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René Jentet    Page 1 sur 1

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Zenon 


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René Jentet - Mer 25 Aoû 2010, 14:59

Bonjour,
je suis à la recherche d'informations sur René Jentet qui fut producteur, réalisateur il y a plusieurs années.
Quelqu'un sait-il ce qu'il est devenu et d'autre part où l'on peut trouver des enregistrements tels que l'émission : Le temps, la pierre et l'eau qui est une longue émission de 4 heures je crois. Une longue évocation de Venise.
Y avait participé Marie Dominique Arrighi qui a disparu dernièrement. Merci

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

2
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Un studio ou un prix portent-t-ils le nom de René Jentet ? - Jeu 05 Sep 2013, 10:17

Zenon a écrit:Bonjour,
je suis à la recherche d'informations sur René Jentet qui fut producteur, réalisateur il y a plusieurs années.
Quelqu'un sait-il ce qu'il est devenu et d'autre part où l'on peut trouver des enregistrements tels que l'émission : Le temps, la pierre et l'eau qui est une longue émission de 4 heures je crois. Une longue évocation de Venise.
Y avait participé Marie Dominique Arrighi qui a disparu dernièrement. Merci
Eh bien, Zenon, trois ans plus tard, voici une réponse à votre requête :
http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-france-culture-a-50-ans-14-%C2%AB-rene-jentet-une-vie-de-radio-%C2%BB-2013-09-02

Et un petit extrait qui devrait faire tinter les oreilles « en interne ». FC sait se mortifier en publiant des commentaires critiques sur son site et en diffusant des archives qui la rappellent à l'ordre de la radio de qualité, c'est à son honneur, à moins que ce ne soit fait dans un autre esprit du genre « on sait entendre la critique [mais on n'en fait qu'à notre tête] ».

[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2013/09/s36/RF_BB598466-DDC8-4966-9688-AA198B776307_GENE.MP3" debut="02:00" fin="03:00"]

René Jentet, les jeunes ne « voient pas trop »...

Zenon 


3
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Re: René Jentet - Jeu 05 Sep 2013, 18:36

Merci pour votre message.
J'ai écouté l'émission lors de sa diffusion.
J'avais appris la disparition de René Jentet le 23 juillet dernier ce qui avait donné l'occasion à la chaine de diffuser des extraits de Manade.
Reste à savoir quand d'autres émissions seront diffusées à nouveau. J'ai adressé plusieurs messages à ce propos à France Culture mais ils sont toujours restés sans réponse.
Peut être l'INA détient des copies.
Cordialement

Philaunet En ligne

Philaunet
Admin

4
Répondre en citant  
Re: René Jentet - Jeu 05 Sep 2013, 23:33

Zenon a écrit:(...) J'avais appris la disparition de René Jentet le 23 juillet dernier ce qui avait donné l'occasion à la chaine de diffuser des extraits de Manade.
Reste à savoir quand d'autres émissions seront diffusées à nouveau. J'ai adressé plusieurs messages à ce propos à France Culture mais ils sont toujours restés sans réponse.
Oui, on se souvient de la diffusion tronquée de « La manade ».

Pas de réponse ne veut pas forcément dire pas d'attention (on sait tous ça). Philippe Garbit, des Nuits de France Culture, aura certainement à coeur d'exaucer vos voeux et ceux des nombreux auditeurs qui ont écouté  cette passionnante et émouvante émission. Elle contient tellement de choses profondes sur l'art radiophonique, sur la voix et la parole, sur le travail, etc.

La réalisation de cet hommage est très belle : savant entremêlement de deux entretiens à des témoignages de proches et de professionnels de la radio avec des extraits des oeuvres de Jentet.

Le descriptif sur site aurait pu être plus complet (mais tout le monde n'a pas la rigueur de Jean-Noël Jeanneney et de son équipe). En effet ce n'est que dans l'émission que l'on entend la date du premier entretien (1976 avec René Farabet). Quant à la date de l'entretien récent où la voix est bien moins assurée, on l'ignorait avant de lire le renseignement (2012, par déduction) chez le blogueur Fanch qui consacre un billet à cette émission : http://radiofanch.blogspot.fr/2013/09/la-fabrique-de-la-radio-14-fc50.html (apparemment c'est aux blogs privés de faire le travail de Radio France).

