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Accueil / France Culture

Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 14 sur 56

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Yann Sancatorze 


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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Sam 16 Mar 2019, 18:37

Curly a écrit:Pierre Billard sur sa méthode de travail  : « On faisait généralement une première lecture vers 1h-1h30 de l’après-midi. On s’installait dans le studio et on lisait le texte de la pièce. Je m’arrangeais pour que ça n’ait pas l’air d’un travail trop rigoureux, trop solennel. Puis on passait à l’enregistrement. La première scène, il était rare qu’on ne la refasse pas une deuxième fois. Mais après, tout s’enchaînait et j’essayais de maintenir le petit sentiment d’urgence et de tension qu’on avait dans le direct. En règle générale, on enregistrait les scènes dans l’ordre chronologique (contrairement à beaucoup de réalisateurs qui jouent à faire du cinéma...). Il y a comme cela une continuité psychologique. Les comédiens vivent l’action en même temps qu’ils la jouent. Après, le prémontage est vite fait. L’émission d’une heure était montée en une heure de temps, alors que la moyenne des montages pour une émission de durée analogue, c’était cinq jours ! »

Que d'informations précieuses pour les collectionneurs et amateurs de Maitres du Mystère et de Faits Divers ! Les interviews de Pierre Billard sont relativement rares et l'ouvrage de Baudou semble un must have que je ne connaissais pas. Si vous ne l'avez pas déjà fait, j'ajoute ceci.

Après l'écoute de dizaines et de dizaines d'épisodes, on finit par les classer automatiquement en catégories : polar, drame bourgeois, adaptation littéraire, comédie etc. Ce sont de petits trésors d'efficacité radiophonique, toujours justes et sans (trop de) chichis. Pas d'autre production radiophonique que je puisse écouter 6 à 7 heures d'affilée sans lassitude aucune.

Curly 

Curly

132
Répondre en citant  
Les Maîtres du mystère, troisième partie, petite photo souvenir - Sam 16 Mar 2019, 20:28

Petite photo rare pour compléter ceci et cela.
Extraite de l'ouvrage de Jacques Baudou.

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 14 Faits_12

L'équipe de Faits divers fait croire au photographe qu'ils sont en plein travail.
De gauche à droite : Pierre Billard, Maurice Renault, Germaine Beaumont, Pierre Véry, Jean Luc, et Roger Régent suivi de son fume-cigarette.

Yann Sancatorze 

Yann Sancatorze

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Sam 16 Mar 2019, 21:22

Précieux ! Une belle concentration de talents. Roger Régent n'y a pas l'air aussi déçu ou dépité que lors de la présentation des films qu'il a vus. Il voudrait les aimer pourtant, avec grande bienveillance, mais peu d'entre eux trouvent grâce à ses yeux. Je ne crois pas être jamais tombé sur une critique positive de sa part (ou alors très rarement).

Curly 

Curly

134
Répondre en citant  
Un cauchemar, suivi d'une pièce de Strindberg et d'un Mardi du cinéma - Jeu 21 Mar 2019, 07:54

Pour commencer une uchronie, c’est très à la mode :
Et si les actuelles émissions du jour sur France Culture avaient existé depuis 1963 ? La tablinette qui mouline, la matinale popo…
Vous imaginez les programmes des Nuits aujourd’hui ?
Nuit du dimanche 17 mars au lundi 18 mars 2019
00:01-00:31 Les chemins de la connaissance – Une esthétique de la beauté, Brigitte Bardot et Jane Fonda (1ère diffusion : 24/03/1971)
00:31-01:01 Entendez-vous l’éco ? Raymond Barre ou l’amour des camemberts (1ère diffusion : 25/12/1978)
01:01-01:03 Patrick Topaloff lit la poésie : aujourd’hui, Minou Drouet (1ère diffusion : 31/07/1973)
01:03-01:46 Entretien avec Henri Tisot par Léon Zitrone (1ère diffusion : 05-04-1966)
01:46-02:14 La grande table des idées – Pourquoi le plan d’assainissement des finances de Valéry Giscard D’Estaing est-il une réussite ? (1ère diffusion : 15/09/1969)
02:14-03:14 La compagnie des auteurs, les déviances sexuelles dans l'œuvre de Paul Guth (1ère diffusion : 10-02-1983)
03:14-04:14 Théâtre et compagnie, Une journée avec Mike Brant (1ère diffusion : 06/01/1974)
04:14-05:15 Par les temps qui courent, avec Jean Dutourd (1ère diffusion : 05-12-1989)
05:15-05:45 Une histoire particulière 1/2 : Simone Weber, massacre à la tronçonneuse (1ère diffusion : 04-05-1996)
05:45-05:50 Le billet culturel, Les bidasses en folie, un Noël dans le rire (1ère diffusion : 24-12-1971)
05:50-05:55 La Conclusion, La tectonique horizontale géodésique des Schtroumpfs (1ère diffusion : 35-13-1964)
05:55-06:00 Le journal de la philo, la pensée fait-elle réfléchir ? (1ère diffusion : 14-18-1986)

