Dans un blog pas très loin et où il vaut mieux s'aventurer avec une armure, il me semble reconnaitre Agathe ou bien Yann peut-être (c'est un blog où les signatures perso sont interdites, drôle d'endroit non ?) qui dit n'avoir point apprécié l'ACR de ce soir. Sujet du soir : les foudroyés. Saisissons l'occasion pour montrer que les auditeurs critiques ne chantent pas à l'unisson et qu'ils ne s'engueulent pas pour cela : car au contraire cet ACR m'a semblé très réussi, d'une grande force poétique, avec de belles résonances fantastiques. Il faut dire que le sujet est riche ; ce sont des expériences hors-série, extraordinaires, fascinantes, et en même temps bien éloignées du sensationnel à deux balles dont on abuse un peu partout, et puis encore plus éloigné du sensationnel humano-misérabiliste si fréquent sur Arte
& FC. C'est donc un sujet en or, traité avec un minimum de récup malsaine : tout au plus 2 ou 3 fautes de goût (par exemple l'assimilation à l'orgasme jaculatoire c'est un peu lourdaud ; et puis on se serait bien passé des larmes près du micro dans la dernière séquence, elles n'apportent rien sinon du racolage émotionnel, et ça réduit même le propos du témoin par ailleurs beau et noble). Pour le reste c'est 70 minutes de belle création radio, même si on peut renâcler à certains choix esthétiques comme celui du récit de Baal, certes beau et bien porté, mais redondant avec Gascard, on pourrait confondre les deux.
L'auteur de cet Essai radiophonique entre Documentaire et Création, c'est Manuela Morgaine, l'auteur de la fiction "Le ciel électrique" que les Nuits de FC ont rediffusée
début janvier. On y retrouve les habituels cas atypiques par exemple les incroyables survivants du choc ; et puis ceux qui sont devenus un peu notoires comme
Nicolas Gascard, ce chasseur d'éclairs qui se propulse de lui-même dans le phénomène pour prendre des photos, ou encore cet échographiste dont le bras conserve la mémoire de l'ankylose.
Comme pour les "passagers de la nuit", je ne saurais pas trop dire pourquoi j'ai apprécié l'ambiance. Je manque totalement de critères de jugement clairs et conscients. Les dimanches où je peux écouter l'ACR, 3 fois sur 4 je décroche après quelques minutes, souvent un peu exaspéré soit par l'hermétisme prétentieux, soit par le mélange de voix gueulardes et de bruits de casserole qui m'écorchent les esgourdes. Cette fois rien de tout ça, mais est-ce bien suffisant pour expliquer la séduction sonore ? Ne serait-ce pas plutôt celle du sujet ? Après tout, comme grand thème qui va chercher dans le fondamental dramatique + symbolique, c'est un classique... Il faut signaler, en tous cas, la finesse de la mise en ondes : Marie-Laure Ciboulet et Philippe Langlois ont laissé la puissance et le déchaînement au phénomène naturel, et les voix humaines n'en rajoutent pas. Tout est fait mezzo-voce, rien que ça c'est rare sur FC. N'empêche que les témoignages ont tous quelque chose de profond, et ça se comprend....
L'émission est disponible 1 mois à la réécoute mais en format RP/RM.
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