Les Nuits new version sont prometteuses, elles promettent plus qu'elles ne donnent. Et pourtant, déjà elles promettent pas bezef.
A suivre, après une nuit sur les présidentielles parce que c'était les présidentielles, à venir en juin une nuit sur les législatives, parce que ce sont les législatives. Avec, coincés parmi des émissions forcément politiques (avec la socio, le seul domaine où 'l'imaginaire se déploie' sur France Culture) des extraits de Inter Actualités. « Des archives d'exception » est-il écrit au premier degré (le seul qui existe à France Cu) sur la page d'accueil.
Le 29
mai, une nuit qui promet, une nuit spéciale Cannes 2022, avec forcément aucune émission sur Cannes 2022, parce que pour l'instant y'a rien dans les tuyaux, mais comme il faut coller au plus près de l'actu, allez on bombarde : Cannes 2022.
Nuit du samedi 28 mai au dimanche 29 mai 2022
Le cinéma sur grand écran (Cannes 2022)
Par Albane Penaranda
00:00 - 00:05 Le cinéma sur grand écran (Cannes 2022) - Présentation (1ère diffusion : 29/05/2022)
Par Albane PenarandaLe contenu, quelques émissions déjà passées dans les Nuits, et pour l'une d'entre elles plusieurs fois, comme ce Microfilms avec Odile Converset, non-voyante, et puis quelques émissions jamais reprises depuis leur première diffusion.
En tout cas, aucune émission sur Cannes 2022, ou Cannes tout court.
Coup de bol, nous pouvons savourer un avant-goût de la présentation en lisant
le texte de présentation que l'on suppose signé de la productrice.
Nous y apprenons une foule de choses passionnantes, qui doivent impérativement être lues au premier degré pour la raison énoncée plus haut.
Pour vous, qu'est-ce qu'aller au cinéma ? Vous pensez peut-être que cette question est un peu conne sur les bords et même au centre. C'est que vous n'avez pas lu la réponse donnée dans la riche présentation, et qui l'ouvre même, car il faut toujours ouvrir une rédaction, pardon, une présentation par une ouverture générale en évitant le trop voyant « De tous temps, l'humanité a été passionnée par les images qui bougent, et le succès du cinéma, succès que l'on peut dater approximativement de son invention, en est la parfaite illustration ».
Alors, c'est quoi donc que d'aller au cinéma ?
« la salle de cinéma invite (...) à déplacer son corps pour lui faire rejoindre ceux d'autres êtres humains assis devant un écran plus grand qu'eux »Premier degré, je rappelle pour les étourdis.
Le vrai sujet de cette Nuit, à l'occasion de Cannes 2022, car c'était ainsi qu'il fallait comprendre l'allusion à l'actu, « à l'occasion de », la seule expression que vous retrouverez partout sur France Cu, une manière de coller comme une arapède au rocher de l'actu, France Cu étant devenue une chaîne d'actu, le vrai sujet écrivais-je avant de digresser, est l'«
expérience vécue par le spectateur des salles cinéma ».
Et ce n'était que le résumé, car oui, la présentation est résumée, nouveau signe de richesse du nouveau site tout neuf, pour nous éviter la lecture de la suite.
La présentation contient un invité de marque :
«
avec :
Claude-Jean Philippe (auteur, réalisateur et producteur de télévision et de radio). »
Il va revenir d’entre les morts pour aider la productrice. Annoncer un défunt comme invité, n’est-ce point ambitieux ?
Après le résumé, il y a une rubrique réservée à ceux qui veulent aller au-delà parce que le résumé ne leur a pas suffi.
Il y a donc dorénavant la rubrique «
En savoir plus »
qui commence direct par de l’imprévisible, de l’inattendu :
« A l'occasion du 75e Festival de Cannes, Le cinéma sur grand écran, une sélection d'archives proposée par Albane Penaranda . »A l’occasion de l’occasion, j’ai lu la suite parce que je voulais en savoir plus, ce qui signifie que c’était vraiment pas bête de mettre «
En savoir plus ». Y’a pas mensonge sur la marchandise.
On ne remonte pas à la Préhistoire, mais presque. Comme quoi, la rédaction, pardon, la présentation est savamment torchée.
« Il fut un temps où le cinéma se regardait sur un grand écran blanc, dans une salle plongée dans le noir, et entouré de gens que l'on ne connaissait pas. »Puis c’est le moment d’en savoir vraiment plus. Des salles de cinéma, y’en avait partout, en tout cas dans les villes, et quand les villes était grandes, y’avait des grandes salles, et quand les villes était plus petites, y’avait des salles d’une taille telle que j’ai oublié l’adjectif qui allait avec.
« les plus petites de nos villes avaient alors leur cinéma et les plus grandes, à côté d'une multitude de salles de quartier et de banlieue, pouvaient posséder d'immenses salles capables d'accueillir pour certaines plusieurs milliers de spectateurs. »Ensuite le temps s’accélère, parce que la présentation est courte. C’est une rédaction, pardon, une présentation, pas une dissert’.
Alors après y’a la télé, les magnétoscopes, les plateformes VOD, les smartphones, bref, moi je serais prof de lycée je beuglerais tout de suite « Banco ! Elle a de la gueule l’intro, ça promet pour la suite ! »
Thèse antithèse ? Soyons fous, osons. Alors on va dire que malgré les plateformes, les smartphones et toute la clique, eh bien les salles de cinéma elles existent encore, elles tiennent bon, les murs se sont pas effondrés encore, et l’obscurité règne toujours, justifiant le terme de « salles obscures ».
« la salle obscure résiste. Elle seule invite à sortir de chez soi pour voir un film, à déplacer son corps pour lui faire rejoindre ceux d'autres êtres humains assis devant un écran plus grand qu'eux. »La suite de la présentation ne tient pas toutes ses promesses, puisqu’après le rappel du résumé, l’artiste déroule les noms que nous allons entendre dans cette Nuit obscure que le soleil a, avec pertinence, oublié d’éclairer. Merci le soleil.
Il est temps de conclure l'intro de la rédac', pardon, de la présentation, avec d'abord une question qui pose une problématique qui ne sera pas traitée dans la Nuit obscure. Dans une rédac', c'est ce qui s'appelle une ouverture.
«
L'écran de la salle de cinéma est-il encore capable de fabriquer, sinon une mémoire, tout au moins des souvenirs de cinéma aussi vifs que ceux que nous allons entendre rapportés dans les archives de cette Nuit ? »
Mais ce n'est pas suffisant, il convient d'ouvrir sur l'infini.
«
nous vous proposons d'entendre dans cette Nuit ce qui se vivait dans les salles obscures il y a maintenant pas loin… d'une éternité. »
Plus que de cinéma, il sera question et réponse de sociologie du spectateur des salles pas éclairées.
La sociologie, y'a qu'ça d'vrai. La sociologie sur France Cu, une stratégie d'évitement des vrais sujets : la création radiophonique, et, de manière plus générale, la culture.
Pour être plus clair, et pour reprendre l'exemple de cette bêêlle nuit, disons qu'il est toujours préférable, et facile, de parler de « rapport au cinéma » que de cinéma.