Mais on se réveille, on se rassure. Ouf.
Imaginons les Nuits de France Culture dans vingt ans. Feront-ils une Nuit spéciale pour rediffuser le débat entre Emmanuel Macron et les Zintellectuels ?
Tirons un trait de séparation.
_____________________________________________________________________________________________

Après réflexion, tirons-en un second.
_____________________________________________________________________________________________


1
Mademoiselle Julie (07/12/1952 Chaîne Nationale)
d’August Strindberg - Adaptation Boris Vian - Mise en scène Franck Sundstrom - Musique originale Georges Delerue
Interprétation  Eleonore Hirt, Michel Piccoli, Andrée Tainsy
Une captation au théâtre Babylone dirigé par Jean-Marie Serreau.
La progression subtile de la gaîté et l'insouciance du début à la tragédie sanglante de la fin est magnifiquement rendue. De la mise en scène, nous n'avons que le son. C'est suffisant. La magie de la radio consiste à l'imaginer à partir de la voix des acteurs. Et quelles voix. Eleonore Hirt (Julie) et Michel Piccoli (Jean) ont du coffre. Certes l'enregistrement est parfois légèrement déficient, et les quelques rares commentaires, brefs mais nécessaires, du speaker ("celui qui voit") coupent un tout petit peu l'auditeur de l'ambiance de la pièce, mais ce sont des détails.
Jeu de séduction entre maîtresse et serviteur : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-03.02.2019-ITEMA_21947424-2.mp3" debut="24:02" fin="29:45"]
Cela se passe de commentaire.

2
La Résistance française au cinéma (07-06-1994)
par Michel Cazenave - Avec Jacques Siclier, Jean-Pierre Jeancolas et Dominique Rabourdin - Réalisation Christine Berlamont
Le tour de la question est assez vite fait, et paradoxalement c'est tout l'intérêt de ce Mardi du cinéma.
Dans le cinéma français d'abord le sujet est assez épineux et ceci malgré La bataille du rail, et, bien plus tard (1969) L'armée des ombres. Les critiques, et notamment Jacques Siclier, grand connaisseur de cette période et admirateur de René Clément, aujourd'hui quelque peu tombé en disgrâce, montrent bien la gêne de la société française d'après-guerre vis à vis de ce sujet. Les français se sont massivement engagés dans la Résistance en 1945...
Le cinéma français va donc privilégier la caricature et le comique (Francis Blanche en Papa Schultz face à B. Bardot), puisque dans ces films, les français sont tous plus ou moins des Résistants qui se moquent ouvertement de l'occupant.
La partie centrale de l'émission est consacrée à la Résistance dans le cinéma américain (Casablanca, Le port de l'angoisse...).

Pour finir une parenthèse, encore : le cinéma français a toujours les mêmes soucis avec les affaires sensibles...
Cf Grâce à Dieu de F.Ozon. C'est simple à vérifier.
Comparons la fameuse conférence de presse du cardinal Barbarin avec la scène équivalente dans le film (François Marthouret joue le cardinal).
Côté film : jeu sobre, l'acteur est embarrassé par sa réplique, et besoin du réalisateur de faire un rapide contrechamp sur les journalistes scandalisés, contrechamp qui indique bien au spectateur ce qu'il faut en penser, au cas où nous n'aurions pas compris. Cela revient à prendre le spectateur pour un simple d'esprit.
Côté réalité : le vrai cardinal, avec sa diction, sa gestuelle, son regard, ses grimaces, que l'on n'a pas chez Marthouret, l'emporte haut la main. C'est l'image de très loin la plus forte, et la plus scandaleuse.

