Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Hep hep hep !!

J'ai bien failli me laisser déborder par le délai de 24h. Mais c'était hier en deuxième partie de la matinale que notre inénarrable Marc Voinchet en a placé une bien bonne : l'échec d'Obama (qui n'est pas celui des Démocrates) aux élections de mi-mandat s'explique par le racisme. Les deux américains invités ont eu beau juger l'hypothèse peu recevable, il a fallu que Marco insiste.

Comme quoi le prix Philippe Caloni est un prix de l'interview, pas le prix de finesse dans l'analyse politique hein. Ni celui de l'originalité. Ni celui de la capacité à s'affranchir de ses préjugés nationaux : face à deux invités gênés, Voinchet a défendu bec et ongles la loi sur la couverture santé, la fameuse Obamacare, qui a de fortes chances de ne pas lui survivre. Survivre à Obama je veux dire. Quant à Voinchet il survivra aux deux, et il survivra aussi au florilège de questions idiotes qu'il aura posé à ses invités en plusieurs années.

Ce mercredi au journal de 7h30 on apprend de la bouche d'Amélie Perrier, que le prochain président du Sénat américain sera sans doute  (sic) Mitch Mc Connell. Sénateur du Kentucky, en tant que leader du parti Républicains qui emporte la majorité. Elle le dit juste avant de lui donner la parole [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s45/NET_FC_dabf72d9-dc2f-4b94-9640-27ab1c9563f1.mp3" debut="01:37" fin="02:40"] et elle le répète explicitement juste après. Ben oui c'est logique hein ?

C'est logique pour une journaliste de France Culture, mais c'est faux. Le Sénat est présidé par le vice-président des Etats-Unis. Que son parti ait ou non la majorité ça n'a rien à voir. L'erreur est patente, un peu comme si un journaliste américain disait que le premier ministre français est élu par les députés ; ou comme si un journaliste russe disait que la Reine d'Angleterre a le libre choix de désigner le premier ministre du royaume-uni. C'est du même niveau de sous-information.

Aucun des intervenants présents ne corrigera l'erreur et même pas l'invité des Enjeux internationaux, directeur de l'IEP Lyon, qui a d'autres choses à faire peut-être panser ses plaies, ou bien tout au bout de sa ligne téléphonique, préparer son intervention aux Enjeux : les Républicains gagnent mais ils n'ont pas de quoi être fiers puisqu'ils n'ont rien proposé. Et il appelle ça une "victoire à la Pyrrhus". Badaboum oh la belle bleue.

On voit donc qu'au journal de France Culture et dans ses "Enjeux internationaux" qui ne dépendent pas de la Rédaction mais en partagent les orientations politiques, chacun est surtout préoccupé de cultiver ses propres erreurs. Car une victoire à la Pyrrhus c'est pas ça. Une victoire à la Pyrrhus est une victoire  ruineuse pour le vainqueur, du fait des destructions et des pertes qu'il a dû consentir. Rien de tel en l'occurrence. Tout au plus en cas de déculottée mémorable des Démocrates, on eut pu parler de défaite à la Pyrrhus. Enfin on ressortira la formule en France quand on fera le commentaire avec bilan du mandat 2012-2017.

Il faut remarquer ce terrible regret : "C'était un référendum sur Obama et il faut dire qu'il a perdu". Eh oui, cher directeur de l'IEP Lyon invité par un journaliste de France Culture et on ne sait vraiment pas de quel bord vous êtes l'un et l'autre, alors si l'on vous suit on apprend que les méchants Républicains vont probablement jouer la carte de l'obstruction. Il faut dire que pour l'obstruction, la gauche française connait toutes les ficelles et que France Culture pourra donc nous livrer des analyses de spécialistes.

À 12 H40 la remise du Goncourt en direct. Le transfert d'antenne est en retard, on ne comprend rien et encore moins parce que la journaliste de FC parle par dessus la voix de la secrétaire du prix qui annonce les résultats et échange avec le présentateur du journal. Celui-ci annonce donc que Marc Fiorentino a le Goncourt. Clémentine Marie, le corrige, non c'est Lydie Salvaire. Puis elle lit (mal) sa fiche sur Lydie Salvaire, guerre d'Espagne, papa maman, psychiatre, etc.Bref, FC est capable de rater la retransmission de l'événement culturel parisien majeur. Encore bravo. Et puis ça aussi : Clémentine Marie parle aussi àau sujet de Salvaire d'une "langue sublime". Lydie Salvaire, une langue sublime? Non? On peut aimer son style, son laisser aller, ses trivialités, mais sublime certainement pas. Ou alors, Hollande est un immense styliste et Voinchet le rhéteur que le monde entier nous envie.

