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Le programme de nuit, îlot de culture (II)    Page 41 sur 56

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Le Maître du Haut-Château (1976) - Mar 15 Mar 2022, 21:25

A propos de Philip K. Dick et de la fiction de 1976 critiquée dans le billet précédent dont voici l'essentiel :

Le maître du Haut-Château
de Philip K. Dick
Adapté par Catherine Bourdet
Réalisé par Henry Soubeyran
1ère diffusion : 23/10/76

Que retenir de cette adaptation ? Le ton mielleux du directeur de la mission commerciale du Japon, M. Tagomi ? Sinon ? Les histoires parallèles paraissent sans queue ni tête, celle de Frink et de son associé escroc, notamment. L'histoire de l'antiquaire et des faussaires est abracadabrante et ne semble lié à rien de l'intrigue principale qui en elle-même est caricaturale. L'interprétation des acteurs donne l'impression d'une parodie, les accents japonais et allemands ridicules frisent le burlesque.  

Sans pour autant verser dans l'éloge excessif, loin de là, j'avais apprécié justement ce que vous reprochez à cette fiction, l'interprétation à la limite de la caricature (je ne pense pas que ce soit volontaire) accentue le côté irréel de la situation, et pour tout dire la rend plus étrange, encore moins crédible. J'ajouterai que la lecture du roman de K. Dick n'est pas une expérience inoubliable.
A la fin des années 70 Catherine Bourdet avait adapté pour France Culture plusieurs récits de science-fiction. Il serait intéressant d'entendre ce que donne le reste de la série.

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Re: Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Mer 23 Mar 2022, 12:51

D'ordinaire dans ce fil se trouvent de petits compte-rendus d'émissions des Nuits.
Continuer est devenu chose de plus en plus difficile.

Le programme des Nuits du mois d’avril prochain est présenté pour l’instant ainsi :

                            Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 41 1280

Vous avez bien vu, avril sera un recommencement du mois de mars. La gaffe est là depuis le 15, personne n’a encore cru bon de casser cette faille temporelle. Mais bon... l'erreur est humaine, mais eux à France Culture, ils sont très humains.

Les programmes :
Pierre Reverdy n’est pas un inconnu. France Cucu nous prend pour des concons et elle n’a aucune imagination. La doxa de la Ligne éditoriale nous le fracasse dans les oreilles chaque jour : l’imagination tue le réel, et seul le réel est juste et bon, voyez les programmes qui trônent en Une.
Pour France Cucu, Pierre Reverdy n’est pas injustement méconnu, il est juste injustement oublié. En tout cas des programmateurs des Nuits qui viennent juste, et avec justesse et justice, de s’en souvenir afin que nous nous rappelions que nous l’avions oublié.

Pour le reste des programmes, il semble que les redif’ de l’époque Philippe Garbit paraissent si proches et en même temps si lointaines que nous serions sur le point de les oublier s’il n’y avait encore des rediffusions datant de cette époque.

Les changements vont vers le sens unique des programmes de la journée : popolitique, sociobidule, actu et adios les fictions, les émissions littéraires, scientifiques et toutes ces sortes de choses qui vont partir progressivement dans l’oubli, injustement, avec Pierre Reverdy.

Nous passerons sur la rediff’ de rediff’ des cours de Raymond Aron de 57/58, déjà vantés dans ce fil, mais qui sont des rediff’ de l’été dernier – une éternité.
Du sociétal, en veux-tu en voilà, avec des rediff’ au format quasi unique : l’entretien en tête à tête avec le producteur.
Les émissions dites de création sont passées à la moulinette, ou alors elles ne sont pas nouvelles dans les Nuits.
La programmation Pierre Reverdy apparaît comme un résidu de ce que furent les nuits auparavant, soit il y a seulement quelques semaines.
Si Pierre Reverdy est pour les cultureux des Nuits oublié, je ne vous dis pas les autres…
Oublié par qui ? Cet adjectif n'a aucun sens, si ce n'est, comme à chaque fois que la chaîne l'utilise, un moyen de se poser en sauveur de la culture. Grâce à eux à France Cucu, on ressort les oubliés pas vraiment oubliés de l'oubli.

Des programmes publiés à ce jour et qui vont seulement jusqu’au 16 avril, aucune nouvelle fiction, aucune émission de création, uniquement des entretiens, des docus.
Pour la poésie, le théâtre, la littérature, rien de neuf, excepté l'Oublié.
Le monde se limite dorénavant aux sciences humaines, le reste n’existe pas, n’existe plus, ou alors on le ressort parce que, tiens, c’était oublié.
Comme nuit spéciale, après les présidentielles et les femmes au pouvoir du mois précédent, on part à la montagne parce que nous arrivons aux vacances de printemps et c’est connu nous partons tous en vacances à la montagne. Cet été, prévoyez – si les Nuits existent encore – une nuit spéciale plage, ou mer peu importe.
L‘été, nous allons tous à la mer, parce qu’au printemps nous allons tous à la montagne.

Si dans le programme vous trouvez encore un peu autre chose que des sciences sociales, ne cherchez pas, ce seront juste des restes de la programmation passée qui tournera encore un peu dans les Nuits jusqu’à ce que mort s’ensuive.

                Espérons que la publication de la programmation complète du mois rende ce billet obsolète...

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Baudelaire par Francis Carco - King Kong par Noël Simsolo - Pierre Reverdy - Lun 04 Avr 2022, 17:11

Charles Baudelaire (07/03/1950 Chaîne Nationale) 
par Francis Carco
interprétation Jacqueline Morane, Serge Reggiani et Francis Carco
réalisation Claude Roland-Manuel 

Le principe est le même que pour la série sur Rimbaud. La voix de Francis Carco est ce qui retient le plus l’auditeur.
Les lectures ont vieilli, elles correspondent à des normes qui ne sont plus en usage aujourd'hui. Ce ton déclamatoire que marque surtout Jacqueline Morane, donne aux textes une grandiloquence qui ne va pas du tout avec Baudelaire, ni avec quiconque d’ailleurs.
Serge Reggiani s’en détache un peu, mais il a plus tard été un lecteur et interprète plus convaincant qu’ici.
Cela fait deux fois (la précédente en octobre 2021) que les Nuits proposent cette émission, sans penser qu’il existe six autres parties, qui, elles, n’ont jamais été rediffusées.

