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Les programmes d'été sur France Culture    Page 37 sur 40

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Philaunet En ligne


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Une langue choisie - Sam 02 Juil 2022, 10:07

munstead(https://regardfc.1fr1.net/t644p350-les-programmes-d-ete-sur-france-culture#38003) a écrit:Lu sur le site, la présentation de l'été par la brillante Sandrine Treiner:
"Et maintenant, c’est l’été sur France Culture : embarquez pour une grande traversée.
(...)"

Peut-on proposer à Sandrine Treiner de profiter de ses vacances pour prendre des cours par correspondance, ou internet bien sûr, de rédaction en français?

Personne ne relit ses textes? Elle peut jeter n'importe quoi sur le site sans le moindre contrôle?
(...).
Oui, mais ce n'est pas n'importe quoi, c'est une langue sciemment choisie pour correspondre au public-cible. ST l'a écrit quelque part comme règle de toute parole et de tout écrit à France Culture : simplifier toujours plus. Ce qui donne "découvrir la vie de personnalités passionnantes qui nous en apprennent beaucoup sur le pouvoir".

La langue au vocabulaire limité et à la syntaxe d'enfant est intentionnellement choisie et revendiquée pour communiquer avec ceux qui ont cette langue. C'est l'idéologie de l'égalitarisme par le plus petit dénominateur commun. Le contraire de l'élévation et de l'apprentissage de la complexité qui permet l'émancipation de l'esprit. Une manière politique de privilégier une foule dont l'illettrisme est garant de la conservation du pouvoir par ceux qui ont des postes d'influence dans les médias, par exemple à France Culture.

Romain 


362
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Rediffusions - Sam 16 Juil 2022, 21:49

Le pic de rediffusions a-t-il été atteint ce samedi 17 Juillet sur France Culture ? Rien n'est moins sûr. On peut s'attendre à d'autres vagues de recyclages d'ici la fin de l'été. Pas d'amélioration en vue avant cet automne.
Un rapide recensement montre que ce jour, seules 4h30 (quatre heures et trente minutes) de programmes originaux sont diffusées, soit 20% du temps d'antenne sur une période de 24 heures.
Manque de moyens ? Sans doute. Certes, le budget de Radio France a diminué de 8 millions (sur 550 environ) l'année dernière mais on peut imaginer que les économies ont été réparties équitablement entre toutes les stations. Or France Inter, le même jour, diffuse 100% de programmes nouveaux.
La question reste donc entière.

0h42 Les Nuits de France Culture REDIFF
1h35 Les Nuits de France Culture REDIFF
2h29 Les Nuits de France Culture REDIFF
3h11 Les Nuits de France Culture REDIFF
3h50 Les Nuits de France Culture REDIFF
4h40 Les Nuits de France Culture REDIFF
4h45 Les Nuits de France Culture REDIFF
5h05 Les Nuits de France Culture REDIFF
7h05 Grand Reportage  REDIFF
8h07 De cause à effets, le magazine de l'environnement REDIFF
9h07 Entendez-vous l'éco ? REDIFF
10h00 Concordance des temps REDIFF
11h00 Culture séries NOUVEAU!
12h00 Esprit des lieux NOUVEAU!
12h46 Le Magazine du week-end NOUVEAU! (commentaire popo niveau LCI en plus sinistre)
14h00 L’Art est la matière REDIFF
15h00 La Série musicale REDIFF
16h00 Science en questions REDIFF
16h44 Le Pourquoi du comment : science REDIFF
17h00 Une histoire particulière, un récit documentaire en deux parties REDIFF
18h15 Infiniment NOUVEAU!
19h00 Les Masterclasses NOUVEAU!
20h00 Culture séries REDIFF DU MATIN
21h00 L'Expérience REDIFF
22h00 Infiniment REDIFF DU MATIN
22h43 Superfail REDIFF
23h01 Les Nuits de France Culture REDIFF
23h59 Les Nuits de France Culture REDIFF

Curly 

Curly

363
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Les nouvelles émissions d'été ressemblent aux rediff' de l'hiver - Dim 17 Juil 2022, 10:38

Dans ce message, Romain écrivit :
Le pic de rediffusions a-t-il été atteint ce samedi 17 [en réalité le 16]  Juillet sur France Culture ? (…) Un rapide recensement montre que ce jour, seules 4h30 (quatre heures et trente minutes) de programmes originaux sont diffusées…

Tout dépend aussi de la qualité des rediffusions et des nouvelles zémissions. Certaines rediffusions des Nuits valent plus que les bafouillis d'actu du jour.

Il se trouve que les rediff’ du jour ressemblent souvent aux nouvelles zémissions, et réciproquement. Ce qui pose une nouvelle fois la question : à quoi ça sert de faire du neuf si c’est juste pour reformater les mêmes zidées, les mêmes zinvités qui tournent en boucle, en nouveauté comme en rediff’ ?
Autre chose : les nouvelles zémissions sont tellement fières d’être nouvelles qu’elles peuvent se transformer en rediff’ dans la même journée. Parce que la direction nous a expliqué qu'en flux, les zauditeurs du mamate, de l'aprème, de l'heure de l'apéro, du soir, ne sont pas les mêmes. Un raisonnement qui se tient, et qui devrait aboutir logiquement à la multidiffusion dans la même journée d'une seule et même émission, disons au hasard les mamates à Guillaume-gooood-moooorning-les dépreeeeessiiiiiiiiiifs (7/9 only, rediff' en after) & ses clones estivaux.

