Sandrine Treiner actuelle directrice de France Culture, était encore adjointe d'Oliver Poivre d'Arvor quand elle a donné à la RTS cet entretien de très bonne qualité en décembre 2013 (rediffusion le 02 01 2014), Sandrine Treiner: "L'idée d'une tombe sans nom", avec ce médiocre descriptif qui jure avec la richesse de l'heure d'émission et le soin qui y a été apporté : "Sandrine Treiner, une historienne sur les pas d’une disparue. En 1926, la jeune Manya Schwartzman a quitté la Bessarabie pour vivre en Union soviétique. Nul ne sait ce qu’elle est devenue".
Après l'écoute de cet entretien intelligent où Sandrine Treiner, modeste, montre d'indéniables qualités d'historienne et de littératrice, on se demande vraiment pourquoi elle n'a pas inclus dans la grille une émission littéraire hebdomadaire sur ce modèle depuis qu'elle est directrice de l'antenne ! Il y eut longtemps l'émission Agora à France Culture durant 30 minutes à 19h30 (avec alternativement Olivier Germain-Thomas et Gilles Lapouge + André Velter parfois). Et maintenant ? J'espère que personne ne pense que l'actuel créneau 21h-22h s'en approche de près ou de loin !
L'entretien est également intéressant pour savoir "d'où" l'actuelle directrice de France Culture parle. Elle évoque en effet son intérêt pour les révolutions et les utopies politiques (en étant aucunement admirative des système totalitaires soviétiques et chinois, au contraire), le communisme, la libération des femmes, la radicalité, l'engagement politique, les grands traumatismes du XXe siècle, la peur de la disparition. On retiendra surtout ses mots d'historienne sur l'Ukraine, la Roumanie et la Transnistrie, et surtout ses réflexions d'écrivain sur la création littéraire et plus généralement sur le destin des êtres entre fatalisme et résistance.
Il y a plus d'une Sandrine Treiner et c'est vraiment dommage que l'on ait d'elle, d'un côté l'expérience d'une directrice maladroite dans l'expression et dans les choix pour l'antenne (mais est-elle si libre que cela ?) et de l'autre, paru dans la presse, un portrait superficiel et grossièrement flatteur de la femme.
Peut-être a-t-on ici de nouveau le phénomène (vu dans une certaine mesure avec Jean Lebrun) d'une personne ayant des qualités dans son domaine (grande lectrice) et qui a été promue à un poste pour lequel elle n'a ni la sensibilité, ni les compétences, celui de gestionnaire administrant une station de radio publique.
Bravo à la RTS pour cette émission bien construite, ponctuée de musiques et de résumés faits par le responsable de l'émission et l'intervieweuse (sous le charme du livre et de son auteur).
Sur la page de l'émission, aucune référence bibliographique pour L'idée d'une tombe sans nom*, ni aucune notice biographique de l'auteur : Qui est Sandrine Treiner ?
* L'idée d'une tombe sans nom
Nos héroïnes, collection dirigée par Caroline Fourest et Fiammetta Venner
Sandrine Treiner
« Ne venez pas. Nous nous sommes trompés ». Manya Schwartzman, jeune révolutionnaire, quitte sa terre natale, la Bessarabie, pour construire le socialisme en Union soviétique et disparaît en 1937 dans les grandes purges staliniennes après ce dernier message aux siens. Pour traverser le fleuve, elle s'est émancipée des archaïsmes du monde juif, de son pays, de sa condition sociale. La Révolution n'était pas une pensée pour elle, mais une nécessité vitale.
Parce que l'idée d'une tombe sans nom lui déplaît, Sandrine Treiner mène l'enquête pour arracher son héroïne à l'anonymat des fosses communes. Voyage dans des territoires et des idées perdues, au cœur des steppes ensoleillées baignées par la mer Noire, ce récit est d'abord une réparation. Et une rencontre avec Manya S., héroïne déterminée et trahie, rendue à la vie et, par ces lignes, à son engagement et à sa lucidité.
Après l'écoute de cet entretien intelligent où Sandrine Treiner, modeste, montre d'indéniables qualités d'historienne et de littératrice, on se demande vraiment pourquoi elle n'a pas inclus dans la grille une émission littéraire hebdomadaire sur ce modèle depuis qu'elle est directrice de l'antenne ! Il y eut longtemps l'émission Agora à France Culture durant 30 minutes à 19h30 (avec alternativement Olivier Germain-Thomas et Gilles Lapouge + André Velter parfois). Et maintenant ? J'espère que personne ne pense que l'actuel créneau 21h-22h s'en approche de près ou de loin !
L'entretien est également intéressant pour savoir "d'où" l'actuelle directrice de France Culture parle. Elle évoque en effet son intérêt pour les révolutions et les utopies politiques (en étant aucunement admirative des système totalitaires soviétiques et chinois, au contraire), le communisme, la libération des femmes, la radicalité, l'engagement politique, les grands traumatismes du XXe siècle, la peur de la disparition. On retiendra surtout ses mots d'historienne sur l'Ukraine, la Roumanie et la Transnistrie, et surtout ses réflexions d'écrivain sur la création littéraire et plus généralement sur le destin des êtres entre fatalisme et résistance.
Il y a plus d'une Sandrine Treiner et c'est vraiment dommage que l'on ait d'elle, d'un côté l'expérience d'une directrice maladroite dans l'expression et dans les choix pour l'antenne (mais est-elle si libre que cela ?) et de l'autre, paru dans la presse, un portrait superficiel et grossièrement flatteur de la femme.
Peut-être a-t-on ici de nouveau le phénomène (vu dans une certaine mesure avec Jean Lebrun) d'une personne ayant des qualités dans son domaine (grande lectrice) et qui a été promue à un poste pour lequel elle n'a ni la sensibilité, ni les compétences, celui de gestionnaire administrant une station de radio publique.
Bravo à la RTS pour cette émission bien construite, ponctuée de musiques et de résumés faits par le responsable de l'émission et l'intervieweuse (sous le charme du livre et de son auteur).
Sur la page de l'émission, aucune référence bibliographique pour L'idée d'une tombe sans nom*, ni aucune notice biographique de l'auteur : Qui est Sandrine Treiner ?
* L'idée d'une tombe sans nom
Nos héroïnes, collection dirigée par Caroline Fourest et Fiammetta Venner
Sandrine Treiner
« Ne venez pas. Nous nous sommes trompés ». Manya Schwartzman, jeune révolutionnaire, quitte sa terre natale, la Bessarabie, pour construire le socialisme en Union soviétique et disparaît en 1937 dans les grandes purges staliniennes après ce dernier message aux siens. Pour traverser le fleuve, elle s'est émancipée des archaïsmes du monde juif, de son pays, de sa condition sociale. La Révolution n'était pas une pensée pour elle, mais une nécessité vitale.
Parce que l'idée d'une tombe sans nom lui déplaît, Sandrine Treiner mène l'enquête pour arracher son héroïne à l'anonymat des fosses communes. Voyage dans des territoires et des idées perdues, au cœur des steppes ensoleillées baignées par la mer Noire, ce récit est d'abord une réparation. Et une rencontre avec Manya S., héroïne déterminée et trahie, rendue à la vie et, par ces lignes, à son engagement et à sa lucidité.