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Quelle est la vocation de France Culture ?    Page 10 sur 31

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Nessie 


91
Répondre en citant  
Le tout-direct - 2 - Dim 20 Mar 2011, 21:20

./...

Aujourd’hui encore parmi les fleurons du magazine culturel, on peut en trouver qui se font en direct ou en quasi-direct, c’est-à-dire du faux-direct pré-enregistré et non retouché. J’en citerai 2 : Métropolitains et Concordance des temps. Que la seconde soit ou non en baisse, nous en discutons ici et ça vaut la peine d’examiner la question ; d’ailleurs la baisse peut aussi être due à l’épuisement de la formule plutôt qu’à une quelconque propriété distinguant la radio en direct et le programme enregistré. La question n’est donc pas tellement le choix d’une radio en direct, mais : a) du savoir-faire des producteurs ; et b) de la pertinence du mode de fabrication selon le type d’émission. Ainsi, les débats chauds comme ceux du Grain à moudre, mieux vaut qu’ils se fassent en direct, gage d’authenticité et d’honnêteté de la production. Ca lève au moins une forme de méfiance des invités, rassurés de savoir clairement dans quelle arène ils entrent.

En fin de compte ce que je trouve effarant, c’est la conjugaison de ces deux options :
- avoir imposé l’écrasante majorité d’un mode de fabrication du programme sans tenir compte du fait que cette domination ne pouvait pas être adéquate à la vocation de la chaine.
- la titularisation d’un petit nombre de personnes directement responsables de la conception et de la fabrication . Le pari était dangereux, et réclamait un niveau de compétence très au-dessus de celui de gens qu’on a choisis. Je dis ça sans les incriminer : rien ne me prouve que quiconque pourrait tenir le rythme actuel de production avec les moyens accordés, tout en maintenant un haut niveau de qualité et de renouvellement. Alors si en plus on a refilé ces postes à des personnes faiblement compétentes et surtout pas désireuses d’améliorer leur prestation, avec la Grande Table ce qu’on obtient c’est tout sauf un accident : c’est le résultat logique d’une ambition orientée à la baisse, et d’un projet abattu en plein vol.

Alors on a pu constater parfois quelque recul depuis ces deux monumentales erreurs de Laure Adler, qui n’en sont peut-être pas après tout, si en 1999 il ne s’agissait, tout simplement, que de réduire les dépenses. Mais entre temps, le programme culturel a reculé, avec lui le documentaire. Il est d’ailleurs rassurant que la fiction aie pu y sauver sa peau, alors qu’elle a disparu d’Espace2-RSR, qui vit sur la même ligne d’économie mais dans un esprit Suisse, c’est à dire sérieux et loin du débraillé vaniteux-inculte de FC. Peut-être est-ce là encore une affaire de personnes ? En comparaison du documentaire culturel, la fiction avait peut-être de meilleurs défenseurs (et certes pas les membres de l’ancienne équipe, qui ont préféré plier bagages entre 1999 et 2002). Est-ce que la doctrine du tout-direct a su dégommer le premier, mais n’a pas tué la fiction. Ou bien serait-ce une affaire de contingentement budgétaire ? Le documentaire, lui, a survécu, dans une proportion finalement assez proche de celle de la fiction, mais au prix d’un recentrage écrasant sur un sous-genre bien particulier : celui du documentaire saucial. Résolument non culturel, comme de juste. Au moins voila qui est en phase avec ces 12 années d’affadissement.