     
Mardis du cinéma - King Kong (13/05/1986) 
par Noël Simsolo
avec Éliane Florentin, Jean Collet et Jean Narboni
lecture Noël Simsolo
réalisation Maurice Audran

L’émission commence par la lecture du texte de Jean Ferry écrit pour la revue surréaliste Le Minotaure en 1934. Le reste de l’émission va développer certains points abordés dans le texte, dans le cadre de ce qui semble être une simple table ronde avec trois intervenants, et deux chansons aux connotations sexuelles qui ne sont pas sans rapports avec le film : « Orang-outang » de Gainsbourg, par Jane Birkin, et bien sûr « Le gorille » de Brassens.
Noël Simsolo et ses trois comparses – ou plutôt deux, car Éliane Florentin ne dit pas grand-chose – ne mettent pas trop l’accent sur les effets spéciaux, et embrayent sur les côtés peu réalistes du film, les incohérences qui renvoient – cf le texte de Ferry – au monde du rêve.
Un passage fort instructif, celui sur la bande-son. Tout l’aspect terrifiant du film se trouve dans le son plus que dans l’image. Les passages diffusés, et à la radio c’est plus évident, sont chargés de bruitages, de cris, enrobés dans le tapis sonore de Max Steiner, compositeur connu pour mettre de la musique sur quasiment toute la bande-son des films auxquels il collaborait.
Des cinéastes comme Fritz Lang ou Hitchcock soignaient particulièrement le son. Que l’on pense seulement aux « Oiseaux », dont les cris sont recomposés électroniquement, Hitchcock souhaitant un son peu réaliste.
L’influence de la radio sur les cinéastes de cette génération fut importante, et Noël Simsolo rappelle qu’une fiction radiophonique est plus évocatrice qu’un film, faisant plus puissamment travailler l’imagination. Je ne rajouterai pas de commentaire sur ce dernier point, tant cela semble être du martien pour les dirigeants actuels de France Culture, au vu de ce qu'il en est fait.

Hommage à Pierre Reverdy
1- A la recherche du ciel  (17/02/1973) 
2- Solitude secourable (24/02/1973) 
par Claude Petit-Castelli
avec Jean Rousselot, Stanislas Fumet, Alain Cuny, Hugues Panassié et Jean Denoël
   
Cet hommage en deux parties ne contenant pas de générique, il faut se fier à sa propre mémoire auditive, et au générique donné sur le site, et dans la présentation, pour savoir le nom des intervenants.
Dans la seconde partie Hugues Panassié raconte qu’il avait enregistré, en vue d’une publication discographique, la voix de Pierre Reverdy lisant deux de ses textes, accompagné du trompettiste Philippe Brun et du guitariste Joseph Reinhardt. Enregistrements non publiés à l’époque pour des raisons techniques, et qui sont diffusés dans l’émission.
La voix de Reverdy est parfois peu audible, recouverte par les deux musiciens. Nous entendons deux pistes (voix + musique) qui semblent dérouler leur fil sans se rencontrer, avançant chacun à son rythme. Un ouvrage expérimental raté.
Le reste de l’émission est du même tonneau. Les lecteurs sont excellents, on peut entendre Roger Blin, Catherine Lecouey, ou Alain Cuny, mais le réalisateur semble avoir fait une descente dans la discothèque de la Maison ronde pour y faire une razzia au petit bonheur la chance.
Les musiques qui accompagnent les lectures sont hétéroclites, collant parfois comme par accident au texte, mais gâchant le plus souvent les lectures. Des variétés des années 60/70, de la musique électronique, du free jazz (Cecil Taylor ?), du Bartok…
Il me semble avoir reconnu la B.O. de « The Andromeda Strain » de Robert Wise signée Gil Mellé, et quelques notes d’un enregistrement du big band de Francy Boland et Kenny Clarke. Un vrai bazar, un fourre-tout à la limite de l’amateurisme.

Alternant sans trop de logique avec les lectures, le montage des différents témoignages de personnalités ayant connu Pierre Reverdy n’est pas non plus enthousiasmant.
C’est un entassement de panégyriques, les hyperboles s’enchaînent et se ressemblent. Avec Alain Cuny en plus, ce n’est pas une vie d’un grand homme, d’un génie, mais une vie de saint. Et sa manière de théâtraliser, dramatiser, mettre en scène sa propre parole est comme d’habitude un vrai spectacle radiophonique.
Par-ci par-là, percent quelques bémols, comme son caractère bien trempé, tendance soupe au lait, mais encore, ce n’est que pour insister ensuite sur le caractère exceptionnel de cet homme exceptionnel. Faire raconter la vie d’un auteur par ceux qui l’ont connu, c’est toujours le risque de faire imprimer la légende plus que la réalité. De toute façon, ces témoignages sont loin d’être tous passionnants, et l’écoute d’éloges devient vite lassante.

Rencontres et témoignages - La poésie (19/10/1952 Chaîne Nationale) 
par André Parinaud
avec André Breton, Pierre Reverdy et Francis Ponge

Soyons bref : trois interventions sur le rôle que joue la poésie dans la société. Ce pourrait être aujourd’hui cela ne change pas grand chose. Interventions millimétrées, vraisemblablement écrites. Chacun rivalise pour offrir à nous pauvres auditeurs le plus de sentences définitives, dont certaines ne sont pas dénuées de pertinence.
           
Le site de France Culture n’a relevé qu’un bout du passage suivant, le voici plus entier :
« Socialement l’importance de la poésie est nulle. La poésie n’a pas à être sociale, c’est-à-dire au fond politique. Elle est vitale. Elle a toujours été vitale. Je crois qu’elle est à la base de l’élévation et de l’évolution humaine. Elle a même été à la source de toutes les religions. (…) Elle doit puiser dans les profondeurs plutôt que se complaire aux éclats de la lyre. Le temps est venu pour elle d’exploiter cette zone-là.» (P. Reverdy)

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Pierre Reverdy - Dim 10 Avr 2022, 12:51

Pierre Reverdy, suite

La voix à fort accent du sud-ouest, roulage de « r » inclus, peut s’écouter longuement dans
La fonction poétique (22/03/1948 Chaîne Parisienne)
&
Pierre Reverdy : -1 : Le parloir des poètes, entretien avec Jacques Charpier (19/05/1953)  -2 : Les voix de notre temps (11/03/1956, France IV Haute-Fidélité)

« La fonction poétique » est une causerie d’environ un quart d’heure. Ses propos sur la poésie sont difficilement discutables. Il ne paraissent pas extrêmement originaux.
Ensuite, une lecture de poèmes, par l’auteur et Alain Cuny, dont la voix cataclysmique emporte tout sur son passage, donnant au texte une dimension que son auteur n’avait peut-être pas envisagée.

C’est d’ailleurs le sujet de la seconde émission, « Le parloir des poètes », où l’auteur revient sur les vertus de la lecture silencieuse et sa supériorité par rapport à la lecture orale. Cela surprend Jacques Charpier, qui, moyennement convaincu, comme l’auditeur, souhaite des justifications solides. Les textes, depuis que les textes existent et jusqu’à une période récente, disons le XIXème siècle, étaient oralisés. C’est une pratique qui s’est perdue quelque peu au cours du XXème siècle, où la lecture silencieuse est devenue la norme.
Même des écrivains du XIXème, comme Dickens par exemple, pratiquaient la lecture orale de leurs propres textes, au cours de spectacles prisés du public.
L’argumentaire de Reverdy se défend toutefois sur certains points, surtout en ce qui concerne la mise en page du texte, qui à la lecture silencieuse crée des effets que l’oral peut difficilement rendre.  En disant cela, il pense évidemment avant tout à ses propres poèmes.
Pour le reste, si à l’oral son texte peut être trahi, il peut l’être aussi dans une lecture silencieuse.
L’émission en deux parties pose problème. D’abord il convient de l’écouter de préférence dans sa diffusion de 2015, celle présentée par Christine Goémé, où le générique de fin n’est pas sauvagement tronqué par l’étudiant nouvellement préposé aux Nuits.
Concernant les références des deux émissions, j’ai reproduit celles du programme des Nuits. L’émission semble d’un seul bloc, se présentant dans la désannonce sous le titre « Le parloir des poètes ». Il y a apparemment eu remontage.

