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Accueil / France Culture

Les programmes d'été sur France Culture    Page 39 sur 40

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Philaunet 


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Faux dialogue, sans passion et sans joie - Mar 08 Aoû 2023, 09:50

Nouvel essai d'écoute de la série Voix d'Europe centrale le 5 août 2023 et aveu : je n'ai pas eu la force d'aller au-delà de 15 minutes (sur 30).

« Aujourd’hui nous parlons d’Emil Cioran » dit Ulysse Manhes. En réalité, l’invité lit un texte en réponse à des questions lues. France Culture réinvente donc la radio des années 1960-70 où les réponses était préparées et lues intégralement (voir certains entretiens avec Marguerite Yourcenar, par exemple).

Ici, l'invité est "Aurélien Demars Docteur en philosophie, spécialiste de la littérature roumaine". Des titres ronflants ne constituent pas un brevet de pédagogue, comme chacun sait. Après 5 minutes, on s'ennuie ferme à suivre ce monologue dont un mot sur deux voit sa première syllabe cognée comme sur une enclume. Ce Demars a dû trop écouter France Info qui tente désespérément d'attirer l'attention en déformant le français avec des accents d'intensité au début des mots.

Et puis Emil Cioran est présenté en "philosophe-hurleur" avec une photo de lui bien sombre sur le site. Nulle part on ne trouve de référence à son humour et au recul qu'il avait sur ses déclarations pessimistes. Bref...

On appréciera (modérément) par ailleurs la langue française écrite dans le descriptif : "Bien qu'il abandonna sa langue natale, le roumain, au profit du français, et qu’il passa l’essentiel de sa vie à Paris (...)" & "Dans cette émission dédiée à Emil Cioran".

Et dans une citation : "Il eut mieux valu que je n’eusse jamais quitté ce village" ("eût", subjonctif plus-que -parfait, mais bon, on est bien sur France Culture).

Rabattons-nous sur la pause musicale au milieu de l'émission Tudor Gheorghe, Of, ce dor, ce chin, ce jale. Évidemment aucun commentaire sur cette chanson qui sert de pause à l'auditeur de ce monologue barbant.



Paroles de Of, ce dor, ce chin, ce jale!
Of, ce dor, ce chin, ce jale, măi,
Pe la poarta dumitale!
Of, ce dor, ce chin, ce jale,
Pe la poarta dumitale!

Foaie verde, foaie lată,
La Ciolpani, la Crucea 'naltă,
La Marița sprâncenată,
Bat-o Dumnezeu s-o bată!

Of, ce dor, ce chin, ce jale, măi,
Pe la poarta dumitale!
Of, ce dor, ce chin, ce jale,
Pe la poarta dumitale!

Fă Marițo, ochi frumoși,
Ochi frumoși și drăgăstoși,
Lași voinicii făr' de bani
Și geambași făr' de cârlani.

Of, ce dor, ce chin, ce jale,
Pe la poarta dumitale!
Of, ce dor, ce chin, ce jale, măi,
Pe la poarta dumitale!

Traduction sur le site : https://lyricstranslate.com
Alas, what a pain, what a torment, what a lament!
Alas, what a pain, what a torment, what a lament
Is at your gate!
Alas, what a pain, what a torment, what a lament
Is at your gate!

Green leaf, wide leaf,
At Ciolpani, at the high Cross,
At the eyebrowish Marița,
Damn her!

Alas, what a pain, what a torment, what a lament
Is at your gate!
Alas, what a pain, what a torment, what a lament
Is at your gate!

You Mrițo with beautiful eyes,
Beautiful and charming eyes,
You leave the lads with no money
And the merchants with no yearlings.

Alas, what a pain, what a torment, what a lament
Is at your gate!
Alas, what a pain, what a torment, what a lament
Is at your gate!

DeepL propose en français :
Oh, quelle douleur, quelle douleur, quelle douleur, mec,
à votre porte !
Oh, quelle douleur, quelle angoisse, quel chagrin,
A ta porte !

Drapeau vert, drapeau large,
A Ciolpani, à la Haute-Croix,
A la Marietta battue au front,
Que Dieu la frappe !

Oh, quelle douleur, quelle angoisse, quel chagrin,
à ta porte !
Oh, quelle douleur, quelle angoisse, quel chagrin,
A ta porte !

Faites de beaux yeux à Marițo,
De jolis, jolis yeux,
Vous laissez les pauvres, les pauvres, les pauvres
Et les pleurnicheurs sans saucisses.

Oh, quelle douleur, quelle angoisse, quel chagrin,
A votre porte !
Oh, quelle douleur, quelle douleur, quelle douleur,
A votre porte !

Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

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Philaunet
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Czesław Miłosz (1911-2004) par Alain Finkielkraut - Sam 12 Aoû 2023, 20:39

Alain Finkielkraut est le seul producteur de France Culture qui restera comme un penseur acéré de l'Europe du XXe siècle et du début du XXIe. Un entretien exemplaire : Czesław Miłosz, esprit libre contre pensées captives [Samedi 15 juillet 2023]. À noter les efforts louables de transcription de l'entretien sur la page de l'émission (cf. ci-dessous). On n'en est pas encore aux transcriptions intégrales servies en PDF par les radios allemandes, mais, qui sait, un jour...
Auteur de l’un des plus importants essais dissidents antisoviétiques "La Pensée captive", l’itinéraire du poète Czesław Miłosz, rythmé par des voyages et des adieux, des prix littéraires et des controverses, condense à lui seul, en miniature, la grande aventure européenne du XXe siècle.
Avec
• Alain Finkielkraut Philosophe, académicien, et producteur de l'émission "Répliques" sur France Culture