Dernière édition par Nessie le Ven 25 Mar 2011, 17:28, édité 1 fois

Hérode 


92
Répondre en citant  
Vocation culturelle de France Culture et Laure Adler. - Mer 23 Mar 2011, 11:20

Nessie a écrit:./...
En fin de compte ce que je trouve effarant, c’est la conjugaison de ces deux options :
- avoir imposé l’écrasante majorité d’un mode de fabrication du programme sans tenir compte du fait que cette domination ne pouvait pas être adéquate à la vocation de la chaine.
- la titularisation d’un petit nombre de personnes directement responsables de la conception et de la fabrication . Le pari était dangereux, et réclamait un niveau de compétence très au-dessus de celui de gens qu’on a choisis. Je dis ça sans les incriminer : rien ne me prouve que quiconque pourrait tenir le rythme actuel de production avec les moyens accordés, tout en maintenant un haut niveau de qualité et de renouvellement. Alors si en plus on a refilé ces postes à des personnes faiblement compétentes et surtout pas désireuses d’améliorer leur prestation, avec la Grande Table ce qu’on obtient c’est tout sauf un accident : c’est le résultat logique d’une ambition orientée à la baisse, et d’un projet abattu en plein vol.

Alors on a pu constater parfois quelque recul depuis ces deux monumentales erreurs de Laure Adler, qui n’en sont peut-être pas après tout, si en 1999 il ne s’agissait, tout simplement, que de réduire les dépenses. Mais entre temps, le programme culturel a reculé, avec lui le documentaire. ’...) Est-ce que la doctrine du tout-direct a su dégommer le premier, mais n’a pas tué la fiction. Ou bien serait-ce une affaire de contingentement budgétaire ? Le documentaire, lui, a survécu, dans une proportion finalement assez proche de celle de la fiction, mais au prix d’un recentrage écrasant sur un sous-genre bien particulier : celui du documentaire saucial. Résolument non culturel, comme de juste. Au moins voila qui est en phase avec ces 12 années d’affadissement.

Question : et si Laure Adler s’en fichait de la culture ? Nous avons pu l’entendre se targuer chez son confrère Martel de son goût des études historiques, de son amour de l’étude, des longues passées en bibliothèque à faire des recherches, se prévaloir de sa formation d’historienne ...

Tout cela est bel et bon mais est-ce vrai ? Les gens disent ce qu’ils veulent et l’être humain peut et sait mentir, n’est-ce pas ?

Laure Adler était donc invitée chez Martel récemment pour son bouquin sur Françoise Giroud.
J’ai trouvé cette vidéo où Laure Adler se retrouve chez Ruquier pour faire la promo de ce même bouquin.
Finalement, je ne trouve pas les questions de Ruquier pires que celles de bien des journalistes de France Culture. On doit sans doute ce phénomène d’érosion critique à cette même Laure Adler et aux choix qu’elle a fait en donnant des postes clés de producteurs à certains que nous ne nommerons pas pour ne pas nous répéter.



Voici ce qu’elle donne Laure Adler, ancienne directrice de France Culture. J’ai toujours eu du mal avec cette femme, à la fois maniérée et coincée, débitant ses slogans gnangnans sur l’amour et le cul, entre deux risettes niaises et deux réflexions dites de son ton sec.
Mais ce n’est qu’un ressenti personnel.

De fait, le bouquin de Laure Adler sur Françoise Giroud, on le comprend bien ici, ce n’est qu’un florilège de potins dignes de ma concierge.
Vous me direz ça tombe bien, Ruquier, ça lui plaît !

A Laure Adler, aussi, ça lui plaît, à la soi-disant historienne.

Il faut donc se rendre à l’évidence, Laure Adler a nommé sur France Culture des gens à son image. Et si Laure Adler va faire ses petites manières chez Ruquier, c’est bien dans l’espoir de les fourguer ses bouquins sur Françoise Giroud. Et c’est bien en faisant des biographies-potins, avec des histoires de cul ras les pâquerettes, nappées de slogans simplets et d’un ridicule arrière plan féministe, qu’elle va y arriver.

Conclusion : France Culture ne risquait pas de se montrer bien ambitieuse ou bien indépendante dans ses choix en héritant d’une directrice de cet acabit.

Nessie 

Nessie

93
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Chronique d'un massacre programmé : celui d'une chaine culturelle - Mer 06 Avr 2011, 16:39

./...

