin de l'âge d'or. Un des derniers restes. Il existe encore  une "équipe de réalisation". Mais plus pour longtemps.
Ce qui donne "Les envoûtés", adaptation de Pierre Marsay, réalisation Claude Guerre, bruitages Patrick Martinache, avec Claude Perron, Bernard-Pierre Donnadieu, Fred Ulysse, Hervé Furic, Pierre Baillot, Tonia Galievski, Aline Alba, Jean-Claude Bourbault, Jean-Claude Racodon, Miglen Mirtchev.
Quinze épisodes de 20 mn chacun. Cf partie 1, partie 2 & partie 3.
Diffusion du 3 au 21 septembre 2001.


"Cosmos" :
"Witold, le jeune narrateur, et son ami Fuchs débarquent en plein été dans une pension de famille villageoise. La découverte d’un moineau mort, pendu à un fil de fer au creux d’un taillis, est le prélude à une série de signes tout aussi étranges qui vont se nouer les uns aux autres, dans une atmosphère de plus en plus étouffante d’un faux roman policier, jusqu’au dénouement brutal, une suite de pendaisons."

"Les envoûtés" :
"Le roman Les Envoûtés est une parodie du roman d’épouvante dans le genre gothique d’Horace Walpole, doublé d’un roman feuilleton à la Eugène Sue."

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Rediff', lectures, et variété des sujets - Mer 29 Mai 2024, 16:21

Le feuilleton d'France Cu, suite.

Dans le précédent épisode, nous nous étions quittés sur

...
- 4-8 mars, une nouveauté encore plus dans la Ligne Gé. Y’a-t-il encore de la place sur la Ligne ?
« Une si longue lettre » : « Une si longue lettre est une œuvre majeure, pour ce qu’elle dit de la condition des femmes. Au cœur de ce roman, la lettre que l’une d’elle, Ramatoulaye, adresse à sa meilleure amie, pendant la réclusion traditionnelle qui suit son veuvage. »
Un programme tellement varié qu’il fait ton sur ton avec le reste des programmes qui rumine sans s’arrêter les mêmes obsessions.
[Complément d'information : ce qui est présenté comme un feuilleton s'apparente fortement à une lecture à plusieurs voix]

- 11-22 mars, rediff’2014

- 25 mars-5 avril : rediff’2022

- 8-19 avril : rediff’ 2021

Et la suite ? Quel suspense. Insoutenable.

Où l'on fait croire qu'une fiction radio est un livre lu avec un tapis de musique de chiotte dessous.
Tout le pognon a été investi dans les nattes & tifs, dont au sujet desquels voir un autre billet.
Allez, la suite !

- 22 au 26 avril : lecture  + rediff' 2022

- 29 avril au 17 mai : rediff' 2021 d'une redif' de 1982.

- 20 au 31 mai : lectures, extrait de la présentation : "Ces récits sont autant d’entrées sur les questionnements féministes, identitaires, militants"

- 2 au 14 juin : rediff' 2018 d'une rediff' de 2014.
Un "Procès" de Kafka terni par une interprétation très bancale. Très vite inécoutable.

Et nous voilà presque au bout d'une année foutrement riche.
Presque. Peut-être une ou deux rediff' pour arriver à bon port fin juin ?
Et l'année prochaine, sera-ce pire ?
Mais pire, est-ce possible ?
Depuis une vingtaine d'années, nous n'avons jamais été déçu.

Pour résumer, les deux nouveautés de ces trois derniers mois : deux lectures, l'une sur la condition des femmes, et l'autre, afin de diversifier les sujets, sur les questionnements féministes.

Alors... à suivre ? Oh oui, vite !

Curly 

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La cinquième roue du carrosse - Sam 31 Aoû 2024, 10:16

Qui s'intéresse à la fiction radiophonique ?
Tout (programmes, communiqués ronflants et trébuchants) nous invite à nous désintéresser de ce qui fut le fleuron de France Culture, mais qui coûte trop cher par rapport à l'audimat espéré. L'audimat étant le seul horizon tuturel de la chaîne, tout ce qui vise bas est accueilli à bras ouverts : de l'actu, les mêmes invités qu'ailleurs, aucune curiosité pour rien sauf si ça fait l'actu dans les médias.