Curly 

Curly

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Kafka, Lope de Vega, Luc Ferrari, André Schaeffner, Véra Feyder... - Ven 22 Mar 2019, 22:04

1
Franz Kafka
Nuit du samedi 23 mars au dimanche 24 mars 2019
La métamorphose (27/11/1969)
adaptation Jacqueline Clancier - Traduction Alexandre Vialatte - Musique originale Karel Trow - Interprétation Claude Rich, Roger Coggio, Berthe Chernel, Josée Steiner, Jacques Mauclair, Jean-Pierre Marielle, Laurence Badie, Jean Daguerre, Yves Peneau, Jean-Jacques Steen et Annick Korrigan - Réalisation Jean-Jacques Vierne
Bonnes nouvelles, grands comédiens - Jean Topart lit "Un champion de jeûne"(19/06/1981)
par Patrice Galbeau - Lecture Jean Topart

2
Nuit du lundi 25 mars au mardi 26 mars 2019 et les deux nuits suivantes
Prestige du théâtre - Splendeurs du théâtre espagnol 1-  de Juan Del Encina à Lope de Vega 2- Lope de Vega, le prodige de la nature 3- Lope de Vega, Tout l'univers sur quelques planches (19/04, 17 & 24/05/1955 Chaîne Nationale)
par la Société d’Histoire du Théâtre - Texte de Léon Chancerel - Interprétation Léon Chancerel (Sébastien le secrétaire), Olivier Hussenot, Maria Casares (La comédienne) et Maurice Jacquemont (Le comédien) - Réalisation René Guignard
Même auteur et même série que Le théâtre en voyage avec Louis Jouvet.

3
Musique « concrète »,
Nuit du lundi 25 mars au mardi 26 mars 2019
Atelier de création radiophonique - Du côté d'un hétérozygote : portrait de Luc Ferrari (11/11/1979)
Par Daniel Caux - Avec Luc Ferrari, Pierre Schaeffer, Alain de Chambure, David Abramovitz, Patricia Cohen, Jacqueline Brunhilde et Sophie Brunhilde - Réalisation Yvette Tuchband

Et ethnomusicologie,
Nuit du mercredi 27 mars au jeudi 28 mars 2019
La musique et les hommes - Hommage à André Schaeffner (04/02/1981)
par Rémy Stricker - Avec Gilbert Rouget, Georges-Henri Rivière, Madame Paule Schaeffner, Claudie Marcel-Dubois, Tran Van Khê, Mireille Helffer, Jacques B. Hess, Guy Erismann, François Lesure et Claude Lévi-Strauss - Lectures Rémy Sticker

4
De nouvelles diffusions de
Nuit du dimanche 24 mars au lundi 25 mars 2019
Les nouvelles du crime - Prenez garde aux ballons rouges (16/08/1985)
de Pierre Véry - Par Francis Lacassin - Lecture Rémy Kirch - Réalisation Jacques Béraud
Déjà évoqué dans un précédent post consacré à la série "Les nouvelles du crime".

Nuit du lundi 25 mars au mardi 26 mars 2019
Nouveau répertoire dramatique - Emballage perdu (29/01/1976)
de Véra Feyder - par Lucien Attoun - Réalisation Évelyne Frémy Avec Catherine Arditi, Véra Feyder, Jean-Pierre Kalfon, Roger Bret
Une excellente dramatique, comme souvent avec cet auteur.

