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Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 27 sur 56

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Curly 


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Magie et vérité des sons par Guy Erismann - suite - Mar 04 Aoû 2020, 13:30

Magie et vérité des sons par Guy Erismann, réalisation Janine Antoine
Suite de « l’enquête sur l’art et l’usage des enregistrements sonores », cf plus haut.

5 -  André Schaeffner (29/07/1964), anthropologue et ethnomusicologue, directeur du département d'ethnomusicologie musée de l'Homme.
Il a été déjà été question d’un hommage à André Schaeffner à propos d’un numéro de « La musique et les hommes ».
Sur les deux heures que durent l’émission, seulement une demi-heure retrace l’histoire de l’enregistrement en ethnomusicologie.
Nous avons l’impression qu’André Schaeffner  est quelque peu las de raconter pour la énième fois la même histoire, qu’il déroule avec lenteur et sûreté.
Nous pouvons écouter quelques enregistrements effectués par des ethnologues de la fin du XIXème siècle et du début du XXème siècle avec un phonographe Edison. L’arrivée du magnétophone portatif a considérablement facilité le travail des ethnologues.
Le reste de l’émission, donc l’essentiel, fait un peu doublon avec la partie Henry Barraud et Michel Philippot. On en arrive à la différence entre les musiques « primitives » et les musiques dites « civilisées ». Il y a comme un flottement, une gêne, dans l’utilisation de cette terminologie, et c'est compréhensible.
Guy Erismann interroge André Schaeffner sur la différence, et ses préférences, entre la musique enregistrée en studio et celle enregistrée en public. C’est en tant que président de la Société française de musicologie qu’intervient l’invité durant le restant de l’émission, et ses interventions présentent de gros points communs avec celles de Henry Barraud.
La programmation musicale, choisie par Schaeffner, est ensuite plus conventionnelle, avec explications succinctes.
Le choix au début du scherzo « à la bulgare » du 5ème quatuor de Bartok, avec une explication du rythme, en réalité d’inspiration turque, est celui pour lequel Schaeffner s’investit un minimum.
Ensuite, ce seront de brèves présentations suivies de l’extrait : Pierrot lunaire de Schoenberg, Don Carlos de Verdi, Boris Godounov de Moussorgsky, qui est rapproché, ce qui est surprenant, de Noces de Stravinsky, par le miracle de l’écoute sur disque, et enfin de l’orgue avec Francis Chapelet jouant du Correa de Arauxo dans une petite église espagnole (Covarrubias).
Tout l’aspect ethnomusicologique, qui aurait pourtant dû être au centre de cette émission de 2h, a été liquidé dans la première demi-heure.

6 - Jean Thévenot (31/07/1964), journaliste, producteur d'émissions de radio et de télévision.
Jean Thévenot a créé sur les ondes en 1948 la première émission proposant l’écoute d’enregistrements amateurs. L’émission va s’appeler « Aux quatre vents » avant de devenir dans les années 70 «Chasseurs de sons stéréo » sur France Musique et « Chasseurs de sons » sur France Culture. La diffusion d’enregistrement amateurs a disparu de l’antenne au début des années 2000.
Après la disparition de Jean Thévenot en 1983, Paul Robert et Dominique Calace de Ferluc avaient repris le flambeau, le dimanche matin à 7h.

Le problème avec les enregistrements amateurs, c’est que justement, comme le souligne Guy Erismann, ils sont souvent pittoresques, anecdotiques. La première heure propose en nouvelle diffusion une anthologie d’enregistrements amateurs, « Pris sur le vif » (1961), qui nous emmène de Gustave Eiffel à une éclosion de poussin, en passant par un papa qui a enregistré l’accouchement de sa femme…
Un autre amateur a éprouvé la solidité de la bande magnétique en lisant plusieurs milliers de fois le même passage.
Un autre (ou alors c'est le même je ne sais plus) a enregistré sa fille lisant le même conte, chaque année, de l’âge de 7 ans à 12 ans.

Deux choses : d’abord tout cela paraît totalement futile. Ensuite il est évident, et le constat est le même avec la vidéo, que l’on ne se comporte pas de la même manière lorsque l’on est conscient que l’on est enregistré.

Pour cette émission, Guy Erismann s’est mis en retrait et laisse le champ libre à son invité.
La présentation de différentes associations, notamment les échanges de « voix » qui permettent  de faire connaissance avec des correspondants du monde entier, aboutit à l’évocation d’un futur « magnétoscope » accessible aux particuliers. Que dire, alors que nous en sommes aux films sur téléphones portables...

Un instituteur vient aussi présenter, exemples à l’appui, les intérêts d’une utilisation pédagogique du magnétophone. Les élèves ont l’air enthousiastes, le maître tente parfois de les modérer un peu.
Faire entendre à l’élève sa propre voix permet de travailler plus efficacement la lecture, c’est ce qui est montré avec l’enregistrement d’un élève israélien. L’enregistrement n’est plus alors une expérience comme celle du père enregistrant sa fille lisant le même conte à différents âges, mais une aide apportée à l’élève afin qu’il progresse.
Lorsque les élèves envoient une bande à des correspondants étrangers, la magie du montage offre la possibilité de gommer les fautes de lecture.

Jean Thévenot est allé rendre visite à Marcel Allain, l’auteur de Fantômas. Il raconte sa méthode d’écriture, la même depuis 1911 lorsqu'il travaillait avec Pierre Souvestre : il enregistre son texte au phonographe, et il ne reste à sa secrétaire qu’à dactylographier le cylindre. Il les réutilise plusieurs fois en les rabotant. Il récupère des cylindres à droite à gauche qu’il rabote afin d’enregistrer sa voix par dessus. Il est donc semble-t-il le responsable de la destruction d’un certain nombre d’enregistrements de caf conc’, qu’il a détruit sans aucune arrière-pensée. Jean Thévenot n’en revient pas.
Nous avons l'honneur d'écouter un bout d'un de ses cylindres récents. Le son est atroce. L'auteur refuse de passer au magnétophone, pourtant plus pratique.

9- Jean-Marie Grenier (14/08/1964)
Passons plus rapidement sur cette partie, qui est une sorte de continuation de la précédente. Jean-Marie Grenier est critique de disques. Et adepte d’expériences qui sont tombées en totale désuétude : le diaporama sonore. Il a par exemple ramené Don Giovanni de Mozart à 45 mn, résumant l’action et superposant à la musique des images « symboliques » prises à Aix-en-Provence, festival lyrique oblige.
Ses idées sont très arrêtées : par exemple, il trouve que c’est un sacrilège de mettre du Vivaldi dans un documentaire sur les centrales nucléaires. Mais pourquoi pas ?

Les vingt dernières minutes : la fin de Tannhauser dirigé à Bayreuth en 1962 par Wolfgang Sawallisch. Enregistrement imparfait, mais qui d’après Jean-Marie Grenier rend compte de l’ambiance du lieu.



Dernière édition par Curly le Mer 05 Aoû 2020, 23:01, édité 1 fois

Curly 

Curly

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Trois pièces de Labiche - La France dans les archives de l'Europe, suite - Mer 05 Aoû 2020, 16:14

Trois pièces de Eugène Labiche
Dans les pièces de boulevard, le principe consiste à faire dérailler une situation conventionnelle et des personnages caricaturaux, souvent sans grand relief. Eugène Labiche se contente de rester dans le raisonnable, là où souvent Feydeau pousse au plus loin les limites de la vraisemblance, les personnages devenant des pantins délirants.
Robert Hirsch, dans les Lectures à une voix, y va à fond dans la caricature, l’outrance, redonnant de la superbe à des situations et des répliques usées jusqu’à la corde.