Tenons-nous en à la journée du 16, puisque c'est celle prise comme mètre étalon dans le billet de Romain.
Par exemple, la « Masterclasse » (masterclasse= entretien cire-pompes avec une icône de la station, autant dire qu’on tourne vite en rond) du jour, un énième entretien avec la trop rare (en tout cas pas sur France Cu) Caroline Eliacheff, cuisinée par l’érudite Didine.
Quant à la série « Infiniment », signée de notre ex-Cap’tain de la Méthode scientifique, elle ne fait que recycler des sujets déjà abordés dans ladite méthode. Là, c’était « Infiniment aride »,  sur les déserts, logique.
La Méthode scientifique du 29 mars 2018 : « Qu’est-ce que le Sahara aujourd’hui ? Comment le plus grand désert du monde est-il né ? »
La même méthode le 26 octobre 2021 : « Qu'est-ce que la désertification ? Quels sont les liens entre la désertification, le réchauffement de la planète et la perte de la biodiversité ? Quel est l'impact de ce phénomène ? Quels sont les dispositifs mis en place pour lutter contre la désertification ? »
Avouez que c’est totalement différent de ce tout neuf « Infiniment aride » du 16 juillet 2022 : « Quels sont les endroits les plus arides sur Terre ? Comment les déserts sont-ils apparus ? Comment les êtres vivants se sont-ils adaptés pour survivre dans le désert ? Quelles sont ces espèces végétales et animales ? »

Alors il est difficile de compter comme un apothicaire les rediff’ et les nouveautés, puisque les deux se mélangent, à tel point qu’on se demande non pas pourquoi il y a peu de nouveautés, mais plutôt à quoi que ça sert de produire du neuf si ce n’est que pour reproduire du vieux qui tourne en rond.

En parlant de neuf, petit retour sur le vendredi 15 et la « fiction » made in direct from Avignon.
Du neuf qui pose problème, d’abord et avant tout, mais aussi en premier lieu, à nos oreilles.
De cette heure pleine de lectures assaisonnées de musique d’ascenseur (c’est une création mais en musique d’ascenseur il existe aussi des créations. Elles se ressemblent toutes, mais ça reste des créations commencez pas à m’énerver), il faut enlever la looooongue intro de pas moins de six mn, et le loooong entretien avec l’acteur de pas moins de 1/4 d’heure.
L’évènement était d’une telle importance que la direction de la chaîne a montré le bout de sa voix, pour que l’on comprenne le but de cette opération commando.
Pour que les djeunes s’intéressent au théâââââtre, la direction a décidé de les attirer en proposant sur un plateau un acteur qui est en fait « de base » un rappeur (zavez compris la manœuvre ?).
Pour les attirer au théââââtre, la direction nous a montré avec brio que le théâââtre est nécessairement bon lorsqu’il est mal joué, mais par un rappeur.
Et que le théââââtre, dans la mesure où il est bon, se doit d’être chiant, becauze mal joué. Mais par un rappeur.
On pourrait objecter que ce n’est pas parce qu’on est rappeur qu’on joue comme un pied. Certes. Mais la direction de la radio des idées ne tient pas à nous le démontrer.
Et le dernier quart d’heure ? C’est le jardin des mille supplices. Pour convaincre que ce que nous venons (d’essayer) d’écouter est de l’or en barre, de la gelée royale, du caviar, du bonheur taillé dans le marbre, voici un quart d’heure d’auto-congratulations. Un peu comme un discours de remerciements à la cérémonie des Oscars, mais étalé sur un quart d’heure. Un quart d’heure ! Vous avez bien lu : un quart d’heure ! Et si vous n’avez pas bien lu,  parce que l’émotion vous étreint, relisez, je vient de l'écrire cinq fois. Cinq fois ! Vous vous rendez compte ? Cinq !

Curly 

Curly

364
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Tendances estivales - Sam 23 Juil 2022, 12:52

Afin d'attirer en masse les auditeurs des généralistes et autres chaînes info, la radio dézidées multiplie les doublons, triplons, quadruplons avec les autres chaînes du RFGroup. Alors bien sûr, c'est sur France Cu the radio of the idées, donc attention, c'est pas pareil, c'est plus mieux, c'est plus approfondi, c'est enrichi en molécules de création radio originale, sauf que non, c'est tout pareil mais en plus délayé, en plus euheuhtant, et en direct (bon Dieu que c'est bon le direct, oh oui encore du direct, mets moi du direct partout France Cu oh oui c'est bon), dans le seul but de gratter des points chez M. Audimat en disant que "Oh là les gens, regardez comme nous à France Cu ze radio of ze idées, on a des calendos de stats qui coulent partout, on est les meilleurs, et surtout, on a gardé notre exigence intacte in ze qualité des programmes, on est dans la culture, dans l'approfondissement, dans la création originale d'idées qu'ailleurs il y ont pensé aussi, mais eux ils s'appellent pas France Idées !"

Les créations originales, nous pourrions les passer vite, parce que leur écoute est douloureuse. Et comme nous la douleur on aime ça parce que la douleur est en direct (oh oui en direct) on va s'y arrêter un brin. Oh pas longtemps, on va essayer d'aller vite (oh oui plus vite, en direct).
Les avignonales sont-elles conçues pour des auditeurs humains ? Sans doute sans doute, à condition de les écouter sans mettre le son : vous avez au choix, un rappeur qui joue mal, un acteur connu qui fait de la peine, des chansons minimalistes (tant dans leur inspiration que dans leur richesse harmonique), des lectures de toujours les mêmes auteurs qui résonnent avec notre actu actuelle (les auteurs qui résonnent pas avec l'actu ont été éliminés, ils n'existent plus) par des apprentis acteurs dont l'utilisation, enrobée de nappes de synthé anxiogènes pour tenter de masquer la misère, pose question : ces élèves sont-ils utilisés parce qu'ils sont excellentissimes ou parce qu'ils ne grèvent pas le budget de la chaîne ? La réponse, vous l'aurez si vous jetez une oreille sur le résultat. En tout cas, on ne sait pas si la chaîne rend service à ces élèves comédiens en les diffusant comme ça à l'antenne.