Pourquoi s'intéresser aux deux dates ? Pour la différence flagrante de voix dans les deux entretiens (on y reviendra dans le fil des Voix)

Et comme l'écrit radiofanch  : « On ne peut pas écouter ce documentaire et passer à autre chose. Il faut immédiatement le réécouter (...) ». Ce que j'ai fait spontanément, car une fois le dernier coup de feu tiré (c'est le son final), on n'a que le choix entre le silence ou la réécoute enrichie de tout ce que l'on a appris.

Une émission qui inaugure la nouvelle saison de Sur les Docks dont on espère qu'elle sera inspirée par la parole de l'artiste du son René Jentet.

À noter un beau commentaire d'AnneB ici : http://www.franceculture.fr/emission-sur-les-docks-france-culture-a-50-ans-14-%C2%AB-rene-jentet-une-vie-de-radio-%C2%BB-2013-09-02

Et également ce billet qui évoque largement cette émission spéciale et en élargit le contexte au France Culture d'aujourd'hui :
http://phonurgianova.blog.lemonde.fr/2013/08/30/rene-jentet-revient-sur-france-culture/

Curly 

Curly

5
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A l'enseigne du merveilleux : La main enchantée - Dim 24 Oct 2021, 13:34

A l’enseigne du merveilleux de Géraldine Gérard, réalisation René Jentet
La main enchantée d’après Gérard de Nerval (21-11-1967)
« dédiée à l’écoute affectueuse de Jean-Pierre Lituac »
avec Gérard Dournel, Pierre Constant, Marcel André, Jacques Fayet, Jean Péméja, Juliette Pacley, Claude Knosp.
L’histoire a été adaptée de nombreuses fois. A la radio, il existe une version des « Maîtres du mystère » (27-12-1960), des « Soirées de Paris » (01-02-1959), et des « Trésors du fantastique » sur Inter Variétés en 1974 (07-01 & 21-01-1974).
Celle-ci a l’avantage de l’originalité.
Dans les années 60, la distanciation était fort à la mode, et René Jentet l’a bien exploitée dans ces fictions à destination d’un public enfantin. Cette histoire inquiétante a beau intégrer des éléments comiques, des passages interprétés de manière outrageusement exagérée, des éléments qui soulignent la fausseté de l’histoire, l’auditeur y croit quand même. Dès que l’on nous raconte une histoire, nous avons tendance à plonger dedans, et tous les effets tentants de nous en sortir sont vains, mais ajoutent une dimension supplémentaire à l’histoire.
Parmi les joyeusetés utilisées ici : Eustache accomplit une action tout en étant son propre narrateur (« je cours je cours, j’arrive chez moi et je dis à ma fiancée deux points Bonjour Javotte…), son rival, Joseph, meurt en bruitant lui-même sa propre mort (« Je meurs skouik je suis mort »), un des acteurs est appelé pour passer une épée, et Jacques Fayet (Joseph), faute d’acteurs, doit réapparaître à la fin pour assister à la mort de son meurtrier, la foule est incarnée par une voix qui clame « Je suis la foule », Juliette Pacley (Javotte) surjoue tellement lorsqu’elle voit son mari mourir que c’en devient comique, et par erreur une musique de fête démarre à un moment de haute tension. Nous ne sommes pas loin de la commedia dell’arte.
A la fin, lorsque la main revit et part rejoindre le magicien, l'émerveillement n'en demeure pas moins, malgré tout, et malgré le grand rire qui conclut l'histoire, palpable.