En 1957, considérer, comme le fait la Comédie Française, Labiche (1815-1888) comme du théâtre contemporain, c’est passer à côté du théâtre vraiment contemporain.
Les trois dramatiques radiophoniques sont réalisées avec soin, les acteurs ne déméritent pas, ils sont parfois excellents, mais les choix d’interprétations sont discutables.

La Société des Comédiens Français - Un chapeau de paille d'Italie (30/12/1962 France III Nationale)
de Eugène Labiche et Marc Michel - interprétation Louis Seigner, Jacques Charon, Georges Chamarat, Paul-Emile Deiber, Jacques Sereys, Jean-Paul Roussillon, Henri Rollan, Yvonne Gaudeau, Lise Delamare, Jeanne Boitel, Philippine Pascal, Michèle André, Maurice Porterat, René Camoin, Jean-Laurent Cochet, Michel Bernardy et Maria Fromet - musique André Cadou - réalisation Jacques Reynier
Une noce compliquée par un grain de sable qui va devenir un roc, et envahir le devant de la scène. Les airs sont passablement vieillots. L’interprétation reste dans le raisonnable, et pourtant, quelle distribution... Seul le père de la mariée, Louis Seigner, ose dépasser la dose prescrite. Cela ne suffit pas pour donner à la dramatique toute la folie que l'on pourrait en attendre.
Dans une Lecture à une voix du 10-10-1959, Pierre Bertin interprète seul l’ensemble des personnages. Il ne joue pas la totalité de la pièce, et s’accompagne, ou est accompagné, au piano pour les airs. En introduction, il explique que c’est une pièce qui contient une leçon philosophique : pour obtenir ce que l’on souhaite, il faut franchir beaucoup d’obstacles. Un peu faible comme leçon, surtout que de très nombreux récits sont construits autour de ce schéma, ne serait-ce que L’Odyssée…

La Comédie Française interprète les chefs-d’œuvre du théâtre comique - Le voyage de Monsieur Perrichon (03/04/1958 Chaîne Nationale)
de Eugène Labiche et Edouard Martin
avec Louis Seigner, Georges Chamarat, Georges Descrières, Georges Baconnet, Jean-Paul Roussillon, Maurice Porterat, Michel Le Royer, Michèle Grellier et Jean-Louis Le Goff - réalisation Jacques Reynier
Là aussi, seul Louis Seigner, qui joue Perrichon, se distingue. Mais si les autres interprètes ne suivent pas, cela ne fonctionne pas.
Les préoccupations des personnages sont inintéressantes au possible. Bref, comme signalé au début, une interprétation mesurée, raisonnable, pour tout dire presque sérieuse, n’allège pas la pièce.
« Perrichon » était précédé de deux courtes pièces non diffusées dans les Nuits, « La lettre chargée » de Labiche avec Jean Debucourt et François Vibert, et « Vieux ménage » (de Courteline ou d’Octave Mirbeau ?) avec Andrée de Chauvron et Jean Debucourt.

La Comédie Française et le théâtre contemporain - La poudre aux yeux (11/07/1957 Chaîne Nationale)
de Eugène Labiche et Edouard Martin - interprétation Fernand Fabre, Georges Cusin, Pierre Stephen, Marcel Alba, Geo Wallery, Charlotte Clasis, Suzanne Delvé, Nelly Vignon, Ginette Franck, Arlette Dave, Bernard Dhéran, Lucien Baroux et Robert Marcy - réalisation Roger Dathys
Deux couples de commerçants se font passer pour de riches bourgeois pour pouvoir marier leurs enfants. Les histoires de dots avec comptes d’apothicaires à n’en plus finir sont fastidieuses, et aucun interprète ne se distingue particulièrement. L’interprétation est uniformément sérieuse, sans excès, terne.

Puisqu’il est question de comptes d’apothicaires,
 La France dans les archives de l'Europe10 - L'époque où la Hollande imprimait la littérature française (13/08/1982)
par Pierre Descargues - Réalisation Marie-Andrée Arminot
Une réalisation de grande classe, inimaginable aujourd’hui sur la même antenne. Et pourtant, cette fois-ci, plus que dans la partie sur la Suède discutée précédemment dans ce fil, ces artifices de montage tentent de masquer, plus encore, la faiblesse des interventions de l’archiviste Sébastien Dudok Van Heel, qui a été abondamment coupé au montage pour éviter les temps morts de l’émission précédente.
Pierre Descargues a enregistré des textes de liaison afin de palier cette défaillance, et récupéré des interventions de son invité le peu qu’il y avait à en garder, en coupant en grande partie les relances. Cette émission va s’attacher au parcours et au fonctionnement des éditeurs hollandais, depuis le XVème siècle.
Lectures brillantes de Michel Vitold de lettres d’éditeurs et de libraires. Des inventaires, des livres de comptes… il faut attendre la fin de l’émission pour que Pierre Descargues demande ce que ces sommes représentent pour nous aujourd’hui.
Le problème ici, c’est que l’angle d’approche choisi, les éditeurs hollandais ou installés en Hollande, était très précis, et que l’on arrive au bout de 45 mn à des propos comme « La Bible était le texte le plus lu ».
L’émission semble sans cesse commencer, et ne commence jamais. Pierre Descargues tente des relances, promet monts et merveilles, mais juste après, tout se dégonfle comme un soufflé.

Curly 

Curly

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Magie et vérité des sons par Guy Erismann, suite : Le Cid & Les fourberies de Scapin - Ven 07 Aoû 2020, 12:56

Magie et vérité des sons par Guy Erismann, réalisation Janine Antoine
Suite de « l’enquête sur l’art et l’usage des enregistrements sonores »
7- Georges Rouveyre (11/08/1964) « chef de la division des moyens sonores de l'Institut National de Recherche Pédagogique »

La sixième partie se finissait par quelques exemples d'utilisations pédagogiques du magnétophone.
Nous restons dans la pédagogie, avec le responsable de l’INRP. Au programme, les disques  conçus spécialement pour l’Éducation Nationale, et qui sont, de l’aveu même de Georges Rouveyre, peu utilisés en classe. Après avoir conçu les disques, il faut encore être agréé par l’Éducation Nationale, et la sélection semble draconienne.
Depuis, les enseignants sont passés aux supports vidéos, puis aux dvd, et aussi à YouTube, qui contient un peu tout et n’importe quoi, mais qui est aussi un vrai placard à archives du monde entier.
Il nous est promis un point plus détaillé sur les supports proposés en histoire et en lettres. Pour l’histoire, c’est une promesse non tenue, puisqu’il n’en sera question que quelques secondes.

Les propos tenus sur le théâtre sont toujours d’actualité, puisque comparer l’écoute d’interprétations différentes d’une même pièce est toujours pertinent sur le plan pédagogique, que ce soit en audio ou en vidéo.
Il a été choisi de nous faire écouter deux extraits du « Cid », version Gérard Philipe/ Sylvia Monfort, donc mise en scène Jean Vilar, et édité par L’Encyclopédie sonore Hachette sur un double 33 tours contenant l’ensemble de la pièce enregistrée en public au TNP. Enregistrement admirable, le public est enthousiaste, applaudissant chaque grande tirade.