(je reprends après Hérode, un peu tard mais au vol donc en commençant par la fin)

Laure Adler n’a d’ailleurs pas pu tuer la part culturelle de la chaine en une seule saison : une bonne partie du système a résisté. Les séries de documentaires ne sont passées à la trappe qu’année après année. Les "copains" ou les "copains du copain" sont restés en place et bien servis, et tant mieux pour eux et peut-être pour nous car il y a eu quelques créations qu’on ne regrette pas, comme Métropolitains, et aussi comme Concordance des temps et Bouche à oreille transformés d’émissions estivales en émissions de grille. Il y a eu aussi des gens sacqués impitoyablement et avec une violence managériale tout à fait contraire aux bons sentiments sauciaux qu’affiche la dame. (je laisse l’expression "violence inouie" au petit stalinien qui s’amuse à calomnier notre forum partout où il passe - il se reconnaitra). Ces gens virés je ne rappelle pas leurs noms dans ce post car c’est pas la peine de rouvrir des plaies, mais enfin ils nous manquent.

Soi-disant historienne ?? Hélas non ! Son diplôme est tout ce qu’il y a d’officiel, et c’est bien ce qui est inquiétant : certaines années ou avec certains profs il suffit d’être un bon élève ou un bon petit soldat surtout sans imagination, un bon larbin qui relit le dernier bouquin du prof qui a d’ailleurs été artisanné par un autre larbin de meilleur niveau, et la récompense sera au bout. C’est salaud ce que je dis ? Mais non, et c’est même pas un procès général : il suffit d’un pourcentage même faible de ces affaires pourries (et nous en avons tous vu) pour dévaluer le titre. Et dans certaines universités en SHS il est patent que le diplôme ne couronne qu’une accointance idéologique ou une allégeance au boss même avec zéro talent et à peine plus de travail. Je me souviens d’une émission incroyable du Panorama au début des 90’s où on avait rendu compte d’une recherche franchement nitroglycérique : sur les diplomes en littérature et SHS (donc comprenez dans tout ça histoire, socio, etc) le résultat était que pour une proportion effarante (je sais plus si c’était 20% ou 1/3) ce sont des diplomes de complaisance : obtenus à l’arraché ou au piston, ou par troc séné-rhubarbe entre collègues ou par versions encore plus intimes du copinage (histoires de famille, de belle-famille, histoires de cul, de voisinage, je me demande par quel miracle on avait échappé au chantage atomique). Evidemment c’était hénaurme. Mais il sufit d’avoir passé quelques années en fac depuis pour se rendre compte que le constat est actuel, même s’il est surement sévère : on voit passer des brèles incroyables qui ont déjà un poste tout chaud qui les attend. C’est la France des réseaux perso dans toute sa splendeur, qui explique certaines des plus stupéfiantes énigmes de la chaine (je ne cite pas de nom ici, on en parle bien assez comme ça dans le forum).

Même sans aller aussi loin, je suis assez d’accord sur votre analyse de la compétence de la dame, à ceci près que Laure Adler elle ne s’en fiche pas de la culture : elle y a trouvé un bon créneau pour son marketing perso, et elle creuse à fond le sillon, enfin à fond, je me comprends : surement pas dans le sens de la profondeur ! Plutôt comme on ratisse soigneusement toute la surface d’un tiroir. Déluge de bons sentiment, sentimentalisme de midinette, émotion au programme et poésie à la ramasse, nobles causes et noblezidéaux tout ça recruté pour le petit cynisme perso de l’arrivisme courant. De toutes façons France Culture en est plein : on se demande comment les vrais producteurs culturels de la station ont pu y entrer et comment ils peuvent y rester sans se boucher le nez et les oreilles. Avec ses biographies d’anecdotes, Laure Adler ratisse large. De son Giroud je me demande franchement ce qu’en dit Pierre Assouline, qui n’a pas de doctorat d’histoire mais un simple diplôme de journaliste, et fait preuve d’une conscience d’historien qui devrait faire honte à Laure Adler. Assou avait brièvement dégommé le dernier livre d’Alexandre Jardin.