Pour rappel, au sujet de « A l’enseigne du merveilleux », cf billets du 03-08-2019 & du 30-12-2020
A l'enseigne du merveilleux, Histoire de la belle Li Wa (17-04-1965) par Géraldine Gérard, réalisation René Jentet
Interprétation France Descaut, Noëlle Hussenot, Jacqueline Morane, Ginette Franck, Jean Péméja, Roger Bret, Gérard Dournel, Robert Maufras et sans Jean-Pierre Lithuac
Dans cette enseigne, un jeune apprenti poète est détourné de ses études et dépouillé de son argent par une geisha dont il est tombé éperdument amoureux.
Occasion de faire le point sur les autres enseignes (1965-68), déjà signalées plus haut dans ce fil,
Le vampire, Bataille pour les ondes
et, plus ambitieux à partir du moment où l'émission double sa longueur,
Circé, Salomé, Adam et Eve, La Yara, La princesse Dahu, Mélusine et Raimondin de Forez, La légende du château de Pirou-sur-Mer, et enfin, La légende du château de Coarasse.

Dans les émissions de 67/68, René Jentet se permet d'expérimenter de plus en plus.
Par exemple dans La légende du château de Coarasse, le début, confus, avec mise en abyme de la dramatique en train de se faire est particulièrement audacieux. Rappelons qu' A l'enseigne du merveilleux est une émission pour les enfants. Les acteurs qui y participent forment une petite troupe qui semble beaucoup s'amuser à jouer les contes adaptés par Géraldine Gérard.
En voici le début déroutant (musique extraite de la Turangalîla-Symphonie de Messiaen), mais contrairement aux apparences, il y a aura bien un conte merveilleux...[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-06.04.2016-ITEMA_20954743-0.mp3" debut="01:31" fin="11:56"] ... et la fin [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-06.04.2016-ITEMA_20954743-0.mp3" debut="51:26" fin="52:41"]

Si Peau d’Âne m'était conté - Le magasin d'antiquités (27/05/1960 Chaîne Parisienne)
par Géraldine Gérard
avec Rosine Favey, Nelly Delmas, Jacques Hilling, Henri Poirier, Pierre Constant, Jean Amadou et Lucien Raimbourg.
réalisation René Jentet

La série Si Peau d’Âne m’était conté (1959-62) est constituée d’un court entretien avec une personnalité qui évoque ses lectures d’enfance, suivie d’une adaptation radiophonique prise dans le choix des invités.
L’émission de Géraldine Gérard et René Jentet va progressivement gagner en ambition en devenant en 1962 A l’enseigne du merveilleux (France II Régionale puis France Culture en 63) : disparition de l’invité, et des récits s’adaptant plus au format de 30mn. « Le magasin d’antiquités » en 25mn, c’est un peu compliqué…
En, 1966, nouvelle étape : René Jentet se permet plus d’audace, et l’émission passe à 55mn.
Lorsque dans l’entretien Géraldine Gérard s’offusque, de concert avec son invitée Hélène Gordon-Lazareff, de la cruauté de la Comtesse de Ségur ou d’Hector Malot, on peut se dire que c’est une coquetterie de circonstance de sa part.
Or, non. Si l’on regarde les histoires choisies pour « A l’enseigne du merveilleux », on ne peut que constater la haute idée que se faisaient Géraldine Gérard et René Jentet d’une émission enfantine : Balzac, Dickens, Andersen, Nodier, Pouchkine, Poe, Nerval, Flaubert (Julien L’Hospitalier), Marie de France, Wilde, Hoffmann, Kleist, Stevenson... sans compter les adaptations de contes traditionnels du monde entier.
L’émission va s’arrêter en mars 1968 avec « Mélusine et Raimondin ». La productrice déplorera cet arrêt en se livrant à un couplet anti-télévision.
Dans les dernières émissions, René Jentet y va tellement fort dans les expérimentations, que l’on passe bien au delà des barrières des émissions pour enfants.
Géraldine Gérard, qui a proposé depuis les années 40 (peut-être avant ?) des émissions enfantines, va néanmoins revenir à l’antenne, passant de France Culture à Inter Variétés, toujours pour adapter des récits d’auteurs illustres, mais sans René Jentet.
 