                                                                  Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 27 Opera643

Second choix, celui de nous faire entendre en intégralité une pièce enregistrée en studio, par des acteurs qui maîtrisent parfaitement la pièce pour l’avoir interprétée sur scène pendant plusieurs années.
De la 42ème mn à la fin de l’émission nous pouvons apprécier « Les fourberies de Scapin » enregistré par la troupe de la Comédie Française en 1962, d’après la mise en scène de Jacques Charon, et Robert Hirsch dans le rôle titre. Le coffret de deux disques, édité chez Pathé, contenait dans le livret de présentation des croquis des costumes signés Robert Hirsch.
Grandeur du monde moderne, depuis, la BNF a mis à disposition cet enregistrement sur YouTube en quatre parties qui correspondent à quatre faces de microsillons.
Georges Rouveyre loue à juste titre l'utilisation de la stéréo dans cet enregistrement. La spatialisation des voix permet à l'auditeur de visualiser la place des personnages sur scène ainsi que leurs déplacements.
Précisons toutefois que l'émission est diffusée en mono...

                                                                    Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 27 Opera644

Philaunet 

Philaunet
Admin

264
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Amsterdam et l'édition de livres français du XVe au XVIIIe siècle - Mar 11 Aoû 2020, 23:12

Merci pour cette analyse qui a suscité l'écoute de l'émission :
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p260-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#35901) a écrit:(...) La France dans les archives de l'Europe10 - L'époque où la Hollande imprimait la littérature française (13/08/1982)
par Pierre Descargues - Réalisation Marie-Andrée Arminot
Une réalisation de grande classe, inimaginable aujourd’hui sur la même antenne. Et pourtant, cette fois-ci, plus que dans la partie sur la Suède discutée précédemment dans ce fil, ces artifices de montage tentent de masquer, plus encore, la faiblesse des interventions de l’archiviste Sébastien Dudok Van Heel, qui a été abondamment coupé au montage pour éviter les temps morts de l’émission précédente.
Pierre Descargues a enregistré des textes de liaison afin de palier cette défaillance, et récupéré des interventions de son invité le peu qu’il y avait à en garder, en coupant en grande partie les relances. Cette émission va s’attacher au parcours et au fonctionnement des éditeurs hollandais, depuis le XVème siècle.
Lectures brillantes de Michel Vitold de lettres d’éditeurs et de libraires. Des inventaires, des livres de comptes… il faut attendre la fin de l’émission pour que Pierre Descargues demande ce que ces sommes représentent pour nous aujourd’hui.
Le problème ici, c’est que l’angle d’approche choisi, les éditeurs hollandais ou installés en Hollande, était très précis, et que l’on arrive au bout de 45 mn à des propos comme « La Bible était le texte le plus lu ».
L’émission semble sans cesse commencer, et ne commence jamais. Pierre Descargues tente des relances, promet monts et merveilles, mais juste après, tout se dégonfle comme un soufflé.
Les lectures de Michel Vitold sont en effet ce qui reste de l'émission marquée par la voix un peu traînante et si bienveillante de Pierre Descargues.

Le français de l’archiviste Sébastien Dudok Van Heel n'est, encore une fois, pas mauvais du tout, mais le problème avec l'expression dans une langue étrangère face à un "natif" (Descargues) qui, de surcroît, représente la culture française au micro (telle était l'aura de l'antenne avant le tournant du siècle), c'est que la concentration sur la langue exprimée (lexique, syntaxe, phonétique) et entendue (vitesse, accent) freine considérablement l'entrée dans la matière, sauf si l'on fait des interventions publiques régulières sur le sujet (on pense ici à l'italien Carlo Rovelli qui présente ses recherches en anglais et en français). L'improvisation dans une langue étrangère maîtrisée moyennement mène à la superficialité et à la banalité de formules toutes faites.

Amusant : l’archiviste néerlandais utilise quatre fois le mot "bouquin", il n'est pourtant pas aussi vulgaire que l'ex-directrice de FC, Laure Adler qui s'adressait à ses invités par "Vot' bouquin (...)". Il faut savoir que notre mot familier "bouquin" vient du néerlandais "boeckijn" signifiant "vieux livre". Dudok Van Heel a peut-être supposé que les Français utilisaient le mot dans cette acception.

Curly 

Curly

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Clap sur Marco Ferreri (30-05-1973) - Mer 12 Aoû 2020, 12:47

Les mamates & les temps du débat :
Des débats sans désaccords sur les mêmes sujets ad nauseam : mêmes sujets, mêmes invités qui font des tours complets de grilles, mêmes questions type tutos-mode d’emploi, comme si la tablinette de vide allait y répondre.
« Peut-on militer sur les réseaux sociaux ? » : bien sûr, on peut militer partout, le tout c’est de militer ! Militer = l'apha et l'omega de la Ligne Générale de la chaîne.
« Ecologie : des idées, et après », et après ? Eh bien c’est simple, on s’en fait des débats d’idées sur toute la grille et l’après ne s’arrête jamais.

« Pourrons-nous supporter un nouveau confinement ? », en voilà une question intelligente, bien centrée sur le nombril de tout un chacun. On prône le collectif pour se donner bonne conscience, en se regardant le nombril.

Tout ça pour en arriver aux nuits, qui proposent en ce moment une nouvelle diffusion d'une émission sur le cinéma, datant des années 70, « Clap sur... ».

Clap sur Marco Ferreri (30/05/1973)  par Pierre Girard et Richard Rein - Avec Marco Ferreri, Marcello  Mastroianni, Ugo Tognazzi, Philippe Noiret et Michel Piccoli -  Réalisation Janine Cholet  

Émission consacrée à «La grande bouffe », qui a le mérite de croiser propos du réalisateur, des acteurs, et de quelques techniciens et un reportage sur le tournage. Alors une émission sur ce film sans aucun rapport avec son passage à Cannes, ne serait-ce que parce que l’émission a été conçue avant, c’est appréciable.
Mais pourtant, il faut vite freiner son enthousiasme : aucun propos particulièrement digne d’intérêt, tout reste très superficiel, c’est un reportage que l’on pourrait qualifier de promotionnel. Le reportage sur le tournage n’apporte rien, si ce n’est une respiration entre deux extraits d’entretiens.
Les reportages sur les tournages sont toujours de fausses bonnes idées : on n’y apprend rien, en tout cas vu de l’extérieur. C’est juste pour faire joli.
Le cinéma de Ferreri ne cache jamais ses intentions, elles sont claires, visibles, ce sont des métaphores qui prennent corps, nous avons l’impression que ce sont elles qui construisent l’histoire, alors que Ferreri dans l’entretien défend l’inverse : il tient avant tout « à raconter une histoire ».

De manière inattendue, à l'écoute de l'émission, est venu à l'esprit un autre film de Ferreri, qui entre particulièrement en résonance avec les moulinades d’« idées » évoquées plus haut : « Y’a bon les blancs », de 1987, et dont les diffusions sont rarissimes.
Un convoi humanitaire d’européens part en Afrique. En fait, ils partent tous pour des raisons personnelles. Les aides humanitaires, c’est pour se donner bonne conscience. Ils terminent par se faire littéralement dévorer par le continent.