Explorons maintenant une série pour les enfants. La direction a eu une idée de génie : et si on faisait une série sur les étoiles ? En l'absence de Hubert Reeves qui l'a déjà fait moult fois (à la radio, à la tévé, en livre, en livre-cd), occupé ailleurs dans un monde parallèle, on va prendre sa remplaçante, Françoise Combes, mais accompagnée d'un gosse à la voix de Castafiore sous amphet' qui fait des blagues à deux balles (c'est dire l'estime qu'ont les concepteurs de ce podcast pour les enfants) et qui fait monter la tension chez l'auditeur. Comme en plus c'est fait pour être écouté le soir avant le gros dodo...

Allez musique maintenant, avec Miles Davis. 5 X 30 mn de passages de disques avec commentaires plus que succincts, c'est dire que le temps de l'approfondissement blablablabla vous pouvez vous le mettre où je pense.
Le doublon là-dedans ? Miles Davis, vous voulez le nombre d'émissions qui lui sont consacrées depuis lulure ? On ne les compte même plus. Signalons surtout la même émission, existant déjà sur France Musique, conçue avec un peu plus de rigueur (c'est l'été, c'est coool, on passe des disques sur France Idées, faites pas iech !) : Musicopolis, Miles Davis, 5 X 30mn, qui date de septembre dernier, une éternité...)

Autre idée de génie, et après on s'arrête (nous sommes en direct et je ne vous cache pas que c'est épuisant, jouissif mais épuisant, je baigne dans l'impro totale, ça vient comme ça vient), avec celle de continuer vaille que vaille les débats d'actu, car l'actu ne meurt jamais, celle de consacrer une émission aux séries tévés. Mais que c'est dingue, que c'est fou, que c'est foldingue !
Donc... "Culture séries" avec le gars qui pond des textes niveau oral de brevet à la suite de la wikipédienne "Sans zozé le demander".
Qui doublonne avec "Blockbuster" sur France Inter, émission estivale consacrée à la sacro-sainte pop culture donc aussi aux séries, et qui triplonne avec France Info et sa chronique quotidienne "L'empire des séries". Les mêmes séries tournent chez les triplets.
Le plus de France Cu ? Comme ce sont toujours les mêmes séries qui sont consacrées radiophoniquement depuis des années, rappel des mêmes infos, avec plus de euh euh euh qu'ailleurs, ce qui permet de remplir fastoche 58mn. Vous allez tourner vite en rond avec Mad Men, The Wire, Game of Thrones (pas encore tombée cette année celle-là, ça ne saurait tarder), Les Sopranos...
Tiens, un exemple, je le prends car la série est toute fraîche : "Euphoria", sujet du "Culture série" du 23 juillet.
Reprise des bavardages de deux tablinettes (2022 & 2021), eux-mêmes repris partiellement dans un rédactionnel.
Pour appuyer mon propos, je vous mets ici une illustration car il faut aérer un peu le texte. Elle est pas terrible, mais on s'aère comme on peut. Je ne vais quand même pas mettre une reproduction de la chapelle Sixtine, ce serait indécent.

                                Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Oper1377

Ces programmes sont toutefois d'une honnêteté exemplaire vis à vis des programmes d'été de la chaîne à idées. En nous incitant constamment à couper la radio pour mettre la tévé, il faut bien comprendre le message : n'écoutez plus France Idées, mettez la tévé.

Vous pouvez toutefois ne suivre ce conseil qu'à moitié, et vous contenter de la première injonction.

Comme je vous sens déprimés, un peu de beauté pour finir.
Pourquoi pas le plafond de la chapelle Sixtine ?

                                                   Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Oper1378

Curly 

Curly

365
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Proust à plate couture - Mar 02 Aoû 2022, 12:25

Écoutez braves gens, écoutez le programme phare de l'été sur France Idées, la grande traversée, qui malgré sa réduction de moitié – c'était la faute au Covid, mais maintenant on ne sait plus – continue sa brasse coulée dans la grille, deux fois par jour, un p'tit coup le mamate, un p'tit coup le soissoir pour remplir la grille sans ça on met quoi hein j'vous l'demande ?
Depuis le début du commencement des grandes traversées, que d'évolution, que d'évolution en plus de la réduction de moimoite !
La consigne est claire : de l'émotion, de l'émotion, il faut que l'auditeur il se dise en continu que mon Dieu que c'est beau, mon Dieu que c'est émeuvant, toute cette musique d'ascenseur qui dégouline, ces gens qui sussurent dans l'micro des trucs qui font vibrer les cordes sensibles (skouing skouing skouing font-elles en pleurant tellement c'est beau).

Qu'est-ce qui a donc bouffé aussi goulument la seconde heure de ces méga traversades ? Mais des redif' de podcasts originaux 100% nattes et tifs, qui ne le sont plus puisque basculant dans un mouvement irrésistible dans la radio de flux. Mais que c'est beau, que c'est beau !