Ulysse Manhes est en compagnie d'Alain Finkielkraut, philosophe, essayiste, académicien, qui anime depuis 1985 l’émission "Répliques" sur France Culture. Il a fondé en 1987 la revue "Le Messager européen" dont la promesse était simple : un dialogue entre l’Europe de l’Ouest et l’Europe de l’Est, par-delà les barbelés et le rideau de fer, invitant à une exploration et une méditation sur l’héritage culturel de l’Europe. Des intervenants de renom ont prêté leur plume au Messager européen : Danilo Kis, Octavio Paz, Lakis Proguidis, Milan Kundera, Karel Kosik, et tant d’autres encore, et même Czesław Miłosz dont nous parlons aujourd’hui. "Le Messager européen" a représenté, durant ses neuf années d’existence, un véritable foyer de la réflexion européenne, et offrait une large place à la culture centre-européenne : tchécoslovaque, polonaise, hongroise, roumaine, yougoslave, grecque… Ce projet radiophonique, "Voix d’Europe centrale", est né notamment du souvenir de cette revue disparue trop tôt.
Sur la revue Le Messager européen : [son mp3="https://rf.proxycast.org/ac278826-1797-41ac-8485-40b66afeca1e/24200-15.07.2023-ITEMA_23440050-2023C51135E0002-21.mp3" debut="02:53" fin="05:19"]

Czesław Miłosz était-il d’abord lituanien ou polonais, poète ou philosophe, artiste ou dissident, enraciné dans l’Europe ou déraciné par l’exil ? Par où faut-il commencer ? Où diriger nos projecteurs pour éclairer sa vie et son œuvre ? Faut-il parler d’abord des forêts et des grands lacs de son enfance lituanienne, entre Szetejnie et Wilno (Vilnius) ? Faut-il commencer par évoquer son entrée rapide dans la poésie, dès le début des années 1930 ? Ou bien mentionner d’abord qu’il fut l’auteur de l’un des plus importants essais dissidents antisoviétiques La Pensée captive, publié en 1953 ? Ou bien commencer par dire qu’il reçut le prix Nobel en 1980 ? À moins peut-être qu’il faille prendre les choses par la fin, et rappeler qu’après un long exil américain, Czesław Miłosz, né en 1911, est mort en Pologne à Cracovie et enterré en 2004 en héros national dans la crypte des grands hommes de l’église Skalka ?
Czesław Miłosz offrait un regard intense dans ses sourcils broussailleux ; sa langue était claire, concise, vibrante et sans pathos, toujours mesurée, comme son esprit – intransigeant, teinté d’effroi devant la modernité et d’une tendresse mélancolique pour la condition humaine.
"Je dois à Czesław Miłosz d'avoir mieux compris les enjeux du temps présent"
Le philosophe Alain Finkielkraut doit à Czesław Miłosz "d'avoir mieux compris les enjeux du temps présent en lisant cette phrase si éclairante, extraite de son livre Une autre Europe, cette autre Europe dont Czesław Miłosz vient, lui qui était à la fois polonais et lituanien." Cette phrase "qui m'a permis de mieux comprendre le sens du malentendu entre les deux Europes" :
[son mp3="https://rf.proxycast.org/ac278826-1797-41ac-8485-40b66afeca1e/24200-15.07.2023-ITEMA_23440050-2023C51135E0002-21.mp3" debut="05:20" fin="06:48"] "Le XXe siècle, pris de panique devant les sottises des nationalistes et des racistes, s'efforce de combler les abîmes du temps avec des statistiques de production et quelques noms de systèmes politico-économiques. Il renonce à étudier davantage la trame mystérieuse du devenir." [Czesław Miłosz, Une autre Europe, Gallimard, 1980]
Alain Finkielkraut explique que "le 'XXe siècle pris de panique' dont parle Czesław Miłosz, c'est le traumatisme de la Seconde Guerre mondiale, le traumatisme d'Hitler et le nazisme qui empêchait de penser l'idée même de civilisation." Le philosophe ajoute : "D'ailleurs, l'Europe dans laquelle je vivais se concevait – et se conçoit toujours – essentiellement comme une construction. L'idée d'une civilisation européenne ancrée, enracinée, faisait peur. On a voulu en quelque sorte occulter la civilisation pour ne définir l'Europe que par le marché, les normes et le droit. Une Europe non plus substantielle pour les raisons dites par Miłosz mais une Europe procédurale. D'où le succès de la pensée de Jürgen Habermas, de l'idée d'un patriotisme constitutionnel qui vaut à la fois pour les nations et pour l'Europe. Et cela nous mettait en porte à faux complet avec l'Europe centrale. Les écrivains d'Europe centrale n'étaient pas habités par le même complexe, ni par le même sentiment de culpabilité, et ils avaient le sentiment qu'ils devaient défendre une civilisation fragile (...) face à l'ogre russe".
Hommage de Miłosz à Camus : "c'était une époque où l'intelligentsia faisait ses dévotions à l'Histoire, au sens de l'Histoire" ; émigration de Miłosz aux États-Unis : [son mp3="https://rf.proxycast.org/ac278826-1797-41ac-8485-40b66afeca1e/24200-15.07.2023-ITEMA_23440050-2023C51135E0002-21.mp3" debut="09:08" fin="13:00"]

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Autres billets dans ce fil sur la série "Voix d'Europe centrale" :
- Cioran
- Marai

Philaunet 

Philaunet
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Danilo Kiš (1935-1989) - Dim 13 Aoû 2023, 22:06

Suite (dans le désordre) de l'observation de la série d'été Voix d'Europe centrale avec le dernier numéro consacré à Danilo Kiš (pour les précédentes voir ici).

Que retenir ? La voix si caractéristique de Guy Scarpetta, entendue sur France Culture au XXe siècle ? Quelques éléments biographiques ? En moins d'une demi-heure, que peut-on faire ? Eh bien faire écouter des poèmes (ceux de sa période de Strasbourg* à partir de 1957, par exemple) et des extraits de romans, plutôt que de gloser sur son style inimitable (en quoi l'est-il ?). Pourquoi cette série n'a-t-elle pas convoqué un lecteur, comme autrefois Georges Claisse aux Nouveaux Chemins de la philosophie ?).

