Très vite, Erner montre ses cartes et son invitée met un peu de temps à comprendre qu'elle n'est pas face à un journaliste, mais à un militant antinucléaire.
Selon lui, il y a eu un grave incident que l'on a essayé de nous cacher parce que EDF est l'exploitant de cette centrale chinoise.
Tout d'abord, EDF n'est pas l'exploitant, mais actionnaire à 34%. Rien n'a été caché puisque l'incident ne fait pas partie de ceux que l'on doit signaler à l'autorité internationale de sûreté nucléaire. Il s'agit d'un incident banal qui n'a jamais mis en mal la sûreté des installations ni la santé des personnels ou des habitants de la région.
Tout cela n'est que détail pour Erner qui découvre et s'étonne qu'il puisse y avoir six incidents par an dans les centrales nucléaires française et qu'on ne le sache pas. En fait, ces incidents sont tous répertoriés et bien évidemment pris en charge, soit immédiatement soit lors de l'arrêt pour maintenance tous les deux ou trois ans. Il a du mal à le comprendre et reste bloqué sur sa confortable position du "on nous cache tout". L'invitée a du mal à contrer cet étalage de culture militante, finit même par répondre une fois "mais c'est faux".
Erner accuse donc ouvertement EDF de nous cacher la vérité et regrette qu'une autorité indépendante ne puisse intervenir. Erner ne connaît donc pas le sujet: l'Autorité de sûreté nucléaire ne dépend pas d'EDF, EDF n'est pas l'exploitant etc.
Bref, une nouvelle sans grand intérêt permet d'enfoncer le clou de la dangerosité du nucléaire alors que la cote de celui-ci remonte dans l'opinion et que des écologistes assez nombreux commencent à reconnaître que cette source d'énergie ne peut être interdite si l'on veut lutter dès aujourd'hui contre le réchauffement climatique. Erner participe ouvertement à cette campagne de réaction qui consiste à réveiller la peur du nucléaire. Est-ce son rôle?
Amusant: un peu avant cet accès de nucléarophobie nous est présentée une rétrospective des réunions de niveau présidentiel entre les USA et l'URSS/Russie. On ne comprend pas très bien l'intérêt de ce montage pour la réunion banale prévue entre Poutine et Biden, mais passons. En revanche, pour illustrer des conversations qui eurent lieu à Vienne dans les années 50, nous avons droit en illustration sonore à… devinez… une valse de Vienne. On n'est pas sur une chaîne culturelle pour rien.