Témoignages et lectures avec
Il y a 5 ans mourrait Pierre Reverdy (04/05/1965) 
par Philippe Soupault et Jacques Fayet
avec Jacques Fayet, Jean Giraudeau et Jean-Pierre Jorris

&
Relecture - Pierre Reverdy (08/10/1975) 
par Hubert Juin
avec Stanislas Fumet, Gérard Masse, Étienne Hubert et Jean Rousselot
réalisation Anne Lemaître


La première met en avant les lectures, et même la musique, le reste n’étant que des présentations liant l’ensemble. Diffusion intégrale des trois poèmes mis en musique par Henry Barraud, d’inspiration debussyste, et chantés par Jean Giraudeau, « Belle Étoile, Abat-Jour, Un homme fini ».
Les lectures de Jacques Fayet, qui a choisi la sobriété, tranchent violemment avec celles de Jean-Pierre Jorris, dont le cabotinage ne convient pas aux textes lus.

La seconde, au contraire, contient surtout témoignages et analyses, les lectures étant plus réduites, mais assurées par les excellents Michel Bouquet et Jean Bollery.
Cette « Relecture » peut être avantageusement comparée à l’hommage de 1973 présenté dans le précédent billet.
Certains témoignages sont plus nuancés, voire contradictoires. Alain Cuny parle en 1973 de la fin de vie misérable de Reverdy, alors qu'en 1975, Stanislas Fumet, qui a connu Reverdy lorsqu’il travaillait au quotidien « L’Intransigeant » dans les années 10 (Reverdy était correcteur), affirme  qu’il avait sur le plan financier assuré ses arrières et rappelle les liens qu'il entretenait avec la maison Chanel. Qu'il fut proche, très proche, dans les années 20, de Gabrielle Chanel est passé sous silence.
L’émission, produite à l’occasion de la parution d’un nouveau volume des œuvres complètes de Reverdy, utilise l’actualité éditoriale comme point de départ à de plus vastes discussions, rendant l’émission parfaitement écoutable plusieurs décennies plus tard.

Et enfin,
Prélude pour la nuit (24/01/1969 Inter Variétés) 
par Eve Grilliquez
réalisation Georges Peyrou
avec Eve Grilliquez, Paul Crauchet, François Chaumette et Robert Darame.
à la flûte Michel Roques & à la guitare Ramon de Herrera

Cette composition radiophonique à base de textes magistralement lus et de musique, avec deux interprètes de choix, est la pièce maîtresse de cette nuit Reverdy.
L’émission est construite avec art, les musiques et les textes étant traités à parts égales, indissociables l’un de l’autre, formant un tout cohérent, harmonieux.
Les poèmes lus sont tous extraits du recueil « Plupart du temps » (1915-1922) dont l’édition en deux volumes (réunis par la suite en un seul) dans la collection Poésie/Gallimard est préfacée par Hubert Juin.

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Robert Ganzo - Miklós Rózsa - Sarah Bernhardt - Ven 15 Avr 2022, 12:34



La vie des souvenirs - Improvisations radiophoniques de Robert Ganzo (21/03/1958 France III Nationale)
par Robert Ganzo
réalisation Robert Prot

Nouvelle diffusion – présentation de Marc Floriot de 2014 -  de ce monologue d’une heure. Le poète Robert Ganzo, raconte sa rencontre avec l’archéologue René de Saint-Périer, auprès de qui il a découvert la Vénus de Lespugue dans la grotte des Rideaux (Haute-Garonne). Il raconte sa propre vie, mais oriente vite son récit vers sa rencontre avec deux femmes, Léona Jeanne, qu’il va assimiler plus tard à la Vénus de Lespugue, et la femme, aveugle, de l’archéologue.
La voix de Robert Ganzo peut vite agacer, plus qu’émouvoir. Il tient à ne pas bafouiller, ce qu’il réussit au prix d’une élocution lente, envahie de silences, qui deviennent lassants parce que coupant les phrases toutes les deux/trois secondes en moyenne.
Le poème « Lespugue » a été publié en 1940, mais au lieu d’assister à sa lecture – quelques bribes du texte apparaissent sans doute, on le devine à la fluidité soudaine de la voix de l’auteur - l’émission revient à ce qu’il y a autour du texte : les rencontres qui l’on fait naître, les explications données quant à la forme particulière de cette statuette, la disparition de sa femme Léona Jeanne, à qui est dédié d’ailleurs le poème.

Mardis du cinéma - Miklós Rózsa et la musique de films (29/10/1996) 
par Gerta Wilhelm
avec Eva Vamos (historienne), Gyorgy Baron (critique de cinéma) et Christian Viviani (spécialiste du cinéma américain, journaliste et maître de conférences à Paris I)
réalisation Christine Berlamont

En plus des intervenants mentionnés, l’émission passe quelques extraits d’un entretien avec le compositeur enregistré semble-t-il en 1974. Ses propos sont sans doute les plus faibles de l’émission. A un moment, la productrice lance un extrait en parlant des relations entre Rózsa et Erich von Stroheim, et dès le début le compositeur avoue ne pas bien le connaître (= ne pas le connaître du tout). Pour faire plaisir à son interlocuteur, il sort une biographie express de Stroheim.
Pour le reste, l’émission tient plus que la route. Sa carrière est passée de fond en comble, de sa rencontre avec Honegger qui l’initie à la musique de film, aux compositions non-cinématographiques, dont une, le concerto pour violon, a servi de point de départ à un film de Billy Wilder,  « La vie privée de Sherlock Holmes ».
La productrice va jusqu’en Hongrie pour retrouver les traces qu’a laissées le compositeur, l’héritage qu’il y a laissé.
Les compositions de Rózsa restent associés à l’esthétique hollywoodienne des années 40/50 avant tout, esthétique calquée, certes avec classe, sur celle de compositeurs de la première moitié du siècle comme Bartók.
Il introduit dans les années 40 l’usage du thérémine, dans la musique de « La maison du Dr Edwardes » d’Hitchcock. Le compositeur souhaitait au départ les ondes Martenot, mais son inventeur n’était pas disponible à ce moment. Peu importe, la sonorité des deux instruments est très proche.

Une femme, une ville - Sarah Bernhardt
par Françoise Malettra
réalisation Elyane Milhau 

1- Paris (21/12/1979)
avec Delphine Seyrig,  Alain Feydeau et Noëlle Guibert      
2-  Boston (28/12/1979)
avec Jean Mercure, Delphine Seyrig et Noëlle Guibert
3- Belle-Île (04/01/1980)
avec Jean Dupont-Nivet
Les Nuits ont laissé l’avant et l’après émission se dérouler, et nous avons droit à des bouts d’après-midis de France Culture millésimés 1979/80. Où l’on apprend que ces émissions étaient proposées en cassettes à la demande.