L'émission n'est pas inintéressante, mais donne-t-elle l'envie de lire l'écrivain ? C'est quand même une version très, très "light" d'un Une vie, une œuvre ! Il aurait pu être digne d'intérêt de souligner que c’est à Strasbourg qu'il s'est d'abord exilé et où il a été lecteur de serbo-croate, comme le raconte Eliane Djurcovitch dans "Rencontres avec Danilo Kis" (in Mitteleuropa, "Dissidences 1989-1999", Das rettende Wort) qui en six pages font mieux cerner la personnalité de l'auteur que la demi-heure de France Culture. Le dernier hommage littéraire qui lui a été rendu s'est tenu en France, à Schiltigheim, ville qui jouxte Strasbourg, en avril 1989, six mois avant sa mort, lors d'une des mémorables biennales "Mitteleuropa" sous la houlette de l'infatigable Vladimir Fišera.
Tellement singulière, l'œuvre de Danilo Kiš oscille toujours entre un effort de réalisme et un art subtil du contre-pied fictif, ironique, parfois absurde. Selon l'écrivain "la politisation" et le "sentimentalisme" sont les deux plus grands périls qui pèsent sur la création littéraire.
Avec
Pascale Delpech Traductrice
Guy Scarpetta Romancier, essayiste, critique d'art
(...)
Son œuvre, tellement singulière (romans, nouvelles, pièces de théâtre, entretiens), oscille toujours entre un effort de réalisme (factuel, documentaire) et un art subtil du contre-pied fictif, ironique, parfois absurde. Il était passionné par la politique mais n’avait de cesse de rappeler, avec son ami Milan Kundera, que les deux plus grands périls qui pèsent sur la création littéraire sont la politisation et le sentimentalisme : son art du roman était hérité de Rabelais, libre, désengagé, sceptique et porté par un certain "lyrisme ironique" (selon la formule qu’il utilise lors d’un entretien publié dans le recueil Le résidu amer de l’expérience). Dans ses conseils à un jeune écrivain , il note : "Cultive le doute à l’égard des idéologies régnantes et des princes. (…) Ne t’occupe pas d’économie, de sociologie, de psychanalyse. (…) Ne crois pas les prophètes car tu es prophète. Ne sois pas prophète, car le doute est ton arme. (…) Ne sois pas tragiquement sérieux, car c’est comique".

Un numéro d'Apostrophe où Bernard Pivot est loin d'être à son meilleur niveau. Il ne pouvait ignorer que Kiš était gravement malade et que ce dernier pressentait sa disparition à court terme : Danilo Kis : La mansarde16.04.1989 - 14:17 - vidéo.

À réécouter : Danilo Kis et  l'exil dans Atelier littéraire du 25 juillet 2010.

* Le piano désaccordé (1962)

Les programmes d'été sur France Culture  - Page 39 Scree635

En attendant Nadeau Redécouvrir Danilo Kiš par Norbert Czarny le 8 mars 2023.

Bibliographie.

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Milan Kundera (1929-2023) - Mar 15 Aoû 2023, 10:15

Le samedi 8 juillet 2023, Voix d'Europe centrale était consacré à Milan Kundera, le 11 juillet ce dernier décédait.

Une émission dense en intelligence et en savoir avec :

• Maïa Hruskova Juriste dans le domaine de l'édition
• Norbert Czarny Ecrivain, critique littéraire

Grand romancier, auteur d'un texte fondateur "Un Occident kidnappé ou la tragédie de l'Europe centrale", originaire d'une petite nation aux frontières fragiles qui ne peut respirer qu'à travers ses artistes, ses écrivains et ses œuvres, faire le portrait de Milan Kundera relève de la gageure.

Parler d'Europe centrale plutôt que de "Mitteleuropa" ; ne pas parler de Tchécoslovaquie ou de République tchèque pour l’art : [son mp3="https://rf.proxycast.org/ee4c144f-1db5-428b-bfe7-55754d48c31a/24200-08.07.2023-ITEMA_23434760-2023C51135E0001-21.mp3" debut="11:55" fin="19:01"]

Clément Janequin, les oiseaux [son mp3="https://rf.proxycast.org/ee4c144f-1db5-428b-bfe7-55754d48c31a/24200-08.07.2023-ITEMA_23434760-2023C51135E0001-21.mp3" debut="18:39" fin="19:04"]

Le chant des oiseaux - Clément Janequin


L'Homo sentimentalis ; le tribunal des sentiments ; aspects contemporains [son mp3="https://rf.proxycast.org/ee4c144f-1db5-428b-bfe7-55754d48c31a/24200-08.07.2023-ITEMA_23434760-2023C51135E0001-21.mp3" debut="21:50" fin="23:20"]

Descriptif étoffé avec transcriptions. beau travail.
(...) L’œuvre littéraire de Milan Kundera pourrait se présenter comme une grande composition musicale ou par une énonciation de mots-clefs, ou aussi en évoquant le nom de ses amis et de ses rencontres, ou bien en se remémorant ses cours de cinéma, en mentionnant les titres de ses livres : La Plaisanterie, Risibles amours, L’insoutenable légèreté de l’être, L’art du roman, Les Testaments trahis, La lenteur.

