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Parentalité positive, nouvelle injonction éducative ? »
De l’art de poser des questions dont on connaît les réponses.
Une autre : Si une loi m'interdit de frapper mon enfant, dois-je le frapper ?
Deux mots clés : « positive » et « injonction », qui permettent de créer une problématique là où y en a pas, parce que foutre des baffes à son gosse, c’est interdit, lui gueuler dessus et le punir à n’en plus finir, à terme, c’est la galère pour tout le monde.
Ce scoop miteux, il vous est offert par « Être et savoir ».
D’abord un coup de cirage dans la présentation : « C’est bien un signe des temps pour reprendre une formule qu’on aime bien à France Culture, un signe des temps de ce qui change en matière d’éducation et dans la manière de considérer l’enfance. »
La suite, l’annonce du contenu : « Mais que signifient ces termes : "parentalité", "bienveillance éducative" et "éducation positive" ? »
Alléchant. Pour éviter l’écoute,
parentalité : la fonction d’être parent dans ses aspects juridiques, politiques, socio-économiques, culturels et institutionnels. (Wikitruc)
Bienveillance éducative : « l’apprentissage du « vivre ensemble » et du respect d’autrui. Ce qui suppose d’être bienveillant » (Magazine
Sciences humaines, juin 2017) Pour définir "bienveillant", allez dans le dico vous-même, mais est-ce nécessaire?
Education positive : « une approche alternative de l’éducation fondée sur le respect de l’enfant. Elle exclut toute forme de violence éducative, et propose à la place des outils basés sur l’écoute, le dialogue, l’accompagnement, le respect mutuel. »
C’est clair, net, sans bavure.
Et du coup les citations des invités deviennent grandioses : « Le terme "éducation positive" est un peu une coquille vide dans laquelle chacun peut projeter ce qu'il veut. »
On continue.
Celles-ci, qui jouent à fond la caricature : « Tout se passe comme si les enfants avaient droit au respect, à la bienveillance etc., mais pas les parents qu'on peut violenter ou culpabiliser. » « C'est compliqué la parentalité aujourd'hui, il y a de fortes attentes sociales. Les parents sont en attente d'une méthode miracle. »
Celle qui pédale dans la semoule : « On parle de parents pour ne pas parler de pères ou de mères. » Puissant.
Celle qui incite à pas avoir de gosses : « On accentue énormément le rôle que les parents peuvent jouer. S'ils ne "musclent pas le cerveau" de leurs enfants ils vont créer des monstres qui vont plus tard coûter de l'argent public. » Il commence à nous fatiguer, ce "on".
Et celle qui invite à nous pencher pour repenser la société, parce qu'il faut prendre l'actualité à bras le corps : « Tout n'est pas de la responsabilité des parents, nous avons besoin de modifier profondément nos structures sociales. »
Tout cela est anxiogène à mort : "être parent", "être enfant", "être" tout court, c’est un truc à se jeter par la fenêtre. Vivement la fin du monde.
Réussir à faire une émission d’une heure en brassant du vent et en foutant les jetons aux auditeurs sur n’importe quel sujet, c’est aussi se nourrir à la meilleure source d’inspiration dans le domaine : BFM.
Et la transition est royale, puisque qui vient pendant
une heure vingt dérouler sa promo dans le studio de France Popo ?
Allons du côté de Soft Power, dont le sommaire pourrait être celui d’une émission média du niveau d’un Morandini, et ce n’est pas exagéré, la preuve :
« Mercato, nouveaux programmes et nouvelles formules : c'est la rentrée télé, Soft Power fait le point. Marc Olivier Fogiel, nouveau directeur général de BFM TV, nous éclaire sur la nouvelle grille de la chaîne d'information. »
« Nous éclaire » ? Ce sont des conseils perso pour la direction secouée (satanée pulpe, elle reste toujours en bas) de France Trurecul ?
Suite de la présentation, en version intégrale,
« La rentrée TÉLÉ, au menu de l’émission ce soir. Une rentrée télé mouvementée pour « On N’est Pas Couché » de Laurent Ruquier sur France 2 dont les rumeurs annoncent la fin. L'animateur phare a perdu la main et il pourrait migrer, plus vite que prévu, vers M6, le groupe de RTL où il officie déjà.
Soft Power revient sur les formats TV français de Touche pas à mon poste à Quotidien, pour certains calqués sur les talk shows américains, avec Bertrand VILLEGAS, confondateur de The Wit, une agence spécialisée dans l’analyse des formats TV.
Marc Olivier Fogiel, nouveau directeur général de BFM TV, nous présente la nouvelle grille de la chaîne. »
Merci, pour Fogiel, vaut mieux l’écrire deux fois. Il aurait fallu aussi repréciser que nous sommes sur une chaîne qui prétend se nommer France Culture.