Nuit du jeudi 28 mars au vendredi 29 mars 2019
Le théâtre et l'université - Dom Juan ou Le Festin de pierre (29/02/1956)
de Molière - Par Philippe Dechartre - Mise en scène de théâtre Jean Vilar - Avec Jean Vilar (Dom Juan), Daniel Sorano (Sganarelle), Monique Chaumette (Elvire), Georges Wilson (Dom Louis), Philippe Noiret (le commandeur), Georges Riquier (Gusman, le pauvre) et Jean Topart (Dom Carlos) - Débat animé par Philippe Dechartre, avec Paul-Louis Mignon, Jean Vilar, André Lagarde, Alain Henri et Jean-Michel Beigbeder - Composition Maurice Jarre - Enregistré en public, au Théâtre du Palais de Chaillot, par la troupe du TNP
Un document. Découpage radiophonique de la pièce suivi d'un débat avec des étudiants.

Curly 

Curly

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Alfred Hitchcock par Jean Douchet & Le secret de Jean Vigo - Sam 23 Mar 2019, 09:38

1
Le secret de Jean Vigo (23-10-1984)
Par Michel Boujut - Avec Charles Goldblatt, Pierre Lherminier et Jean Dasté
Titre passe-partout, lectures de quelques documents, et explications indigentes (Boujut & Lherminier).
Ce sont surtout les récits de Jean Dasté, acteur dans ces deux films, et de Charles Goldblatt, auteur des chansons, qui attirent l’attention.
Albert Riéra, assistant de Vigo sur Zéro de conduite et scénariste de L’Atalante, et dont il est évidemment un peu question ici, a été réalisateur pour la radio.
Pour le reste, mieux vaut se tourner vers la télévision avec Cinéastes de notre temps de Jacques Rozier (1964) consacré à Vigo, disponible sur l’intégrale en DVD, et dont quelques petits bouts se trouvent sur le site de l’INA, sans aucune indication des participants. (Extraits 1, 2, 3 & 4).
La chanson de Zéro de conduite par son auteur, Charles Golblatt : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-16.02.2019-ITEMA_21984041-3.mp3" debut="26:50" fin="28:30"]

2
Un printemps pour Hitchcock (26/02/1985)
Production : Laurence Drummond
Avec Jean Douchet
Le lecture de quelques extraits de l’entretien Hitchcock/Truffaut agrémentée de quelques archives (bandes promotionnelles, Radioscopie ou journal de Y. Mourousi) servent de point de départ à cet entretien avec Jean Douchet.
Retour rapide sur sa carrière, mais surtout analyse brillante et originale de J Douchet.
Explication de la scène du concert dans L’homme qui en savait trop, avec le fameux coup de cymbales, d’abord par Truffaut, puis par Douchet : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-17.03.2019-ITEMA_22010674-1.mp3" debut="71:28" fin="74:53"]
L’entretien entre Laurence Drummond et Jean Douchet est émaillé de silences, qui n’ont pas été coupés. Profitons de la qualité de ces silences. Ils ne font que mettre en valeur les paroles qui suivent...
Une partie reprend des bouts d’archives, courts et précis, qui servent l’analyse, surtout lorsqu’il s’agit de parler de l’image qu’Hitchcock a voulu donner de lui dans les médias, ce qui a entretenu certains malentendus au sujet de ses films.
L’émission revient aussi sur la curieuse « oraison funèbre » prononcée par Orson Welles et particulièrement vengeresse à l'égard d'Hitchcock.
Les explications de Jean Douchet sont claires et un peu brèves : si l’un a réussi à se faire une place en rusant, le parcours de l’autre est pour le moins chaotique. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-17.03.2019-ITEMA_22010674-1.mp3" debut="82:00" fin="84:08"]
Les liens entre les deux cinéastes existent pourtant, et les correspondances sont nombreuses. (Anthony Perkins dans Psychose et dans Le procès, la scène du motel dans La soif du mal et dans Psychose etc...)
Les entretiens Hitchcock/Truffaut sont mentionnés comme essentiels.
Ce livre l'est aussi  :
Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 14 Tzolzo22

Curly 

Curly

137
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Gaston Bachelard - Mer 27 Mar 2019, 09:03

Gaston Bachelard, Les samedis de France Culture (04-01-1975)
par Jacques Duchateau, avec Jean Lescure, Paul Braffort et Marie-Louise Gouhier