Dans cette émission qui lui est dédiée, nous accueillons Maïa Hruskova, franco-tchèque, juriste à Londres dans le domaine de l'édition. Elle mène notamment des travaux sur Franz Kafka, un ouvrage sur les écrivains d'Europe centrale et s'intéresse à la question de l'exil dans la langue et Norbert Czarny, écrivain, critique littéraire au journal en ligne En attendant Nadeau, auteur d'un récit familial intitulé " Mains, fils, ciseaux " un livre paru en 2023 aux éditions Arléas et qui a été étudiant de Milan Kundera à son séminaire de l’EHESS. Nos invités vont tenter de nous éclairer dans quelle mesure Milan Kundera est un "écrivain d’Europe centrale".
Selon, Maïa Hruskova :
"Commenter l'œuvre de Milan Kundera est un exercice difficile. En tant que romancier et en tant qu'essayiste, il intercale des indications, des critiques, des commentaires sur la façon dont son œuvre doit être lue et comprise". "Lorsque Milan Kundera écrit, ses phrases et ses situations se racontent en même temps qu'elles se pensent". "Il a vraiment fait sienne cette phrase de Robert Musil, (N.D.L.R. écrivain autrichien) : il ne faut pas que le récit se développe, il faut qu'il s'enveloppe". Par conséquent, "lire Kundera, c'est être enveloppé et dans un récit et dans son commentaire". Quand on parle de Kundera, on se retrouve "donc un peu condamné à redire ce qu'il a déjà dit en un peu moins bien".

Kundera vient d'une "région féconde", où sont nés de grandes figures qui ont marqué le début du XXe siècle, qui fonde son approche esthétique
(...)
"Même si on ne peut pas réduire Milan Kundera à ce berceau-là, quoi qu'il en soit, il vient de cette région extrêmement féconde qu'il appelait lui-même 'une région avec un maximum de diversité dans un minimum d'espace'. Cela fonde aussi son approche esthétique puisque les romans et les essais de Milan Kundera sont très divers et très disparates", analyse Maïa Hruskova.
"Quand on parle d'Europe centrale, on peut aussi élargir à d'autres régions et à d'autres lieux cruciaux"
Norbert Czarny pense en particulier "à Tchernovitsy où vivait quelqu'un qui est à peu près de la même génération que Milan Kundera, le romancier Aharon Appelfeld et chez qui il y a la même richesse. Quand on pense à Tchernovitsy, on pense à la fois à une région germanophone, mais on pense aussi aux confins de l'Ukraine, aux Ruthènes, aux Roumains et on pense aussi à l'importance du yiddish. Ce qui vaut pour Kundera vaut pour Aharon Appelfeld, et réciproquement. L'une des différences étant que l'univers de Kundera est peut-être structuré de manière plus globale et ramifiée avec aussi, cette importance du commentaire et de l'essai".
"Une petite nation ne peut respirer qu'à travers ses artistes"

Qu'est ce que la petite nation ? Une petite nation est une nation "dont l'existence peut être à n'importe quel moment remise en question, qui peut disparaître et qui le sait" selon l'écrivain Milan Kundera.
D'après Maïa Hruskova, "dans son discours de 1967, qu'il prononce au Congrès des écrivains et dans la lignée de ce qu'expliquait déjà Kafka presque un siècle plus tôt dans son Journal au début du XXe siècle, (Milan Kundera) dit que dans la 'petite nation', la littérature est une question de vie ou de mort, non pas tant une question de vie ou de mort de l'écrivain, mais de vie ou de mort de la nation elle-même. Tout comme quand les frontières sont un peu fragiles, quand l'intégrité et la souveraineté du territoire l'est tout autant, et bien la nation ne peut respirer qu'à travers ses artistes, ses écrivains et ses œuvres."
La question de la menace est très présente dans l'œuvre de Kundera
À ce sujet, Norbert Czarny fait référence à un écrivain d’origine yougoslave David Albahari, auteur du livre L'Appât dans lequel l'histoire raconte la rencontre entre un Canadien et un Yougoslave :
"Un Yougoslave a dû quitter son pays natal au moment où celui-ci a éclaté en plusieurs nations (Serbie, Croatie, Monténégro, etc. ) et est parti vivre dans l'Ouest anglophone du Canada. Le Yougoslave appartient donc à une petite nation qui n'a quasiment plus d'existence ni de frontières, et où le danger, la menace, la catastrophe, existent tout le temps. Dans ces cas-là, les frontières n'ont aucune valeur, aucune signification. Dans son dialogue avec le Canadien, il y a une sorte de difficulté à se comprendre, parce que le Canadien vit dans un immense espace et ne mesure pas ce qu'est la menace, car la frontière qui existe, notamment celle avec les États-Unis est absolument sans danger. En revanche, en Europe centrale, les frontières bougent sans arrêt et elles concernent des États qui sont tout petits. Donc, quand l'un vit dans la géographie, et c'est le cas du Canadien, l'autre vit dans l'histoire. Il suffit que l'histoire bouscule cela, comme cela a été le cas à Sarajevo, pour que tout soit perturbé et détruit. Et c'est en effet ce qu'on ressent chez Kundera".

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Milan Kundera, l'Européen Répliques Samedi 28 mai 2022.

Kundera dans ce forum :

- Milan Kundera : ''Un roman politique, ce n'est pas un roman'' (1968)
- Éluard vu par Milan Kundera et Jan Zabrana
- Alain Finkielkraut évoque l'œuvre de Milan Kundera (1929-2023)

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Bohumil Hrabal (1914-1997) - Dim 20 Aoû 2023, 19:15

Voix d'Europe centrale : Bohumil Hrabal, un palabreur "inimitable et apolitique" le samedi 19 août 2023.
Célèbre écrivain tchèque, il publie son premier livre à 48 ans. Pour Milan Kundera, "Bohumil Hrabal ne ressemblait à personne d’autre". Il était "Inimitable et apolitique". Pour Philippe Petit, "il avait l’allure d’un paysan de Moravie" qui "célébrait au jour le jour la terre et ses fruits".
Avec
   Xavier Galmiche Professeur des universités en Langues et littératures slaves à l’université Paris-IV Sorbonne
   Jiri Hnilica Historien
Le premier invité emballe la vie et l’œuvre de l’écrivain dans un discours docte et élégant sans que l'on y trouve beaucoup de matière, mais le concept de l’émission revendique la superficialité (deux invités, en général, pour exprimer des généralités avec force superlatifs).