Et là, d'un coup, soudain, on tient le vrai slogan de France Curture : « Sauver le monde pour mieux se regarder le nombril ».

Curly 

Curly

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Faits divers par Pierre Véry & Maurice Renault / Nuits magnétiques - Warda al-Jazairia - Jeu 13 Aoû 2020, 13:03

Faits divers par Pierre Véry & Maurice Renault
Il est plus tard que tu ne crois* (16-11-1954 Chaîne Parisienne)  de Jacques Decrest - Par Pierre Véry et Maurice Renault -  Interprétation Line Noro (Pauline Hamel), Jean Brochard (Docteur Albert  Hamel), Marcelle Praince (Alice), Becky Rosanes, André Wasley et Yves  Duchateau - Réalisation Pierre Billard
*Pas de lien. En ce moment plusieurs émissions des nuits n'ont plus de page.
Nouvelle diffusion de la dramatique du 2 mars 1954, en hommage à Jacques Decrest, de son vrai nom Jacques-Napoléon Faure-Biguet, décédé en juillet.
Des lettres écrites par des soldats durant la Première Guerre Mondiale ont été retrouvées près de quarante ans après et distribuées à leurs destinataires. Outre l’interprétation une fois de plus impeccable, l’histoire évite de tomber dans un sentimentalisme niais. La lettre dont il est question dans notre histoire arrive pour boucler l’histoire de deux couples, levant un malentendu tellement enraciné dans le passé qu’il en avait été quelque peu oublié par les protagonistes. Un sujet en or, traité avec beaucoup de simplicité, car pour une fois, pas d’escroquerie, ni vol ni crime, seulement l’arrivée d’une lettre suivie de promenades et de conversations mélancoliques.

Les nuits sautent le jeu des titres. Le voici, et il est sacrément gratiné, puisque cette fois-ci c’est ouvertement une symphonie pour zigounettes.
Le fait divers « relatait la mésaventure ou la bonne aventure de cette jeune femme qui pénétra par erreur au beau milieu d’un conseil de révision en pleine activité, et s’évanouit. »
Le succès du jeu ne serait-il pas dû aussi à des choix tendancieux ? En tout cas, les producteurs sont fiers de leur histoire, qui est rappelée deux fois à la suite, une fois par Véry, une fois par Renault.
Parmi les titres donc : «Une vierge à l’armée », « Panne des sens », « Tombée des nus », « Tous les chemins mènent à l’homme », «Jeunes gens sans uniforme », « L’embarras du choix », « Destination lunes », « Fillette fillette si tu t’imagines », « Vision fugitive et longtemps poursuivie », « L’éducation instrumentale », « L’heure éblouissante ».
Le winner is « L’homme : cet inconnu ». Les autres étaient pourtant bien mieux…
Le fait divers proposé pour la suite des opérations est encore plus éblouissant : « Madame Elmer Miller marchait hier soir sur la queue de son chat. Le chat miaula, Madame Miller surprise perdit l’équilibre et tomba sur son mari qui portait une bouteille de pétrole. Celle-ci se brisa, son contenu se répandit sur le sol et prit feu au contact d’un radiateur électrique. De hautes flammes s’élevèrent, obligeant Madame Miller et son mari, et le chat, à s’enfuir à toutes jambes appeler les pompiers. »

Le petit courrier des amateurs de mystère et d’aventure :
Germaine Beaumont fait l’éloge de Jean-Pierre Conti, dont elle rappelle les précédents titres, dont « Le ciel m’est témoin », « que l’on pourrait presque comparer à une descente de rapide en canoë ».
Son dernier roman, « Mabrouk s’en va-t-en terre », récupère les recettes qui fonctionnent alors, celles d’Albert Simonin et de son grisbi. Un langage « vert plus que peppermint », et castagnes à tout va. « Avis aux amateurs ».
Le second roman est pâlichon à côté, « il y cadavres et cadavres ». Le titre : « Maintenant fermez la fenêtre ! » de Ray Lasuye. Bombardements sur une nuée d’espions. Germaine Beaumont devient exigeante, il faut que ça pète. Le problème est que l’auteur n’est pas à l’aise en plaçant son histoire dans un pays qui n’est pas le sien. En conclusion, « c’est une fenêtre que Ray Lasuye devrait fermer définitivement ».
Le ciné de Roger Régent :
Deux films sur des personnages célèbres. Aucun rapport avec le titre de l’émission ? Que nenni, Roger a plus d’un tour dans son sac : personnage célèbre = récit vécu = fait divers, et c’est dans la boîte.
En gros, Roger découvre que les films ne sont pas la réalité et que tout est peut-être romancé pour cadrer avec les conventions cinématographiquement exigées afin de faire rêver le public en émoi. Roger choisit souvent la crème de la crème du cinéma : « Houdini » de George Marshall avec Tony Curtis, et « La Belle Otero » de Richard Pottier avec Maria Felix.
Mais Roger n’est pas naïf. Pour le second film, « l’intéressée elle-même a donné son approbation au scénario. Nous avons tout lieu de penser, que le personnage reste assez fidèle au modèle ». Alors ça doit être vraiment à 2mm de la réalité.
Louis Seigner « domine l’interprétation », Maria Felix est « fort belle », même si on ne « la voit pas au mieux de sa condition ». Que peut bien sous-entendre Roger ? Il veut la voir comment ?
Houdini : Roger Régent se souvient d’un des films que le magicien avait tourné et  qu’il a vu dans son enfance, « Le maître du mystère ». « Il avait une petite tête carrée, beethovénienne, et des petits yeux gris extrêmement perçants », ce qui n’est pas le cas de Tony Curtis qui l’incarne à l’écran. Le film est « pittoresque », « ne manque pas de charme » quoique peu mystérieux.



Nuits magnétiques - Un conte des mille et une nuits avec Warda l'Algérienne par Daniel Caux, réalisation Bruno Sourcis (20-11-1984)
avec Warda al-Jazairia
Le producteur a choisi d’aborder la vie de la chanteuse comme un conte. Un entretien avec la chanteuse est croisé avec le récit de ses proches (par ex. son frère), et les impressions des habitants de Belleville.
Les questions posées aux habitants sont de type : « Est-ce que Warda est populaire ? L’aimez-vous ?... »
Et les entretiens sont policés, et tout ce qui pourrait s’éloigner du merveilleux conte du titre est renvoyé en coulisse, de par la volonté de la chanteuse, qui ne souhaite pas aborder notamment sa vie privée qui semble mouvementée, et de par la volonté du producteur, qui se baigne sans complexe dans l’hagiographie lisse, si l’on excepte le témoignage d’un jeune bellevilois qui avoue préférer le reggae et la pop américaine du moment.
La rencontre avec le président Boumédiène est racontée avec émotion, mais pas perçue de la même manière par l’auditeur… Il est directement venu vers elle, l’a immédiatement tutoyée, pour lui demander de parler à son mari (« le père des enfants »). Et après coup, son mari lui a dit que le président voulait qu’elle chante pour le dixième anniversaire de l’indépendance.

Une émission superficielle, aussi parce que la chanteuse sait que son domaine musical n’est pas très connu en France, et que cela ne l’incite pas à s’étendre sur des personnalités très connues en Algérie et en Égypte, mais qui ne disent rien au public français. Daniel Caux ne cherche manifestement pas non plus à aller plus loin. Dommage. Le seul élément saillant est l’évocation de l’usage du quart de ton dans la musique orientale. C’est vraiment peu.

