Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

En plein milieu de la page d'accueil, cette rubrique :

                    

Au programme, le rigolus de l'Histoire, Didine & son Sanzozé le 2mandé, de l'éco-popo, une vidéo miteuse de 1'44''.

Pourquoi ces émissions ? Si je me pose la question, c'est que je connais la réponse.
Pourquoi parce que le programme à France Cu se doit d'accompagner les sorties ciné du moment surtout si ça block au niveau du buster.
Regardez la présentation savamment (ironie) rédigée, les accroches sont "milliers de tirage", suivis de leur complément logique du maintenant de l'actuel, "dépasse le million d'entrées en quatre jours".
Voilà ce qui a motivé la création de ces émissions, certaines ressorties de la naphtaline parce que quelques mois avant le Comte, c'étaient les mousquetaires qui blockbustaient.
France Cu produit donc des programmes d'accompagnement, qui racolent les spectateurs des films (un million !!! en quatre jours !!!!) pour leur faire écouter des bavardages finement préparés (ironie) made in Didine ou le Rigolus de l'Histoire, qui usinent ferme pour ne pas manquer une miette du million (en quatre !!!!! jours !!!!!!!), on ne sait jamais, on peut toujours rêver.
La grille de France Cu ne fonctionne que comme accroche, vivant ainsi à la remorque de l'actu, tuturelle or not. Et à quoi le voit-on en plus de ce qui précède avant au-dessus ?
Excellente question, bien qu'elle soit bidon et qu'elle serve juste à amener la conclusion sur un plateau.
Toutes les émissions non accompagnantes d'une promo ont été écartées.
Par exemple, le fameux (parce que promu en de multiples endroits ici-même) "Comte de Monte Cristo", feuilleton en 38 épisodes de 1980, repris en 2018 grâce à Philippe Garbit,

                    

puis en 2023 grâce à l'INA.

                                                                                               

Aucune promotion du feuilleton sur la page d'accueil parce que, au choix :
- On ne sait jamais, proposer un programme aussi consistant pourrait faire ombrage au film. Raisonnement idiot mais tout ce qui est idiot baigne dans le domaine du possible.
- Ce programme ne fait pas référence aux films blockbustés du maintenant d'aujourd'hui.
- Le responsable du site ne connaît même pas l'existence de ce programme non conforme aux exigences didino-rigolesques.

À force de proposer des programmes bégayants, pompeux, et déprimants, il fallait que cela arrivât : un festival consacré à la déprime, mais, achtung, avec de la pop.

                                  

Pop & dépression, le cocktail garanti sans anti-dépresseur qui fait grimper tout France Cu au rideau.
                                                        
                                                                

Oui, on prend son pied dans les rideaux, avec ce mélange détonnant de dépression et de divertissement.

Puisqu'on est là à s'éclater comme des dingues (oui, des dingues), voyons l'idéal radiophonique de cette bande de rigolus du cerveau.

                                                            

Sur cette photo, qui nous vend du rêve, toute la quintessence de l'essentiel d'une émission d'radio qui s'respecte : des p'tites tables, rondes si possible, pour poser le verre d'eau c'est vachement pratique sinon on le pose par terre et il peut tomber si on fait pas gaffe, un coup de pied est si vite arrivé, surtout quand on le prend (son pied évidemment, suivez un peu bande de zouaves), et en sus d'ces p'tites tables, des gens autour assis sur des chaises qui refont le monde et qui vous expliquent tout à vous les neuneus, mais avec des euh partout pour montrer que eh bien y'en a là-d'dans, ça mouline de la langue tellement vite que les mots ils sortent de la boubouche avant que le cerveau il ait fini de réflexionner.
Putain le pied.

Le sommet de cette fiesta de tous les sens : le spécialiste à France Cu vous offre l’expérience ultime, l'aboutissement suprême de toute la grille diurne (et quand même un peu nocturne dorénavant), l'apothéose. Tous ces programmes d'actu/promo déprimants avaient un but, il était caché sous la recherche racoleuse d'audimamate, mais en fait c'était pas ça du tout, on s'est gouru de bout en bout.
En réalité, ils servent l'Expérience, la seule, la vraie :

                                                       