Et au fait, comme ce fil "Vocation de France Culture" on n’a pas fini de l’alimenter, est-ce que vous seriez d’accord cher Hérode pour qu’on transvase à terme ce morceau de discussion dans le fil "Laure Adler, quelqu’un de bien" ?? Il faut dire que ces jours-ci elle fait fort en nunucherie dans Hors-Champs (le printemps certainement) heureusement ses invités s’en tirent plutôt mieux qu’elle par exemple Edgar Morin avant-hier (le printemps surement).



Dernière édition par Nessie le Ven 08 Avr 2011, 21:42, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

94
Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Mer 06 Avr 2011, 18:38

Alors foin de toutes ces vacheries qui tendent à masquer l’essentiel : mis à part râler pour supporter l’insupportable, ce fil et ce forum parlent de la vocation culturelle du programme, en ce qu’elle se distingue du pipole, de la focalisation actu, du bourrage de crâne et du vidage de porte-monnaie par du bouillon de culture tellement délayé que parfois les couvertures du bouquin ou l’affiche du spectake sont le seul vrai morceau de fruit dans ce yaourt.

La vocation culturelle de la chaine, il est permis d’espérer que le boss OPA (dit aussi Poivre-jeune comme il y avait un Robespierre-jeune) pourrait ne pas trop la perdre de vue. Il y a des troupes dans la maison qui ont du profiter du départ de Jean Lebrun pour lui rappeler ce que c’est que la création documentaire. Reste à voir ce que ça donnera. Et en espérant aussi que c’est ni un Nième coup de double langage (Laure Adler était balaise à ce jeu là), ni un poisson d’avril cet interview qu’on a commenté dans deux autres fils du forum : ici et aussi .

An\'O\'N 


Invité

95
Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? - Mer 06 Avr 2011, 23:30

Ce midi, 12h28, envie d’écouter le journal car endormi au moment des flashs du matin. Prendre un peu d’avance histoire de ne pas louper le créneau. C’est la fin de la première partie de la Grande Table. C’est sympa la Grande Table (bien plus que son équivalent Francinterien). Les invités sont inégaux mais je suis souvent tombé sur des personnes intéressantes.

Bref, à l’heure où je le prends, je n’aurais que le passage de relai. Et là je tombe sur la voix d’Hervé Gardette qui pose la question. Celle plutôt facile à laquelle on peut répondre si on prend l’émission à cet instant, celle qui permet de gagner unjenesaisquoi. Celle qu’on a déjà oublié à l’heure où on écrit ce message. Et puis ce ton, si détestable indiquant le numéro surtaxé où il faut envoyer la réponse par SMS...

Quelqu’un ici peut dater cette aberration ?(un)An\ʼO\ʼNyme(un)Dm`

Nessie 

Nessie

96
Répondre en citant  
La culture en marche depuis septembre 1999 - Jeu 07 Avr 2011, 10:26

O’neam a écrit:Quelqu’un ici peut dater cette aberration ?

Pas moi en tous cas, mais on se souvient que l’introduction des jeux de questions primées avait déjà été tentée par Laure Adler en septembre 1999. Le principe était d’appeler directement des auditeurs et de leur poser une question culturelle. L’expérience dura jusqu’aux vacances de décembre. Les historiens se disputent encore pour savoir si ces jeux ont été interrompus après réception d’une 10 0001eme lettre d’insulte ou bien parce que tout le monde s’en foutait complet de ce truc. Mais on se souvient de la désolation du préposé à ce courageux effort culturel. C’était Philippe Garbit qui malgré tous ses efforts ne parvenait pas à faire dire à Mme Michu si Flaubert avait écrit Germinal en 1789 ou en 1936.

