Contre-champ - Joé Noël, bruiteur (24/12/1970) - pas de lien, diffusion le 19 août
par Dominique Varenne
Un entretien avec le bruiteur Joé Noël, rejoint à la fin par son fils, bruiteur lui aussi, Jean-Jacques Noël.
Entretien bien décevant. Le fameux bruiteur, que nous entendons régulièrement dans les programmes des Nuits (cf la série Tintin de Nicole Strauss & Jacques Langeais ou Notre-Dame de Paris de Jacqueline Lenoir, voir billets disséminés dans ce fil) est livré à lui-même. L’intervieweuse ne le prend pas au sérieux, ne sait pas trop quoi lui demander. Joé (qu'elle prononce Djoé) assure un minimum avec sa bonne humeur, fait une petite démonstration, commence à raconter ses expériences dans son garage, durant lesquelles il met au point de nouveaux bruits, mais Dominique Varenne ne cherche pas à aller plus loin. Long développement sur la famille tout ça tout ça, manquent juste les considérations sur la météo...
La carrière de l’homme, qu’il évoque trop rapidement, ainsi que son art, passent trop vite à la moulinette. Il parle de music-hall, pour lequel il a travaillé durant plusieurs décennies, jusqu’en 1965, et d’un numéro qu’il y fit. Nous aimerions savoir en quoi il consistait exactement.
Il a, semble-t-il, travaillé pour le cinéma au temps du muet, il en parle dans la quatrième partie de Cinéromans de Philippe Esnault (diffusé dans les Nuits sans qu’un lien demeure actuellement disponible) mais pas ici. Il a commencé à la radio en 1936, faisant aussi des imitations. Pas trop de détails ni d’anecdotes hélas.
Comme l’entretien patine, il martèle qu’il est heureux, qu’il s’amuse.
En compagnie de son fils, il évoque l’avenir du métier. Et en cela, les deux bruiteurs ont du nez. L’avenir pour eux, c’est le cinéma. Si la fiction radiophonique s’est réduite considérablement au fil des années, le cinéma, lui, utilise toujours des bruiteurs, pas seulement dans les dessins animés ou les films à gros effets spéciaux, loin de là.
A partir de sa démonstration d’un incendie fait avec une boîte à cigare, Joé Noël réussit à démontrer le pouvoir de suggestion des bruitages. Nous entendons au début un bruit de froissement de papier - puisque le bruiteur nous a donné dès le départ son truc -, mais progressivement nous imaginons cet incendie.
Un vrai bruit d’incendie aurait été moins évocateur. Dans les films, y compris ceux qui se veulent « réalistes », les bruiteurs interviennent, mais cette intervention reste imperceptible, car souvent le vrai bruit, celui capté par le micro de l’ingénieur du son, a un moindre pouvoir de suggestion que celui fait artificiellement par le bruiteur. Mais ça, la productrice de l’émission n’y pense pas, parce que pour elle le bruiteur est juste un gugus rigolo.
En générique, une chanson de Gilbert Bécaud, « Silly Symphonie », où l’on peut entendre Joé Noël dans ses œuvres.
Mardis du cinéma - Henri-Georges Clouzot en clair-obscur (07/05/1985) - diffusion le 19 août 2021
par Philippe Esnault - avec Jean Clouzot dit "Jérôme Géronimi" (romancier, scénariste, dialoguiste, acteur), Philippe Pilard (réalisateur, critique), Michel Pezin (assistant réalisateur) et Max Douy (décorateur) - avec Henri-Georges Clouzot enregistrée en août 1970 à Avignon - réalisation Claude Giovanetti
Philippe Esnault, dont il fut question déjà à plusieurs reprises ici-même, a dès les années 50 accumulé des enregistrements d’entretiens dans le but de constituer une mémoire du cinéma français. Les entretiens, qui servent de point de départ à ses émissions, sont coupés, montés, combinés entre eux.
Ici il remonte des extraits d’un entretien d’une heure déjà diffusé en 1970 dans le cadre de l’émission « Avignon 1970 – Cinéma sur la place » diffusé le 28 août de la même année.
L’émission est plus le portrait du réalisateur qu’une analyse de son œuvre. Son frère, qui co-écrivit l’ensemble de ses films, son assistant-réalisateur durant les années 60, y compris sur L’enfer, repris par Claude Chabrol au début des années 90, ainsi que Max Douy, sont les proches collaborateurs qui apportent des témoignages précieux sur les méthodes de travail musclées de Clouzot.