La fiction sur France Cu agonise, et c'est tellement vrai que même Téléramou s'en mêle, sans toutefois, fidèle son habitude, discuter la qualité des bidules produits.
"Surcharge de travail, flou dans la répartition des tâches et des processus de production… Après une alerte du CSE, le service des fictions, essentiel à la station, réfléchit à une refonte."
Avec cette information surprenante : "Les fictions représentent 2,4 millions d’euros, soit 25 %, du budget de France Culture."
Pour qui observe, et parfois écoute, les fictions de la chaîne, c'est en effet surprenant, car depuis septembre (et même avant) ce sont plutôt les rediffusions qui dominent la programmation.
Les équipes seraient tellement réduites que mettre en œuvre une fiction par mois serait déjà une surcharge ?
Là où le bât blesse, c'est qu'à force de doublonner à fond avec France Inter (mêmes types d'émissions, mêmes invités, donc mêmes sujets), cette dernière a rendu la pareille en se mettant à produire avec plus de régularité qu'auparavant... des fictions.
La différence avec les fictions France Cu ? Aucune.
Dans les années 60/70, lorsque les deux chaînes fictionnaient avec régularité, il y avait quand même des différences : Inter était généraliste, Culture une chaîne culturelle (dingue, non ?), donc proposant des fictions plus ambitieuses, plus longues.
Aujourd'hui, comment différencier les deux ? Si l'on met les deux côte à côte, c'est kif kif. Et, logique, les équipes techniques sont les mêmes. D'où la surcharge ?
Les réalisateurs de fictions France Cu pointent sur Inter, pour des fictions mises en lignes directement sur le site (les podes & castes nattes & tifs), ou à l'antenne, comme par exemple dans "Affaires sensibles", ou "Autant en emporte l'Histoire". Ces fictions rappellent les tristounettes "Tribunes de l'Histoire" de Decaux et Castelot. En parallèle, France Cu n'a rien de mieux à proposer, elle qui enchaîne les (mauvaises) lectures d'extraits qu'elle présente fièrement comme des "feuilletons".

Mais les nattes & tifs, c'est une autre histoire.
Ce sont les vacances, donc si on regardait les fictions pour la jeunesse ?
15 octobre : Inter met en ligne un feuilleton original, "Tina et le trésor de Nefertiti". 10 épisodes d'une dizaine de minutes.
Réalisation, Cédric Aussir, qui finalement a presque plus de travail sur Inter que sur Culture.
Sur France Cu : parmi les reportages nombrilistes, qui sont considérés comme des "fictions" (ex. le conceptuel mais discount "À nos vingt ans"), et autres rediffusions qui foisonnent, une fiction jeunesse, le 27 octobre, "La petite sirène", captation d'un spectacle pas original du tout ("La petite sirène", mais quelle idée folle !) avec musique de film sur acteurs qui crachent dans le micro. Et en plus, c'est la diff' d'un natte & tif mis en ligne en juin dernier. Du pur foutage de gueule.
La question qui s'pose est : si le feuilleton d'Inter avait été basculé sur France Cu, nous serions-nous rendu compte de ce tour de passe-passe ? Non, car les deux chaînes empiètent tellement l'une sur l'autre qu'on a l'impression qu'elles attendent une fusion, qu'en public elles désapprouvent, mais que la ligne éditoriale de chacune prépare.

Puisque nous évoquons les programmes jeunesse, ajoutons qu'Inter s'est remise depuis quelques années à s'occuper d'eux avec régularité, alors que Culture a laissé tomber, si l'on excepte les magnifiques et très occasionnels concerts-fictions. "Les histoires du pince-oreilles" étaient autrement ambitieux.
Inter a "récupéré le créneaux" avec des feuilletons ("Bestioles", avec le Museum d'Histoire naturelle), ou les plus régulières "Une histoire et ... Oli".
Le raisonnement Inter est fufute : les enfants sont de futurs adultes, et si on les fidélisait déjà à notre chaîne ? Pas con, non ?

Quant au reste, c'est-à-dire les séries de podcasts, comment différencier les sujets et les formats entre les deux chaînes ?
Côté Inter vous avez "Espions, une histoire vraie", "L'affaire Dreyfus", "Les États-Unis, des Amérindiens à Obama", "1944, la Libération, enfin !", "Biodiversité, des pêcheurs engagés"...

Côté France Cu vous avez "Le monde des espions", "Profession détective", "Biodiversité : des résolutions à l'action", "La présidentielles américaine"...

Si je m'amusais à mélanger les deux, personne n'y verrait rien, à part du feu.

Cause toujours tu m'intéresses par Andrew Orr (Nuits magnétiques, 21-06-1991)

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