Curly 

Curly

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Charles Péguy - Les archives commerciales d'Europe - La Station Champbaudet - Faits divers - Mer 19 Aoû 2020, 13:01

Les samedis de France Culture - Lecture collective de Charles Péguy (13/01/1973) -pas de lien-
     par Pierre Sipriot & Marie-Andrée Armynot 
     avec Jean Carrière, l’abbé Jacques Poiret, Jacques Perret, Maurice Genevoix, Emmanuel Berl, Robert Debré, Julien  Cain et Victor Boudon

Voir aussi « Dans leur intimité ».

Trois heures avec des lectures et des témoignages extrêmement variés. Ce ne sont pas seulement les proches qui sont mis à contribution, ou d’autres écrivains, comme Jean Carrière, mais des paysans, des artisans, des militants socialistes, ou, comme dans la séquence d’ouverture, les voix d’un micro-trottoir qui vont se superposer pour finalement faire apparaître les principaux thèmes abordés dans l’émission.

L'Inathèque propose un déroulé désordonné de l’émission, qui elle ne l’est pas du tout : l’artisanat, le  socialisme, l’engagement pour Dreyfus, les Cahiers de la Quinzaine, le mysticisme, la guerre.
Parmi les lecteurs : Madeleine Renaud, Jacques Mauclair, Michel Vitold, François Périer…

Les intervenants et les œuvres :
Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 27 Opera647                                                   Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 27 Opera648


La France dans les archives de l'Europe – 18 - Prato,  les archives de Francesco Di Marco Datini : au XIVème siècle, la  constitution des premières grandes archives  commerciales d’Europe -  Avignon : les années d'apprentissage des marchands de Prato (25/08/1982) 
     par Françoise Malettra - avec Eléna Cecchi (historienne du moyen  âge), Henri Asté (chercheur aux Archives Datini) et Giuseppe Pansini  (directeur des Archives Dantini) - réalisation Christine Bernard-Sugy 
     Si la qualité de la réalisation se maintient, le contenu s’allège un brin, si l’on compare avec le numéro sur les papes à Avignon, et les deux parties sur les Huguenots.
     Le problème ici, c’est que les archives qui servent de base pour reconstituer la vie de Francesco Datini, ce sont essentiellement des livres de comptes, sur lesquels les intervenants peuvent spéculer des généralités, envisager des hypothèses indiscutables car peu précises. Dans cette première partie (la seconde a été diffusée depuis par les Nuits), les débuts dans les affaires de Datini à Avignon.

La Station Champbaudet (16/07/1972) 
     de  Eugène Labiche et Marc-Michel - Mise en scène de la Comédie  Française  par Jean-Laurent Cochet –  interprétation  Louis Arbessier (Letrinquier), Aline Bertrand (Nina Letrinquier), Gérard  Caillaud (un invité), Georges Chamarat (Edmond Durozoir), Jean-Pierre  Delage (un extra), Michel Duchaussoy (le domestique Arsène), Jacques  Eyser (Théodore Garambois), Yvonne Gaudeau (madame Champbaudet), Francis  Huster (Paul Tacarel), Françoise Kanel (une invitée), Jean-Paul  Moulinot (un invité), Paule Noëlle (Caroline), Denise Pezzani (une  invitée) et Marcel Tristani (un extra)
     Un vaudeville enregistré en public, et non en studio comme c’était le cas pour Un chapeau de paille d’Italie.
     Même si la prise de son est parfois défaillante, l’ensemble est plus dynamique, enlevé, malgré le côté désuet de la pièce, vaudeville avec airs qui peuvent selon l’humeur ne pas être supportables, malgré l’humour...
     L’interprétation est brillante, que ce soit Francis Huster en jeune coureur cynique (c’est en gros le même personnage que celui interprété par Jacques Charon dans Un chapeau de paille), Georges Chamarat en vieil employé croulant, Michel Duchaussoy en domestique malpoli et indiscret, et bien sûr Yvonne Gaudeau dans le rôle essentiel de la cheffe de la Station.
     Les Nuits ont fait sauter toute la présentation de la pièce par Max Joly, dont on entend brièvement la voix au moment des changements de décors.


Faits divers par Pierre Véry et Maurice Renault - réalisation Pierre Billard 
L'Honorable Monsieur Bouscat de Henri Grangé (13/11/1956 Chaîne Parisienne) 
interprétation Henri Virlojeux, Raymond Pelissier, Jean Bolo, Geneviève Morel, Gaétan Jor, Becky Rosanes, Jean-Marie Ferté, Yves Duchateau, Marie-Jeanne Gardien, Eve Griliquez, Rosy Varte (Hélène Bouscat), Pierre Moncorbier (Louis Bouscat) et Jacques Morel (Louis Bouscat l'honorable) -

Pour une fois, Pierre Véry a la bonne idée de ne pas nous raconter l’intrigue en ouverture (il le fera à la fin). Il signale juste que l’heureux expéditeur du fait divers qui a été retenu a gagné le texte de la pièce signé de l’auteur et des interprètes.
Comme la règle de l’émission est que la morale soit sauve à  la fin, le dénouement est particulièrement dramatique, et réussi. La durée assez brève (une quarantaine de minutes) de la dramatique oblige à une certaine sécheresse dans l’exécution qui joue en sa faveur ici.

Les Nuits explosé le concours « Attention aux machines ».

La chronique de Germaine Beaumont :
En premier choix, « Pleins feux sur Sylvie » de Michel Lebrun, dont elle trouve l’intrigue « ingénieuse », mais les personnages « assez conventionnels ». Ce qui ne l’empêchera pas de le faire adapter pour ses « Maîtres du mystère » en 1959.
En second choix, « Peaux de bananes » de Charles Williams qui a l’air suffisamment délirant pour que l’on rappelle « aux auditeurs au cœur sensible » « qu’il arrive que le cœur parle plus haut que l’argent ».

Le moment Roger, par Roger Régent :
Roger aime bien être dans les clous, même quand il est hors-sujet. Il se plaît à résoudre presque à chaque fois ce paradoxe en usant de techniques grossières cousues de cordes blanches. Quand on y va au culot, ça marche : aujourd’hui, un court métrage sur le miracle de l’accouchement, « Tu enfanteras sans douleur » de Henri Fabiani, « une œuvre poignante ».
La corde blanche : « On peut bien dire qu’un des faits divers les plus communs, les plus quotidiens, c’est la naissance d’un être humain. »
Il nous précise que c’est un documentaire « un peu romancé ». L’expertise technique de Roger : c’est « très bien fait ».
Dans le même programme, un reportage sur le Japon et un film de Paul Paviot sur Louis Lumière. Ces trois courts métrages bout à bout valent bien un grand film, et pas seulement sur le plan du minutage, c’est ce que constate le critique éclairé.
Les deux autres films : « Invitation à la danse » de « Géné » Kelly, un vrai tour de force technique point final.
En enfin, enthousiasme général de Roger à propos de « Grand-rue » de Juan Antonio Bardem, la preuve, « il y a des défauts dans la construction de cette histoire, et les personnages en dehors de celui de la vieille fille ne sont pas très bienvenus ». Mais le film est « beau, émouvant ».
S’ensuit l’éloge de l’actrice Betsy Blair, qui est visiblement l’élément central de l’enthousiasme régentien.
La preuve : « elle peut jouer avec non moins de talent d’autres rôles. Il va devenir urgent de faire d’elle au cinéma une femme comme les autres, une femme heureuse, malheureuse, amoureuse, aimée, charmante, un peu perfide, jalouse. Il va devenir urgent de lui donner enfin dans ses films un mari ou un amant ».