Donc cette année la fiction est renvoyée avant la clôture des programmes, entre 21 et 22h en s'maine, entre 20h et 22h le dimanche. Après 22h, c'est finito, extinction des programmes, et finalement ce n'est pas si mal. Extinction des feux sur des programmes en voie d'extinction.

Comme c'est la rentrée, le service com' y va de ses communiqués pompeux, écrits avec les pieds et des éléments de langage miteux. Ces éléments sont par définition creux. Ils sont à la langue ce que les automates sont aux humains.

"Au cœur de la création
Avec les fictions, France Culture propose de terminer la journée en laissant place à l’imaginaire"

L'imaginaire, terme aligné à la chaîne pour masquer son absence. Ce qui signifie, si on lit correctement la phrase, qu'avant 21h, et ceci depuis le petit mamate, d'imaginaire, y'en avait pas.

"A 21h, les meilleures séries produites par France Culture sont diffusées au rythme d’un épisode quotidien, du lundi au vendredi dans Le Feuilleton."
Ça commence fort. Il faut comprendre, et ceci depuis quelques années déjà, qu'un feuilleton est une "lecture d'extraits". En tout cas, les deux premières semaines de programmation nous le laissent supposer. Il y aura certainement de vrais feuilletons radiophoniques, mais au compte-goutte, et d'un niveau sans doute aussi stratosphérique au-dessous du niveau de la mer que les précédentes années. Faut remonter loin (avant 2000 ?) pour avoir des feuilletons dignes de ce nom.
Annoncées en fin de communiqué, ces fictions sont les machins diffusés à une heure qui n'est pas de grande écoute, et qui le devient de moins en moins en raison notamment de la faible qualité des programmes et de l'absence de discussion d'actu.
L'actu / promo, ça coûte pas cher (paye-t-on les invités ?), et les auditeurs sont habitués à n'écouter, d'une oreille plus ou moins distraite, que ça.
Pour beaucoup d'auditeurs, actuellement, il n'y a pas de différence entre un livre-audio et un feuilleton radiophonique. Confusion entretenue par France Cu, qui multiplie les lectures, très souvent de qualités tellement faibles que ce n'est pas audible, sauf pour les habitués à la nullité. Car la nullité devient acceptable lorsqu'elle devient la norme, lorsque depuis des années cela devient le pain quotidien de tout auditeur de France Cu, et que les médias amis (Téléram', Le Monde, Libé) pondent à un rythme régulier des publi-articles pour persuader leurs lecteurs que ces merdes, eh bien c'est pas d'la merde. Du boulot d'influenceur.
Alors à 21h, pour les deux premières semaines : rediff' de lectures d'extraits de la correspondance Casarès / Camus. Rediff' de novembre 2022. Voix des acteurs appliquée, immature, et insupportable, de ping-pong évidemment.
Mais y'a Camus, y'a Casarès, et seul le name dropping compte. Les programmes de Radio France ne fonctionnent que comme ça : un nom connu balancé pour attirer le chaland, et puis si c'est du vide qui est mouliné à son sujet, aucune importance, tant qu'on en parle.
Seconde semaine de feuilleton : pages "arrachées" à Camus. Encore. On ne compte plus les émissions, toutes aussi creuses, pondues à son sujet depuis des années. Camus, c'est un tube, un hit, une scie. Rediff' mai 2018.

Suite du communiqué.
"A 21h30, place à l’Instant poésie, un nouveau format court et innovant : carte blanche à un artiste, un éditeur, une personnalité du monde de la poésie, qui nous propose un poème classique ou contemporain par jour et en livre son interprétation. Une véritable expérience immersive à vivre à l’antenne, en podcast et sur les réseaux sociaux, avec pour débuter Clara Ysé et Arthur Teboul."
Si l'on surfe, ce qui est facile, entre les éléments de langage, on retrouve : une poignée de s'condes de poésie, à l'arrache, et des invités qui tournent déjà à mort sur tout le réseau Radio France. A ce niveau, ce n'est plus du matraquage, mais de la canonisation.
Pour la programmation, c'est simple. Pour la première semaine : rien. Aucune émission, sans qu'aucune information vienne expliquer quoi que ce soit. Après, personne ne proteste, parce que quelques s'condes de poésie à 21h30, franchement, ça soulève pas les foules. Y'aurait rien de toute l'année, ça passerait inaperçu.
Tout le reste de la programmation nous convainc tellement de l'inanité de ce foutu "imaginaire" et de cette ridicule "poésie", que finalement, à force, ça marche.

