Le duo formé par la médiatrice et la direction de France Culture est devenu un grand moment de non-communication avec les auditeurs. Les lettres lues semblent venir d’auditeurs avertis qui font par miracle toujours passer la Ligne Générale de la chaîne comme une lettre à la poste.
Le duo du 24 juin, sur les fictions de France Culture :
«J’adore votre radio et les interviews sont toutes formidables et d’un niveau éblouissant. En revanche, Les fictions et les choix esthétiques n’ont pas bougé depuis 40 ans (bruitages, types de voix, montage) Quel est le cahier des charges esthétiques des fictions ? Non pas le choix des textes qui est souvent très intéressant mais la réalisation. »
Lettre-type de critique constructive qui semble sortir d’une fiction plus que de la réalité.
1- Tout est génial. Pas la peine de donner un contre-exemple (il y en a beaucoup de fort précis sur ce forum), ce serait trop long. Tout est éblouissant.
2- Le bémol : la fiction.
A quoi voit-on que cette lettre sent bon la fiction de propagande ?
Le jugement à l’emporte-pièce, et qui va à rebours de la pensée du « c’était mieux avant » que combat la direction actuelle. Logique.
Non, au contraire, c’est pareil qu’avant. En raison de réductions budgétaires drastiques, la fiction a beaucoup perdu de sa superbe, mais pour noyer la poiscaille, publions et lisons une lettre qui va dans le sens contraire.
3- La réponse de la direction, qui d’entrée prend l’anonyme auditeur pour une buse.
Alors soit cet auditeur est bidon et le manque de respect en ce cas s’explique aisément, soit cet auditeur est réel, et la direction ne lui porte qu’un respect relatif.
La réponse de la direction : « Qu’il (l'auditeur) n’a pas eu de chance ? Je ne sais pas ce qu’il a écouté. Je me demande même si c’était sur notre antenne pour vous dire la vérité. »
En gros, la direction traite cet auditeur de débile.
Parce qu’en 2021, la fiction déborde de créativité : adaptations vivantes et dynamiques, réalisations fulgurantes, acteurs de premiers plans, feuilletons fleuves déployant toutes leurs magnificences. Ça ne s'entend pas, alors Dieu merci la direction est là pour nous imposer ce que nous devons en penser.
« France Culture n’a cessé d’inventer de nouvelles formes, des formes en musique. Ça a pris la forme de grands concerts familiaux, de concerts fictions. Récemment, il y a eu les fables de La Fontaine, Ernest et Célestine. Je pense que ce sont des formes extrêmement modernes. »
En quoi est-ce moderne ? Nous ne le saurons pas, car toute la magie des éléments de langage réside dans le fait que le sens importe peu, le tout est que le mot en mette plein les mirettes.
Les fables de La Fontaine et un conte de Daniel Pennac, c’est moderne. Et en plus y’a de la musique avec, alors nom de Dieu que c’est moderne !
« La fiction a lancé aussi toute une collection de podcasts que j’invite nos auditeurs à écouter. Ce sont des podcasts généralement tournés en son binaural en 3D »
La technologie est une chose, ce qu'on en fait en est une autre.
« j’ai plutôt le sentiment que la fiction, précisément, s’est beaucoup renouvelée et du reste, elle a pris une envergure dans cette maison, et dans notre proposition globale qui est extrêmement importante, je crois qu’il y en a pour tous les publics. »
Magnifique proposition globale de jargon technocratique qui ravira effectivement tous les publics.
Pour conclure sur la fiction, la lettre de l’auditeur perplexe -réel ou fictionnel - est jetée à la broyeuse, et la médiatrice de prononcer cette phrase ailée au sujet de la fiction : « Et elle est plébiscitée par les auditeurs qui nous le disent également. »
Très belle phrase, d’une grande précision.
Nous passerons sur la suite de ce duo, qui vend la grille d’été comme si c’était une promo de tomates au rayon fruits et légumes de votre supermarché de proximité.
Pour montrer que la fiction de France Culture est d’une puissance de frappe phénoménale, nous nous contenterons de quelques exemples, car c’est grâce à des exemples concrets que la réalité se fracasse sur la propagande directionnelle.
Les fables de La Fontaine. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-30.05.2021-ITEMA_22683932-2021C11356E0020.mp3" debut="37:54" fin="45:40"]
Le feuilleton de la semaine, Jim Morrison Indoors/Outdoors de Christine Spianti [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-21.06.2021-ITEMA_22706313-2015C3480E0008.mp3" debut="06:52" fin="08:56"]
Un renouvellement de la forme post-moderniste qui réinvente la notion d’ennui dans son sens le plus large.
