Il ne me reste que quelques instants pour signaler aux pêcheurs de perles ainsi qu'aux grands déprimés un banc particulièrement fertile en bourdes : la série de Culture Musique consacrée à Chicago. Atassion les amis c'est l'heure du numéro 2 et le numéro 1 nous avait particulièrement gâtés . Passons sur la lecture d'abord laborieuse puis lourdement théâtrale ; passons sur la voix de godiche qui semblent sortie et sans même avoir pris le temps de refroidir hors du moule à brioche qui nous a déjà collé Albane Pénaranda de faction dans les Nuits de FC au grand désespoir des amateurs de vraies nymphettes décervelées et tout autant des consommateurs de femmes mûres, puisque c'est une des secondes sous le masque des premières qui nous sabote les intros dans le programme de nuit. Mais revenons à Chicago, vite vite car je dois poster ceci absolument avant de dépasser le délai légal de 24h qui m'autorise à contribuer dans ce fil.
Mais saperlipopette par quoi commencer, peut-être par la diction d'une non-anglophone avec une prononciation à faire pâlir Philaunet. Qu'on en juge : à la 10e minute quand elle présente un poème de Carl Sandburg à la gloire des gratte-ciel, nous entendons "scouaillescrapère" (pour 'skyscraper') c'est bien connu qu'en anglais Ciel se dit Skry et se prononce Scouaille . C'est un mot qu'on apprend pendant le premier trimestre de sa première année d'anglais, ce qui explique que la dame a eu le temps de l'oublier si elle est vraiment très âgée malgré sa voix d'immature. Erreur qui sera d'autant moins pardonnable 10 secondes plus tard quand les premiers mots du poème seront justement ceux du titre "By day, the skyscraper looms...". Mais il était apparemment trop difficile de préparer sa lecture en écoutant les bobineaux.
On se demande pourquoi la présentation d'une émission sur la musique américaine s'est trouvée ainsi confiée à une non-anglophone. Heureusement, elle sait aussi fourcher en français quelques minutes plus tard avec "un gland ... (rire) un grand classique du blouse". Puis encore un peu plus loin quand elle évoque "Monnoir et .... ?" (et René peut-être) mais non elle se reprend a temps non sans avoir pris le temps de pouffer brièvement : c'était Monet et Renoir. Le contrepet inattendu a failli frapper et le départ de fou-rire a été évité de peu, on l'entend distinctement.
Et maintenant quelques pilules pour les forumeurs déprimés :
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A France Culture depuis 1999 on se montre soucieux de
diversité voila pourquoi tandis que l'émission se poursuit la collection de gaffes se complète avec des bourdes authentiques qui ne doivent rien à l'élocution : à la 21e minute notamment voici l'apparition surprise de Frank Lloyd Wright, et ici messieurs je vous demande de me suivre attentivement : Wright n'a pas construit à Chicago mais y ayant débarqué à Chicago un beau jour de 1889 il inventa la maison prairie, radicalement contraire à l'architecture locale et pour cette raison deux artistes de la contre-culture (atassion) lui ont dédié cette jolie chanson. Ici le technicien lance le morceau effectivement la chanson est jolie c'est certainement une des plus élégantes mélodies de Paul Simon aïe aïe aïe vous m'avez compris : les contre-culturistes évoqués sont bien Simon & Garfunkel, deux artistes tout à fait mainstream, par ailleurs fort peu Chicagoans au contraire deux enfants de Brooklyn et donc encore plus New-yorkais que Woody Allen (deux fois plus pour être précis puisqu'ils sont deux). Achevons le sabordage de cet épisode qui n'est qu'un parmi d'autres dans une émission impeccablement préparée : le Wright de la chanson ne risque pas d'être l'architecte, les paroles ne laissent guère de doute la-dessus puisqu'il y est question de faire de la musique toute la nuit entre copains. Wright disparu en 1959 à l'époque où le duo Simon & Garfunkel avait cessé sa courte carrière de rockers au bal du college et n'avait pas encore trouvé ni même cherché la voie des studios, on se demande comment les trois auraient pu former un trio d'amis. Le Wright de la chanson est bien sûr quelqu'un d'autre là-dessus il y a quelques hypothèses je ne me hasarde pas à en préférer une mais par contre, dire que ce morceau n'avait rien à faire dans cette émission ça oui je m'y hasarde sans complexe.
L'émission continue et les âneries aussi : ainsi on apprend que le nom courant du métro aérien c'est "L" prononcer "EL", pour 'Elevator' bien sûr c'est seulement à Nouillorque que 'EL' signifie 'Elevated'. Il vient un moment où on n'a plus de place sur le ticket de métro (Ligne 6 ou ligne 2 pour l'Elevated in Paris) où l'on avait entrepris de noter ces âneries. Voila pourquoi il faut arrêter de noter et commencer à s'interroger mais bon sang c'est donc si difficile, de préparer une émission, de s'entrainer à répéter les mots et les titres qu'on va devoir envoyer dans une langue étrangère, ici l'anglais et le français ? Et du côté de la réalisation : chez les professionnels, quand la langue fourche on reprend sa lecture un peu plus haut dans le texte disons au début de la phrase massacrée, et il suffira au montage de couper la partie en trop. C'est ainsi qu'on pratiquait jadis chose que l'auditeur découvrait les jours où le labo oubliait la retouche, et on entendait François Chalais qui, lisant sa phrase, se plantait, disait brièvement un "attends là je reprends, tu couperas ..." avant de redémarrer une ligne ou deux plus haut. Alors à France Culture peut-être qu'on ne sait pas faire ou qu'on ne veut pas. Sacro-sainte spontanéité !
Mais justement, au fait : cette vasouillerie radiophonique est-elle enregistrée ou bien est-elle produite en direct ? Dans les deux cas c'est impardonnable d'amateurisme, mais peut-être aussi est-ce compréhensible : réussir la performance en direct aurait demandé probablement quelques mois de travail à l'intéressée, tandis qu'une réalisation correcte après enregistrement et montage risquait d'épuiser le budget-studio annuel de l'émission.
Tout cela est d'autant plus lamentable que le résultat final n'est tout de même pas si mal. Nombre des morceaux sont bien choisis, hélas ils sont enrobés d'un texte médiocre et surtout surchargé d'une sauce à la Quénéhen, entendez gorgé des facilités qu'inspire un sensationnel de pacotille, et de clichés envoyés sur un ton grandiloquent. Mais comme la parole et les idées sont la portion congrue de cette émission, en fait on pourrait n'en pas trop souffrir. L'impression générale est que ce numéro a été préparé par un tandem réunissant un connaisseur et un amateur. Je ne veux même pas savoir le nom de celle qui a été chargée de lire le texte, peut-être est-ce la girl-friend de Bébé-Mathieu ce dont je ne crois rien en fait pour diverses raisons dont la principale n'est pas que dans cette radio on ignore le népotisme ah tiens en écoutant la fin du numéro d'hier au moment où j'envoie mon post, j'entends le début de l'émission suivante avec la voix de Marie Richeux juste alors que je parlais de piston familial non mais vous parlez d'une coïncidence.