"Enfin, un nouveau rendez-vous du lundi au vendredi de 21h35 à 22h : Lectures du soir. Un comédien lit des extraits d’un grand texte littéraire, accompagné d’un commentaire pour mieux comprendre celui-ci."
Ne revenons pas sur les grandes qualités rédactionnelles de ce communicant anonyme, mais sur le peu de contenu. Des lectures, mais pas longues parce qu'après faut expliquer le texte. Inspirant. Mais surtout expirant.
Première semaine : pages "arrachées" à Stendhal. Aucune différence avec le feuilleton. De l'enfumage grand format, mais qui passe inaperçu parce que la fiction, on s'en fout. Ah oui, j'oubliais : rediff' mars/avril 1992.
Seconde et troisième semaines : pages "arrachées " à Joseph Conrad. Allons à l'essentiel : rediff' février 1997. Ah oui, j'oubliais : France Cu ne signale pas que tous ces programmes sont des rediff', ça passe nickel comme des nouveautés. Des programmes moins chers, c'est pas possible.
Comme quoi, que France Cu ait été à une époque de plus en plus lointaine une radio culturelle, ça peut toujours servir.

Que le communiqué de rentrée ne signale même pas "Samedi fiction" & "Théââââtre & scie" du dimanche soir, c'est normal. Moins ça ressemble à une matinale radio, moins cela mérite que l'on s'y intéresse.
"Samedi fiction" commence fort. Un tube, une scie, la "Lettre" de Rilke, la fameuse, en quatrième diffusion depuis 2020. Les précédentes : 07/07/20, 10/10/20, et 02/07/22.
Sur la page du site, pas un mot pour signaler qu'il s'agit d'une rediff', et même d'une multi-rediff', et récente en plus. Est-ce parce que cette lecture est exceptionnelle ? Même pas, c'est une purge enregistrée à Avignon en juillet 2020, qui remplit à peu de frais l'heure obligatoire de fiction.
Que ce soit elle ou une autre, aucune importance.

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Les dossiers de l'écran sans écran - Jeu 05 Sep 2024, 19:03

La Fiction à France Culture - Page 44 Oper2824

Oui, c'est la rentrée littéraire. On mélange tout on s'en fout.
Des fictions prometteuses, qui reproduisent les mêmes recettes alléchantes que celles, pourtant bien éprouvées, des années précédentes. On repense le monde, on problématise notre société. Exaltant.
Il paraît que les fictions d'l'année dernière ont été des "séries à succès". Aucune donnée pour le prouver. Le nombre de clics ? Mais oui, cliquez et c'est bingo pour la machine à audimat !
Dans les pompeux communiqués médiamétriques, il n'est pourtant jamais question des fictions. Mystère & boule de billard.
Vous cliquez, écoutez deux minutes, constatez que c'est vraiment mal écrit, mal joué et que l'imagination au pouvoir bin tiens fume c'est du belge, et c'est un succès plébiscité par nos auditeurs-cliqueurs.

Les quatre bidules qui ont gagné le jackpot vendent vos meilleurs débats d'société d'France Cu, mais en version fiction. Les "dossiers de l'écran" de pépé-mémé réinventés. Du renouveau dans la régression. Parce que faire preuve d'imagination, et, ultime gros mot, d'humour, c'est pas possible.

Les quatre projets qui vont remporter un grand succès auprès des clics des auditeurs et des médiazamis (ze Libé/Monde/Téléramou's Connection) "font fortement écho aux problématiques de notre société". Mais qui ça excite une accroche pareille ?  
Qui va oser dire "eh, moi je vais écouter le dernier pode & caste natte & tif de France Cu parce qu'il fait fortement écho aux problématiques de notre époque et que c'est vachement excitant" ?

