France Culture a un problème, illustré de de manière emblématique par l'émission Les Pieds sur terre, cette chronique misérabiliste et sentimentaliste quotidienne (copie plus ou moins fidèle de « Là-bas si j’y suis » de Daniel Mermet). Ce problème c'est l'injonction à l'inclusion dans le collectif, au tous ensemble ("Tous ensemble, ouais", générique PsT), à la mixité et à la rencontre festive. Hors de l'Autre, point de salut. ''Ce grand malheur, de ne pouvoir être seul''. La Bruyère...
La radio comme le disait Barthes, est par nature le lieu de l'intime, de l'individuel, surtout quand elle se déclare culturelle, c'est-à-dire passeuse de savoirs (et non de lamentations sociales et d'injonctions à « hâter la transformation de soi et de la société ») On pourrait reprendre de nombreuses réflexions sur la relation personnelle de l'auditeur à la personne derrière le micro, avec un invité par exemple (voir Veinstein). Mais le temps court, alors venons-en au fait, ou à la photo illustrant cette dérive qui date de pas mal d'années, quand le festif et le collectif sont devenus les normes obligatoires du bon comportement (n'est-ce pas Serrell ?).
Numéro intitulé on ne peut mieux : Les "gilets jaunes", au-delà du politique : être ensemble le 01/02/2019. "Tous ensemble, tous ensemble, ouais !"
Légende parlante également : "Les fiançailles de Karine et Dylan, mardi 24 décembre 2018".
Que des personnes engagées parce qu'elles ont entre 20 et 30 ans (leurs autres qualités, on ne les connaît pas) promeuvent une radio de la fête, des bisous et du groupe n'étonne pas. Que les dirigeants de FC qui essaient d'oublier qu'ils ne sont plus jeunes éliminent des programmes les émissions de monologue en studio ou de dialogue intimiste n'étonne pas non plus, vu leur parcours, mais l'excuse de l'immaturité ne tient plus.
Au lieu d'une parole apaisée, constructive et s'adressant à l'auditeur dans le respect de son intimité (et non en l'excluant en organisant des réjouissances dans un studio ou en public), sont servies des "disputes", des plaintes collectives, des revendications de mouvements sociaux.
La spécificité de la radio culturelle (qui ne s'appelle pas France Inter, ni France Info, etc) est le plus authentiquement trahie par l'émission Les Pieds sur Terre. La page de ce numéro, par exemple, (mais les autres sont sur le même modèle) pourrait se retrouver mot pour mot dans le journal Le Parisien ou dans Paris Match, voire dans le fil d'actualité Yahoo.
N'y a-t-il personne à Radio France pour comprendre que chaque chaîne du groupe a sa mission propre et que l'émission de Kronlund, comme autrefois celle de Mermet, correspond, si la radio politique est obligatoire, au cahier des charges de France Inter ?
La radio comme le disait Barthes, est par nature le lieu de l'intime, de l'individuel, surtout quand elle se déclare culturelle, c'est-à-dire passeuse de savoirs (et non de lamentations sociales et d'injonctions à « hâter la transformation de soi et de la société ») On pourrait reprendre de nombreuses réflexions sur la relation personnelle de l'auditeur à la personne derrière le micro, avec un invité par exemple (voir Veinstein). Mais le temps court, alors venons-en au fait, ou à la photo illustrant cette dérive qui date de pas mal d'années, quand le festif et le collectif sont devenus les normes obligatoires du bon comportement (n'est-ce pas Serrell ?).
Numéro intitulé on ne peut mieux : Les "gilets jaunes", au-delà du politique : être ensemble le 01/02/2019. "Tous ensemble, tous ensemble, ouais !"
Légende parlante également : "Les fiançailles de Karine et Dylan, mardi 24 décembre 2018".
Que des personnes engagées parce qu'elles ont entre 20 et 30 ans (leurs autres qualités, on ne les connaît pas) promeuvent une radio de la fête, des bisous et du groupe n'étonne pas. Que les dirigeants de FC qui essaient d'oublier qu'ils ne sont plus jeunes éliminent des programmes les émissions de monologue en studio ou de dialogue intimiste n'étonne pas non plus, vu leur parcours, mais l'excuse de l'immaturité ne tient plus.
Au lieu d'une parole apaisée, constructive et s'adressant à l'auditeur dans le respect de son intimité (et non en l'excluant en organisant des réjouissances dans un studio ou en public), sont servies des "disputes", des plaintes collectives, des revendications de mouvements sociaux.
La spécificité de la radio culturelle (qui ne s'appelle pas France Inter, ni France Info, etc) est le plus authentiquement trahie par l'émission Les Pieds sur Terre. La page de ce numéro, par exemple, (mais les autres sont sur le même modèle) pourrait se retrouver mot pour mot dans le journal Le Parisien ou dans Paris Match, voire dans le fil d'actualité Yahoo.
N'y a-t-il personne à Radio France pour comprendre que chaque chaîne du groupe a sa mission propre et que l'émission de Kronlund, comme autrefois celle de Mermet, correspond, si la radio politique est obligatoire, au cahier des charges de France Inter ?