A titre de comparaison, voici le début de 120 rue de la Gare d’après Léo Malet, diffusé récemment dans les Nuits. Réalisé en 1982 par Jean-Jacques Vierne, nous entendons nettement que le progrès est allé dans le bon sens, celui de la réduction budgétaire. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-01.01.2020-ITEMA_22243503-2019C3372E0701.mp3" debut="02:38" fin="10:44"]
Le duo du 24 juin, sur les fictions de France Culture :
«J’adore votre radio et les interviews sont toutes formidables et d’un niveau éblouissant. En revanche, Les fictions et les choix esthétiques n’ont pas bougé depuis 40 ans (bruitages, types de voix, montage) Quel est le cahier des charges esthétiques des fictions ? Non pas le choix des textes qui est souvent très intéressant mais la réalisation. »
Lettre-type de critique constructive qui semble sortir d’une fiction plus que de la réalité.
1- Tout est génial. Pas la peine de donner un contre-exemple (il y en a beaucoup de fort précis sur ce forum), ce serait trop long. Tout est éblouissant.
2- Le bémol : la fiction.
A quoi voit-on que cette lettre sent bon la fiction de propagande ?
Le jugement à l’emporte-pièce, et qui va à rebours de la pensée du « c’était mieux avant » que combat la direction actuelle. Logique.
Non, au contraire, c’est pareil qu’avant. En raison de réductions budgétaires drastiques, la fiction a beaucoup perdu de sa superbe, mais pour noyer la poiscaille, publions et lisons une lettre qui va dans le sens contraire.
3- La réponse de la direction, qui d’entrée prend l’anonyme auditeur pour une buse.
Alors soit cet auditeur est bidon et le manque de respect en ce cas s’explique aisément, soit cet auditeur est réel, et la direction ne lui porte qu’un respect relatif.
La réponse de la direction : « Qu’il (l'auditeur) n’a pas eu de chance ? Je ne sais pas ce qu’il a écouté. Je me demande même si c’était sur notre antenne pour vous dire la vérité. »
En gros, la direction traite cet auditeur de débile.
Parce qu’en 2021, la fiction déborde de créativité : adaptations vivantes et dynamiques, réalisations fulgurantes, acteurs de premiers plans, feuilletons fleuves déployant toutes leurs magnificences. Ça ne s'entend pas, alors Dieu merci la direction est là pour nous imposer ce que nous devons en penser.
« France Culture n’a cessé d’inventer de nouvelles formes, des formes en musique. Ça a pris la forme de grands concerts familiaux, de concerts fictions. Récemment, il y a eu les fables de La Fontaine, Ernest et Célestine. Je pense que ce sont des formes extrêmement modernes. »
En quoi est-ce moderne ? Nous ne le saurons pas, car toute la magie des éléments de langage réside dans le fait que le sens importe peu, le tout est que le mot en mette plein les mirettes.
Les fables de La Fontaine et un conte de Daniel Pennac, c’est moderne. Et en plus y’a de la musique avec, alors nom de Dieu que c’est moderne !
« La fiction a lancé aussi toute une collection de podcasts que j’invite nos auditeurs à écouter. Ce sont des podcasts généralement tournés en son binaural en 3D »
La technologie est une chose, ce qu'on en fait en est une autre.
« j’ai plutôt le sentiment que la fiction, précisément, s’est beaucoup renouvelée et du reste, elle a pris une envergure dans cette maison, et dans notre proposition globale qui est extrêmement importante, je crois qu’il y en a pour tous les publics. »
Magnifique proposition globale de jargon technocratique qui ravira effectivement tous les publics.
Pour conclure sur la fiction, la lettre de l’auditeur perplexe -réel ou fictionnel - est jetée à la broyeuse, et la médiatrice de prononcer cette phrase ailée au sujet de la fiction : « Et elle est plébiscitée par les auditeurs qui nous le disent également. »
Très belle phrase, d’une grande précision.
Nous passerons sur la suite de ce duo, qui vend la grille d’été comme si c’était une promo de tomates au rayon fruits et légumes de votre supermarché de proximité.
Pour montrer que la fiction de France Culture est d’une puissance de frappe phénoménale, nous nous contenterons de quelques exemples, car c’est grâce à des exemples concrets que la réalité se fracasse sur la propagande directionnelle.
Les fables de La Fontaine. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-30.05.2021-ITEMA_22683932-2021C11356E0020.mp3" debut="37:54" fin="45:40"]
Le feuilleton de la semaine, Jim Morrison Indoors/Outdoors de Christine Spianti [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13026-21.06.2021-ITEMA_22706313-2015C3480E0008.mp3" debut="06:52" fin="08:56"]
Un renouvellement de la forme post-moderniste qui réinvente la notion d’ennui dans son sens le plus large.
A titre de comparaison, voici le début de 120 rue de la Gare d’après Léo Malet, diffusé récemment dans les Nuits. Réalisé en 1982 par Jean-Jacques Vierne, nous entendons nettement que le progrès est allé dans le bon sens, celui de la réduction budgétaire. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-01.01.2020-ITEMA_22243503-2019C3372E0701.mp3" debut="02:38" fin="10:44"]