Du second : Bohumil Hrabal est l'auteur préféré de Jiri Hnilica et selon lui : "Aussi bien dans les années 50 que pendant le Printemps de Prague et bien au delà, Bohumil Hrabal est un témoin des temps déchirés. L'Europe centrale peut-être définie comme étant est une société ''normale'' qui se retrouve prise entre les tenailles ''dures'' de ''grandes histoires'', et qui essaie de survivre. C'est également un peu le destin des Tchèques de tout le XXᵉ siècle qui représente une sorte de mythe dans notre mémoire collective. Selon moi, Bohumil Hrabal est un centre européen parce qu'il a senti, avec eux, l'histoire du XXᵉ siècle à Prague."

L'auditeur qui choisit d'écouter cette émission souhaite-t-il entendre (seulement) cela ?

Que retient-on de cette émission ? Le nom de l'auteur et le goût de ce dernier pour les propos de comptoir et la bière dans les tavernes. Bon.

"Avec son œil d’épervier, son air roublard et sa casquette de cheminot, Bohumil Hrabal avait l’allure d’un paysan de Moravie qui, à défaut de croire aux lendemains qui chantent, célébrait au jour le jour la terre et ses fruits, faisait ripaille dans la bonne humeur et se soûlait à la bière sans remords", écrit Philippe Petit dans sa touchante préface au roman de Bohumil Hrabal Les noces dans la maison.

Milan Kundera poursuit le portrait dans la préface d'un autre roman de Bohumil Hrabal Cours de danse pour adultes et élèves avancés :  "Bohumil Hrabal ne ressemblait à personne d’autre ; il ne ressentait ni le besoin de faire de l’anticommunisme, ni de se proclamer “moderne” ; il était tel qu’il était ; inimitable, et apolitique. Il trouvait absurde de faire d’une œuvre d’art une arme. Lui répugnait non pas une idéologie particulière, mais toute idéologie. Il était un écrivain profondément non engagé" (...)
   [Livre] Bohumil Hrabal, Les noces dans la maison
   [Livre] Bohumil Hrabal, Cours de danse pour adultes et élèves avancés
   [Livre] Bohumil Hrabal, Trains étroitement surveillés
   [Livre] Bohumil Hrabal, Moi qui ai servi le roi d’Angleterre
   [Livre] Bohumil Hrabal, Une trop bruyante solitude.
   [Musique] Jaroslav Jezek, Not just now
   [Musique] Gregor Serban, Lubita Mea and Hora

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Philaunet
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Witold Gombrowicz (1904-1969) - Lun 21 Aoû 2023, 11:27

Suite (dans le désordre ici) des hagiographies de Voix d'Europe centrale (il ne faut pas compter sur de la critique littéraire, vu les invités, le concept ultra superficiel de la série et son producteur "cucul" et révérencieux) : Witold Gombrowicz, l'auteur de la "gueule" et du "cucul" Samedi 22 juillet 2023.

Pourquoi fallait-il diluer les quelques informations ci-dessous en 25 minutes d'audio ? Du remplissage estival, typique de l'actuel France Culture. De cette série resteront les numéros Czesław Miłosz (1911-2004) par Alain Finkielkraut et Milan Kundera (1929-2023).

Esprit de contradiction, ironie, provocation, l’écrivain polonais exilé, européen et universel Witold Gombrowicz faisait des pirouettes et des pieds-de-nez à tout bout de champ, aimant tout simplement être la négation de tout ce qu’affirmait son interlocuteur.
Ulysse Manhes est en compagnie de Rita Gombrowicz, femme de Witold Gombrowicz, chercheuse en littérature d'origine canadienne, et de Mariola Odzimkowska, traductrice, enseignante, chercheuse en littérature et théâtre. Elle travaille avec Rita Gombrowicz à la gestion du fonds Gombrowicz partout à travers le monde (Argentine, Pologne, Japon, Allemagne, France…). (...)
Witold Gombrowicz était un écrivain polonais, européen, universel. Exilé près de vingt-cinq ans en Argentine, puis quelques années en Allemagne et en France, où il meurt à Vence en 1969 près de sa femme Rita.
Sa vie durant, Witold Gombrowicz s’est tenu à l’écart de tout courant politique ou esthétique, de toute mode littéraire et posture intellectuelle. Son œuvre, profondément ancrée dans la culture européenne est répartie en "valises"  selon son expression : sept romans, trois pièces de théâtre, des entretiens, un cours de philosophie, des chroniques et un Journal tenu entre 1953 et 1969.
Esprit de contradiction, ironie, provocation, Witold Gombrowicz fait des pirouettes et des pieds-de-nez, à tout bout de champ. Tantôt défenseur de l’immaturité, tantôt procureur de la jeunesse ; un jour moderniste, et résolument anti-moderne le lendemain. Contre Paris, contre le Nouveau Roman, contre Dante, contre Sartre, contre le sérieux, contre la Pologne, contre la poésie, mais pour l’aristocratie, pour la nudité, pour la banalité, pour tout ce qu’il baptise les "sous-valeurs" dans nos existences. (...)
"Je n’idolâtrais pas la poésie, je n’étais pas excessivement progressiste ni moderne, je n’étais pas un intellectuel typique, je n’étais ni catholique, ni communiste, ni homme de droite, je ne vénérais ni la science, ni l’art, ni Marx – qu’étais-je donc ? Le plus souvent, j’étais simplement la négation de tout ce qu’affirmait mon interlocuteur". Witold Gombrowicz, Contes et romans, Paris, Gallimard, coll. Quarto , 2018