Première partie : à la Comédie Française, où l’on visite les lieux où a travaillé l’actrice pendant 8 ans. On passe vite sur l’enfance de Sarah Bernhardt pour arriver aux anecdotes associées à son passage au Français. Le succès phénoménal, mais aussi les rivalités, les incidents.
Des lectures de documents issus des archives de la Comédie Française, mais surtout, le meilleur, une discussion entre Delphine Seyrig et Alain Feydeau, ce dernier étant moins favorisé par le micro de France Culture – il faut tendre parfois l’oreille pour entendre ses réponses. Delphine Seyrig a façonné sa Sarah Bernhardt. Alain Feydeau – le petit fils de, et néanmoins acteur à la Comédie Française – tempère les emballements de Delphine Seyrig. Les deux tentent d’élucider le mystère du contraste entre cette voix atroce qui fut enregistrée à la fin de sa vie, et le succès monumental, la fascination qu’a exercée l’actrice. Il est question de rapport entre naturel et sublime, et aussi du fait qu’il n’est pas possible que la voix seule, telle qu’elle fut enregistrée, rende justice au talent avéré de la comédienne.
Delphine Seyrig compare avec les enregistrements audio de Gérard Philipe, qui sont loin de fasciner les jeunes générations. Comparaison discutable, car, même aujourd’hui, la voix de Gérard Philipe n’a rien de choquante.
Mais il devait bien y avoir quelque chose chez Sarah Bernhardt, qui ne transparaît pas sur les quelques enregistrements qui nous restent d’elle.

Seconde partie, dont, pour sortir une anecdote de derrière les fagots, la bande est parasitée quelques secondes dans sa partie étasunienne par la voix de Claude Villers qui désannonce son émission de France Inter :
La tournée au États-Unis, le passage à Boston, ne concerne qu’une partie de l’émission. On revient vite à Paris. Le titre est donc trompeur. Mais il fallait coller au principe de la série. Delphine Seyrig est encore présente, mais pour des lectures.
Sarah Bernhardt a dirigé son propre théâtre pendant vingt ans environ. Il en est dit seulement que pour avoir pu diriger un théâtre aussi longtemps, elle devait certainement savoir y faire.

Troisième partie : Mais en fait dans cette dernière partie il en est dit l’inverse, soit que sa gestion du théâtre n’était pas si judicieuse. Pendant ses tournées, il était dirigé par son fils encore adolescent, et les acteurs s’en gaussaient.
L’équipe de France Culture a fait le déplacement à Belle-Île, où l’actrice a acheté sur un coup de tête  un fort, et où elle va passer ses vacances durant plus de 20 ans.
Entretiens avec quelques habitants, et récit étoffé de Jean Dupont-Nivet.
La vie à Belle-Île, Sarah Bernhardt avec ses proches, sa cour, les achats de terrains, la construction de dépendances, l’accueil en demi-teinte des habitants, du fait de son occupation de pas moins de 7km de côte, ce qui gênait apparemment les pêcheurs, tout cela dépeint une personnalité haute en couleur, capricieuse (sa passion pour la pêche à la crevette).
A quelques exceptions près – l’amputation de la jambe, son engagement durant la première Guerre Mondiale – nous restons dans la chronique mondaine.

                                                                                                                                     

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Gary Cooper - Luis Buñuel - Voix du Cambodge - Hölderlin - Ven 22 Avr 2022, 12:36

Deux Mardis du cinéma
Gary Cooper (15/05/1990) 
par Francesca Piolot
avec N.T. Binh, Christian Viviani, Christophe Carrière et Hélène Merrick
réalisation Josette Colin

Ce n’est pas tant la carrière qui est retracée dans l’ordre chronologique, qu’une tentative de description et d’analyse du jeu de l’acteur, du personnage qu’il s’était créé au cinéma.
Les interventions sont diversement appréciables : une certaine « Dominique » (?) est appelée à la rescousse vers la fin pour donner des appréciations de midinettes dont on pouvait se passer, du genre « on aimerait le voir nu », et N.B.Binh agace avec ses « euh » à répétitions et ses claquements de langue. Pourtant, malgré cela, l’émission tient la route et parvient à faire le tour du sujet, malgré sa taille imposante.

Avec
Luis Buñuel, l’imagerie catholique (29/10/1991) 
par Jacques Munier
avec Jean-Claude Carrière, Michel Cazenave, Marcel Oms, Joseph Marty et Laurent Terzieff
lectures Lise Deramond et Frédéric Lassègue
réalisation Isabelle Yhuel
 
… on peut dire que le sujet est plus complexe, et que sur le plan de l’analyse, offre aux amateurs matière à dissection sans fin.
Le sujet de la religion, catholique cela va de soi – nous sommes en Espagne –, son utilisation dans les films, les liens entre l’enfance du cinéaste et ses films, les liens avec les textes sacrés, les rites, la notion d’hérésie, l’émission n’oublie rien de tout cela.
Si l’on regrette certaines redites dans l’émission, et certaines considérations psychanalysantes de Michel Cazenave, qui a tendance à s’écouter parler, on appréciera le reste, entre autres choses les explications de Jean-Claude Carrière, qui donne le plan caché de « La voie lactée », le témoignage de Laurent Terzieff pour ce même film, et les analyses de « Simon du désert », « Viridiana » et « L’âge d’or », les principaux films abordés ici.
Les quelques extraits de films sont pertinemment choisis : dès le début il est mis en avant l’intérêt tout particulier de Buñuel pour le son, à qui il donne une importance égale à celle de l’image.
La scène du miracle de « La voie lactée » que nous entendons montre toute une dramaturgie – et un humour – qui fonctionne indépendamment de l’image. Les bêlement des chèvres sont savamment distillés dans la bande-son. Pour les films tournés en France dans les années 60/70, les acteurs étaient choisis par le cinéaste d’abord pour leur voix.
On entend un extrait de la version française de « Viridiana » où l'on découvre avec stupeur que Fernando Rey (Don Jaime) est doublé par Jean-Marie Amato  (Furax, Les maîtres du mystère).  


Surpris par la nuit - Après la guerre. Fragments, rumeurs : Voix du Cambodge
1/2 (17/02/2003)
2/2 (18/02/2003)
par Irène Bérélowitch
avec Raoul-Marc Jennar, François Ponchaud...
réalisation François Caunac[/i]
Un portrait du Cambodge après la disparition des Khmers Rouges. Pays dévasté, où l’arrivée du libéralisme combinée aux restes de communisme, donne un mélange tristement détonnant.
La première partie est consacrée à Phnom Penh. Irène Bérélovitch va à la rencontre de plusieurs habitants. Les conversations sont traduites simultanément par un traducteur sur place – ce n’est pas ajouté sur la bande-son – qui masque un peu trop la voix de la personne qui s’exprime. Un meilleur équilibre aurait été bienvenu. Dans cette partie, les témoignages alternent avec quelques explications rapides de la société cambodgienne : le fonctionnement par clans, la corruption, la pauvreté des habitants.
A la fin de la première partie, entretien avec un groupe de prostituées qui tentent de s’organiser pour échapper aux proxénètes.
Seconde partie, la vie dans le village de Prêk Roka. Le travail dans les rizières, l’éducation des enfants, la religion… et à nouveau la corruption, qui innerve toute cette société. Même les écoliers donnent des pots-de-vin à leur maître.
Les habitants se confient peu sur eux-même, leur passé, la vie durant le régime des Khmers, et il est difficile d’avoir des témoignages précis sur ce sujet.
A la fin, rencontre avec un ressortissant français qui a fondé une famille au Cambodge. Lui aussi, ancien militaire, a du mal à se confier sur tout ce qu’il a vécu.
Les textes de liaison sont bien écrits, et la bande-son est riche. La productrice a eu la bonne idée de laisser de longs moments de sons d’ambiance riches en images.