Toute cette intro pour en venir au grand traversin de l'été qui va nous occuper quelques minutes : "Proust, cousu main".
Enfin, une traversité (grande) entièrement sur la couture ! Enfin !
Enfin, on se calme, c'est une métaphore (une grande métaphore) qui désigne une enfilade de témoignages de témoins qui racontent leur rapport intime à Proust à eux qu'ils ont personnellement pour que nous soyons émus au plus profond de nos neurones à émotions, et que nous nous disions : mais si je lisais La recherche ? Ce serait coool non ?
Donc, premier point, cette traversitude (XXL) s'adresse à ceux qui n'ont pas lu La recherche. Les autres, foutez l'camp, ça sent l'roussi. Bin oui, France Idées n'est plus une radio élitiste, alors on s'adresse à un auditeur type, qui n'a rien lu, rien entendu, rien vu, ni à Hiroshima ni ailleurs.
Première partie. Et unique partie en ce qui me concerne. Pour les autres, vous écouterez tout seuls, vous me raconterez, mais brièvement. Très brièvement. En fait, si vous ne me racontez rien, ce serait encore mieux.

Première partie. Je reprends parce que j'avais encore digressé, parce que quand je digresse au bout d'un moment vous ne savez plus de quoi on parle et moi non plus d'ailleurs. Donc,

Première partie. "Le manteau des apparences"
Comme la maille du pull mité qui traîne dans votre grenier, la métaphore est filée.
Ah.
Ah.
Ah.
Un peu de sérieux, on se ressaisit.

Cette première partie est d'une richesse incroyable – au moment où j'écris je me pince encore pour me persuader que ça (= la maousse traversinade) existe bien, que je n'ai pas rêvé – tant musicalement, avec une chanson de Dave – LA chanson - , que cinématographiquement (James Bond).

Dès le prégénérique, vous êtes plongé dans un doudou infernal avec une musique d'ascenseur toute douce, d'un style mi néo-gnangnan, mi post-neuneu.
Une voix, au bout d'une minute, que l'on sent proche de la crise de larmes tellement c'est beau, nous invite à regarder. Regarder Odette, Regarder Mme Verdurin, etc... Elle pourrait réciter l'annuaire de l'Eure que ce serait tout aussi bouleversant. Regardez... Mais regardez... La voix est à deux doigts de piquer une crise. Faut couper.

Sur l'énonciation du titre de l'épisode que je rappellerai pas - essayez de vous souvenir de ce que vous venez de lire en remontant un peu dans le texte - on entend le bruit d'un tissu qui se déchire. C'est beau, c'est déchirant.
Le premier témoin, on a pitié pour lui, est coupé au bout de quelques secondes - et l'effet de montage est ébouriffant - par l'extrait d'une émission de Stéphane Bern. C'est beau.
Le montage va alterner cette émission tévé de haute qualité avec quelques phrases glanées çà et là auprès de nos témoins du jour, en prenant soin de n'en garder que le superficiel, parce que c'est le début de l'émission, faut garder le costaud pour la suite. Normalement, au bout de trois minutes, j'aurais dû arrêter de ramer, ma traversale (grande) était finie. Il fallait vite rebrousser chemin, je risquais la noyade.
Fou ! Oui, fou ! (Je me parle à moi faites pas attention.)
Je repris mes rames et continuais. Fou que j'étais (j'use de l'imparfait car au moment où j'écris je suis mort, noyé au fin fond de la grande traversation).

Le montage alterne donc les clichés de la tévé et quelques phrases piquées ça et là dans les entretiens des témoins, pour faire amuse-gueule. La témoine (j'ai mis au féminin, au point où on en est) qui attaque le sujet dans le vif, nous résume le début de La recherche tel qu'il convient de le lire : le narrateur est dans son lit et il se masturbe.
Donc, tout de suite, ça donne envie, non pas de se masturber, mais de lire Proust. Voilà comment on attaque correctement une émission anti-élite.
Avec le cul, l'auditeur le plus réticent, il reste sur le navire. Avec le cul, on dit banco faites péter la suite.

La suite : les lecteurs de Proust, y'en a pas beaucoup, parce que c'est long, et , comme le suggère subtilement le montage, ennuyeux. La témoine décrit donc cette étrange secte, les lecteurs de La-recherche-en-entier, dont elle ne fait pas partie.
Apparemment, après la scène de masturbation, ça faiblit un peu, sans ça y'aurait eu plus de lecteurs. L'auditeur débande ses neurones directos.
On nous explique ensuite que l’œuvre s'est prêtée à trop de commentaires, que trop c'est trop (la brigade anti-élite veille), et que la connaissance de toute chose ne vaut vaches cochons couvées que si elle est émeuvante. Et l'émeution est, vous l'avez, César, compris, au cœur de cette traversouille (grande).
Pour le prouver, une archive de Fanny Ardant en train de débiter des banalités , mais qui provoque une émotion intense, INTENSE, chez l'auditeur, qui n'est pas prêt d'essuyer ses larmes parce que la traversinule vient juste de commencer, le capitaine vient juste de vous souhaiter bienvenue à bord, vous avez juste déposé vos valoches dans votre cabine. Veinards. Alors que moi comme un con je rame dans ma barque. Sûr que vous arriverez en premier à bon port. C'est même certain, car je vous ai dit plus haut que j'étais  mort.
La témoine laisse place à un témoin, qui dénonce le fanatisme de ceux qui ne jurent que par Proust, qui ne pensent que par Proust, qui ne lisent que Proust, qui ne respirent que Proust, qui ne mangent que Proust, bref, qui nous font chier avec Proust.
Donc, le plan binaire de la traverside (grande) est clair : d'un côté les ceux qu'ont pas lu, de l'autre les dingos qui ne lisent que ça.

On continue d'écouter quelques propos émus (l'émotion boudiou, l'émotion !) sur le film de mariage retrouvé récemment et où l'on a cru reconnaître Proust. Décidément il est partout ce mec !
Ce qui justifie un développement qui coulait de source, bien que nous soyons dans la mer, sur la déification délirante du gars Marcel.
Il faut arrêter un peu, redescendre sur Terre, mais avec émotion.