Lauréat n°1 : "Cette série s’inspire d’un fait divers, qui s’est déroulé en 2012 aux États- Unis. Dans la petite ville de Le Roy, en quelques mois, dix-sept jeunes filles ont été saisies de violents tics. Sous l’œil des médias, plusieurs explications se sont affrontées : phénomène d’hystérie collective, intoxication liée à la pollution environnementale, expression de traumas familiaux enfouis..."
La transposition en fiction : "Naima, une adolescente de 17 ans, s’effondre pendant un cours de sport, saisie de mouvements désordonnés qu’elle ne peut pas contrôler. A l’hôpital, les médecins ne trouvent rien. Le lendemain, plusieurs filles du même lycée présentent les mêmes symptômes…"
Manque plus que le générique des "Dossiers d'l'écran".

Lauréat n°2, on va rigolu avec : "Mars 2027, la France est sous le choc : le Conseil Constitutionnel a validé la candidature de PrésiBot, une intelligence artificielle, à l'élection présidentielle. (...)  PrésiBot n’existe pas : derrière l’IA, il n’y a qu (...) [']un homme politique isolé en mal de matinales radio qui se fait passer pour un robot dans l’espoir qu’on l’écoute (...)"
Mais comme c'est dinguement dingue !
Ce scénario semble avoir été écrit par Guillaume des Mamates-drelin-drelin-il-est-7h14-bougez-vous-feignasses avec l'aide généreuse de Mr. ChatGPT. De la fiction formatée au poil. Rien ne dépasse.

Lauréat n°3, parce qu'il y en avait au moins 3, donc 4. "Comment une dame de 92 ans habitant une résidence séniors pourrait se suicider convenablement ? Peut-être en posant la question à celles et ceux qui comprennent son ras-le-bol : d’autres vieux"
Ce chef d’œuvre sera suivi et précédé de débats sur l'euthanasie, un truc d'actu du monde d'aujourd'hui de maintenant qui problématise notre société blablabla, et patata et badaboum.

Lauréat n°4 et dernier, car les plus bons plaisirs sont les meilleurs.
"l'autrice imagine le séjour qu’aurait effectué Jean-Sébastien Bach à Paris en avril 2035.  (...) Le compositeur ne voudra plus quitter le monde qu’il a découvert où l’admiration qu'on lui porte est sans borne... Au risque de voir ses plus grandes compositions disparaître pour toujours..."
De la science-fiction au plus meilleur d'elle-même. Bach va découvrir que la musique classique c'est d'la merde. Après avoir brûlé toutes ses compositions, il va devenir le DJ le plus cooooool de la planète, travailler d'arrache-pied pour Beyoncé, Rihanna, Lana Del Rey, Kanye West... Il signera des alboums cultes : " Touch my Partitas, Baby ", "Loud Cantata in Hell", "Brandbourgeois Lemonade in Love" etc... et l'immmmense "Pimp my Fugue in my Ass & in C minor".

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La misère est de retour - Mar 10 Sep 2024, 19:29

La misère est de retour, c’est la rentrée. De quoi nous soulager de la misère estivale.
La tranche de cake de 21h-22h, annoncée comme une des nouveautés de l’année, est d’ores et déjà une belle et bonne catastrophe.
Au programme, lectures, fictions, popo & zi.
Que du beau. Trois semaines de programmes, et que de rediff’, que de rediff’…
Une semaine après la cata de rentrée, ont déboulé les cinq minutes de popo & zi. L’invitée vient vendre son dernier livre en alignant silences, mots creux et name dropping pour la frime. Prenez n’importe quel numéro de cirque de cette émission, c’est une belle horreur. Comme toutes les horreurs sont belles sur France Cu, il est possible que l’instant popo & zi ait un bel av’nir devant lui.
Les lectures sont tellement précieuses, enrobées d’un tel fond musical bling bling qu'il est impossible de suivre quoi que ce soit. C’est une bande-son moche qui défile, inécoutable de camping.
Avant et après, des rediffusions de feuilletons et de lecture, mais surtout de lectures.