Pour autant, ce moment glorieux de la radio culturelle n’était pas oublié. Il y a peu encore, il devait faire l’objet d’un documentaire inséré dans une semaine de la fabrique de l’Histoire, sur le thème "Histoire de la culture". Ce sujet fascinant devait être partagé de la façon suivante en 4 émissions :
- Lundi : entretien avec Pierre Bellemare
- Mardi (documentaire) : comment les manuels de géographie de la 4eme république ont sciemment occulté les génocides perpétrés dans des aires géopolitiques colonisées par ailleurs soumises au risque de catastrophe naturelle
- Mercredi (archives) : les jeux radiophoniques, une chance historique ratée par l’audiovisuel libéral
- Jeudi (débat) : comment le marché des dominants a détruit le service public de la culture du poireau chez les dominés.

Les jeux radiophoniques de Laure Adler devaient être évoqués dans la 3eme émission de la série, comme alternative sociale à la soupe des Majors de l’édition qui détruisent la culture en France (Seuil, Gallimard, Grasset, Fayard, Flammarion, Albin Michel, PUF et autres valets du capitalisme). Mais la diffusion des 4 émissions, initialement prévue pour la semaine du 27 au 30 mars, a été subitement déprogrammée. Raison : la proximité du 1er avril, qui a été jugée malséante pour un sujet auquel la chaine est si attachée. Quelques jours avant la diffusion du premier épisode, le directeur des programmes Olivier Poivre d’Arvor s’est vu remettre par Hervé Gardette Laurent Goumarre et Arnaud Laporte ces deux documents intimidants :
a) une pétition signée des 3 producteurs exigeant qu’un programme aussi essentiel soit mis en valeur, diffusé en continu 2 fois de suite un même samedi après-midi étant donné la gravité du sujet
b) un préavis de préavis de préavis de mouvement social si aucune suite n’était donnée à leur revendication

Les 4 émissions sont donc toujours en attente de programmation et elles pourraient le rester longtemps car les 3 producteurs ont été rejoints par la signature de Laure Adler, impliquée au premier chef dans cette audacieuse tentative, et de Julie Clarini qui soutient les dominés. Caroline Broué était à Deauville. Frédéric Martel twittait.

5 signatures tout de même pour soutenir le combat d’Emmanuel Laurentin.
Soit exactement autant que d’auditeurs ayant gagné un crayon France Culture grâce aux jeux culturels instaurés sur la chaine culturelle par Laure Adler en septembre 1999.



Dernière édition par Nessie le Sam 12 Nov 2011, 13:18, édité 2 fois

Hérode 


97
Répondre en citant  
Laure Adler ''soi-disant'' historienne. - Sam 09 Avr 2011, 11:25

Cher Nessie, lorsque j’ai qualifié Laure Adler de "soi-disant historienne", je ne me suis sans doute exprimé de façon trop lapidaire.
Je ne mettais pas en doute sa formation. Je n’en suis pas à la soupçonner de mythomanie.
Ce que je voulais dire, c’est que Laure Adler se sert de cette caution quand ça l’arrange. Je l’avais ainsi entendue chez Martel se targuer de cette formation intellectuelle et louer son goût pour la recherche, les longues heures de lecture et de réflexion dans les bibliothèques.

Tu parles !

Si c’est là que la mène son tempérament, que ne le suit-elle pas plutôt que de courir après l’échalote médiatique ? A cumuler les fonctions et les émissions, à mettre ses pions partout ?

Si tel est son tempérament, pourquoi donc n’est-elle pas productrice d’une émission d’histoire sur Culture ou sur Inter ?

Je m’étais donc fait la réflexion que ce n’était qu’un opportun recours afin d’aller chercher une caution intellectuelle à peu de frais. Une sorte de label si vous préférez.

Nessie 

Nessie

98
Répondre en citant  
Question à Olivier Poivre d'Arvor - Dim 26 Juin 2011, 18:45

Question :
<< La vocation de France Culture est-elle d'être une radio de combat ? >>

Dans l'affirmative quel autre combat que celui du savoir ?
Et, pourquoi engager cette radio dans la lutte politique ?
Et surtout, aussi évidemment au service d'un des 2 camps ?