On repart de plus belle avec le récit du refus par Gallimard de Du côté d'chez Souann, avec une archive de M'sieur Gide. Un truc de ouf, du jamais entendu, c'est magnifiquement wikipédiesque. L'émotion, comme la marée, bat son plein.

Il faudrait maintenant arriver au style. Il nous est expliqué que Proust voulait révolutionner la langue, et qu'il voulait écrire comme on n'avait jamais écrit, sans qu'on nous dise exactement ce qu'il a fait afin que ce soye pas trop élitiste. La brigade veille, attention faut faire gaffe.
Puis, sans transition, l'humour juif chez Proust. Comme c'est un chouilla plus pointu, bien que d'une durée d'une poignée de secondes, il ne faut pas que l'auditeur foute le camp, donc il devient obligatoire de rajouter en fond une musique de chiotte qui maintient la tension dramatique, qui fait que l'émotion jaillit à plein tuyau de cette musique tristounette, laide, répétitive et décorative – quel décor mon Dieu quel décor !

Et comme trop c'est trop, au bout de quelques secondes, lorsqu'apparaît la voix de Jean Cocteau qui raconte une anecdote émeuvante, la réalisatrice, de manière fort subtile, shunte doucement, doucement – que d'émotions ! - la muzikette pour qu'on comprenne bien que maint'nant, l'émotion nous est offerte par le gars Cocteau exclusivement.
Après ensuite alors, un témoin nous raconte sa lecture de Proust, moment magique où il ne cessa de rire, et quand il ne riait pas il pleurait, "d'émotion de joie de rire", alors qu'il "n'avait jamais entendu parler de Proust auparavant". L'heureux homme.

Une bien belle leçon de vie. Pour bien être émotionné par Proust, faut pas en entendre parler avant.
Ni une ni deux, voilà qu'au bout d'un quart d'heure de traversée, obéissant à la voix de ce témoin fort émotif, je coupis la lecture de la traversude (grande) pour éviter la noyade qui m'eût été fatale.
Eh oui, ne croyez pas ce que je vous ai fait croire, je ne suis pas mort : vous avez déjà vu des morts écrire un machin sur une traversation (grande) ?

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

366
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''Combien de temps sommes-nous prêts à perdre pour écouter une émission de radio ?'' (C. Lercerf) - Mer 03 Aoû 2022, 11:03

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t644p360-les-programmes-d-ete-sur-france-culture#38068) a écrit:Écoutez braves gens, écoutez le programme phare de l'été sur France Idées, la grande traversée, qui malgré sa réduction de moitié – c'était la faute au Covid, mais maintenant on ne sait plus – continue sa brasse coulée dans la grille, deux fois par jour, un p'tit coup le mamate, un p'tit coup le soissoir pour remplir la grille sans ça on met quoi hein j'vous l'demande ?
Depuis le début du commencement des grandes traversées, que d'évolution, que d'évolution en plus de la réduction de moimoite !
(...)
Toute cette intro pour en venir au grand traversin de l'été qui va nous occuper quelques minutes : "Proust, cousu main".
(...)
Cette première partie est d'une richesse incroyable – au moment où j'écris je me pince encore pour me persuader que ça (= la maousse traversinade) existe bien, que je n'ai pas rêvé – tant musicalement, avec une chanson de Dave – LA chanson - , que cinématographiquement (James Bond).

Dès le prégénérique, vous êtes plongé dans un doudou infernal avec une musique d'ascenseur toute douce, d'un style mi néo-gnangnan, mi post-neuneu.
Une voix, au bout d'une minute, que l'on sent proche de la crise de larmes tellement c'est beau, nous invite à regarder. Regarder Odette, Regarder Mme Verdurin, etc... Elle pourrait réciter l'annuaire de l'Eure que ce serait tout aussi bouleversant. Regardez... Mais regardez... La voix est à deux doigts de piquer une crise. Faut couper.

Sur l'énonciation du titre de l'épisode que je rappellerai pas - essayez de vous souvenir de ce que vous venez de lire en remontant un peu dans le texte - on entend le bruit d'un tissu qui se déchire. C'est beau, c'est déchirant. (...)
Point ne comprîtes donc, si vous les lûtes, les propos de Christine Lecerf dans Proustonomics ‘Proust, cousu main’ entretien du 01 08 2022, sur la beauté de la sculpture sonore !

"Un mot sur la réalisation, superbe. Quel type d’univers sonore, de tempo dans le montage recherchiez-vous ? est-ce qu’on pense à des sensations, des couleurs pour chaque épisode ?
J’ai eu la chance de travailler avec la réalisatrice Anne Perez-Franchini, qui a su créer tout un arrière-plan sonore pour accompagner, rythmer, parfois même prolonger l’histoire que je racontais. Grâce à un subtil réseau de motifs récurrents, elle a sculpté le temps de l’émission et je lui en suis très reconnaissante. Sans ses mains de couturière, ainsi que celles de mon attachée de production, Anouck Delfino, je n’aurais pas pu tisser ce tissu sonore".

