Trois
Faits divers - une émission de Pierre Véry et Maurice Renault - Réalisations de Pierre Billard - Bruitages Gabriel de Rivage
Cf
plus haut pour Les maîtres du mystère et ses déclinaisons.
& Cf
ici pour la première partie.
La Galerie des automates (21/05/1957 Chaîne Parisienne) de Roger de Lafforest - Interprétation Pierre Olivier (Arthur), Evelyne Ker (Edith), Roger Crouzet, Jean Bolo, André Wasley, Georges Chamarat (Sir Réginald), Henri Crémieux (docteur Mortimer Quadogann)
Cette histoire de testament au dénouement alambiqué, d’un réalisme douteux, d’un sadisme apte à réjouir l’auditeur habitué de l’émission, est basé sur un fait divers réel, dont la lecture au début ne peut rien dévoiler de l’histoire puisque elle n’a aucun rapport, si ce n’est l’existence d’un testament saugrenu. Une grande maison vide, un homme désabusé et menacé qui vit seul et isolé avec sa fille, qui reçoit son fiancé en cachette, et un majordome à la jambe grinçante car artificielle, tel est le point de départ de l’histoire.
Au début, rubrique de type « A travers la presse déchaînée » du Canard, recueil de bévues journalistiques, à la différence près que l’on se gausse d’un article sur un homme qui massacre sa famille à coups de hache.
Roger Régent dresse le bilan du dixième festival de Cannes, et vous allez voir qu’au pays des Marronniers, les journalistes sont rois. Les cinéastes sont marqués par leur époque, une dure époque pleine de bruits et de fureur, et la tragédie leur va mieux que le rire. « C’est le règne et le triomphe du fait divers», regrette-t-il, donnant un coup de pied comme ça mine de rien à l’émission où il est en train de passer présentement alors.
Roger Régent a beaucoup aimé un des films les plus oubliés et obscurs de ce festival, « Commando sur le Yang-Tsé » de Michael Anderson.
Second film qui a retenu son attention, « Les nuits de Cabiria ». Fellini, qui avait la côte auprès de la critique, se retrouve loué, mais à la Régent. Il refuse de comparer le film à « La strada », mais que croyez-vous qu’il fait juste après avoir énoncé ces belles paroles ? Devinez.
Les meilleurs moments :
« La strada » = « du néoréalisme de moulin à café, du néoréalisme moulu tour après tour comme une poudre qui tombe à rythme régulier dans le tiroir du moulin.»
Dans « Les nuits de Cabiria » le personnage de Giuletta Masina, Cabiria donc, prend de l’épaisseur, de la consistance au fur et à mesure, et Roger Régent a coupé dans le lard en coupant le film en deux parties comme ça, comme un boucher : « la première partie est la plus faible et la plus irritante », « Giuletta Masina joue avec tous ses trucs de cabotine, est agaçante au plus haut point » mais tout à coup au bout d’une demi-heure, soudain, elle devient excellente ! Et « parfois admirable » ! Parfois seulement ! M. Régent est vraiment sans pitié.
Capital décès (08/01/1957) de Philippe Hébert - Interprétation Gaétan Jor (l'inspecteur Leblanc), Jean-Pierre Lituac, Geneviève Morel, Pierre Marteville, Henri Virlojeux, Yves Duchateau, André Wasley, Jacqueline Rivière (Colette Salvin), Jean Brochard (monsieur Rivière) et Jean-Marie Amato (le commissaire Grosset)
Pierre Véry refuse de lire avant la dramatique le fait divers qui a servi de point de départ. Il a été modifié en profondeur, mais il permet à l’auditeur de ne pas être « aiguillé sur une fausse piste ». Par rapport au fait divers, l’auteur a heureusement complexifié l’histoire, afin de ménager retournements de situations et suspense. Mais d’un autre côté, il l’a aussi rendu plus moral, et conforme à la bienséance.
Un homme tombe dans la cour de son immeuble. Comment en est-il arrivé là ? Suicide ? Poussé par sa femme ? Le commissaire qui mène l’enquête, encore un commissaire plus ou moins calqué sur le personnage de Maigret, a la voix, ici chaude et rassurante, de Jean-Marie Amato.
Germaine Beaumont démontre que « les femmes sont douées pour écrire de bons romans policiers ».
Le Roger Régent Chronicle :
Expédition en quatrième vitesse de « Bébé Doll », qui a subi une semi traduction en français et qui est excellent. Le réalisateur, aux oubliettes, et passons à autre chose, c’est à dire… à Denys de La Patellière et son « Salaire du péché », « qui est loin d’être sans intérêt ». Il est nettement plus inspiré, Roger. Bon, « on nous r’fait le coup des Diaboliques », mais bon ça va, ça tient la rampe. Dommage que la fin soit totalement élucubratoire.
Grand final sur « Mitsou » de Jacqueline Audry. Bon, le film a l’air mauvais, mais heureusement que Roger peut admirer toute la splendeur du jeu de Danielle Delorme.