Ce documentaire a été déjà diffusé en 2014, et la diffusion de 2022 reprend la présentation de Christine Goémé. Personne n’a eu l’idée – alors que nous sommes sur une radio qui s’auto-proclame « radio des idées » -  d’ajouter à cette nouvelle diffusion les deux parties manquantes à cette série.
La partie trois (19-02-2003) « propose une analyse du fonctionnement de l'aide humanitaire et internationale au Cambodge depuis la fin du régime des khmers rouges. »
Le sujet de la quatrième partie (20-02-2003) est « la mémoire du génocide perpétré par les Khmers Rouges  à travers les témoignages et les souvenirs d'habitants, du cinéaste Rithy Panh, d'un historien et de membres de l'administration cambodgienne » (Source INAthèque)

200e anniversaire de la naissance de Hölderlin
1/2 : Hölderlin et la poésie d'aujourd'hui (25/06/1970)
2/2 : Problèmes posés par la folie de Hölderlin (28/05/1970) 
par Georges Charbonnier
avec Jean Laplanche et Pierre Bertaux
lectures Danielle Volle, Jean Topart, Philippe Moreau, Maria Laborit
réalisation Georges Peyrou 

Là aussi, reprise d’anciennes Nuits, et inversion des numéros parce que confusion des dates. La seconde partie est en fait la première, et inversement.
Si l’on écoute les présentations de Georges Charbonnier, cela devient encore plus évident.
La partie sur la poésie est dominée par la lecture intégrale du poème « Patmos » par Jean Topart.
Le dialogue entre Georges Charbonnier et Pierre Bertaux, directeur de l'Institut d'Etudes Germaniques d'Asnières,
est des plus décourageants pour l’auditeur non germanophone. Non pas parce qu’il est difficile à suivre, mais parce que l’angle d’attaque de P. Bertaux est biaisé d’entrée de jeu. Dès les premières minutes, après une première lecture par Jean Topart, il affirme que Hölderlin est intraduisible, que toute traduction est une hérésie, que dans ce cas, entendre la lecture d’un texte en français est pour lui une douleur.
Georges Charbonnier demande des explications, et nous les aurons bien plus tard dans l’émission. Ces explications tiennent la route de toute façon, mais de là à s’arracher les cheveux et crier à l’hérésie…
Pierre Bertaux sépare complètement le fond de la forme – dans un souci de justice, car le fond a été trop mis en avant d'après lui – et consacre la quasi-totalité de son intervention à l’étude formelle des poèmes de Hölderlin, sans tenir compte du contenu. Même Georges Charbonnier est perplexe.
Il tient à arracher les lecteurs de cette image de romantique qui écrirait un torrent de vers sans soucis de construction, en allant dans le sens inverse. Mais à fond. Il va compter les vers, les syllabes, parler de cathédrale au sujet des poèmes, ce qu’on veut bien admettre, mais il va faire comme s’il parlait de formes vides.
Le choix des textes, du fait de P. Bertaux, donne à entendre un petit récital de poésie fort bien construit.

La seconde - = la première -  partie analyse la folie de Hölderlin en compagnie du psychiatre Jean Laplanche. L’essentiel des lectures provient de la correspondance de l’auteur, de ses textes philosophiques, et du roman « Hyperion ».

Même problème que pour la série sur le Cambodge : il manque deux parties à cette série, en fait les vraies deux premières, produites par André Alter et signalées par G. Charbonnier dans sa présentation, qui n’ont pas eu l’heur de donner d’idée de programmation nouvelle.
Extrait de la présentation donnée dans l’INAthèque :
1- Hölderlin et son temps -1 (23-04-1970). « la vie de Hölderlin. Son attachement aux pays natal, son attirance pour la Grèce. Sa santé fragile. L'avarice de sa mère. Sa rencontre avec Suzette Gontard, leur amour, leur correspondance. Ses différents postes de précepteur, ses voyages. Le mysticisme de ses écrits. Les premiers signes de démence. La mort de Suzette Gontard. La folie de Hölderlin. Ses dernières œuvres. »
2- Hölderlin et son temps -2 (05-05-1970)
« L'influence de La révolution française sur la vie et l’œuvre de Hölderlin, la démarche religieuse de Hölderlin »

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Yves Jaigu pour la nouvelle déléguée aux ''Nuits'' : un type lambda - Sam 23 Avr 2022, 19:07

Les beaux et informatifs descriptifs des Nuits de France Culture :

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 41 Scre2091

*****************
En 2011 :
Nessie(https://regardfc.1fr1.net/t218p10-a-voix-nue#9533) a écrit:Cette semaine, Yves Jaigu interviewé par Geneviève Guicheney.

Je conseille l'écoute du 3eme épisode, presque entièrement consacré aux années 1975-1984, celles où Yves Jaigu fut directeur des programmes de France Culture.

Et pourquoi ce conseil ? Parce que Jaigu parle d'une radio qui n'existe plus, mais comme il ne le sait pas il en parle au présent et ça fait un drôle d'effet. Il cite des émissions comme si elles étaient toujours dans le programme (par exemple les émissions de poésie : 4 rendez-vous quotidiens vous vous rendez compte ? ), il fait l'éloge d'une conception de la radio qui est maintenant mise au rancart (celle de Trutat et de Veinstein). Il parle des missions de la culture, notamment aider à comprendre le monde, alors que l'actuel France Culture assène une vision du monde.

Bref il est bien sympa Yves Jaigu, mais lui-même ne doit plus beaucoup l'écouter cette radio. Des contradictions entre ce qu'il s'imagine être France Culture et ce qu'on n'y entend plus, des contradictions entre son tableau ému et élogieux et la réalité présente de la chaine, ça aurait mérité un fil esspécial. Cela dit, à côté des fils élogieux, le forum est plein de tels fils pour parler de jivarisation de la culture sur France Culture, alors...

Philaunet 

Philaunet
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Vie de l'émigration russe à Paris après 1917-1922 - Lun 25 Avr 2022, 13:26

Une émission de 1981 rediffusée dans les Nuits en 2015 avec une page descriptive vide, c'était un "Samedi de France Culture" consacré aux Russes émigrés à Paris après 1917 et à leurs descendants et proches. Titre du documentaire de 2h20 qui ne se rapporte qu'à la première séquence,  Sainte Russie 10-10-1981, rediffusion le samedi 26 décembre 2015 . L'inathèque  qui donne un descriptif détaillé de l'émission (est-il interdit à France Culture de le reproduire ou d'y mener ?) indique les thèmes :  Sociologie ; Religion ; Histoire.

Le documentaire est si riche et soigneusement construit, si captivant par les témoignages, les sons, les musiques et chants que l'on ne décroche pas. Philippe Esnault en est l'auteur, et le fameux Jacques Taroni, le réalisateur.

Extraits du descriptifs, début et fin :

Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 41 Scre2092
(...)
Le programme de nuit, îlot de culture (II) - Page 41 Scre2093

Les "séjours des aristocrates russes sur la Côte d'Azur au 19ème siècle" et les "anecdotes sur la vie des Russes fortunés à Nice à la Belle Epoque" sont quasiment des calques du mode de vie dispendieux des oligarques de notre époque.

