Un certain féminisme niais, béat, plein d'une poésie à deux balles, a le vent en poupe sur France Cu.
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du billet du 10 au titre inspiré par cette poésie lyrique : après "Nouilles et fleurs de naves" (
billet du 10 aussi), France Cu appuie avec constance sur le même bouton, celui du féminisme radical et niais, avec ces programmes hilarants. Ou gênants, c'est selon l'humeur. Les concepteurs de ces tambouilles de toute façon ne comprendraient absolument pas que l'on puisse rire de bon cœur sur ces textes, persuadés qu'ils sont de la puissance de leur parole ailée.
Dans le bien nommé "Niquer la fatalité", l'actrice est pénétrée par ce qu'elle raconte, habitée totalement. Nous sommes au-delà du sur-jeu. Comme nous, nous ne pratiquons pas la sur-écoute, nous rions un brin. Un brin, parce que c'est un peu comme lorsqu'on regarde un navet du cinoche. On se marre deux minutes, et puis on décroche, parce que ça suffit, on en verra deux autres minutes plus tard, le temps de digérer ces deux-là, donc dans très longtemps.
Sur X, à chaque fois que France Cu tente une percée pub, c'est la cata : peu de retours, ou alors des remarques sur la vulgarité du titre.
Mais qui a écouté ?
Pour pallier ce manque, il a fallu promouvoir le contenu, et, prenant exemple sur le billet du 10 de ce forum, la chaîne, nous plagiant sans vergogne, a pondu sa pastille d'écoute sur X.
Le morceau choisi : les règles.
Je ne vais pas vous remettre le son, on s'est déjà assez marré la dernière fois, il ne faut pas abuser des bonnes choses.
Extrait du texte (en fait presque la totalité car France Cu fait court pour capter les poissons rouges que sont ses auditeurs d'élection) :
"Un jour je vais aux toilettes, et là...
il y a ce premier sang noir...
très épais...
la joie de mon sang qui coule...
Bébé amazone...
devenue jeune fille...
bienvenue chez le peuple des femmes."
Ce texte s'adresse, et ce n'est pas l'article téléramé (4 T, of course) qui dira le contraire, à une partie de la population : "le peuple des femmes".
Un homme écrirait un texte engagé sur ses problèmes de tuyauterie, ce serait tout aussi passionnant. Imaginez, un ado qui raconterait son éblouissement à la vue de sa première érection et qui conclurait en glorifiant la puissance du "peuple des hommes". Ridicule, isn't it ?
La notion de peuple signifie donc qu'il existerait aussi, dans le monde magique à France Cu, "le peuple des hommes".
Nous ingurgitons, non pas de la fiction, mais du tract idéologique (pour la poésie, vous avez compris que c'est plus que foutu), une pleine dose de militantisme forcené et débilitant, menant à la haine de l'homme sans majuscule mais avec des couilles.
Ces émissions sous couvert de création radiophonique, martèlent un projet haineux. La preuve : c'est la copie-conforme du discours des courants masculinistes, mais avec changement de sexe.
Si on entendait à longueur de journée sur France Cu parler du "peuple des hommes" comme on entend parler du "peuple des femmes", ce serait guère mieux.
Les producteurs de la chaîne baignent dans le jus de leur idéologie, n'ont aucun recul, sont persuadés que ce qu'ils disent, et donc diffusent à l'antenne, est juste, neutre et bon pour l'auditeur. Penser autrement qu'eux relève de l'hérésie. Parler d'autre chose ? Inimaginable. Il n'y a que leur combat popo & litique qui vaille le coup. Le reste est élitiste.
"Puissante et sensible" : ces mots sont tellement usés qu'ils ne veulent plus rien dire. Ils sont alignés sans fin dans les programmes et les critiques téléramés comme des slogans publicitaires, ce que confirme la réalité, c'est-à-dire l'écoute de ce navet radiophonique.
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Rien à voir, à part que nous enrichissons un peu plus la série "Ils ne se rendent pas compte qu'ils sont ridicules".
Dans sa dernière chroniquette, Bernard Werber a testé ChatGPT.
Il a eu une illumination :
"Eh bien en toute honnêteté, je dois avouer que c’était mieux écrit que ce que j’avais rédigé pour mon roman. Des phrases plus longues. Du vocabulaire plus riche. Des tournures compliquées avec beaucoup de style. Je pense que ChatGPT a cru que je voulais un prix littéraire."
Ainsi, avec cette belle vision de la littérature (avoir du style, c'est convoiter un prix) et cette magnifique description de son propre style (phrases simples et courtes, vocabulaire pauvre) Bernard Werber amène à France Cu une pensée qui se fond très bien dans le reste des programmes.