Concernant votre jugement des intervenants, entre autres,
Curly a écrit:Le montage alterne donc les clichés de la tévé et quelques phrases piquées ça et là dans les entretiens des témoins, pour faire amuse-gueule. La témoine (j'ai mis au féminin, au point où on en est) qui attaque le sujet dans le vif, nous résume le début de La recherche tel qu'il convient de le lire : le narrateur est dans son lit et il se masturbe.
Voici ce que vous répondait d'avance la documentariste :

"Le casting est essentiel. Comment le constituer, selon quels critères ?
Je fais confiance aux affinités électives. Une émission en appelle une autre. A chaque fois, c’est tout un chœur de voix qui se constitue. J’avais longuement interviewé Philippe Zard lors d’un précédent documentaire consacré à Kafka. C’est grâce à lui que j’ai découvert les travaux avant-coureurs d’Anne Simon et d’André Benhaïm sur les métamorphoses animales et les visages multiples de Marcel Proust. Et c’est le spécialiste d’Einstein, Thibault Damour, qui m’a mise en contact avec l’arrière petite pièce de Proust, Nathalie Mauriac Dyer ! J’aime ces rencontres fortuites. Par ailleurs, je pratique toujours l’alliage du connu et de l’inconnu. Faire se côtoyer un grand spécialiste de Proust comme Jean-Yves Tadié avec un jardinier botaniste ou un historien de la mode est l’une des grandes joies que me procure ce métier.".


Le matraquage Proust 2021-2022 de la station est un pur alibi culturel pour répondre aux critiques selon lesquelles la station est devenue une radio généraliste d'information et de commentaire. Quoi que l'on dise, la réponse sera : "Mais regardez tous les programmes consacrés à la littérature, la musique, l'art, avec Proust ! Écoutez-les d'abord !".  Affichage de camelote en vitrine bien éclairée par la station et les "partenaires"  : il faut que ça brille et que ça en mette plein la vue. Le reste est du chipotage.

Curly 

Curly

367
Répondre en citant  
Proust décousu - Mer 03 Aoû 2022, 11:33

Suite à une critique mitigée - je suis gentil, j'euphémise un peu - et quand j'écris un peu, c'est encore un euphémisme - de la grande traversade Proust à plate couture, que la radio des idées à malencontreusement retitrée Proust, cousu main, Philaunet écrivit il y a peu dans le précédent billet :

Point ne comprîtes donc, si vous les lûtes, les propos de Christine Lecerf dans Proustonomics ‘Proust, cousu main’ entretien du 01 08 2022, sur la beauté de la sculpture sonore !

Apparemment, ce fut à moi que s'adressait ce reproche amer, quoique bienveillant. Mais je le lus ce glorieux article, je le lus.

Et il apparaît que - magie du copinage - son auteur est aussi un des participants du documentaire sur Proust le couturier.

Figure 1 - Extrait du générique de La grande traversade. J'ai entouré l'élément clé pour que tout soit clair - j'aime bien quand tout est clair, c'est important il me semble.

                                                                                Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 1355

Figure 2 - Entretien promo avec la productrice dans Proustonomics, fresque en un tableau, détail, avec mise en valeur de l'élément clé pour garder une certaine cohérence avec la figure 1.

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A titre de comparaison, c'est comme si à la sortie d'un film, un des ses acteurs écrivait un article critique dans une revue pour expliquer tout le bien qu'il faut penser de l’œuvre, propos du producteur à l'appui.
Absurde ? Scandaleux ? Non, c'est juste la magie de France Culture qui opère.

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''Grande Traversée : Champollion, courir contre le temps'', par Emmanuel Suarez - Ven 05 Aoû 2022, 08:19

Grande Traversée : Champollion, courir contre le temps : son premier volet (1. Champollion, cultiver son génie) est à saluer : alliage d'entretiens et de lectures de correspondance, mise en relief historique, c'est enfin de la radio de qualité qu'on croyait disparue.

L'auteur et l'équipe de production : "Auteur et comédien, Emmanuel Suarez est Prix Radio SACD 2021 et lauréat du programme Sounds of New York de la Villa Albertine. Il a signé notamment les fictions L’Incroyable expédition de Corentin Tréguier au Congo (lauréat Fonds Podcast Natif 2018) et La Division pour France Culture.

Une Grande Traversée en cinq épisodes, signée Emmanuel Suarez, et réalisée par Anne Fleury. Prise de son : Lucien Lefebvre. Mixage : Djaisan Taouss. Coordination : Christine Bernard
".
(...) Nous cheminerons en compagnie de scientifiques d’aujourd’hui, égyptologues, historiens, archivistes, qui tous revendiquent une certaine filiation avec le déchiffreur, et avec Champollion lui-même à travers certaines de ses lettres, vivants témoignages d’un esprit et d’une personnalité exceptionnels.


Curly 

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Les moutons - Dim 07 Aoû 2022, 12:48

Les programmes d'été sont un vrai festival des idées, qui préfigurent on le sent la méga grille de rentrée enrichie en débats d'actu (il suffit de changer le titre et le nom du producteur à chaque fois pour faire vaguement illusion) et en entretiens promo.

Je ne résiste pas à l'envie de reproduire le touitte qui va être reproduit juste tout de suite ne quittez pas à la une à la deux à la trois, le voilà

                                                                                        Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 1356


Il est juste irrésistible car l'employé qui a écrit la phrase de son touitte nous invite à compter les moutons pour nous endormir (vous avez vu comme je suis fort en analyse de touitte ?).
Cet employé nous invite donc à dormir, et pour ce faire, à compter les moutons, c'est-à-dire écouter l'émission de France Culture.
Remarquez qu'au bout de trois on roupille déjà. C'est quoi donc que compter les moutons ? C'est compter le nombre d'émissions consacrées au même sujet ces dernières années sur la même chaîne :

un,

                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 2208

deux,

                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 3177

et trois.

                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 4151

A lire la note d'intention de cette dernière, on sent que sa mise en chantier – c'est une nouvelle émission estivale de cet été, toute neuve, toute pimpante – était une urgence absolue.