Avec « Le magasin d’antiquités », l’on en revient, plus encore que pour l’adaptation de « La petite Fadette » entendue récemment dans les Nuits, au problème de compression d’un roman de 1000 pages sur 25mn. L’adaptation se contente de deux/trois scènes choisies, qui donnent un ensemble bancal, sortes de miettes d’une histoire plus touffue. Heureusement encore que ce soit Dickens qui ait finalement été choisi, car Hélène Lazareff parle aussi avec beaucoup de chaleur de sa lecture de « Guerre et paix ». « Guerre et paix » en 25mn, c'est très compliqué...
René Jentet a d’ailleurs réalisé une merveilleuse version de « La guerre et la paix » en 1966 pour France Culture (actuellement disponible nulle part).

Curly 

Curly

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Re: René Jentet - Mar 01 Aoû 2023, 14:49

Sur René Jentet, pour commencer, quelques émissions remarquables :
« À l’enseigne du merveilleux », cf billet du 3 août 2019 + celui du 30 décembre 2020 récapitulés ci-dessus, « Anniversaire Michelet - Les dossiers de l’histoire, un homme devant l’histoire » (19/06/1967), billet du 22 septembre 2019, « La guerre et la paix » (1966, cf billet du 14 avril 2019 + 15 mai 2022, série indisponible pour le moment), et ajoutons « Le bahut noir », mentionné notamment dans ce billet du 1er avril 2019.
La voix qui assure les génériques est le plus souvent celle de R. Jentet, voix ô combien radiophonique que nous entendons plus longuement dans la série « Carnets d’un voyage aux Antilles », dont la douzième et dernière partie fut déjà recensée le 30 mars 23. La onzième, « Toi », a obtenu le prix Ondas 1977 dans la catégorie « dramatique ».

Sur René Jentet, nous avons peu d’informations, mais les documents qui témoignent de l'exigence de son travail demeurent dans les archives (archives papiers & radio).
Il travailla à la radio de 1951 à 1980. Après, il disparut définitivement des ondes.
Caractère apparemment bien trempé, physiquement impressionnant, il ne devait pas être toujours très commode. Le réalisateur Jean Couturier estimait « qu’il régnait en despote » (cf article de I. Omélianenko sur « Les Nuits magnétiques »)
France Culture a consacré une émission en hommage au réalisateur en 2013, déjà signalée plus haut dans ce fil et intitulée  « René Jentet, une vie de radio ». Entre 1981 et 2013 nous n'avons aucune information sur la vie de notre homme, à l'exception de son état de santé.
Auparavant, il y eut une diffusion de « La manade » (1970), amputée d'un tiers. René Jentet aurait certainement apprécié...
L'auditeur, lui, ne peut se contenter pour l'instant que de ces miettes.