A y réfléchir, c'est là un admirable esprit de sacrifice. Du moins quand on cherche
l'audience autant que reconnait la désirer Olivier Poivre d'Arvor et avant lui
tous ses prédécesseurs sans exception - il serait sot de leur reprocher d'avoir
dans les veines ce qui fait le mobile de tout directeur et de tout rédacteur.
Disons qu'il faut être bien dévoué à son engagement partisan pour décourager
à ce point délibérément une moitié de son public potentiel alors qu'avec
de l'honnêteté intellectuelle et de la neutralité politique on ratisse large.

Oui, quelle intelligence médiatique est-ce là ?
Certainement le pendant d'une certaine intelligence
politique, elle-même caractéristique d'une certaine
"machine à perdre", bien connue de ses électeurs...



Dernière édition par Nessie le Lun 27 Juin 2011, 19:12, édité 1 fois

Nessie 

Nessie

99
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<< La, la, la culture c'est, c'est, c'est euh.... j'ai oublié .... >> (Julie Clarini) - Lun 27 Juin 2011, 13:03

La culture c'est pas ce qui reste quand on a tout oublié, c'est ce qui reste, tout court. Elle est donc le contraire de l'information d'actualité, qui au contraire est éphémère par nature, et périmée dès qu'elle parait.

Au micro d'Alain Veinstein, Bernard Noël dit à-peu-près celà, vendredi soir vers 23h45 : surpris et désolé de voir que la forme de culture que veut promouvoir "je sais pas qui, mais enfin disons cette société économique" (dit-il) c'est l'information qui est le contraire de la culture, car elle se consomme instantanément et s'épuise instantanément.

(...) J'ai préféré placer la suite ici...

Frédéric / masterkey 

Frédéric / masterkey
Admin

100
Répondre en citant  
Analogie sur la fluctuation de la qualité des contenus médiatiques - Ven 28 Oct 2011, 16:29

Une suite à ce fil, sous forme d'analogie.

L'évolution de la qualité des contenus que nous propose en moyenne France Culture cette dernière décennie, ne revêt que de peu de mystères. Le présent forum en témoigne.

Ici et perdurent et renaissent des condensats de culture véritable. De celle qui, évidente, ne nous pousse pas dans nos retranchements intellectuels pour arracher au réel une définition de ce qu'elle est.

Celle-là est toujours présente, mais dans une quantité qui la rend peu représentative de l'ensemble de la chaîne. France Culture est en quelque sorte en cours d'énucléation de son objet premier.

Elle n'est pas la seule.

Grandes chaînes de télévisions, de radio, quotidiens de références, hebdomadaires culturels : ils sont en réalité innombrables les médias dont les aficionados pourraient dresser les bilans que l'on tire ici. De mieux en mieux calés sur une demande faite reine, sur des segments décortiqués pour mieux êtres séduits puis satisfaits, la comparaison avec leurs passés de dix et vingt ans antérieurs serait pour beaucoup un sévère et confondant révélateur.

Alors pourquoi cette lame de fond ?

La patte des acteurs et des dirigeants doit y être pour quelque chose. Des changements de cap impulsés par une volonté individuelle, Laure Adler en a fourni l'exemple-type. Et les errances individuelles des producteurs que nous brocardons ici, c'en sont eux les responsables locaux. J'imagine que ceux qui se font un point d'honneur à satisfaire l'opinion dans ses demandes les mieux sondées, jouissent pourtant d'un minimum de liberté éditoriale, qu'ils pourraient fort bien utiliser à un autre escient.

Pourtant, trois directeurs après Laure Adler, et autant de styles, d'origines, et de déclarations d'intentions différentes, la pente suivie n'a pas changé. Les résultats - qu'on s'en tienne aux phénomènes - sont très semblables. Au premier ordre, c'est le plus d'actualité, plus de trivialité, plus de frivolité, plus de facilité (pour trouver un mot neutre) qui s'installe. Au second effectivement, on verra bien des points d'inflexion vers le direct, vers le documentaire, ou vers l'international suivant les goûts du directeur. Mais des goûts qui ne sont jamais que de simples déclinaisons de cette première et forte tendance.