                                                                            ----------------------------------------------------------------

Pour finir, Jacques Sallebert, 1973  [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-18.08.2020-ITEMA_22404395-2013C3372E0838-1779455909.mp3 " debut="09:09" fin="10:01"]

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 Si la tour m'était contée - 50 ans de radiophonie - Dim 23 Aoû 2020, 12:38

  Si la tour m'était contée - 50 ans de radiophonie : 1- La poussière, 2-  Georges Peters, 3- 24 août 1939, 4- Tous les grands pays (03/03/1973) 
     par Jacques Delaye & Pierre Gillon - Avec Jacques Sallebert, Paul Castan, Georges Delamare, Pierre Descaves, Alex Surchamp, Georges Briquet, Georges Geville, Jean Toscane, Paul Vialar, Germaine Inghelbrecht, André Beucler, Jean Nohain, Jean Masson, André Gillois, André Bouteille et Sim Copans
     avec en archives, les voix d'Antoine de Saint Exupéry, Philippe  Henriot, Jean Herold Paqui, Jean Martin, Maurice Schumann, Albert Einstein, Jacques Copeau, Charles  Dullin, Paul Valéry et Jean Giraudoux

Une émission de 4 heures, trop courte contrairement aux apparences, surtout pour tout ce qui concerne les années 20 et 30.
Après une introduction avec le directeur de la radio de l’époque, le journaliste Jacques Sallebert, une chronologie assez monotone débute autour des différentes découvertes et inventions qui vont mener aux premiers programmes radiophoniques. Témoignage du petit fils de Bernard Ducretet. Comme pour beaucoup d’inventions, le débat tourne autour de celui qui est arrivé le premier. Les allemands vont plutôt s’intéresser à Hertz, les italiens à Marconi, et les russes à Popov.

Les années 20 et 30 : c’est la période la moins documentée sur le plan des archives. Il se trouve qu’en 1973, il est encore possible de mettre facilement la main sur ces pionniers de la radio afin qu’ils nous racontent ces années folles. Dommage que cela soit trop court, et qu’à la place nous ayons droit dans la suite de l’émission à des choses pas vraiment essentielles, mais involontairement amusantes.

La première maison de la radio, c’est le pilier nord de la tour Eiffel, et le premier grand manitou de la radio, c’est Maurice Privat.
Nous est contée l’histoire du premier journal parlé, avec quelques uns de ses participants, comme Pierre Descaves (le fils de Lucien), qui raconte aussi les relations avec les auditeurs, qui venaient en famille au pilier nord pour voir à quoi ressemblaient ces voix familières. Puis les commentateurs sportifs, les chroniques médicales, avec le très folklorique docteur Vachet.
Les premières pièces radiophoniques avec Paul Castan : quelques anecdotes savoureuses, comme celle de Georges Delamare (le père de Lise) qui au dernier moment décide, afin d’aider à boucler la distribution de Poil de carotte, de jouer lui-même la bonne avec une voix de fausset, croyant que c’était un petit rôle. Aucune répétition, le texte est lu directement à l’antenne, et là au fur et à mesure Delamare se rend compte que son rôle est d’importance. Il a terminé la pièce avec sa voix de baryton.

La principale découverte, c’est bien la magie de la voix et tout ce qu’il est possible d’en faire à la radio.
Exemple avec Firmin Gémier, qui décida pour s’amuser de jouer à lui tout seul les trois personnages d’une pièce de Courteline en changeant à chaque fois de voix. Et là, euréka : « L’acteur de micro c’est avant tout une voix. »
Les speakers, avec Jean Toscane, dont on entend encore régulièrement la voix dans les émissions des nuits (cf Faits divers), et qui raconte les premiers temps de la radio, et ses incidents techniques savoureux, comme un essai micro en pleine retransmission d’un concert.
La musique aussi, avec Germaine Inghelbrecht qui raconte les débuts de l’Orchestre National de la Radiodiffusion en 1934, dirigé par son mari.
Toujours la musique avec quelques souvenirs de radio de l’organiste Pierre Eschenbrenner.

La poésie à la radio, avec André Beucler qui évoque aussi le réalisateur Albert Riéra, qui a aussi, avant d’arriver à la radio, été un des principaux collaborateurs de Jean Vigo. Pour compléter, quelques archives fameuses (Copeau, Dullin, Valéry, Saint-Exupéry).

Autre témoignage sur ces premières années, celui de Jean Nohain, dit Jaboun. Quelques anecdotes encore, le premier jeu radiophonique, dès 1924, mais surtout « Les amis de Mireille » en 1930/31, où il utilise pour la première fois le montage avec le sélénophone, un appareil qui permettait d’enregistrer sur bande magnétique. Il fallait ensuite la développer (12 heures),  puis faire les collages « avec une prudence de sioux ».
L’idée de l’émission était d’inviter des personnalités (Paul Valéry y est passé…), de les nourrir copieusement, de les alcooliser généreusement, et une fois que tout le monde est à point, de faire tourner le sélénophone.

La partie sur l’Occupation est plus connue, mais là encore, elle est racontée par l’une des voix de l’émission « Les français parlent aux français », André Gillois. Outre la fabrication de cette demi-heure quotidienne de programme made in BBC, nous avons droit aux querelles internes franco-françaises entre les pro-De Gaulle et anti-De Gaulle, qui, d’après Gillois, fatiguaient un peu les anglais.
La diffusion du reportage captant l’attentat contre Pierre Laval le 27 août 41 à Versailles vaut aussi pour le travail du reporter, qui l’espace de quelques secondes seulement, au moment des coup de feu, abandonne son reportage, relâche son langage, redevient lui-même, pour se reprendre d'un coup lorsqu’il se rend compte que le danger est passé, afin de décrire minutieusement «la minute épouvantablement bouleversante ».

Les premières stations régionales, surtout racontées sur le plan de l’installation technique plutôt que sur celui du contenu des programmes.

La radio russe a envoyé un programme de 10 mn à la gloire de Popov : un document ennuyeux, terne, que l’on peut trouver drôle au second degré.
Et les italiens, eux, nous offrent Caruso dans son tube « Pagliacci ».

Témoignage passionnant, celui de Sim Copans, qui raconte l’arrivée de la radio aux États-Unis. Sim Copans, en 1945, a fait racheter par la France l’émetteur radio américain de Rueil-Malmaison, l’American Forces Network. Le 1er janvier 1946, une station française a commencé ses émissions avec des disques laissés par l’armée américaine. Le 28 février les premiers programmes commencent, Paris Inter, future France Inter, is born.

Après un tour par l’Allemagne et les travaux de Hertz, on nous annonce que l’histoire de John Reith et de la naissance de la BBC est passée à la trappe faute de temps, et qu’à la place nous avons un débat sur la radio avec quelques représentants de la presse française. Moment ridicule, festival de caricatures poujadistes, et les débats sont clos sur : est-ce que Jean Ferrat, c’est de la musique ?
Parce qu’en dehors de la programmation musicale, peu de choses intéressent nos critiques.
Une exception, Roger Richard, critique radio de Télérama, qui ne prend la parole qu’à la fin pour faire un éloge de la dramatique radiophonique, et la défendre contre ceux qui pensent que ce n’est qu’un « théâtre pour aveugles ».