• [Livre] Witold Gombrowicz, Contes et romans, Paris, Gallimard, coll. Quarto , 2018
• [Livre] Rita Gombrovicz, Gombrovicz en Argentine : témoignages et documents, 1939-1963, éditions Noir sur blanc, 1984
• [Musique] Warsaw Village Band, "Uwodzenie"

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Philaunet
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''Franz Kafka, à la croisée des mondes et des possibles'' par Alexandra Cade - Mer 06 Sep 2023, 10:44

Dans la série estivale "Voix d'Europe centrale" (voir billets plus haut), l'animateur Ulysse Manhes campe un collégien benêt. Est-ce voulu se demande-t-on avec incrédulité. En effet, la politique de Sandrine Treiner "pour attirer de nouveaux publics" a été de mettre au micro des personnes qui sont, ou jouent à être, des sots et des sottes. En l'occurrence le jeune "Doctorant de philosophie à l'ENS (Ulm)" ne semble pas jouer.
-> "Une question à laquelle vous répondrez librement" ! [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/24200-26.08.2023-ITEMA_23467569-2023C51135E0008-21.mp3" debut="02:38" fin="02:54"]

Pour que l'émission  de 28' ait quelque substance, il faut compter sur la capacité du spécialiste invité à faire lui-même l'émission. Plusieurs numéros n'ont pas eu cette chance, mais celui intitulé Franz Kafka, à la croisée des mondes et des possibles du samedi 26 août 2023 a été à la hauteur grâce à la traductrice Alexandra Cade.

Pour savoir dans quelle mesure Kafka est un écrivain d’Europe centrale, Ulysse Manhes questionne Alexandra Cade, traducteur de l’allemand au français de nombreux ouvrages comme ceux d'Hermann Hesse et d'un recueil de nouvelles de Kafka Les Fils, publié en 2023 aux éditions Allia. Ce recueil est accompagné d’une très belle postface de l'invité et qui préfigure un essai à venir sur Kafka.
Pour une fois, une photo correctement légendée :
Les programmes d'été sur France Culture  - Page 39 Scree667

Il est fort dommage que, contrairement aux autres descriptifs, celui-ci ne contienne aucune transcription des paroles éclairantes d'Alexandra Cade, notamment sur la culture yiddish qui irrigue l’œuvre de l’écrivain. Passionnant : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/24200-26.08.2023-ITEMA_23467569-2023C51135E0008-21.mp3" debut="15:33" fin="18:29"]

(...) Son œuvre (Le procès, le Château, la Métamorphose, l’Amérique) est à la croisée des mondes et des possibilités : pragoise, germanophone, juive, drôle et triste, libre et pourtant étouffante comme une chambre sans fenêtres. Le monde de Kafka est un monde de couloirs, de dossiers, d’antichambres, de rues sans mémoires, de personnages microscopiques aux problèmes démesurés, de procès sans motifs et sans issues, de conversations interminables, de proportions incompréhensibles, de vertiges et d’hilarité. Chez Kafka, toute épreuve semble insurmontable puis insignifiante. Tout ce qui est insignifiant se révèle insoutenable. Rien n’existe, mais tout est vrai.

Philaunet 

Philaunet
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Maria Montessori 2023 - Ven 15 Mar 2024, 20:53

Un descriptif de France Inter donné en lien dans le billet "Maria Montessori" : film sur une pionnière de son temps rappelait l'existence de la série de 5x30 minutes Avoir raison avec... Maria Montessori de juillet 2023.

Cinq émissions dirigées par Louise Tourret au ton immature et franchement vulgaire et à la prosodie complètement détraquée : chaque syllabe initiale des mots prononcés est martelée. C'est insupportable d'arrogance.

La densité de néant de ces cinq émissions est impressionnante. Seul le premier numéro, biographique, peut être sauvé, et encore, en cinq minutes de lecture on en saurait autant. Les numéros suivants ne font que tourner en rond en répétant le fond simpliste de la pensée de Montessori. On attend longtemps une description du matériel de classe et des activités avec les enfants qui ne viendra jamais. On est dans le flou absolu.

On notera que le seul représentant masculin est spécialiste de l'éducation nouvelle et libertaire. Son discours irrigue l'ensemble de la série et colle à l'idéologie de la station qui est celle de Louise Tourret dans toutes ses émissions depuis des années : l'école doit radicalement changer l'homme pour changer la société dans son entier.

1. La grande vision de Maria Montessori : naissance d'une vocation et engagements lundi 17 juillet 2023.
Pourquoi Maria Montessori s’est-elle intéressée à l’enfance puis à la pédagogie ? Qu’est-ce qui explique ses grandes ambitions ? Retour sur les idées qui l'ont nourrie, sur la manière dont elle a traversé la période fasciste et la Seconde Guerre mondiale et sur sa défense de l’éducation à la paix.
Avec
• Martine Gilsoul Chercheuse, ancienne directrice de crèche Montessori à Rome
• Charlotte Poussin Éducatrice Montessori AMI, ancienne directrice d'école

Autres invités :
• Nadia Hamidi Éducatrice Montessori AMI, présidente de l’association Montessori de France, fondatrice de l’école Montessori Internationale de Nice
• Bérengère Kolly Maîtresse de conférences en sciences de l'éducation à l'Université Paris Est Créteil
• Sylvain Wagnon Historien, professeur en sciences de l'éducation à l'université de Montpellier et spécialiste de l'éducation nouvelle et libertaire
• Armelle Peyron Présidente de l'association Public Montessori et enseignante dans les écoles publiques

Curly 

Curly

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Prenez votre dose de programmes d'été - Ven 14 Juin 2024, 18:26

Le programme estival iz back, et il ressemble :
1- à celui de l'été dernier
2- à celui des autres saisons.
Donc, quid novi ? Nihil az uzual.