Voinchet reçoit Eric de Montgolfier. Peu avant 8 heures, question : "Vous êtes de la famille de Montgolfier, hein, c'est bien vrai, hein, les inventeurs de la Montgolfière, hein… "ou quelque chose comme ça. Montgolfier répond que non, que les célèbres frères n'ont pas eu d'enfants. Alors Voinchet : "On vous a préparé ça, pour prendre un peu de hauteur, ha, ha, ha "Et on entend on bruit de brûleur utilisé dans une montgolfière!
Il enchaine sur un gimmick "Vous écoutez France Culture et vous n'avez pas tort." Parfois, et même souvent, je me pose la question.

munstead a écrit: "et vous n'avez pas tort."

Rien que ça, c'est d'un pénible...
Je ne sais pas ce qui est le pire entre ça et le "portez-vous bien" du secret des sources.

Cancoillotte a écrit:

munstead a écrit: "et vous n'avez pas tort."

Rien que ça, c'est d'un pénible...
Je ne sais pas ce qui est le pire entre ça et le "portez-vous bien" du secret des sources.

Et de Goumarre au Rendez-vous : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s46/NET_FC_d7e498dc-88a6-4b87-b831-f2f16a6a9fa7.mp3" debut="50:50" fin="50:54"]

Le crétinisme a de l'avenir à France Culture. Il faut dire que quand  on voit à qui l'on a affaire on ne s'étonne pas (voir la « terrifiante photo »).

« Vous allez bien ? Bon-on-on-on... »

En ce qui me concerne l'ânerie du jour sera sonore : à 7h35 Amélie Perrier nous apprend la disparition d'Alexandre Gros-temps-dièque. Non ça n'était pas un programme de prévision météo. C'était un mathématicien. Incomparable, disent ceux qui l'ont connu. Un type qui a très vite transformé tous ses maîtres en élèves.

Avec une diction laborieuse et appliquée, la journaliste qui a hâtivement recopié quelques lignes de la wikipedia ("il était connu pour...") commente la mort de Grothendieck. Elle vient de découvrir qu'il y eu un avant Cédric Villani. Mais elle n'a pas eu l'idée de vérifier la prononciation d'un nom largement connu, lui, des auditeurs de la chaine.

Un peu de culture générale l'aurait aidée à savoir que Grotte-hène-dick était un personnage fameux, qui s'illustrait non seulement par son travail de mathématicien dans une carrière tout à fait atypique, mais aussi par ses prises de position idéologiques. Chose qui sur France Culture est usuellement célébré par le collège des producteurs qui savent comment on vote bien et nous le font savoir chaque jour quasi à chaque heure.

Tout le monde ne s'intéresse pas au mathématiques, tout le monde ne suit pas Continent Sciences, tout le monde n'a pas le génie des noms étrangers. Mais enfin un peu d'intuition linguistique lui aurait mis la puce à l'oreille, un peu de curiosité lui aurait fait trouver sur le web une prononciation correcte. Je suis prêt à parier que même Voinchet sait prononcer ce nom.

Je t'en foutrais moi des gros-temps-dièque.

Hier, Métézeau interroge le président du Sénat :" Est-il normal qu'un ancien PM et un de ses ministres se rencontrent, chez Ledoyen (souligné)? On a envie de répondre oui, mais par dessus la réponse à étages de Archer, Métézeau insiste "Chez Ledoyen!" On sent là toute l'horreur de la situation. Ils se rencontrent dans un bon restaurant. Les chiens!

Une simple "pleuve par neuf" aurait pourtant suffi à détecter l'erreur sur "gros-temps-dièque" ou "gros-temps-en-emporte-le-vent".

Ca doit faire un sacré bail que Caroline Broué a quitté Sciences-Po. Elle ne se souvient même plus du sens de ces trois lettres : P-I-B. Pour la première encore ça va. La deuxième flute voyons saperlipopette c'est quoi déjà ? Voyons voyons : PIB = Produit euh internatio euh... internaaaa ....

Merci Antoine Mercier pour le sauvetage : [son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2014/11/s47/NET_FC_34b90cf0-74f5-4265-b5a4-d6810f54d35b.mp3" debut="01:21" fin="01:36"]



Pour trouver le fil : ça se passait aujourd'hui même vers 12h50 dans un numéro de La grande table qui a fait l'objet de quelques commentaires dans notre forum.

J'aurais aimé avoir le temps de chronométrer Voinchet, ce matin,parti pour Nouméa (il accompagne partout le PR) : je crois qu'il a davantage parlé que ses quatre invités. Pour ne rien apporter bien sûr, puisqu'il a étalé sans pudeur sa méconnaissance du sujet, de la région, revenait à Rocard, à Ouvéa, ne comprenait rien aux considérations géopolitiques (très étonné que l'on parle de la Chine), plaisantait sur le décalage horaire (eh oui), le nickel (comme il est drôle); bref il s'est étalé sur le caillou. Pendant ce temps, à Paris, le présentateur annonçait quelques nouvelles sur l'horreur du monde sur le ton d'une liseuse du XVIIIe siècle annonçant à Madame la marquise que le Roi avait bien dormi quinze jours plus tôt à Marly.