L’émission s’ouvrait par un poème de Paul Gilson, et se conclut avec Stéphane Pizella [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-18.08.2020-ITEMA_22404395-2013C3372E0838-1779455909.mp3 " debut="228:54" fin="233:10"]

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Faits divers par Pierre Véry & Maurice Renault - Mer 26 Aoû 2020, 12:04

Faits divers par Pierre Véry & Maurice Renault – réalisation Pierre Billard
Colin Maillard (20/10/1953 Chaîne Parisienne) 
de Jean Marcillac
interprétation Jeanne Dorival (Silvana Manganèse !), Solange Certain (Choute), Louis Arbessier (Piedoux Alfred), Jean Topart (Abrapesco), Pierre Leproux, Yves Duchateau, Florence Brière, Gaétan Jor, Pierre Delbon (Svobad), Maurice Biraud (le chauffeur de taxi), Pierre Olivier, Albert Gercourt, Raymond Pelissier, Jean-Jacques Delbo (Inspecteur Poulet), Henri Darbrey, Pierre Moncorbier, Jean-Pierre Lituac, André Var (Morel), Jean-Claude Michel (Pascal Joulain) et Jacqueline Rivière (Renée Berthier)

Le fait divers choisi, insignifiant, juste une anecdote cocasse, est transfiguré grâce à l’imagination de Jean Marcillac en une histoire policière et d’espionnage alambiquée. Le miracle est qu’au bout d’une quarantaine de minutes, malgré l’imbroglio rocambolesque, Marcillac retombe sur ses pattes sans avoir laissé d’incohérence dans son récit d’un réalisme douteux.
Le point de départ est un pari : un étudiant tente de rallier le Quartier Latin à la Gare Saint Lazare déguisé en aveugle. Du carton est ajouté dans les lunettes noires afin d’éviter toute tentative de tricherie.
La jeunesse du début des années 50 danse sur du be-bop…mais Pierre Billard a mis du jazz New Orleans à la place. Est-ce de la provocation ? Sachant qu’à l’après-guerre les tenants de ces deux courants s’affrontèrent violemment lors de la grande bataille dite des «raisins aigres et des figues moisies ».
Pour revenir à l’intrigue, Jean Marcillac s’amuse : espionnage avec vol de plans secrets, poursuites en voitures, et un commissaire, le commissaire Poulet ! , toujours prêt à croire le premier venu qui lui raconte une histoire incroyable, uniquement pour faire avancer l’intrigue plus vite car 40 mn c’est court, pas de temps à perdre.

Pas de jeu des titres, les nuits l’ont encore atomisé.

Les chroniques des deux amateurs d’aventures et de mystères :
Germaine Beaumont rend hommage à Jacques Decrest (l'auteur de la dramatique Il est plus tard que tu ne crois) à l’occasion de la parution, posthume donc,  de son roman « Denise du bord de l’eau ».
Elle est plus cassante avec une série du Masque, les deux dernières enquêtes de Sœur Angèle, qui « ne sont pas malgré leurs titres des ouvrages de piété ». Les aventures précédentes de la sœur ont été ignorées par Germaine Beaumont car elles « étaient aussi naïves que des spectacles de patronage ».

Le ciné de Roger nous surprend d’entrée : deux films policiers américains. Il nous rassure tout de suite, leur réalisation est insignifiante, platounette au possible, seule la fin de « Nettoyage par le vide » de Victor Saville est notable par son timide expressionnisme. L’autre film est « L’alibi meurtrier » de Jerry Hopper. Roger est charmé par le scénario, et seulement le scénario. Dans les deux films, il trouve original que l’enquêteur soit, suivant le film, l’accusé du meurtre qui veut s’innocenter, ou un policier qui se met en retrait pour mener l’enquête à son compte. Des procédés ultra usés, d’ailleurs ce n’est pas un hasard si Roger les trouve dans ces deux films de série, mais là, en ce jour, il les trouve originaux. Un élément corse toutefois l’intrigue du premier film, puisque l’inculpé, au cours de son enquête est victime d’un accident qui le rend amnésique, et que ses mains, brûlées, rendent impossibles toute identification. Gloire donc à Mickey Spillane, l’auteur des enquêtes de Mike Hammer (cf « En quatrième vitesse » de Robert Aldrich), dont le roman a été adapté ici.
Le Seigneur Roger, termine par une grosse scène de jalousie. Il ne comprend pas qu’Anthony Quinn, ce gros ours mal dégrossi, « bon acteur » s’empresse-t-il de préciser, séduise autant la gent féminine. Pendant la projection durant laquelle il a autant scruté la salle que le film, il a constaté qu’apparemment les moqueries venaient des hommes, mais que les femmes « avaient l’air ravies ».

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Labiche par Pierre Dux - La France dans les archives de l'Europe - Magie et vérité des sons - Jeu 27 Aoû 2020, 08:34

Lectures à une voix - Doit-on le dire ? (28/02/1954 Paris IV)  - pas de lien -
de Eugène Labiche et Alfred Duru - lecture Pierre Dux - réalisation Guy Maxence
Un grand numéro d’acteur, mais, contrairement à Robert Hirsch, Pierre Dux ne prend pas une voix différente pour chaque personnage, à l’exception de celle du marquis de Papaguanos, dont le nom a un rapport simultanément avec l’Amérique du Sud et les oiseaux, et qui a une quinte de toux régulière en raison d’un cure-dent resté coincé dans l'œsophage, en tout cas c'est ce qu'il croit.
Labiche et Duru se plaisent à ajouter à une intrigue matrimoniale des plus bourgeoises un amoncellement de quiproquos fantaisistes ajouté à des coïncidences du destin incroyables, pires que dans les pires romans feuilletons. C’est donc une réussite du genre.
La version proposée par Pierre Dux l’est tout aussi. Après un moment d’échauffement où l’acteur présente le théâtre de Labiche, ses grandeurs et ses limites, puis la pièce, ajoutant aux didascalies des annotations personnelles, il se prend au jeu et c’est un régal.
Les « Lectures à une voix », nées au début des années 50 au sein du Club d’Essai sous l’impulsion du très jeune Michel Polac, sont des émissions enregistrées en public au petit théâtre des Noctambules, et l’émulation du public donne souvent aux acteurs un élan salutaire qu’il ne pourrait pas avoir en studio. La captation en public est un plus ici, d’autant plus que l’émission est ensuite remontée, les coupes sont souvent audibles, pas seulement lorsque l’acteur fait une pause entre deux actes, comme c’est le cas avec « Doit-on le dire ? » entre le premier et le second acte.

La France dans les archives de l'Europe par Françoise Malettra, réalisations Christine Bernard-Sugy - pas de liens -
19- Un grand marchand en son palais (26/08/1982)
à Prato, avec Eléna Cecchi (historienne du Moyen  Age), Diana Toccafondi (archiviste) et Henri Asté (chercheur aux  Archives Datini)
Second volet sur Francesco di Marco Datini. Après un rappel de l’émission précédente, ce volet se déroule en trois temps : comment Datini s’organisait dans ses affaires, et là c’est nettement plus précis que dans la première partie, puis une visite de son palais du Prato, sa vie domestique, et enfin une visite de sa maison d’été.