Le communiqué nous promet : "Découvrez tous les inédits et les temps forts".
Les inédits ne seront donc pas des temps forts. Les temps forts ne seront pas les inédits. Donc, pour les temps forts, on jette les inédits à la poubelle directement, et on écoute les rediff'.
Les mots clés ont été casés sans souci de la cohérence de la phrase parce que tant que y'a les bons mots, peu importe leur ordre d'arrivée et les connecteurs logiques.  

Les inédits sans temps forts.
Toujours des figures à a-do-rer, que si tu penses pas avec, t'as loupé ta life, ce qui quand même interroge parfois sur la ligne gé de la chaîne.
Dans la série sinistre "Avoir raison avec...", retour de Emma Goldman, qui a déjà eu l'honneur des programmes de France Cu à plusieurs reprises, il était donc nécessaire d'en rajouter une nouvelle couche.
C'est ainsi avec les autres figures à adorer de l'été, qui ont déjà fait le tour de la grille durant ces dernières années, mais que faute d'idée on reprend pour  les mettre en tenue estivale.
Les producteurs ? Les mêmes que pendant l'année. Il leur a été demandé de mettre en boîtes des machins enregistrés dans les conditions du direct avant de partir en vacances.
De la fiction ? De la création radio ? Zéro. Restent les lectures avignoniaises habituelles, rachitiques. Ces dernières années, France Cu avait entamé une grosse culture de navets. Pas de raison d'arrêter, puisque ça pousse bien, le climat est propice.

Pour le rabâchage, un exemple, et un seul, pour éviter les répétitions.
"Avoir raison avec..."
Premier volet : Alexandra Kollontaï, du 1er au 5 juillet.
"Matins" du 20 avril 24, découvrir Alexandra Kollontaï
"Toute une vie" du 4 mai 24, Alexandra Kollontaï.
Etc... et je passe des figures comme Mendès France ou De Gaulle, qui eux explosent le compteur.
Vous prenez n'importe quel nom mis en lumière par les programmes d'été, vous le rentrez dans le moteur de recherche de Radio France, et vous tombez soit sur au moins deux-trois émissions récentes donc encore en ligne, soit, mieux encore, vous touchez le jackpot et c'est un tombereau qui s'écroule sur vous. Vous ne me croyez pas ? Essayez Duras, vous allez voir. Car oui, bien sûr la Marguerite pointe présente. Original et surprenant, non ?

Les programmes d'été sont devenus une sorte de remix des programmes de l'année.
Et n'oublions pas un bon quintal d'émissions d'actu, les mêmes que pendant l'année, mais assurées par les intérimaires de service.
"Une dose quotidienne de débats et de discussions sur un sujet d’actualité"
Oh oui, vite ! Une dose !

"Les grandes traversades" seront comme d'habitude géniales, comme vous l'expliqueront les journaux (partenaires)  des émissions : Le Monde pour Kafka, le magazine Trois Couleurs pour Fellini (c'est une natte & tif mise en ligne en décembre dernier, mais ça, le programme se garde bien de le préciser), Society pour Al Capone, la revue Tintin c'est l'aventure pour Christophe Colomb.
Des figures méconnues-mon-cul, et qui reprennent, si l'on se réfère aux grands traversins de ces dernières années, les codes et tics des émissions d'Inter ("Affaires sensibles", podes & castes nattes & tifs d'Histoire de Philippe Colin), avec dans la forme cette tendance à aller au plus vite au superficiel, afin de reproduire en radio les dossiers d'été des magazines de pointe (Fig'Mag, Match & Cie).
Autres traversades : Indira Ghandi, Mohammed Ali ("rediffusion du 22 au 26 juillet" ???), Coco Chanel, Grothendieck (sur ce dernier, pas moins de huit émissions de France Cu qui lui sont consacrées toujours dispo à l'écoute).

Et puis les machins qui ont changé le monde, suite, une version radio des fiches Wiki. Plus rapide de lire la fiche que de se coltiner une heure d'émission contenant souvent cinq minutes d'infos délayées sur une heure. Exaltant.

Le champion du monde du surplace de l'été demeure le champion des mamates, Guillaume-t'emmène-plus-loin-le-matin :
"En finir avec... la démocratie" Un titre subtil et ambigu.
Avec du surplace grand format, puisque Guillaume-va-plus-loin va plus loin avec Julia Cagé, Thomas Piketty, Eva Illouz et Yascha Mounk. L'occasion unique de goûter en période estivale à une compil' des meilleurs moments comiques de Radio France avec quelques uns de ses meilleurs pluri-multi-invités.
Comiques ? Apparemment, parce que c'est ce que nous promet Guillaume-va-plus-loin-j'vois-plus-la-mer : "Voilà donc une méthode - parodique - pour en finir avec ce régime, en huit leçons."

Mais comme c'est exaltant ! Il y a même une micro série sur les J.O. avec des pastilles de fiches Wiki !
Mais où vont-ils chercher tout ça ? Quelle folie, quel délire, quelle purge !

Curly 

Curly

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Les vrais programmes de l'été 2024 - Lun 24 Juin 2024, 18:10

Pourquoi une aussi grande maison ronde pour de si petits programmes ?
Avant que pointe la truffe des programmes de rentrée, qui s'annoncent sous le signe de l'économie de moyens, les programmes d'été, eux, continuent leur petit chemin, celui qui part du vide pour mener au néant.
- des séries enregistrées dans les conditions du direct, et en forme de fiche wiki bégayante,
- de l'actu, ah ça l'actu pas question d'y couper, alors que, quand même, Inter et Info font déjà ce boulot, avec en gros les mêmes journalistes envoyés spéciaux,
- et quelques docus à la guimauve, les grandes traversades, compléments sonores des dossiers d'été des hebdos papier de type L'Obs, L'Express, Fig' Mag' & consorts.
Cela donne une Maison ronde sinistrée. Bien trop grande pour les bouts de programmes produits. Et je ne parle même pas de leur qualité, sans doute proche de celle des programmes de l'été dernier. Il ne faut pas trop rêver.
Si l'on prend la grille de semaine, cela donne surtout des rediffusions de programmes de l'année écoulée. Actu/promo nous voilou, amis des bègues, nous voilu, brasseurs de vide, nous voili.
Voici la vraie grille d'été de France Cu.