Souvenirs de Bachelard, en compagnie de trois de ses anciens élèves. En premier lieu Jean Lescure.  Conversation où dans un premier temps Jacques Duchateau distribue sèchement la parole annonçant à chaque fois le nom de celui qui va parler.
L’oulipien Jacques Duchateau, a été le producteur du Panorama, l’émission de la mi-journée de France Culture jusqu’à la fin des années 90 où l’actualité culturelle, et non socio popo, était commentée, et à chaque fois en compagnie de personnalités ayant une certaine connaissance du sujet.
La discussion démarre pourtant assez mal : il y est question de la barbe de Bachelard. Et pourtant, avec un certain humour, les intervenants réussissent à tourner cette barbe « épistémologique » à leur avantage, en partant de cette barbe pour dresser un portrait de Bachelard.
Puis la conversation, qui semble être en direct, mais un direct maîtrisé, sans bafouillages ni cafouillages, est coupée par la voix de Bachelard sortie des profondeurs des archives.
Jean Lescure nous apprend que la Causerie sur la radio de 1949 (voir en fin de post pour les références) diffusée dans les Nuits, et dont il manque quelques bouts, a été enregistrée à l’occasion des 25 ans de Radio Genève.
Les intermèdes musicaux sont variés : la voix de Bachelard est accompagnée parfois d’un fond de jazz-rock (nous sommes en 1975), mais on entend aussi du Stravinsky, du Varèse (Syrinx) et Pierre et le Loup, version jazz avec l’organiste Jimmy Smith accompagné de l’orchestre d’Oliver Nelson. C’est inattendu dans une telle émission.
Ce parcours à travers « la vie et l’œuvre » amène à parler de la poésie et du langage. [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-20.03.2019-ITEMA_22013305-0.mp3" debut="64:57" fin="66:40"]
« ...lorsqu’il y a de bons poètes dans un pays, le langage s’y porte bien. Et quand le langage va bien, tout va bien. Tout est vivant, vivant au sommet de la vie... »

La conclusion, peu originale, sur la postérité de Bachelard : Jean Lescure s’en tire par une pirouette, heureusement : « La postérité de Bachelard ? Faisons des enfants et on verra... »

Gaston Bachelard était aussi un homme de radio. Il ne s’agissait pas de captation brute de cours, mais de « Causeries » écrites spécialement pour la radio.
Ces causeries faisaient partie des programmes  "Connaissance de l'homme" et "Heure de culture française".
Dans les Nuits : Un entretien de Gaston Bachelard avec Paule Chavasse (13-02-1963) sur La poétique de l'espace.
Mais surtout Causerie sur la radio (1949), et Dormeurs éveillés (19-01-1954)
Sur la radio [son mp3="http://s3-eu-west-1.amazonaws.com/cruiser-production/static/culture/sons/2015/06/s23/RF_5B589F22-6B32-4C57-9013-D5F129C49363_GENE.MP3"debut="05:52" fin="08:57"]
Au programme, « radiodiffuser les principes de la rêverie »

En CD : Causeries (Les grandes heures de la radio) avec ; outre Dormeurs éveillés déjà dans les Nuits, La poésie et les éléments matériels, la poésie de l’eau, les images du feu, les poèmes de l’air,  l’élément terrestre, la poésie de la main, le lyrisme de la forge.

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 14 Pdtina10

Sur le site de l’INA :
- La science et la philosophie
- La pensée grecque
- L'histoire des sciences
- Causeries variées (= la formation de l’esprit scientifique, la science au Moyen Age, les grands philosophes)
- Causeries sur l’alchimie
- Bachelard à la radio (plusieurs entretiens, notamment celui avec P. Chavasse en 1963 et celui, « intime », avec Jean Lescure)

Curly 

Curly

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Tennessee Williams, Mardis du cinéma, Pygmées Aka, Oud, Musique et soufisme, Deux ACR - Jeu 28 Mar 2019, 22:23

Une dramatique
Nuit du dimanche 31 mars au lundi 01 avril 2019
Dans le bar d'un hôtel de Tokyo (12/02/1990)
De Tennessee Williams - Adaptation Bruno Villien - Réalisation Claude Mourthé
avec Malka Ribovska (Myriam) ; Patrick Chesnais (Marc) 