La note d'intention de l'émission estivale de cet été :
« Dans quel but avait-on envisagé le clonage ? Quelles avancées scientifiques ont permis son développement ? Comment définit-on un clone ? Quels sont les différents types de clonage ? Quelles sont les problématiques éthiques et juridiques que soulèvent le clonage ? »

Rien à voir avec l’émission de 2017, mais alors rien du tout.
« Le clonage : c’est quoi ? Les cellules issues du clonage sont-elles identiques à la cellule mère ? Quelles différences entre le clonage thérapeutique et le clonage reproductif ? Quels sont les enjeux éthiques associés ? Que dit la loi ? Quelles dérives possibles ? »

Quant à l’autre, la deuxième, rien à voir, mais alors moins que rien du tout, olala laissez-moi rire !
« Le 24 février 1997, on annonçait la naissance de la brebis Dolly, premier mammifère cloné. Depuis, cette technique se développe aux États-Unis et en Chine alors que l’Europe réglemente son usage. Questions scientifiques et éthiques se bousculent quant à l’intérêt des manipulations génétiques. »


Une suggestion pour la rentrée : pourquoi ne pas faire une quatrième émission ? J’ai déjà le titre : « Hello Dolly ». Il est tellement bon qu’il faudrait absolument qu’il accompagne une nouvelle émission.


Autre purge estivale, la nouvelle émission de l’incarnation du théâââââââtre sur France Cu : « Leçons de rêves ».
Alors y’avait une tranche horaire à boucher, alors on a pris un concept de merde parce que mille fois décliné, et l’invité raconte ses rêves, donne ses conseils de bien-être à lui qu’il a. C’est, en plus, une leçon, donc une masterclass de rêves, prenez un cahier un stylo prenez des notes bande de cancres.
Le concept, comme il est vraiment archi-usé, se présente comme suit : un invité en entretien avec la productrice. La productrice, alias le théâââââââââtre incarné, reçoit donc un invité mais pas n’importe lequel, un qui a déjà tourné toute l’année dans la grille dans des émissions promo.

                                                                                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 5123

Je vous conseille de cliquer sur « en savoir plus », car vous allez en apprendre de belles :

                                                                                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 6129

Un descriptif parfait. On se fout vraiment pas de notre gueule.


L’invitée de cette première émission estivale de cet été :

                                                                                                Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 7112


Mais qui est-elle ?

                                                                                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 8112

                                                                                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 987
                                                                                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 1068

                                                                                            Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 11116


Pour connaître toute l’étendue de la richesse de cet appel aux rêves, écoutons. Non seulement j’ai écouté, mais j’ai pris des notes (j’ai bien suivi la leçon).

16ème minute. Ceux qui ne se sont pas endormis, ou qui n’ont pas éteint France Cu, ou qui n’ont pas cassé leur radio (c’est un geste un peu inconsidéré, mais en contexte il peut paraître justifié) ont entendu à peu près (j’ai arrangé le texte comme j’ai pu en enlevant les bafouillages, j’ai eu un peu pitié de vous) ceci (là j’ai été sans pitié, vous aurez TOUTE la réponse de l’invitée) :

« - Est-ce que la marche c’est aussi un moteur d’imaginaire, parce que avant pour préparer le film « Nous » je sais que vous avez arpenté en marchant aussi ce chemin du RER B et il me semble aussi que vous racontiez que la première fois que vous avez traversé Paris c’était en donnant la main de votre mère, et en marchant. Qu’est-ce que la marche ça provoque ? Ça permet ?
- Il y a un rapport à la fois entre l’immobilité et le déplacement et de l’expérience aussi, c’est sûr que prendre le train on arpente pas on ne voit pas la même chose que s’immerger dans le réel en engageant son propre corps, et en prenant le temps de regarder. Je pense que ce qui est beau dans la marche c’est là où j’adore randonner, c’est que c’est à la fois très déstabilisant, moi je suis quelqu’un qui aime aller très vite aussi, qui aime se déplacer, qui aime, et tout d’un coup il y a quelque chose qui m’oblige dans la marche à prendre le temps de regarder, à prendre le temps de penser, à prendre le temps d’accueillir l’émotion que me fait un paysage une rencontre un lieu une idée. Il y a un rapport, il y a une espèce d’expérience comme ça qui engage le corps et qui transforme, je sais pas moi comment dire autrement, qui transforme le regard. En fait qui donne le temps au regard de se transformer, et qui prend le temps aussi de regarder. Moi, voilà je c’est marrant parce que là on parle de la marche, on parle effectivement de ces territoires que je connaissais très bien, que j’ai redécouverts deux ans avant, même trois ans avant le début du tournage de « Nous », où je suis reparti comme Maspéro, parce que le film vient d’un livre de Maspéro qui s’appelle « Les passagers du Roissy Express ». François Maspéro a effectué une randonnée le long de la ligne B du RER en s’arrêtant chaque jour dans une gare et en randonnant autour de cette gare. Il voyageait avec une photographe qui s’appelle Anaïk Frank
(en fait « Frantz »), et donc le livre c’est… moi qui ai grandi dans ces quartiers-là, moi qui avais dix ou quinze ans quand Maspéro randonnait dans ces lieux, tout d’un coup il me donnait un accès très très différent de ces endroits que j’avais l’habitude de côtoyer, et moi-même trente ans plus tard quand je fais cette marche-là, je découvre des choses que je n’avais pas vues et que j’aurais sans doute pas vues si je n’avais fait qu’y habiter, c’est-à-dire que j’avais une espèce de disponibilité à la rencontre, une disponibilité à l’accueil, de l’émotion que me faisait de traverser ces lieux -là, qui est vraiment à la source du film, et il y a quelques années, pareil, je suis parti avec mon compagnon à marcher autour du chemin de Compostelle, et en fait on avait choisi Compostelle parce que pas du tout pour des raisons spiritueux ni religieuses, mais parce que c’est un chemin de randonnée tellement balisé que ça nous paraissait beaucoup plus pratique, et il s’est passé des choses extraordinaires, extraordinaires, enfin dans cette manière d’arpenter comme ça un territoire que je ne connaissais absolument pas, dans la rencontre avec les gens sur place, dans la rencontre avec les gens qui marchaient avec nous, c’est pour moi une expérience politique spirituelle poétique très très forte. »