Sur le site France Archives, le portail National des Archives, quelques extraits de la page consacrée à R. Jentet :
« René Jentet est né à Paris le 1er décembre 1923. Il meurt le 23 juillet 2013 à Neuilly-sur-Seine.
Après des études classiques, il passe le baccalauréat, première et deuxième parties. En 1946, il s'inscrit à la Faculté de droit de Paris et à Sciences politiques. Il suit en parallèle des cours de musique et de chant. Dès la fin de l'année, il enchaîne les emplois saisonniers et effectue des travaux manuels sur l'ensemble du territoire français.
Il passe le concours de réalisateur pour la radiodiffusion et c'est en 1951 qu'il intègre la Radiodiffusion française (RDF) en tant que réalisateur et responsable des émissions dramatiques à la station régionale de Lyon où il restera jusqu'en 1953. Il revient alors à Paris et devient réalisateur hors catégorie gré à gré.
(…)
Entre 1957 et 1968, il est responsable de la réalisation du protocole franco-italien sur le Terzo Programma de la RAÏ. Il est également conseiller et formateur en audiovisuel pour l'Institut national de l'audiovisuel (INA), notamment dans le cadre de stages destinés aux Africains, et pour l'Université de Corse à Corte entre 1977 et 1980.
(…)
Mis à l'écart de l'ORTF à la suite des événements de mai 1968, René Jentet part aux États-Unis et enseigne la littérature française à Antioch College à Yellow Springs dans l'État de l'Ohio en 1968-1969. Il revient à France Culture en 1970 pour le Festival d'Avignon. Jusqu'en juin 1977, entouré du Groupe de production du studio 114, il multiplie les productions et réalisations, dont certaines de grandes envergures. La collaboration de René Jentet avec Radio France prend officiellement fin le 1er décembre 1980.
(…)
René Jentet pour qui « le moindre cm² d'espace sonore est une dramaturgie complexe » consacre son temps et met son énergie au service d'une composition radiophonique extrêmement calligraphiée et millimétrée. Créateur motivé, voire habité, la radio est pour lui « un travail qui part de l'observation du réel, qui le décode selon sa propre histoire et qui en invente une autre à travers les machines très compliquées qui servent à prendre le son ». Il a néanmoins parfaitement conscience que son écriture exigeante demande de la part des auditeurs une disponibilité particulière. Il regrette également que les préoccupations financières de France Culture interviennent dans les raisons invoquées de sa « mise à l'écart », faisant de lui, pour certains, l'un des représentants d'un âge d'or révolu.
Le journaliste et critique André Alter écrira dans « Télérama » en 1978 : « d'émission en émission René Jentet construit une œuvre qui me paraît d'autant plus importante qu'elle donne corps, d'une façon exemplaire, à une idée vivante de la radio. Il constitue, pour France Culture un répertoire, un fonds d'art radiophonique dont il faut espérer qu'il n'est pas destiné à enrichir la seule phonothèque de l'Institut de l'audio-visuel.
(...)

les douze émissions « Carnets d'un voyage aux Antilles » ont nécessité six mois de préparation sur place, à la Guadeloupe et à la Martinique. »

À suivre...



Dernière édition par Curly le Dim 22 Oct 2023, 19:09, édité 1 fois

Curly 

Curly

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Carnets d'un voyage aux Antilles (1976) - Sam 05 Aoû 2023, 15:02

Suite du précédent billet.

Carnets d’un voyage aux Antilles (1976)
Comme tout carnet de voyage, René Jentet choisit de raconter à la première personne, raconter aux auditeurs ce qu’il voit, et donner à entendre un paysage sonore qu’il fond dans une série de récits (médecine, Histoire, végétation, vulcanologie…).
Dix des carnets, d’une durée d’une heure et quart, sont encadrés par deux autres de deux heures vingt (deux « Samedis de France Culture »), la première est une sorte de présentation générale, sachant que même pour une présentation générale, R. Jentet ne craint jamais d’entrer dans les détails du sujet abordé avec son interlocuteur, et la dernière consacrée à l’éruption alors imminente de la Soufrière.
L’ensemble de ces douze émissions constitue un portrait radiophonique des Antilles en 1976.
La musique que nous entendons à plusieurs reprises est signée du percussionniste Guy Konkèt.

1- (25/09)
avec Dr. Jérôme Cléry (maire de Basse-Terre - Guadeloupe), Guy Lasserre (directeur du Centre d'études de géographie tropicale au CNRS), Michel Rovelas (peintre à Pointe-à-Pitre), Dany Bebel Gisler, M. Claverie (directeur général de l'usine Darboussier) et plusieurs membres de l’union des femmes guadeloupéennes
La première partie s’intéresse spécifiquement à la population.
Même si quelques passages peuvent paraître quelque peu fastidieux (entretien avec G. Lasserre sur l’économie), il apparaît immédiatement que R. Jentet, lorsqu’il mène un entretien, ne laisse rigoureusement rien passer. Il est extérieur au sujet qu’il évoque : il vient de métropole, il n’est jamais venu aux Antilles, il pourrait être une sorte de Candide. Or, ce n’est pas le cas, car il s’est visiblement renseigné à fond sur son sujet, et fait preuve aussi d’un esprit critique fort développé, ainsi que d’une culture certaine, qui font de ses interventions, de ses relances, des éléments qui vont titiller au maximum ses interlocuteurs.