Deux Mardis du cinéma
Nuit du dimanche 31 mars au lundi 01 avril 2019
Le montage, anatomie du film (06/09/1994)
Par Jacques Munier - Avec Marie-Josèphe Yoyotte, Henri Colpi, Claude Miller, Christiane Lack, Yann Dedet (chefs-monteurs) et Pierre Samson (coauteur de "Les conceptions du montage", CinémAction, n°72) - Réalisation Josette Colin
Nuit du mardi 2 avril au mercredi 3 avril 2019
Michel Simon ou les jubilations d'un anarchiste : 1895-1975 (09/02/1993)
Par Pascale Lismonde - Avec Denise Dax, Claude Gauteur (professeur à la Femis) et Jean-Marc Loubier (journaliste, auteur d'une biographie sur Michel Simon : Editions Ramsay, 1989) - Réalisation Josette Colin

Musique
Nuit du lundi 01 avril au mardi 02 avril 2019
Musique de notre temps - La musique des pygmées Aka (14/11/1978)
Par Georges Léon - Avec Simha Arom
Nuit du mardi 02 avril au mercredi 03 avril 2019
Les chemins de la musique - L'odyssée du Oud, de Bagdad à Grenade, 1ère partie : Bagdad sous embargo au son du oud (02/09/2002)
Par Tewfik Hakem , avec Christian Ledoux et Munir Bachir - Réalisation Françoise Cordey
Un mystère : diffusion de la 1ère, mais la 2nde le lendemain n’appartient pas à la même série...
Nuit du mercredi 03 avril au jeudi 04 avril 2019
Les chemins de la musique - Musique et soufisme, 2ème émission : Des sons et des voix dans la quête de l'absolu (11/03/2003)
Par Daniela Langer - Avec Thierry Zarcone, Jean During, Pierre Lory et Houriya Abdelouahed - Réalisation Marie-Dominique Bougaud
Suite du mystère : diffusion de la 2nde émission, mais non de la première...

Deux ACR :
Nuit du lundi 01 avril au mardi 02 avril 2019
Barbès Stalingrad : Ya Rayi ! (07/05/2000)
Par Marie-Hélène Bernard - Réalisation Monique Burguière, François Caunac
"Cette émission est dédiée à Viviane Van Den Broek, réalisatrice à France Culture Elle avait commencé à y travailler et aurait dû la terminer." Source Inathèque.
Nuit du vendredi 05 avril au samedi 06 avril 2019
Irish Stew (1ère diffusion :  21/05/1972)
Par Andrew Orr et Serge Fauchereau - Assistante Viviane Van den Broek
Qui complète Ireland For Ever.

Curly 

Curly

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Sur les traces de Ramond en 1981, sur l'autoroute de la Nullité en 2017 - Sam 30 Mar 2019, 08:45

Promenades ethnologiques en France - Sur les traces de Ramond (03, 04 & 05/08/1981)
par André du Bouchet et Claude Macherel - Avec des bergers de  Sainte-Marie-de-Campan, le maire-adjoint de Campan, des habitants du village et des paysans - Réalisation Hervé Leveau