Non seulement à la place du rêve promis vous avez le réel, mais en plus, c’est trop génial, à la place de  « l’émission hebdomadaire » (en fait bihebdomadaire, car il y en a une le samedi et une autre le dimanche, 1 + 1 = 2,  mais on va pas chipoter avec les chiffres) vous avez un entretien passionnant où l’on arpente le pays de l’entretien-promo comme nous ne l’avions jamais arpenté auparavant (à part les quelques émissions susmentionnées, mais on ne va pas chipoter avec les nombres).

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Pline l'Ancien, Les raisins de Zeuxis - Mar 23 Aoû 2022, 21:32

On pourrait penser que l'été serait le moment de donner l'occasion à des personnalités, différentes de celles des 40 semaines de l'année, de produire des émissions radiophoniques. Mais non, comme sur France Musique, pas de vent nouveau, pas de nouvelles voix, que du connu (pour que tout le monde ait ses heures d'intermittence ?) et c'est d'un pénible ! Prenons par exemple Jean de Loisy, pas le plus mauvais, mais pas non plus le plus grand producteur radiophonique de l'histoire. Il n'a d'ailleurs aucune qualité requise pour travailler à la radio.

On aurait voulu écouter la série si mal nommée « Les œuvres d'art qui ont changé le monde » (à la Direction de France Culture, il faut changer ou avoir changé le monde pour avoir droit de cité dans la grille, quant au "monde" on ne sait jamais duquel il s'agit), mais, mais... plus de 5 minutes de Épisode 1/5 : Les raisins de Zeuxis était au-dessus de notre résistance mentale. Et quelques coups de sonde dans le fichier confirment le bienfondé de l'abandon.  

Tout début d'émission de JdL est un délayage : récitation des titres de l'invité, invitation à parler de lui (son rapport à ceci et cela) et présentation floue du sujet. Forcément, il ne faut pas tout dévoiler, il y en a pour ce qui est ressenti comme une éternité : une heure (les 58 minutes sacrées des séquences de FC). En prime ici, un invité au parler débraillé et une lecture par une jeune femme dont on ne sait sur quelles compétences elle a été choisie pour lire Pline l'Ancien.

5 minutes de lecture de La Croix remplaceront avantageusement l’heure de France Culture. À lire : "La chronique de Stéphane Audeguy" Les raisins de Zeuxis le 15/06/2018.

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Laisse béton, France Culture ! - Mer 24 Aoû 2022, 09:02

Une émission signalée comme instructive par une internaute : Eurêka ! le vendredi 19 août 2022.

Quel est le projet de cette série d'émissions ?

Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Scree101

[On aime "la découverte de l'alcool ou du clitoris", deux passions des employées de France Culture, la première inavouée, la seconde rabâchée].

Retour au béton : d'abord le générique sonore, la direction a voulu unifier l'esprit de la station par l'utilisation de boîtes à rythmes et de musiques pop y recourant. Chaque émission de France Culture Treiner commence donc avec un badaboum boum boum : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14312-19.08.2022-ITEMA_23109136-2022C43776S0231-21.mp3" debut="00:49" fin="01:15"] et se termine de la même façon : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/14312-19.08.2022-ITEMA_23109136-2022C43776S0231-21.mp3" debut="55:51" fin="58:47"]

Pour éviter d'encombrer le fil "la musique à France Culture" :

Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Scree102

La pop de 1980, l'horizon indépassable des employés de France Culture.

En matière de sons à France Culture, il en va  comme en matière de thèmes, la diversité y est inconnue.

Qui présente l'émission ?
Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Scree103
On aime la précision de l'emploi... Et la voix incarnant la fausse jovialité et l'émerveillement publicitaire devant la mer vue d'une voiture familiale.

Deux invités, l'un en studio, l'autre à distance : "Philippe Dehan, professeur d'architecture à l'École Nationale Supérieure d'Architecture, de Paris La Villette. Nous sommes aussi avec Valérie Nègre, architecte et professeure d'histoire des techniques à l'Université Paris l Panthéon-Sorbonne".

Très vite, on s'aperçoit que les interventions sont au ras des pâquerettes et que les adverbes sont de sortie et martelés pour compenser le vide : "extrêmement, absolument, etc".

Une heure de délayage quand un quart d'heure de documentaire monté aurait été instructif. Mais on est à France Culture où l'on parle pour ne rien dire et non à Bayern 2 et DF qui ensemble ont donné trois émissions exemplaires (en fait bien davantage) de 20 minutes chacune sur le béton :

radioWissen Beton - Fasern, Poren, Bakterien 07 05 2021.
Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Scree105


Wissenschaft im Brennpunkt  Klimasünder Beton - Ein Baustoff sucht Nachfolger 20 12 2020.
Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Scree106

radioWissen Beton in der Architektur - Brutal schön 11-02-2021.
Les programmes d'été sur France Culture  - Page 37 Scree107

Voir dans ce forum une autre référence : La fabrique de l’histoire de 2019, La réinvention du béton suite à un post et une réaction sur les émissions allemandes : Le sable & le béton.

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Re: Les programmes d'été sur France Culture -

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