2- Arawaks et Caraïbes (27/09)
avec Edgar Clerc (historien et archéologue) et Mario Mattioni (historien)
3- La sauvagine (28/09)
avec Pierre de Montaignac (directeur de l’Office National des Forêts), M. Duvallon (agent technique de l’ONF), Michel Feuillard (directeur du laboratoire de physique du globe de Saint Claude)
4- La météorologie (29/09)
avec Monsieur Bernet du Centre de météorologie Antilles-Guyane de Fort de France, Messieurs Poirot, Devipart, Sinthes, Damonay, du Centre météorologique du Raizet en Guadeloupe, Monsieur Robert, Monsieur Arrieu du Centre météorologique de Fort de France, Monsieur Bonnot, Monsieur Ferret, des centres météorologiques de Fort de France et du Raizet
5- De la médecine (30/09)
avec le Dr Le Coroller, directeur de l'Institut Pasteur de Pointe-à-Pitre, Jurg Gysin, spécialiste en immunologie parasitaire, Dr Millan, M. Fabricius, de l'Institut Pasteur de Pointe-à-Pitre, Dr Seytor, pédiatre
6- La Pagerie (02/10)
avec Dr Robert Rose Rosette (propriétaire et restaurateur du domaine de La Pagerie)
7- La recherche (04/10)
avec M. Degras (chercheur au Centre Guadeloupéen de l'INRA), M. Kan, M. Schoch (directeur administrateur du Centre de l'INRA en Guadeloupe), M. Geoffroy (spécialiste de zootechnique au Centre de l'INRA de Basse-Terre) ; M. Colenno et M. Kermarrec (chercheurs au laboratoire de zoologie du Centre Guadeloupéen de l'INRA)
8- La canne (05/10)
avec M. Zinsou (service de bioclimatologie du centre Guadeloupéen de l'INRA), M. Claverie (directeur de l'usine Darboussier de Pointe-à-Pitre), M. Mamory (laboratoire de technologie des produits végétaux du centre Guadeloupéen de l'INRA)
9- Saint-Pierre de Martinique (06/10)
avec Eugène Pierre-Charles (maire de Saint Pierre de Martinique), extraits de la plaquette commémorative de l'éruption de la Montagne Pelée, de la presse et de documents de l'époque, de "La Montagne Pelée et ses éruptions" d'Alfred Lacroix lus par Yves Arcanel et Toto Bissainthe
10- Volcans et séismes (08/10)
avec Jean-Pierre Viodé (responsable de l'Observatoire de la montagne Pelée), Michel Feuillard (directeur du laboratoire de physique du globe de Saint Claude en Guadeloupe) et Haroun Tazieff (volcanologue)
De la seconde partie à la dixième partie, nous explorons un aspect particulier des Antilles. Documentaire, oui, mais pas totalement : il y a des passages ouvertement poétiques : des éléments sonores que le réalisateur fait durer, après avoir décrit brièvement ce qu’il voyait et ressentait, de la musique (toujours Konkèt), et surtout un goût prononcé pour les mots techniques, savants, recherchés pour leur beauté même, en plus de leur utilité puisque nous sommes mine de rien aussi dans un documentaire et qu’il faut expliquer un certain nombre de choses.
À un moment, un des spécialistes, en plein déroulement de son exposé, s’arrête et demande s’il faut aller aussi loin dans les détails. On entend en fond la voix de Jentet répondre rapidement qu’il peut y aller, bien au contraire.
La partie historique (2) nous renvoie bien avant l’arrivée des Espagnols, pour tout dire jusqu'à la Préhistoire. Puis la faune et la flore (3). Dans cette partie, les sons nécessitent souvent d’être accompagnés d’une description pour les auditeurs, qui à la fin baigne littéralement dans le paysage.
Parler de météorologie (4) revient aussi à évoquer les problèmes d’irrigation des sols, mais aussi des cyclones passés. Même dans cette partie, où nous passons d’un centre de météorologie à un autre, R. Jentet trouve à satisfaire sa fascination pour les sons, comme ceux qu’émettent les appareils utilisés par les météorologues.
La partie sur la médecine (5) : rien que des entretiens avec des médecins au sujet de trois maladies. L'émission est sobrement et logiquement coupée en trois : la bilharziose, la lèpre, et la drépanocytose.  
Autre partie consacrée à l’Histoire (6) celle sur la visite du domaine de La Pagerie et l’histoire de Joséphine de Beauharnais. Le Dr Robert Rose Rosette, dont le caractère passionné et enthousiaste est largement exploité par R. Jentet, devient vite le centre de l'émission. Des Beauharnais, nous pouvons bifurquer vers son histoire personnelle, et celle de ses propres ancêtres.
C’est aussi le cas pour 7 & 8. Les intervenants, mis certainement en confiance, n’ont pas peur de sortir le grand jeu.
La partie sur la canne parle aussi, bien sûr, de la fabrication du rhum, ou plutôt des différents types de rhum.
Retour à l’Histoire avec Saint-Pierre de Martinique (9), et l’éruption de la montagne Pelée en 1902. L’émission reconstitue l’évènement : l'évènement tel qu'il s'est produit, la gestion de la catastrophe par les autorités (catastrophe intervenue entre les deux tours d'une élection), le récit légendaire qui en a découlé, et les traces qu'il en reste en 1976.
La suite logique : volcans et séismes (10). Cette fois-ci nous explorons les mouvements magmatiques en compagnie de vulcanologues. Une fois de plus, R. Jentet nous fait profiter de l'appareil qui enregistre lesdits mouvements.
Il est question en introduction de la possible éruption prochaine de la Soufrière. À partir de mars, le magma avait commencé à montrer des signes d’agitation, alors que R. Jentet avait quitté les lieux. La date de diffusion oblige à mentionner ce fait d'importance qui faisait alors la Une de l'actualité.
En septembre/octobre plusieurs villes avaient été évacuées. Dans la dernière partie (diffusion le 9 octobre), il apparaîtra que finalement, le risque était minime, et qu’il était inutile d’évacuer, dixit Tazieff.
Le 19 novembre l’éruption eut lieu, entraînant des dégâts peu importants.