Lunedi à vendredidi :
- Minuit / 7h : Rediff' de rediff' (= les Nuits)
- 7h-9h : Les mamates à actu qui vont plus loin mon cul
- 9h-10h : Les grands traversins
- 10h-11h : Rediff'
- 11h-12h30 : Séries wiki neuneu : Changer le môôônde & Avoir raison avek
- 12h45-13h30 : Les Midis Didine & Nico sans Didine & Nico
- 13h30-14h : Rediff'
- 14h15h : Podcast nattes & tifs en version flux. On peut considérer que ce sont des rediff', puisque les émissions sont disponibles en ligne depuis des mois.
- 15h-16h : Rediff'
- 16h-17h : Rediff'
- 17h-18h : Rediff'
- 18h-19h : Infos + Débat d'actu du jour. Pour revenir faire du France Inter ou du France Info, France Cu est prête à reprendre du service. Très important : ça coûte pas cher.
- 19h-19h45 : Rediff', sauf du 8 au 12/07, Les rencontres de Pétrarque, débats d'actu qui remixent les émissions de l'année écoulée. Mêmes thèmes, mêmes invités, mêmes bégaiements. Honnêtement, une rediff' aurait fait l'affaire.
- 19h45-20h : Rediff'
- 20h-20h30 : Rediff'
Achtung : Semaine du 8 au 12/07, de 20h à 21h, c'est fête avec les lectures avignoniaises pour dépressifs.
- 20h30-21h : Rediff' de 12h
- 21h-22h : Rediff' des grands traversins du jour
- 22h-23h : Rediff' de 11h
- 23h-Midnight : Rediff' de la rediff' de 17h

Pour le ouik of ze end, ça va aller plus vite, c'est encore plus vide.
Sameudi :
- 7h-11h : Rediff'. France Cu se contente de produire trois flashs infos, à 7h, 8h et 9h. Pourvu qu'ils ne rediffusent pas des flashs de l'année écoulée.
- 11h-12h : du neuf, avec du wiki bégayant sur l'impressionnisme.
- 12h-12h30 : De la popo & de la litique avec Guillaume-va-plus-loin-pas-que-le-matin.
Après ces deux superproductions,
- 12h30-13h30 : place à l'actu.
- 13h30-14h : Rediff'
- 14h-15h : Les Masterclasses, entretiens lénifiants, copies conformes des Affaires Tuturelles, Bouc Cleub & tutti quanti, mais sous un autre titre. Les invités par contre sont les mêmes que pendant l'année. Une rediff' aurait bien pu faire l'affaire.
- 15h-21h : Rediff', sauf pour le flash info de 18h qui lui normalement est pondu du jour.
- 21h-22h : Rediff' de 14h.
- 22h-7h : Rediff de rediff' (=les Nuits)

Dimanmanche :
- 7h-10h15 : Rediff', sauf les flashs infos, voir sameudi
- 10h15 : La messe, une superproduction God & Jesus Cie Ldt. Dieu ne prend jamais de vacances.
- 11h-12h30 : Rediff'
- 12h30-13h30 : Actu du jour
- 13h30-18h : Rediff' sur rediff'
- 18h : Le journal de 18h
- 18h15-7h du mamate : Rediff'

Les rediff' sont pour 98% d'entre elles (j'excepte le feuilleton de la s'maine à 19h45, soit un quart d'heure par jour) des émissions toujours disponibles à l'écoute sur le site depuis leur première diffusion. Et les nattes & tifs, si vous croyez qu'ils sont partis en boîte bouger leur petit boule depuis leur mise en ligne, vous vous gourez à 100% (au moins).
Bienvenue dans la radio du XXIème siècle, la radio de la mort, la radio morte.

Curly 

Curly

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Grande traversouille Kafka - Jeu 04 Juil 2024, 18:47

Grande traversouille Kafka, quatrième étape.
Début :
"L'homme, chic type (rire) grand-euh, élégant, d'être un peu timide parce qu'il était si beau (rires de femme) et euh les femmes l'aimaient beaucoup, il aimait les femmes...
... C'est un homme qui était dans la vie
et d'une certaine manière sa littérature l'était aussi...
(extrait de l'adaptation de la Mét' en fond, avec plein de bruits inquiétants qui remplissent le vide, car nous sommes dans le vide, plus aucun doute là-dessus)
...je pense que Kafka est celui qui a voulu SORtireuh des limites, SE JEEEEter dans les buissons, se rouler en boule dans les buissons...
c'est une sorte de bête à la fois très humaine et très sauvage,
parce qu'il y a une inquiétude aussi chez Kafka, c'est un animal qui est toujours aux aguets."

Fin de la première minute.
Commencer une émission ainsi, c'est se foutre de notre gueule en envoyant un maximum de néant pour que l'auditeur comprenne.
Aucun risque qu'on décroche quand il y tant de vide. À condition toutefois d'être adepte du vide.
Habituer les auditeurs à cette bouillie de formules publicitaires, de clichés en tout genre, c'est leur construire un univers d'images d’Épinal.
Sur ce, fin de la traversouille, on s'épargnera les cinquante-sept minutes restantes.

Pendant ce temps, en direct,

                                                                    Les programmes d'été sur France Culture  - Page 39 Oper2684

qui parle des élections législatives en cours, mais pas de ce qu'est devenue cette radio de service public qui diffuse ce énième débat sociétal & popolitique, et cette traversouille kafkaïenne niveau Paris Match/Figaro Madame.

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Re: Les programmes d'été sur France Culture -

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