La seule nouveauté du mois : une adaptation d’un livre qui a été adapté au cinéma en 2012. Pas d’problème, seulement le choix du livre nous plonge une fois de plus dans le sinistre, la cata, l’horreur, soit les sources d’inspiration principales de l’univers sans imagination de France Cu.
Du 9 au 13/09 : "Extrêmement fort et incroyablement près" de Jonathan Safran Foer
Le synopsis : « Oskar, 9 ans, est surdoué, ultrasensible, fou d’astrophysique, fan des Beatles et collectionneur de cactées miniatures. Son père est mort dans les attentats du World Trade Center en lui laissant une clé. Persuadé qu’elle expliquera cette disparition injuste, le jeune garçon recherche la serrure qui lui correspond. Sa quête désespérée l’entraîne aux quatre coins de la ville où règne le climat délétère de l’après 11-Septembre. »

France Cu ne s'est pas cassée, c'est du copié-collé de la 4 de couv' du livre. Comme s'il n'y avait aucune différence entre le livre et son adaptation à la radio.
Ambiance fin du monde et interprétation au top, qui donne envie de couper au bout de quelques secondes.
Le pain quotidien du feuill'ton d'France Cu.
Comme il faudra se remettre de cette extraordinaire nouveauté, la semaine prochaine, rediff' d'un pode & caste ex-natte & tif.
« Dreamstation », de la S-F apocalyptique. Youpi.
Mise en ligne en juillet 19, diffusé à l'antenne le 24 aout de la même année, c'est dire s'il est resté longtemps natte & surtout tif.
Ce qui est malin (= nous prend encore plus pour des cons), c'est que dorénavant France Cu crée une nouvelle page pour cette nouvelle diffusion du 16 au 20 septembre 24, en effaçant toute date de première diffusion, et en n'y renvoyant pas, alors que bien sûr elle est toujours disponible.

Prochaine diffusion, lecture pas encore disponible :

                                                                    La Fiction à France Culture - Page 44 Oper2825

Précédente diffusion, page de 2019, diffusion disponible :

                                                                    La Fiction à France Culture - Page 44 Oper2826

Une belle année apocalyptique en perspective, tant dans la rachitique fiction que dans le tunnel interminable de commentaires d'actu qui parcourt généreusement la grille. Oui. Youpi.

Dimanche, lecture avignoniaise de "Jacques le Fataliste", enfin de quelques extraits.
Pour une version vraiment radiophonique, renvoyons une fois de plus à l'impeccable version 1963, réalisée par Henri Soubeyran, avec Jean-Pierre Cassel (Jacques) et Jean-Roger Caussimon (le maître). Pas des bouts d'extraits lus à l'arrache en public et en plein air, par trois acteurs et des élèves d'une école de théâtre (la radio ne mérite pas mieux apparemment), mais une véritable œuvre radiophonique.

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ÉDUQUER & INSTRUIRE - Lun 23 Sep 2024, 18:07

France Cu a un gros problème avec la fiction. Par idéologie (les problèmes du réel de l'aujourd'hui : marxisme, écologie, féminisme), il lui est rigoureusement impossible de rattacher une fiction à autre chose qu'à sa Ligne. Toute histoire inventée (et encore, ChatGPT ferait aussi bien) doit n'être qu'un support à un discours idéologique puissant propre à édifier l'auditeur.
Donc, afin de justifier l'existence de la faiblarde série S-F "Projet Orloff", dont l'absence de succès intersidéral a provoqué la naissance d'une seconde saison, nous avons droit à une disserte très moyenne, niveau seconde.
La fiction n'est que l'adaptation minimale d'une dissertation bas de gamme, une illustration d'arguments déjà ramonés on ne sait plus combien de fois sur cette même chaîne.
Ça donne énormément envie. La fiction annexée par une idéologie, mise au service d'idées, c'est la mort de la fiction.
Faire rentrer l'imagination d'un auteur dans un cadre précis, cela s'appelle du formatage. Réduire n'importe quel auteur à un engagement politique ou social, c'est le réduire à du pas grand chose.
Un conte de Voltaire n'est pas qu'un discours "philosophique", c'est aussi un conte. Un roman de Zola, ce n'est pas qu'une illustration de théories vaseuses sur l'hérédité & autres pensées socio-popo. Si c'était le cas, le lirions-nous encore ?
Bref, on ne va pas faire un cours de lit & rature.
Mais quand France Cu présente une fiction avec un texte ainsi tourné, il annonce une purge. L'art doit améliorer la société, illuminer l'Homme avec des rayons de Vérité.

