Bonjour à tous les deux. Entre l’explication de Fanch’ et le constat d’Octave, je penche clairement pour le second. Je m’explique :
Concernant l’abyssale nullité de la grande table, je ne suis pas certain que le Direct y soit pour quelque chose, que ce soit dans ses versions éclairées ou dans sa version neuneu. Version éclairée : le direct diplomatique dans les débats. Version éclairée encore : le magazine en direct ou simili-direct fait avec talent chez Veinstein, Chaslin ou Jeanneney : il y a bien du direct génial. Version neuneu : la doctrine Laure Adler qui n’a jamais été rectifiée par ses successeurs, mais tout au plus un peu réduite en quantité. Oui j’ai bien écrit "version-neuneu", étiquette infamante autant que méritée, ce que je préfère commenter
ailleurs. Pour La Grande table, tout comme pour la matinale de FC, le problème ne saurait venir du direct en soi, car ces tranches sont faites en direct depuis au moins 40 ans, et nous y avions reçu de la radio de qualité pendant longtemps : souvenons-nous de l’intelligence du Panorama ! De même pour la matinale, souvenons-nous du meilleur Jean Lebrun, celui d’avant l’automne 1999, dont le fantôme a ensuite consciencieusement saboté le programme de France Culture. Aussi bien à 8h qu’à midi, ça fait donc des années et même des décennies de radio en direct qui fut néanmoins de qualité, des années d’intelligence et de savoir dispensé, sans baratin histrionique et sans bourdes d’inculture.
Ce que Laure Adler a fait, c’est d’abord d’introduire dans cette radio des gens dont ça n’était pas le métier ; ça c’était peut-être pas trop grave, mais le pire est bien qu’avant de s’installer au micro avec une joie non dissimulée, eh bien ils ne se sont pas donné la peine de l’apprendre, le métier. Résultat : de la radio au service de leur vanité et non au service de l’auditeur. Deuxième erreur de Laure Adler : avoir titularisé des gens incultes pour faire de la radio culturelle. Notamment pour remplacer le Panorama, la première version de "la suite dans les idées" était affligeante de bavardage creux et ricanant. Elle fut suivie du "Tout arrive" de Voinchet et là si le métier y était et la culture générale aussi, c’était un festival de baratin creux et que questions con. Alors, pas assez cadré, le Voinche, ou alors trop, chi lo sa ? Ensuite vint Arnaud Laporte qui avait la capacité de redresser la situation : il a laissé passer l’occasion (peut-être malgré lui ?) et se trouve maintenant mis sur la touche. Son exploit culturel est à présent de faire encore pire que Frédéric Mitterrand, dans un exercice de pommadologie quasi identique à ce que nous a infligé l’ex-futur ministre pendant 2 ans le samedi : de l’horreur radiophonique ! Et pour ceux qui ne me croient pas, j’ouvre la boite à exemples quand vous voulez : j’ai 2 ou 3 gros disques étiquetés << HR >> (pour horreur radiophonique) disques d’où Frédéric Mitterrand n’est certes pas absent.
L’explication c’est, une fois de plus, l’erreur de casting et l’inculture : les bétises qu’on relève maintenant dans La Grande table sont très comparables à celles des pires années du rENdEZ-vOUS de Goumarre, à celles qui émaillaient feu-studio-128, avec la même ambiance de contentement niais parsemé de bourdes et de questions con. La cause en est évidemment à chercher dans les personnes, car même avec encore moins de préparation et encore moins de moyens (admettons que ça pèse), c’est avec la culture personnelle qu’on comble les vides. Ah ouiche les trous dans la nappe de la grande table, on les bouche avec des grosses taches de sauce !
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