Et même si l'impulsion de Laure Adler fut impressionnante, on peut supposer que son efficacité a tenu à la forte résonance de la direction donnée et une tendance de fond dans les médias plus lourde. Qu'elle n'a eu qu'a cueillir le fruit dans un climat propice à son mûrissement rapide.

Qu'en est-il de cette tendance, dans ce cas ? Pourquoi n'y aurait-il soudain pas d'autre issue pour les médias que de poser un émetteur sur son spectateur pour ne faire qu'en suivre et en devancer le mouvement brownien ? Pourquoi cela touche-t-il jusqu'aux médias qui ne sont pas soumis à la publicité ?

En attendant de votre part une grande réponse à cette grande question, je propose l'analogie suivante pour ce mouvement-là : c'est celle du relâchement articulatoire.

Le relâchement articulatoire, c'est une loi du moindre effort, appliqué à la phonologie. C'est un mouvement de fond permanent que constatent ceux qui étudient l'évolution des langues. Une hypothèse explicative, pour partie, de cette évolution, et qui se traduit par l'abrasion progressive de tous les phonèmes qui demandent un effort d'articulation important.

En français, nombre de [s] deviennent à l'oral des [z] (tous les "izmes" : communizme, existentiazme, izraël que réprouvait, sans visiblement avoir à l'esprit ce phénomène, un invité récent d'Antoine Perraud), les [k] des [gu], les [x] des [gz]...
Tout ce qui a un "coût" en effort trop important passe à la meuleuse du temps parlé. Les fins de mots inutiles, les formes trop compliquées, seuls les schèmes les plus simples ne sont pas érodés - on pourra voir dans cette résistance du plus simple et du plus concis un reflet de cette même capacité qu'ont les séquences génétiques les plus compactes à mieux traverser le temps dans l'évolution du vivant -.

Dans l'un comme dans l'autre système, on a des gardiens du temple, qui s'offusquent de l'appauvrissement dont ils constatent les dégâts. Ils l'appellent décadence, et ça les fait passer aux yeux des autres pour des réacs et des vieux cons (bandes de jeunes cons, va). Cette évolution et sa vitesse tiennent dans les deux cas à la qualité de la transmission qui a été faite des règles et des usages d'une génération à la suivante.

En assimilant le relâchement culturel du programme diffusé au relâchement articulatoire de la langue proposée, le "coût" phonologique demandé au locuteur à l'effort intellectuel imposé à l'auditeur, on tient seulement une image, mais elle a l'avantage d'offrir la comparaison avec un système dont l'évolution n'est téléguidée par personne, n'est évidemment pas le fait d'une clique qui voudrait asservir le peuple, et, finalement, elle offre un espoir :

Si le relâchement articulatoire conduit la destinée des phonèmes puis des langues, il n'est heureusement pas le seul mécanisme en action.

En s'appauvrissant, les phonèmes se confondent de plus en plus. Mais le réel à décrire, et les besoins de description, eux, vont constant. Alors par nécessité descriptive, bien sûr de nouveaux modes, de nouvelles distinctions, par dissimilation ou par invention, vont contrebalançant immanquablement les effets du relâchement. C'est bien sûr ce qui fait du français une langue pas moins complexe que le latin, et le latin, probablement, que ses ancêtres indo-européennes.

Il m'étonnerait que le besoin de production et de diffusion de culture soit moins fort aujourd'hui qu'à ma naissance, ni qu'à la mort ou à la naissance de Platon (pour prendre un conservateur type).

L'appauvrissement du média est peut-être un impératif au renouvellement de ses formes. Si c'est bien le cas, où sont aujourd'hui les germes de ce renouvellement ? Dans le podcast, prisé et donc sélectionné par un public différent des amoureux du direct ? Dans les webradios qui fleurissent sur internet, et qui prendront sans doute une autre envergure quand l'écoute embarquée sera aussi commune que celle au transistor FM ?