Une émission pour approcher le caractère d'une certaine couche de la population d'origine russe, dans des domaines comme l'éducation, la religion, les arts, le travail.

Une émission de 1981 qu'il ne serait pas possible d'actualiser de nos jours ? Eh bien si, et c’est France Musique qui l'a fait en 1h30 dans une émission exceptionnelle de la série Ocora/Musiques du monde en 2019 : Spécial Musique Russe
La Fête des Blinis de Meudon, à l’initiative de Père Alexandre Troubnikoff de l'Eglise Orthodoxe Russe de la Résurrection de Meudon, est organisée chaque année fin février dans les semaines qui précèdent le Grand Carême. Elle accueille près de 400 personnes autour de spécialités gastronomiques, d'artisanat et de musique depuis plus de 50 ans.
Une émission de France Musique qui n'aurait pas détonné dans une "Nuit Magnétique" des années 1980-90 sur France Culture. Comme quoi, la radio culturelle est une affaire de volonté pas de moyens, et c'est la radio musicale qui en assure la pérennité pour Radio France.

Sur la nouvelle émigration russe en 2022, voir le reportage de BBC 4 ''Russia's Unwelcome New Exiles'' in Georgia.

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Maurice Arnoult, bottier à Belleville (Nuits magnétiques, 1983) - Mar 10 Mai 2022, 19:24

Nouvelle diffusion de Maurice Arnoult bottier à Belleville, nuit magnétique du 19-01-1983, par Aris Fakinos et Clément Lépidis.
Clément Lépidis est un grand connaisseur de Belleville et de son histoire, il a signé plusieurs émissions sur le sujet. On sent la proximité qu'il peut avoir avec les artisans à qui il tend le micro. Lorsque Maurice Arnoult se confie, il sait à qui il parle, il est en confiance. Cela se sent.
La séquence d'environ 40 mn qui constitue la première moitié de cette nuit magnétique nous plonge dans un Belleville que Clément Lépidis a vu disparaître. Il a, des années 70 aux années 90, senti le besoin d'en laisser un témoignage sonore consistant.
Le cordonnier, en plein travail durant tout l'entretien, parle de ses débuts, de son travail, de l'évolution de son métier (pas d'aigreur), de son intérêt pour l'image, du rôle du cordonnier dans l'Histoire, et du besoin qu'ont les clientes de s'épancher dans sa modeste boutique.
Il évoque aussi les tortures infligées au Moyen-Âge à ceux qui blasphémaient, au rôle du cordonnier (la langue était cousue), et s'interroge sur les moyens de survie de ceux qui avaient subi de telles peines.

La séquence va de 3'29'' à 47'18 [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-04.05.2022-ITEMA_23015404-2013C3372E0941-21.mp3" debut="03:30" fin="47:18"]

Clément Lépidis et Belleville sur France Culture.
D'abord une émission de trois heures, déjà signalée dans le fil des Nuits, et dont la nuit magnétique de 1983 semble être le complément :
- Il était une fois Belleville (13-07-1974)
On peut y entendre déjà Maurice Arnoult.
Ensuite, deux autres émissions jamais rediffusées, et qui, au vu de la qualité des deux autres, mériteraient peut-être une programmation dans les Nuits :
- Le Christ à Belleville, une série de quatre Nuits magnétiques (20 au 23-03-1978)
- Belleville village (La matinée des autres, 16-02-1993)

Extrait du billet du 19 avril 2019 :
Il était une fois Belleville par Clément Lépidis et Georges Godebert (13/07/1974), texte de C. Lépidis interprété par Henri Poirier et Pierre Trabaud.
Promenade nostalgique ou plutôt "itinéraire sentimental" : la vie du quartier dans la première moitié du XXème siècle avec les récits d'ouvriers soit retraités, soit encore en activité, les Folies Belleville, les spectacles de variétés (certaines chansons d'époque sont de  tout aussi mauvais goût que celles d'aujourd'hui), la boxe, l'histoire du quartier depuis le Moyen-Âge, l'Occupation (pour cette partie le côté "nostalgique" a beaucoup de mal à passer), les promoteurs.
Les auteurs sont conscients d'une chose : la nostalgie, c'est la jeunesse, et la jeunesse, c'est toujours mieux*. 
Le plus fort de l'émission, ce sont les récits des habitants, leur langage, leur vision d'un monde qui n'est plus.
Les échanges sont aussi d'une grande précision car Clément Lépidis connaît le quartier. [...]
L'émission est bien construite, bien écrite aussi, deux comédiens jouant les commentaires écrits par Clément Lépidis, les intervenants ont parfois un tel sens du récit qu'il aurait été dommage de les couper. La rafle de juillet 42 dans la rue Piat est particulièrement forte : la radio c'est aussi la voix, une manière de raconter, qu'il est impossible de transcrire à l'écrit sans en perdre l'essentiel.
Les promoteurs justifient avec logique la transformation du quartier : ces propos sont encadrés par ceux d'un habitant qui pleure sur ce qu'est devenu son quartier, et par la réponse argumentée d'un artisan.
*Mais ça se discute...

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Morceaux choisis : Georges Limbour - Robert Pinget / Ukraine, les silences de l'empire - Jeu 19 Mai 2022, 19:22

« Morceaux choisis » , émission mensuelle de Jean Paget diffusée sur France Culture entre 1964 et 1968.
Récemment, nouvelle diffusion de celle sur Georges Limbour (22-01-1965), réalisation Georges Gravier.
La série est une sorte de continuation des « anthologies françaises et étrangères » : présentation de l’auteur alternant avec des lectures généreuses, et la plupart du temps excellentes. Le tout formant un portrait cohérent, bien construit, d’un auteur.
Les « morceaux choisis », à la différence des « anthologies » ont été choisis dans des œuvres d'écrivains alors vivants.  
Au lieu d’avoir un essai signé du producteur, nous avons un entretien avec l’auteur, qui, pour les lectures, choisit des extraits de son œuvre.
Georges Limbour, écrivain associé au mouvement surréaliste, s’exprime longuement, l’entretien tournant inévitablement autour des morceaux choisis, qui sont tirés du « Bridge de Madame Lyane », (Dominique Blanchar, Alain Cuny) et surtout, plats de résistance, de « La chasse au mérou » (Daniel Gall) et des « Vanilliers » (Giani Esposito).

A signaler aussi, les morceaux choisis de et avec Robert Pinget (23-10-1964). L’entretien est plus réduit pour laisser place à de longues lectures par Jean Topart et Roger Blin, ce dernier se taillant la part du lion avec un extrait de « L’inquisitoire ».


Dans la nuit du 6 juin apparaît un programme qui serait sans doute resté bien caché sans les évènements de ces dernières semaines. Car pour le France Culture 2022, le reste du monde n'existe que s'il est dans l'actu.
Surpris par la Nuit - Ukraine, les silences de l'empire 1/4 : Dans la solitude des champs de blé (13-04-2004)
par Pierre Goëtschel - avec Mirostlav Popovic, Roman Grinkyv, Roman Serbyn , Vladimir Scouratovski , Sacha Garatchouk , Valéry Marmel , Evgueni Ifremov et Oleg Skripka - réalisation Jean-Philippe Navarre


Les trois autres parties seront logiquement diffusées les nuits suivantes.