Philippe Esnault mène son entretien avec rigueur, allant jusqu’à suggérer au réalisateur lesquels de ses films sont les plus réussis !
par Dominique Varenne
Un entretien avec le bruiteur Joé Noël, rejoint à la fin par son fils, bruiteur lui aussi, Jean-Jacques Noël.
Entretien bien décevant. Le fameux bruiteur, que nous entendons régulièrement dans les programmes des Nuits (cf la série Tintin de Nicole Strauss & Jacques Langeais ou Notre-Dame de Paris de Jacqueline Lenoir, voir billets disséminés dans ce fil) est livré à lui-même. L’intervieweuse ne le prend pas au sérieux, ne sait pas trop quoi lui demander. Joé (qu'elle prononce Djoé) assure un minimum avec sa bonne humeur, fait une petite démonstration, commence à raconter ses expériences dans son garage, durant lesquelles il met au point de nouveaux bruits, mais Dominique Varenne ne cherche pas à aller plus loin. Long développement sur la famille tout ça tout ça, manquent juste les considérations sur la météo...
La carrière de l’homme, qu’il évoque trop rapidement, ainsi que son art, passent trop vite à la moulinette. Il parle de music-hall, pour lequel il a travaillé durant plusieurs décennies, jusqu’en 1965, et d’un numéro qu’il y fit. Nous aimerions savoir en quoi il consistait exactement.
Il a, semble-t-il, travaillé pour le cinéma au temps du muet, il en parle dans la quatrième partie de Cinéromans de Philippe Esnault (diffusé dans les Nuits sans qu’un lien demeure actuellement disponible) mais pas ici. Il a commencé à la radio en 1936, faisant aussi des imitations. Pas trop de détails ni d’anecdotes hélas.
Comme l’entretien patine, il martèle qu’il est heureux, qu’il s’amuse.
En compagnie de son fils, il évoque l’avenir du métier. Et en cela, les deux bruiteurs ont du nez. L’avenir pour eux, c’est le cinéma. Si la fiction radiophonique s’est réduite considérablement au fil des années, le cinéma, lui, utilise toujours des bruiteurs, pas seulement dans les dessins animés ou les films à gros effets spéciaux, loin de là.
A partir de sa démonstration d’un incendie fait avec une boîte à cigare, Joé Noël réussit à démontrer le pouvoir de suggestion des bruitages. Nous entendons au début un bruit de froissement de papier - puisque le bruiteur nous a donné dès le départ son truc -, mais progressivement nous imaginons cet incendie.
Un vrai bruit d’incendie aurait été moins évocateur. Dans les films, y compris ceux qui se veulent « réalistes », les bruiteurs interviennent, mais cette intervention reste imperceptible, car souvent le vrai bruit, celui capté par le micro de l’ingénieur du son, a un moindre pouvoir de suggestion que celui fait artificiellement par le bruiteur. Mais ça, la productrice de l’émission n’y pense pas, parce que pour elle le bruiteur est juste un gugus rigolo.
En générique, une chanson de Gilbert Bécaud, « Silly Symphonie », où l’on peut entendre Joé Noël dans ses œuvres.
Mardis du cinéma - Henri-Georges Clouzot en clair-obscur (07/05/1985) - diffusion le 19 août 2021
par Philippe Esnault - avec Jean Clouzot dit "Jérôme Géronimi" (romancier, scénariste, dialoguiste, acteur), Philippe Pilard (réalisateur, critique), Michel Pezin (assistant réalisateur) et Max Douy (décorateur) - avec Henri-Georges Clouzot enregistrée en août 1970 à Avignon - réalisation Claude Giovanetti
Philippe Esnault, dont il fut question déjà à plusieurs reprises ici-même, a dès les années 50 accumulé des enregistrements d’entretiens dans le but de constituer une mémoire du cinéma français. Les entretiens, qui servent de point de départ à ses émissions, sont coupés, montés, combinés entre eux.
Ici il remonte des extraits d’un entretien d’une heure déjà diffusé en 1970 dans le cadre de l’émission « Avignon 1970 – Cinéma sur la place » diffusé le 28 août de la même année.
L’émission est plus le portrait du réalisateur qu’une analyse de son œuvre. Son frère, qui co-écrivit l’ensemble de ses films, son assistant-réalisateur durant les années 60, y compris sur L’enfer, repris par Claude Chabrol au début des années 90, ainsi que Max Douy, sont les proches collaborateurs qui apportent des témoignages précieux sur les méthodes de travail musclées de Clouzot.
Philippe Esnault mène son entretien avec rigueur, allant jusqu’à suggérer au réalisateur lesquels de ses films sont les plus réussis !