11- Toi (08/10)
R. Jentet utilise différents sons enregistrés pour les fondre avec un texte poétique, incluant des extraits de « La mulâtresse solitude » d'André Schwartz-Bart, mais aussi des commentaires personnels.
Évènement qui sert en quelque sorte de repère dans l'émission, une cérémonie, dont nous entendons quelques moments, celle du jumelage de Saint-Louis (Sénégal) et Pointe-à-Pitre, à laquelle participe Léopold Sédar Senghor, alors président du Sénégal.
Des effets de montage parfois surprenants : de lents fondus où un paysage laisse la place à un autre, ou, autre exemple, l’émergence de la voix de R. Jentet qui semble sortir d’une coulée de lave. Autre idée, qui sera reprise fréquemment par Yann Paranthoën, créer un paysage sonore très dense et le couper d'un coup, le faisant suivre de secondes de silence qui resteront pour l'auditeur imprégnées de ce qu'il vient d'entendre.

Extrait du billet du 30 mars :
12- Vingt jours de la vie d’un volcan (09/10)
Un carnet de bord des évènements survenus au volcan de la Soufrière durant l’été 1976. René Jentet se fait narrateur, rencontre les différents responsables, les habitants, va sur les lieux, et utilise comme repère les documents enregistrés par FR3 (journaux, conférences de presse par exemple).
En guise de polémique, nous suivons des scientifiques qui expliquent leur démarche, liée à leur plus ou moins grande expérience qu’ils ont avec les volcans. Haroun Tazieff est annoncé à deux/trois moments de l’émission : il est occupé en Équateur, et arrivera à la fin pour donner son analyse de la situation, une analyse qu’il donnera en studio en compagnie du producteur.

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Re: René Jentet -

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