Cette promenade ethnologique vient croiser une autre rediffusion, celle d’un documentaire de 2017, Paysans : les quatre saisons, qui recueille la parole d’agriculteurs.
Dans la promenade ethnologique, André du Bouchet et Claude Macherel laissent les bergers et les habitants de Sainte-Marie-de-Campan discuter entre eux, les relançant le moins possible, le but étant que la présence du micro soit discrète.
En 2017, les agriculteurs et leur famille parlent au plus près du micro qu’on leur tend sous le nez. Avec ce besoin de rajouter en fond des bruits de la ferme pour surcharger le tout.
Autre énorme différence, une approche qui montre une évolution des mentalités :
En 2017, on incite les agriculteurs à parler d’eux, de leur famille, la société étant réduite à une addition de « moi ».
En 1981, la vie de chaque paysan s’intègre dans un ensemble plus vaste. Il s’agit du passage du temps, du passage des hommes sur une terre qui va être amenée à changer d’aspect au fil des années. Magnifique sujet.
En 2017 on zoome sur des individus, et en 1981 on part des individus pour obtenir une vision ample, large, de la région de Campan dans les Pyrénées.
En 2017 on entasse les témoignages de plusieurs familles et puis c’est tout. Et cette idée que l’absence de parole est synonyme de silence et d’ennui. Et que sans la parole point de salut.
Les agriculteurs ne sont évidemment pas en cause, ils font ce qu’on leur demande de faire, c’est à dire de bien raconter leur vie dans le micro après avoir décliné leur identité. Rajoutons à cela une musique d’ascenseur pour créer de l’émotion, et les bruits de la nature pour que ça fasse bien "documentaire".
Extrait de la 2nde partie, L’installation. L’exaltation du « moi je » comme alpha et oméga de tout.
[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10177-19.03.2019-ITEMA_22012278-0.mp3" debut="34:20" fin="36:48"]
L’ethnologie teintée de poésie a disparu. L’ambition n’est pas la même. L’auditeur peut écouter d’une oreille distraite. Notons aussi l'ajout d'une musique de type richardclaydermanositcomesque, pour créer de manière totalement putassière une émotion factice.

C'est un paradoxe : avant l'arrivée des podcasts France Culture produisait des émissions que l'on aurait voulu réécouter et qu'il était parfois difficile d'enregistrer. Et maintenant, alors qu'il est possible d'archiver et de réécouter à loisir, les émissions proposées sont souvent "inécoutables". Et puis les rares médias qui rendent compte des émissions de radio font des publi-reportages, et non de la critique. C'est une dictature de la médiocrité.  L'expression est forte mais elle correspond parfaitement à la situation.

Sur les traces de Ramond
Outre les aspects évoqués plus haut, cette triple promenade, superpose les écrits de Louis Ramond de Carbonnière, géologue et botaniste qui au moment de la Révolution Française va venir étudier les Pyrénées, les discussions de paysans, et les conversations entre A. du Bouchet et C. Macherel se promenant dans la région de Campan. Les trois parfois se croisant ou se mélangeant. Ou se perdant…
Première partie – A. du Bouchet et C. Macherel sont en voiture, ils se sont perdus. La promenade se fera selon les hasards et les imprévus.
Ils vont ensuite partager un repas avec un groupe de bergers durant lequel une longue discussion va s’engager. Les bergers ne parlaient pas patois entre eux en raison des micros, et un berger que nous n’avons pas entendu était présent. Et c’était lui qui avait peut être le plus à dire, le seul à vivre exclusivement de son troupeau. Les autres ayant un autre métier.
L’émission est particulièrement lucide sur ses limites. Elle en joue et les tourne à son avantage car les imperfections et les hasards deviennent un des sujets de cette promenade. A. du Bouchet sait que l’ethnologie implique une immersion longue au sein de la population étudiée, chose impossible ici.

[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-19.03.2019-ITEMA_22012386-1.mp3" debut="29:37" fin="34:40"] Textes de Ramond lus par A. du Bouchet (les événements en question étant la Révolution Française), qui se superposent à une partie du repas (l’arrivée des routes touristiques).

Deuxième partie – Conversation à nouveau mais dans le café épicerie du village avec le maire-adjoint et et un cultivateur. Il y est question toujours du passage du temps, des changements de la société, de la manière dont l’homme transforme le paysage, mais aussi de l’élevage, la fabrication du pain et du beurre… Mine de rien c’est une partie de l’histoire de la vallée depuis le début du XXème siècle.
Ensuite, promenade avec A. du Bouchet et C. Macherel.
Récit d’une rencontre avec deux bergers, dans le fond un événement imprévu, des tireurs qui s’entraînent sur des cibles :
[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-20.03.2019-ITEMA_22013305-1.mp3" debut="38:52" fin="42:30"] Le refus de ces bergers de se confier au micro perçu comme une « intrusion du dehors.»