La série est consacrée à l'histoire de l'Ukraine et à la musique traditionnelle ukrainienne.
D'après le riche descriptif de l'INAthèque, nous pouvons avoir le déroulé de chaque partie. L'ensemble est prometteur.

Présentation, signée par le producteur, Pierre Goëtschel.
Le peuple ukrainien aura enduré sans doute plus qu'aucun autre, tous les grands traumatismes historiques du 20e siècle. Et il fait partie des lieux communs de dire que son peuple et ses richesses ont été mis en servage des puissances voisines pendant des siècles. Entre Est et Ouest, l'Ukraine a constitué une forme de confins des empires de l'Europe Centrale.
Aujourd'hui, ce pays indépendant depuis 13 ans seulement doit écrire son histoire jusqu'à présent interdite à lui-même.
Que peut-être la mémoire d'un pays après 75 ans de soviétisation ?
Que reste-t-il des différentes cultures qui ont façonné l'âme de l'Europe quand l'empire soviétique s'est brutalement effondré ?
Dans un pays qui fut sous le joug successif de l'Autriche, de la Pologne, de l'Allemagne nazie puis de la Russie soviétique, comment évoquer le destin de ceux qui ont été en alternance victimes et complices de leur maîtres ?
Peuple hétérogène à la destinée marquée par le sceau de 75 ans de russification et de soviétisation, il me tenait à coeur de plonger dans son histoire non écrite et qu'à mon sens, seule la mémoire musicale a pu fixer, et que seule la musique peut convoquer. La série est un voyage au coeur de la mémoire des différentes communautés d'Ukraine.
Il s'agit donc, à partir de rencontres avec des personnages aux destinées aussi singulières qu'emblématiques, d'évoquer le destin collectif d'un peuple éclaté qui aura connu toutes les grandes tragédies du XX siècle : la deuxième guerre mondiale, le bilan désastreux de la stalinisation et de la russification du pays, la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, symbole du délabrement de l'empire soviétique.
Dans ce pays neuf où la mémoire collective n'est pas constituée car longtemps interdite et atomisée au travers des différentes communautés (juives, Tatars, Russes, Tsiganes, Houtsouls, Ukrainiennes bien sûr), c'est par le biais d'une mémoire intime, affective et musicale que nous pourrons convoquer les fragments éclatés de cette histoire.
La série présente l'occasion unique pour les anciens "maîtres de musiques" que nous avons rencontrés d'"exhumer" des musiques qui ne connaissent pas l'opportunité d'être jouée, et qui témoignent de cette mémoire retrouvée et finalement réappropriée...
Le temps sera celui d'un parcours éphémère autour de la reconstitution d'un ensemble musical Tatar en Crimée, des retrouvailles avec une chanson d'exil en Ouzbekistan, de réminiscence de bribes d'une chanson yiddish dans les quartiers d'Odessa...C'est grâce à la complicité des personnages - musiciens que nous pourrons esquisser les formes d'une histoire successivement interdite, refoulée, occultée, oubliée.

Première partie :
Dans les grandes plaines à blé de l'Ukraine centrale, on se souvient de la famine artificielle organisée par Staline en 32-33, qui fit 6 millions de morts dans la paysannerie ukrainienne. Au pays des cosaques Zaporogue, l'histoire se décline souvent sous le signe de la victimisation et du martyr. Les kobzars, ces bardes traditionnels qui chantaient les récits épiques des cosaques, ont tous été décimés par Staline ; leur instrument - la bandoura - est devenu le symbole du destin national ukrainien...
Voyage dans une mémoire douloureuse, longtemps interdite voire recomposée pour les besoins de la propagande.
avec : Les femmes du village de Krivtchivka, les femmes déplacées de Tchernobyl à Gavrontchina, Mirostlav Popovic (Directeur de l'institut de philosophie de Kiev), Roman Grinkyv (bandouriste), Roman Serbyn (historien), Vladimir Scouratovski (critique et écrivain), Sacha Garatchouk (philologue), Valéry Marmel (Directeur du musée de Pereiastlav Melnitski), Evgueni Ifremov (ethnomusicologue), Oleg Skripka (chanteur du groupe VV).

Seconde :
En Ukraine occidentale, dans les Carpathes où Paradjanov avait tourné Les chevaux de feu, nous promenons une oreille du côté du petit peuple des montagnes, les Houtsouls, là où les traditions d'un monde païen et magique ont survécu à l'époque soviétique. En redescendant de la montagne, du côté d'Oushgorod, nous partons à la rencontre de l'immense communauté tsigane de Transcarpathie, coincée dans les camps des zones transfrontalières...

Avec : Taras Tchoubaï (chanteur du groupe Platch Ieremy), le Père Pierre (du monastère de l'ordre studite), Lioubomir Kouchlyk (ethnomusicologue), Mikhaïllo Tchaï (chaman), Mykhaïlo Tafeytchouk (luthier), Ivan Griniuk (berger luthier), Ernest Butchko (violoniste tzigane), les habitants tziganes du tabor d'Oushgorod, Natacha Koubatsi (directrice du comité d'aide médicale en Transcarpathie).

Troisième :
Que reste-t-il de l'âme et de la fierté d'Odessa, théâtre cosmopolite d'un empire aujourd'hui délabré ? Dans le vieux quartier de la Moldavanka, nous partirons à la recherche des derniers juifs de la ville, en compagnie des fantômes d'Outiossof, l'inventeur du jazz soviétique et de la mémoire des musiciens klezmers...'

Avec : les habitants du quartier de la Moldavanka, Sacha Garatchouk (philologue à l'université d'Odessa), Irina Shikhovskaïa (rédactrice de la radio d'Odessa), Iouri Kouznetsov (pianiste), Alexandre Teplich Issakovitch, (accordéoniste), Alexandre Rozenbaum (historien), Mary et Dimitri Goutakov.

Et dernière :
Après 60 ans d'exil forcé en Asie Centrale, le peuple Tatar de Crimée revient aujourd'hui vivre sur la terre de ses ancêtres. Il est le dernier des peuples déportés par Staline à avoir pu amorcer le mouvement du retour. Sur les côtes escarpées de la Mer Noire en Crimée, les musiciens Tatars se souviennent d'un exil où la musique restait le seul lien au pays natal.

avec : Enver Cherfedinov (violoniste), Enver Izmaïlov (compositeur), Moustafa Abiboulaïev (pianiste), Artem Djelilov (étudiant à l'université Tatare de Simféropol), Delaver Osmanov (chanteur de l'ensemble KRIMM), Server Bekirov (historien et directeur du musée de Bakshisaraï, rédacteur en chef des programmes Tatares de Crimée), Choukrié Moustafaeva (chanteuse).