Dans cette riche histoire, une femme va se libérer du joug du patriarcat pour devenir Puissante.
"La saison 1 (1981-1982) racontait l’émancipation de Jeanne Evans, manipulée par son père depuis l’enfance. La saison 2 (1985-1986) raconte sa mue en espionne de haut niveau"

Pour continuer de donner envie : "La série repose sur des duels idéologiques menés par des personnages puissants...
...comment rester fidèle à ses valeurs (...)  ? (...) comment préserver son intégrité, son identité ? Peut-on rester loyal à un service dont on réprouve les motivations et les méthodes ? Peut-on sacrifier une vie, même pour en sauver cent ?"

Ce n'est plus une histoire, mais le bacafilo.
On continue, vous allez voir, c'est plein de non-surprises : "La place des femmes dans un monde masculin...
Cette série est l’histoire de la prise de pouvoir d’une femme dans un monde d’espions dominé par les hommes...
...Jeanne perturbe les codes et les repères de cet univers viriliste. Le duo qu’elle forme face à l’adversité avec l’agente chargée de sa protection en terrain ennemi va faire d’elle[s] des sœurs d’armes, aspect très peu traité par la fiction et qui raconte une héroïne moderne."

Cette dernière phrase, charabia d'éléments de langages, est un sommet. "Aspect peu traité" my ass, because en ce moment, c'est une scie qui inonde, plus ou moins bien, les fictions de tous bords (ciné ou tévé).
S'ensuit un checking point sur la Guerre Froide, car je rappelle que la fiction doit ÉDUQUER mais aussi INSTRUIRE.
"La guerre froide est à son paroxysme, c’est une période où blablabla & surtout bliblibli, et éventuellement pour les plus exigeants : bloubloublou...
(...)  tout est conforme à la véracité historique "

Très important, les problématiques. Une fiction doit, comme une disserte, avoir une problématique, et même plusieurs parce que faut pas pleurer la misère, faut y aller.
"La problématique du complot est traitée (...)" Ouf ! Merci !

Bon je vous laisse, il vous faut de ce pas écouter l'intégrale, et vérifier avec précision si toutes ces problématiques sont bien traitées.
Parce qu'une fiction sans problématique, aïe mama mia, la catastropha !

Et dépêchez-vous, parce qu'une autre série S-F, dont la vie en natte & tif sera brève puisqu'elle déboulera dans le flux à partir du 30 septembre, vous attend.
Le titre, "Les éloignés".
Problématique nickel :
"Peut-on continuer d’aimer quand la chronologie de nos proches et la nôtre ne sont plus les mêmes ? Qu’est-ce qu’un couple dont un membre vieillit et pas l’autre ? Comment élève-t-on des enfants qui, eux, vieillissent, lorsqu’on est soi-même coincés dans le corps de parents trentenaires ? 
(S'ensuit au moins quinze lignes de matraquage interrogatif aussi digeste qu'un repas de midi au cassoulet en plein Sahara)
(...) La série ambitionne d’explorer les gouffres ouverts par ces questionnements en retraçant l’épopée intime de l’amour et de la perte vécue par ses personnages.
(...) circuler entre plusieurs récits : celui de la recherche médicale (...) ; celui des intérêts de tous ordres (économiques, mais aussi politiques) (...)  ; celui, enfin, des effets de ce virus sur une société qui semblait n'attendre qu’un signal pour laisser se redéployer sa part de sauvagerie."

Après le déploiement, le redéploiement. C'est là toute la richesse des éléments de langage.
Conclouzione : "Dans le monde difforme qu’habitent ses personnages, la série s’attache à ce qui continuerait pourtant, malgré tout, de faire humanité."
Faire humanité, un beau programme. Indubitablement ÉDUCATIF & INSTRUCTIF.

Bonne écoute à tous.
Sortez vos agendas, contrôle la semaine prochaine.

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Re: La Fiction à France Culture -

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