« La pierre qui fait signe » à A. du Bouchet : il y retrouve, par hasard, un signe sur lequel Ramond revient très souvent. Le monde du livre rejoint la réalité.
[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-20.03.2019-ITEMA_22013305-1.mp3" debut="55:13" fin="58:00"]

Troisième partie – Suite de la promenade, puis retour à Campan. L’exploitation des forêts, la disparition des bûcherons et des scieries, la chasse aux izards, la modernisation des exploitations. Plusieurs strates temporelles se superposent encore : le XVIIIème siècle (Ramond), 1981, et les souvenirs des habitants qui remontent à la première moitié de XXième siècle.

Du café épicerie aux pâturages, paysage sonore :
[son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-21.03.2019-ITEMA_22014306-1.mp3" debut="35:16" fin="36:23"]
C. Macherel apportera plus tard des explications sur les cloches du bétail.

Curly 

Curly

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La métamorphose d'après Kafka, réalisation de Jean-Jacques Vierne - Dim 31 Mar 2019, 10:08

La métamorphose (27/11/1969)
adaptation Jacqueline Clancier - Traduction Alexandre Vialatte - Musique originale Karel Trow - Interprétation Claude Rich, Roger Coggio, Berthe Chernel, Josée Steiner, Jacques Mauclair, Jean-Pierre Marielle, Laurence Badie, Jean Daguerre, Yves Peneau, Jean-Jacques Steen et Annick Korrigan - Réalisation Jean-Jacques Vierne
Belle dramatique, qui utilise les ressources de la stéréophonie et surtout de "la profondeur de champ" : l'auditeur est avec Grégoire,  du coup tout ce qui se passe dans l'appartement est perçu depuis la chambre.
Autres idées : le tic tac constant de la pendule. Pendule qui s'arrête au moment de la mort de Grégoire.
Et aussi la transformation de la voix de Roger Coggio (Grégoire), puisque lorsqu'il essaie de parler, les bruits d'insecte que sa famille doit entendre sont traduits pour l'auditeur par une voix légèrement trafiquée.
En outre, la dramatique bénéficie d'une musique originale de Karel Trow qui ne fait pas tapis sonore : elle est parfaitement intégrée à l'ensemble. Voir les remarques sur le feuilleton Viper's dream dans un précédent post. Une fois de plus il est aisé de mesurer la perte d'un savoir faire. La réalisation de Jean-Jacques Vierne est quasiment avant-gardiste par rapport au feuilleton de 2019.
Dernière remarque douloureuse : le générique de fin est shunté pour laisser place à Michel Polnareff qui meugle dans sa chambre vide.

Pour compléter :
Bonnes nouvelles, grands comédiens - Jean Topart lit "Un champion de jeûne"(19/06/1981)
par Patrice Galbeau - Lecture Jean Topart

A ne pas comparer aux nombreuses lectures récentes que l'on a pu entendre dans Théâtre et compagnie, surjouées, emphatiques, prétentieuses, ennuyeuses, voir ici ou .

Curly 

Curly

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Erratum - Lun 01 Avr 2019, 08:13

Erratum :
Dans ce billet du 2 décembre 2018 j'ai écrit :
"La direction de France Culture crache sur ses archives. Soit.
Mais elle rentabilise bien ses anciens programmes. (voir le site de l’INA)"
Le terme "rentabilisé" a été utilisé de manière bien maladroite.  
Je souhaitais dire que France Culture crache sur ses "archives" (là aucun souci de compréhension) mais qu'en même temps elle ne se gêne pas pour en diffuser toutes les nuits.
Par ailleurs une source sûre qui se reconnaîtra si elle lit ceci précise bien que France Culture verse à l'INA de l'argent pour la diffusion de ces "archives".
Le terme d'archive est gênant, car lorsqu'on lit un roman de Balzac de 1834 on ne parle pas d'"archive" de la littérature.
Leur écoute ne peut être comparée à "la consultation d'un vieil album photo ou au visionnage d'un film super 8." Certaines émissions radiophoniques, quelle que soit leur ancienneté sont de véritables œuvres, et là, enfonçons une porte ouverte, ajoutons que ces œuvres appartiennent à leur époque tout en la dépassant.
ex. Le bahut noir de René Jentet (30/03/1974) est avant tout une œuvre et non une archive.

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) -

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