Enfin gardons à l'esprit qu'il n'y avait là qu'une analogie, et que la situation est peut-être bien noire, dans le fond.

http://www.regardfc.com

Mitsouko 

Mitsouko

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France Culture, la culture sans estomac. - Sam 29 Oct 2011, 11:08

(...) Les livres abordés ici peuvent être l'occasion de s'apercevoir que, de plus en plus, les choix éditoriaux tendent à brouiller les pistes. Des ouvrages médiocres , simples produits d'opérations publicitaires, sont présentés par leurs éditeurs, de manière explicite ou implicite, comme de la "vraie littérature".En France et dans les pays occidentaux, la demande de consommation culturelle se généralise. On se bouscule aux expositions et dans les musées. On s'arrache le Goncourt, qu'on ne lit pas, ou qu'on offre. Il s'agit donc de fournir à un public élargi, qui désire pénétrer le cercle des amateurs cultivés, quelque-chose qui puisse passer pour de la vraie littérature (en fournir vraiment serait plus compliqué. Un auteur au plein sens du terme met du temps à se faire admettre, il ne rapporte pas vite. ) Il n'est pas nécessaire que de tels textes soient lisibles, il faut simplement que les livres soient achetés. Le public n'a pas réellement besoin de lire le livre qu'il a acquis : il suffit, par une promotion adroite, de parvenir à le convaincre qu'il est devenu détenteur d'une valeur symbolique, qui se nomme littérature. On s'emploie donc à lui fournir, non pas de la littérature, mais une image de littérature. Il y a des écrivains pour fabriquer ces textes médiocres qu'éditeurs et journalistes ont habitué le public à considérer comme de la création. (...)

La littérature sans estomac.

C'est en 2002 que Pierre Jourde écrivait ce qui précède dans l'avant-propos à son pamphlet sur le monde des lettres. Dans la suite de son livre, Jourde passe au crible un certain nombre de ces auteurs fabriqués.

Gardons cette citation, remplaçons le mot littérature par celui de "culture" et nous aurons une définition efficace de ce qu'est désormais le rôle de France Culture.

"il suffit, par une promotion adroite, de parvenir à le convaincre qu'il est devenu détenteur d'une valeur symbolique, qui se nomme culture. On s'emploie donc à lui fournir, non pas de la culture, mais une image de culture".

Le simple nom de cette radio fonctionne déjà comme un repère symbolique et une fonction magistrale qui donne confiance. Si c'est France Culture plutôt que France Inter, la valeur symbolique "culture" marche à plein comme une estampille.
Sur ce forum, les émissions de promotion culturelle qui remplissent cette fonction ( Rendez-vous ; La dispute ; Grande table) nous agacent pas leur bavardage et ce qu'on y sent souvent de connivence ou de fausse insolence.

On a pu croire jusqu'à il y a peu que France Culture se tenait relativement en marge de ce système. Ce n'est, sauf dans quelques marges, plus le cas.
L'arrivée à sa tête d'Olivier Poivre d'Arvor et son désir "d'ouverture" ont davantage encore banalisé la radio et en matière d'ouverture, ce sont les journalistes de la place de Paris qui se trouvent invités à faire leur tour de piste sur France Culture.
Elément qui ressert les liens incestueux de ce milieu et dont on ne peut que soupçonner qu'il n'existe qu' afin de créer tout un réseau de clientélisme avec renvoi d'ascenseur en ligne de mire.

Force est de constater que France Culture n'innove plus, elle recycle et semble bien curieusement craindre que son public ne saigne de l'oreille si elle s'éloigne de la vulgate des pages culturelles que personne ne lit ou presque. Ce presque est le reste des journalistes culturels.

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Répondre en citant  
Re: Quelle est la vocation de France Culture ? -

Quelle est la vocation de France Culture ?     Page 10 sur 31

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