Nuit du samedi 24 au dimanche 25 août
Prix Goncourt (25/05/1954) de Claude Gével - Interprétation Josette Vardier (Claire Meuzier), Pierre Trabaud (Fred Meuzier), Jean Topart (Gilles Espalin), Christiane Barry, Becky Rosanes, Lucienne Letondal, Pierre Olivier, Jacques Sarthou, Yves Duchateau, Jean-Pierre Lituac, Pierre Marteville, André Wasley et Jean Mauvais
Le fait divers (de la vie littéraire) qui inspire cette dramatique est le Prix Goncourt. Claude Gével brosse le portrait d’un gagnant minable, arriviste, et au talent discutable. Il a donc beaucoup inventé... Pas d’inquiétude, mort et enquête il y a, et pour rassurer l’auditeur, Pierre Véry nous le clame en introduction.
Le titre du Goncourt : « Le vol des canards ». Le titre de son roman suivant : « Le vol des vautours ».
Après la dramatique, lecture de quelques faits divers envoyés par les fidèles zauditeurs.
Germaine Beaumont a lu le dernier Simenon, « Maigret à l’école », et elle ne l’a pas beaucoup aimé. Le roman est « lent », les personnages, à part Maigret, ne sont pas sympathiques : ils sont sordides. Germaine est de bien mauvaise humeur car la lenteur et le sordide, c’est la marque de fabrique de Simenon.
Le cinéma de Roger : aujourd’hui, Bernard Borderie, « La môme vert-de-gris ». Roger nous dit bien à plusieurs reprises que la barre n’est pas bien haute, mais il peine à cacher qu’il s’est régalé de tout son saoul. « La réussite est complète » ! Le but que s’est fixé le réalisateur est comme une bonne tarte normande, il est tatin. Certes, ce but n’est pas « honorable », mais baste, Roger a pris son pied.
La mise en scène de Borderie est saluée dans toute sa longueur, sa largeur et sa hauteur. Un honneur que n’ont eu ni Fellini, ni même Elia Kazan (celui de Bébé Doll). Et tant qu’on y est, festival Borderie avec « Les femmes s’en balancent », autre chef d’oeuvre du Maître : ça fracasse partout, ça bécote des pépées à droite à gauche, ça picole du whisky à fond de cale. Le nirvana cinématographique de Roger Régent.
Le dernier chef d’oeuvre de la semaine, le court métrage qui passe avec « Pain, amour et fantaisie » (une comédie « délicieuse »), « L’étranger ne laisse pas de carte » « dans la plus pure tradition anglaise ». La réalisation de Norman Coy (?) est portée au pinacle. L’enthousiasme est à son comble. On en aura « le souffle coupé ».
Deux pièces de MolièreLe bourgeois gentilhomme (22/11/1951 Chaîne Nationale) - Musique Jean-Baptiste Lully - Mise en scène Jean Meyer - Chef d'orchestre André Jolivet - Orchestre de la Comedie Française - Interprétation Teddy Bilis (un garçon tailleur), Béatrice Bretty (Nicole), Georges Chamarat (le maître de philosophie), Andrée de Chauveron (madame Jourdain), Bernard Demigny (chant), Maurice Escande (Dorante), Michel Galabru (le maître d'arme), Yvonne Gaudeau (Lucile), Robert Hirsch (le maître de musique), Jean-Pierre Jorris, Robert Manuel (le maître tailleur), Jean Meyer (Covielle), Jean Piat (Cléonte), Marie Sabouret (Dorimène), Louis Seigner (monsieur Jourdain) et Jacques Charon (le maître à danser)
Il y a quelques années les Nuits avaient diffusé
un enregistrement de 1953, avec la même distribution. La version 1951 est plus complète. Louis Seigner est magistral.
Nuit du vendredi 23 août au samedi 24 août
Le Malade imaginaire (22/12/1974) - Par la Société des Comédiens Français - D’après la mise en scène de Jean-Laurent Cochet - Interprétation Jacques Charon, Jacques Toja, Jacques Eyser, François Beaulieu, Alain Feydeau, Marcel Tristani, Jean-Paul Moulinot, Jean-Noël Sissia, Philippe Rondest, Françoise Seigner, Bérengère Dautun et Catherine Salviat - Réalisation Jacques Reynier
Encore une interprétation de choix.
Il en existe une version pour la télévision. Il semblerait que ce soit, comme pour
Le Tartuffe diffusé précédemment, une version enregistrée en studio.
Cinq "Bonnes nouvelles, grands comédiens" par Patrice Galbeau
Cinq récits fantastiques.
Nuit du lundi 19 au mardi 20 août
Jean Le Poulain dit un texte de René Barjavel : Les mains d'Anicette (24/07/1970)
Nuit du mardi 20 au mercredi 21 août
Raymond Gérôme dit un texte de Ray Bradbury : L'enfant invisible ( 23/09/1970)
Nuit du mercredi 21 au jeudi 22 août
Simone Renant dit un texte de Maurice Renard : L'Image au fond des yeux (28/12/1971)
Réalisations Arlette Dave
Nuit du jeudi 22 au vendredi 23 août
Jean Weber dit un texte de H.G. Wells : La Mystérieuse visite,
Réalisation Guy Delaunay (13/01/1971)
Nuit du vendredi 23 au samedi 24 août
Maria Casarès dit un texte de Michel de Ghelderode : Brouillard
Réalisation Bronislaw Horowicz (16/03/1971)