14- La campagne d'Italie et  l'instauration par Napoléon Bonaparte de la République cisalpine (19/08/1982)
à Milan, avec le professeur Carlo Capra et les responsables des Archives d'Etat de la ville
Comme pour les autres volets italiens, les intervenants s’expriment soit en italien, avec une traduction très décalée afin d’apprécier la langue, soit en un mélange de français et d’italien, l’intervenant n’hésitant pas repasser dans sa langue natale pour raconter des faits plus précis.
L’émission raconte l’occupation de l’Italie par les troupes napoléoniennes entre 1796 et 99, l’accueil des habitants et l’organisation des troupes françaises. La seconde partie n’est hélas pas diffusée.
Les textes ne sont pas seulement issus des archives, ce sont aussi des extraits de Chateaubriand et Stendhal, lus par Roger Coggio, Maurice Bourbon et Guy Tréjean.

Magie et vérité des sons par Guy Erismann – réalisation Janine Antoine
8 - Jean Rouvet (12/08/1964) - pas de lien -
     par Guy Erismann - avec Jean Rouvet
     Jean Rouvet est invité en tant que fondateur et directeur de la Discothèque de France, créée en 1960.
     Auparavant il a été administrateur du TNP, participant à la création du Festival d’Avignon.
     Jean Rouvet a ramené l’idée de la Discothèque lors de tournées avec le TNP. Il a constaté que les microsillons pouvaient être lus un nombre considérable de fois (200) sans que la qualité du son soit altérée, et que l’acheteur de disque ne le lisait rarement autant de fois durant sa propre vie. Il a donc créé ce qui est aujourd’hui intégré à chaque médiathèque : l’emprunt de disques.
     Durant une demi-heure, il expose les avantages de cette Discothèque, avantages pour les usagers, qui peuvent ainsi découvrir à peu de frais des musiques par lui inconnues, avantages pour les maisons de disques, puisque la fréquentation de la Discothèque amène à terme des clients chez les disquaires.
     C’est une idée de la démocratisation de la culture que défend Rouvet. Sa parole est généreuse, il est enthousiaste.
     Pourtant il reste une heure d’émission. Guy Erismann résume la discussion qu’il a eue hors micro avec Jean Rouvet, une discussion autour de différentes interprétations mémorables gravées sur disque.
     Il en sort que la demi-heure qui suit propose la diffusion en intégralité d’une belle pièce, les Dichterliebe, Les amours du poète, op 48 de Schumann, interprétés au début des années 50 par Lotte Lehmann et Bruno Walter.
     Et pour compléter, la conférence de Louis Jouvet donnée à Boston le 3 mars 1951, « De Molière à Giraudoux », où il est question beaucoup de Claudel, mais aussi de Shakespeare et d’Aristote. Cette conférence est diffusée régulièrement dans les nuits.

                                                                        Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 27 Opera670

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Jeanne Séféris-Tsatsos - Le music-hall - Colette - Sam 05 Sep 2020, 11:30

Une des premières Nuits magnétiques - L'âme multipliée : portrait de Madame Jeanne Tsatsos (28/03/1978)
par Olivier Germain-Thomas - avec Jeanne Séféris-Tsatsos
En 1978, le mari de Jeanne Tsatsos, Konstantínos, est président de la République grecque.
Jeanne Tsatsos raconte son enfance, ses frères, poètes eux aussi – elle est la sœur de Georges Séféris - ses études de droit.
Son engagement pour la cause féminine n’est pas le sujet de l’émission…
Elle raconte plutôt les années d’Occupation allemande en Grèce. Se croisent poésies, lues par l’auteur, en français et en grec, récit autobiographique, puisque Jeanne Tsatsos a tenu un journal de ces années qu’elle a publié dans les années 60, et dont des extraits sont lus ici. Extraits finalement plus précis que les propos tenus dans l’entretien, où l’auteur, lorsqu’elle n’en lit pas des extraits, en résume des passages entiers.
Le premier quart d’heure de l’émission est très étrange : aucune présentation précise, une programmation musicale fantaisiste (une chanson d’Isabelle Mayereau, deux pièces de jazz de Gil Evans), et au milieu, lectures de poèmes et Jeanne Tsatsos qui raconte un souvenir d’enfance, une rencontre avec des loups.

Nuits magnétiques - Le music-hall
par Roland Auguet, réalisation Michel Abgrall
avec Louis-Jean Calvet, Fanny Deschamps, Alain Hardel, Jean-Marie Magnan, Michel Palmier, Daniel Ringold, Jean Villiers, Philippe Ariotti, Michel Bourgeois, Pierre-Robert Levy.
Textes de Claude Pereton (?), Pierre Bost, Colette, Gustave Fréjaville, André de Fourquière, Patrick Valberg (?), Jacques-Charles, Maurice Verne,  Alain Hardel, Marcel Sauvage, André Levinson, Colette, Grock, Jacques Salles.
lus par Virginie Billetdoux, Claude Bermann, Anne-Marie Abou, Yves Arcanel, Maurice Travail, André Daguenet.
1- Du caf'conc' au music-hall (18/12/1978)
2- Mistinguett, les chanteurs à accent,  Maurice Chevalier, les girls (19/12)
3- Joséphine Baker, Charles Trenet,  les coulisses et l'envers du décor (20/12)
4- Georgius, la chanson réaliste, les publics et les salles (21/12)  
5- Tino Rossi, les chanteurs de charme, les numéros visuels, les orchestres, la nostalgie du music-hall (22/12)
Une série foisonnante au rythme endiablé. Chaque émission est présentée comme un tableau, or, non, c’est bien plus, il y a plusieurs tableaux dans chaque émission, qui s’enchaînent sans transition. C’est une vaste tapisserie sonore qui combine extraits d'une multitude de chansons, témoignages et lectures. Les histoires des différents théâtres, des artistes, l’organisation d’un spectacle, les tournées, les rivalités…
Souvent, les intervenants ont connu les artistes, l’ambiance de ces spectacles, qu'ils racontent avec passion. Ils arrivent à restituer toute une époque, aidés en cela par les chansons qui défilent à toute allure. C’est une émission festive, le travail de montage est considérable.

Entretiens avec Colette par André Parinaud, Chaîne Nationale
- parties 1 & 2, 20 et 24 /02/1950
- parties 3 & 4, 27/02 et 03/03/1950
- parties 5 & 6, 06 et 10/03/1950
Un entretien historique : le ratage est total (à suivre dans le même genre, James Baldwin). Le jeune André Parinaud, qui pourtant connaît bien l’œuvre de Colette, n’arrive pas à tirer quoi que ce soit de son interlocutrice, revêche à toute confidence. Colette ne manque pas d’humour : elle est fière de ne rien lâcher sur sa vie.
Elle s’est bien plus épanchée sur sa vie intime dans son œuvre.
André Parinaud use d’une stratégie simple, qui se heurte à un mur qu’il ne franchira jamais. Il parcourt, durant les deux heures que dure l’entretien, les six premiers ouvrages de Colette de manière systématique. Les questions sont toujours les mêmes pour chaque ouvrage :
- la part d’invention et la part autobiographique
- sa relation avec Willy
- comment Colette se sentait à cette époque
Les questions, répétitives, tapent vite sur le système nerveux, et de Colette, et de l’auditeur.

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