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Ukraine, les silences de l'empire (2004), ACR Linguistics & so on (1971) Leonhard Euler (1961), Husserl (1959), Peter Ibbetson avec Jean-Louis Trintignant (1962) - Sam 18 Juin 2022, 11:30

Surpris par la Nuit - Ukraine, les silences de l'empire
par Pierre Goëtschel, réalisation Jean-Philippe Navarre
1- Dans la solitude des champs de blé (13/04/2004)
avec Mirostlav Popovic, Roman Grinkyv, Roman Serbyn , Vladimir Scouratovski , Sacha Garatchouk , Valéry Marmel , Evgueni Ifremov et Oleg Skripka
2- Jeu de piste en Transcarpathie (14/04/2004)
avec Taras Tchoubaï , le Père Pierre (du monastère de l'ordre studite), Lioubomir Kouchlyk , Mikhaïllo Tchaï , Mykhaïlo Tafeytchouk , Ivan Griniuk , Ernest Butchko et Natacha Koubatsi

Déjà signalé dans le billet précédent, ce voyage en Ukraine réussi, qui mêle évènements historiques et traditions musicales. La différence avec le France Culture de 2022 est clairement audible : suffisamment de temps et de budget étaient encore alloués pour produire un reportage de 6 heures dans un pays qui alors n’était pas le centre d’intérêt du monde.
Alors qu’aujourd’hui pour France Cu n’existe que ce qui est dans la Une de l’actu, au travers essentiellement de débats en studio avec des spécialistes, témoins indirects des évènements, qui dévident généreusement leurs rouleaux à spéculations sur un avenir qui n’a jamais été aussi incertain depuis qu’il persiste à rester emprisonné dans le futur.

Le producteur donne la parole à des historiens dans la première partie, mais surtout aux habitants, parfois très âgés qui racontent leurs souvenirs des rudes années staliniennes (la grande famine par exemple). Les témoins ont du mal à se confier, mais le reportage n’en demeure pas moins fort.
Tout ce qui concerne les traditions musicales est nettement plus détaillé. La réussite des émissions tient à ce que toute la partie musicale - la plus importante – se fond avec naturel dans la partie historique.
La seconde partie dans les Carpates démarre avec du rock ukrainien pour finir avec la tradition tzigane.
Une place importante est laissée à la musique, ce qui vu le sujet est fort précieux. Ce ne sont pas des disques mais des enregistrements sur place.
On y entend aussi venant se fondre dans le reportage, un extrait des « Chevaux de feux », le film de Sergueï Paradjanov.
A suivre avec les deux autres parties, diffusées dans les prochaines nuits (20 et 27 juin).

Atelier de Création Radiophonique - Linguistics and so on (09/05/1971)
par René Farabet
Un ACR de près de trois heures et duquel il ne sort pas grand-chose. Après un montage de slogans et de hurlements contestataires montés en boucle, alternant avec une armée américaine en marche one two three four ad lib (en gros et en détail, l'impérialisme américain et ses méfaits) – 1/4 d’heure quand même – trois entretiens croisés entre Noam Chomsky, Morris Halle et Roman Jakobson, où l’on ne rentre à peu près jamais dans le vif du sujet, soit la linguistique.
Chacun compare ses travaux à ceux de ses camarades, et reste dans des généralités que l’auditeur a tendance à oublier sitôt entendues.
La partie politique semble collée de manière artificielle à la partie linguistique, ce qui est fort dommage.
Les citations de Chomsky par exemple sont de simples dénonciations de l’impérialisme américain. Nous sommes en 1971, et les entretiens ont été enregistrés dans des campus américains.
Il existe d’autres ACR à coloration politique nettement plus marquants.
Quelques exemples :
1984...Dallas (26-06-1983) par Luc Bongrand et Kaye Mortley
Demain la guerre (05/11/1972) par Xavier Domingo et Carlos Semprun-Maura
Le rouge et le blanc (07/05/1972) par René Farabet, Robert Georgin et Jean-François Vallée
Qu’est-ce que c’est que ces chefs sans pouvoir ? (18/02/1975) par Andrew Orr et Jean-Jacques Lebel.


Analyse spectrale de l'Occident - Leonhard Euler le mathématicien philosophe (09/12/1961)
de Philippe de Saint Robert, réalisation José Pivin
Jean Topart, le récitant
François Darbon, Leonhard Euler
Pierre Delbon, Nicolas Fuss
Henri Nassiet, Frédéric II de Prusse
Pierre Asso, Voltaire
Louis Raymond, Condorcet
Max Rouard, Anders Lexell
Maurice Jugnot, le rapporteur
Liliane Guichenet, la petite Catherine
En 1961, l’analyse spectrale durait tout le samedi après-midi (début 15h45, fin peu après 20h) sur France III Nationale, radio que l’on peut considérer comme l’ancêtre de France Culture.
Celle-ci, signée François Le Lionnais, était consacrée à l’infiniment petit.
Cette fiction radiophonique terminait cette analyse spectrale. Une fiction historique d’une quarantaine de minutes qui suit un modèle précis, celui que l’on retrouve dans les émissions historiques de France Inter -  du duo Alain Decaux/André Castelot (La tribune de l’Histoire) et qui perdure encore aujourd’hui dans « Autant en emporte l’Histoire » sur France Inter le dimanche soir : un évènement historique, la vie et l’œuvre d’une personnalité condensées dans une fiction dont les dialogues doivent accomplir l’exploit de rendre vivants les personnages historiques tout en donnant un maximum d’informations. Ce qui lui donne un aspect souvent empesé.
Philippe de Saint Robert a la bonne idée de recourir à un retour en arrière, le mathématicien sur ses vieux jours rappelant sa vie écoulée.
Un peu de mathématiques, mais surtout la bio, les relations avec ses contemporains.
Le distribution est vraiment excellente, François Darbon en particulier.


Hommage à Edmund Husserl à l'occasion du 100ème anniversaire de sa naissance (30/04/1959, France III Nationale)
par Georges Charbonnier
avec Gaston Bachelard, Paul Ricoeur, Emmanuel Levinas, Suzanne Bachelard, Jean Wahl, Raymond Aron et Maurice Merleau-Ponty
lectures Michel Bouquet
réalisation Georges Gravier
Les questions de Georges Charbonnier sont impeccables, même si l'on peut regretter qu’il répète à tout va qu’il n’est pas lui-même philosophe – sans doute pour rassurer les auditeurs -, et qu’il ne sera pas possible de faire le tour de la phénoménologie en 1h45.
Pourtant ce n’est pas ce que l’on attend de cette émission. Chaque intervenant donne sa vision de Husserl, explique certains aspects de sa pensée, chacun d’entre eux tirant le philosophe vers un domaine particulier – sociologie pour Aron, mathématiques pour Suzanne Bachelard…
Gaston Bachelard ouvre l’émission, et peine à cerner la phénoménologie, tournant inutilement autour du pot. Alors que quelques minutes plus tard Emmanuel Lévinas le fait avec nettement plus de brio, détournant vite la question de départ de G. Charbonnier qui lui demandait quelles avaient été ses relations avec Husserl, qu’il a connu en tant qu’étudiant.

A l’arrivée, les lectures de Michel Bouquet sont réduites à presque rien.


Pour rendre hommage à Jean-Louis Trintignant, signalons une fort belle fiction : « Peter Ibbetson » (Anthologie du mystère) d’après Georges Du Maurier, traduction et adaptation de Raymond Queneau.
Réalisation de Jean-Jacques Vierne, musique de Serge Nigg.
Avec J-L Trintignant (Peter) et Pierre Blanchar, Pascale Audret, Jacqueline Morane, Louis Arbessier, Roger Gaillard, Georges Adet, Pascal Bressy.
Il s’agit d’une nouvelle version de cette pièce radiophonique, déjà enregistrée en 1949. Même réalisateur, même musique mais distribution différente (Alain Cuny à la place de J-L Trintignant).

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