Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p470-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#39029) a écrit:Roue libre - Quatre chemins de ronde (1982) par Ruth Scheps, réalisation Marie-Andrée Armynot (...) 3- Les villes enceintes (08/12) avec Danielle Clément (architecte) et Michel Ragon (critique d’art, écrivain, historien de l’architecture), lecture d’extraits de "Les oiseaux", d’Aristophane (...) Un seul sujet, le cercle, et quatre émissions pour en détailler la symbolique. Vaste sujet, et variété des approches.
Concernant la chronologie des émissions, il semble y avoir une confusion à France Culture : l'Inathèque indique une autre succession des numéros : 1- Les villes enceintes (06/12/1982).
Un entretien riche, instructif ouvrant sur de nombreux champs de savoirs. Quand France Culture était une université populaire qui enthousiasmait l'auditeur curieux !
Michel Ragon : la ville hellénistique et romaine : démocratique, carrée, des blocs tous égaux par rapport aux autres ; la ville circulaire, idée de hiérarchie,, une autre égalité, l'égalité suzeraine [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-22.09.2023-ITEMA_23496007-2023C3372E0237-21.mp3" debut="10:30" fin="12:22"]
Le sillon, cercle enchanté ; XVIIIe s. la place de Rome, Nancy, palais des colonnades, Bath (cercle parfait), Arc-et-Senans : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-22.09.2023-ITEMA_23496007-2023C3372E0237-21.mp3" debut="12:22" fin="14:50"]
Danielle Clément (architecte) qui a préparé son propos par écrit : le cercle de famille ; l'homme ne vit pas que de fonctionnalisme ; lieux trop ouverts pour être honnêtes [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/13915-22.09.2023-ITEMA_23496007-2023C3372E0237-21.mp3" debut="24:00" fin="27:10"]
Philaunet
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Une émission qui semble avoir plu à la chargée d'édition des Nuits, car la page descriptive est exceptionnellement développée pour une émission datant de 1957 Dossier secret - Les grands médiums, entre tricherie et sincérité Par Luc Bérimont (rediff. le 23 mai 2023 - première diffusion le samedi 19 décembre 2015).
Il faut dire que l'occultisme est un courant fort populaire aujourd'hui, les salons de voyance pullulent et les stages de pratiques ésotériques font florès, les femmes constituant le gros de la troupe des inscrits. France Culture ne s'en fait pas l'écho, mais qui ne voit pas la tendance à la pensée magique chez son personnel ?
D'ailleurs, l'écoute qui est faite par la rédactrice de France Culture semble biaisée, en effet ce qui ressort du propos de Robert Amadou, c'est bien le scepticisme qui s'exprime chez lui par un discret humour. Le spécialiste décrit les phénomènes et signale qu'une explication rationnelle leur a été trouvée à chaque fois. Il est donc faux d'écrire (mal) qu'Amadou envisage "la possibilité d'une connaissance paranormale, de télépathie voire même de voyance". Il est plutôt du côté de Francis Blanche et Pierre Dac, aussi en 1957
En 1957, la Chaîne parisienne proposait d'approcher les grands médiums en compagnie d'un spécialiste de l'occultisme. Une aventure dans les contrées du paranormal, aux côtés de ceux qui y ont accès. une enquête radiophonique Robert Amadou, écrivain et spécialiste de l'occultisme, était l'invité de l'émission "Dossier secret". Auteur d'un ouvrage intitulé Les Grands médiums, il venait raconter l'histoire du spiritisme.
Le spiritisme, une histoire récente
Le mot médium est récent, il date du spiritisme né en 1848 aux Etats-Unis, cette nouvelle forme de communication avec les morts. Cette correspondance entre le monde de la vie et le monde des morts attribuait certains phénomènes étranges à l'action des esprits. Pour entrer en communication, il fallait passer par l'intermédiaire de médiums, sujets doués de cette faculté spirite qui les reliait au monde des morts.
Les sœurs Fox , que l'on considère comme les fondatrices du spiritisme, ont été les témoins de manifestations inexplicables dans la maison familiale, comme des bruits, des craquements. L'intérêt se développe et leur succès a été très rapide, des centaines de personnes se réunissaient dans leur maison pour assister à ces phénomènes étranges. Les médiums deviennent alors populaires, le nombre d'adeptes augmente puis la mode passe en Angleterre et en Europe. Le mouvement spirite se répand très rapidement.
Les grands médiums
Les prémices de l'histoire des grands médium commencent avec Angélique Cottin dite la Fille électrique en 1846. Puis viennent les sœurs Fox qui n'ont jamais été observées de manière scientifique. Elles ont avoué à un moment tromper leur public puis sont revenues sur leurs propos. On peut citer ensuite Dunglas Home très recherché dans les salons de la haute bourgeoisie et de l'aristocratie, considéré comme le plus grand médium qu'est connue l'histoire du métapsychisme, ou encore Florence Cook spécialisée dans l'apparition de fantômes.
Ces nombreux exemples montrent la variété de phénomènes que recouvre le spiritisme, entre les plus intellectuels (voyance, télépathie) et les plus physiques (lévitation, apparition, déplacements). A chaque fois, si on peut mettre en doute la véracité des séances proposées au public, Robert Amadou évoque la sincérité bien réelle des médiums.
Au-delà de la science
Si le spiritisme évoque le paranormal, il n'en demeure pas moins un ensemble de croyances reposant sur l'observation des faits. Le spiritisme est une religion scientifique, un ensemble de croyances fondées sur des faits paranormaux, interprétés comme des manifestation des esprits. Il faut considérer l'époque où le spiritisme se développe, c'est au moment où le scientisme devient trop pesant, il répond à un besoin de s'en libérer et devient une porte ouverte sur un véritable au-delà de la science.
Si l'on peut y voir de la supercherie, Robert Amadou rappelle que les avancées en psychologie et parapsychologie ont montré la possibilité d'une connaissance paranormale, de télépathie voire même de voyance. Quant aux phénomènes physiques étranges, si on ne peut pas dire qu'ils n'existent pas tant qu'on ne les a pas constatés, rien n'a été prouvé scientifiquement.
• Par Luc Bérimont • Réalisation Bernard Gandrey-Réty • Dossier secret - Les grands médiums (1ère diffusion : 26/12/1957 Chaîne Parisienne) • avec Robert Amadou (écrivain) • Archive Ina Radio France Nuit spéciale - Luc Bérimont avec M-H. Fraïssé et J-Y. Debreuille Par P. Garbit (vendredi 18 au samedi 19 décembre 2015)
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Il faut dire en préambule que nous avons, comme auditeurs de France Culture, une chance unique dans la galaxie de la radio internationale (on le suppose, peut-être à tort, en comparant avec plusieurs pays européens dans le peloton de tête des radios culturelles), celle d'avoir accès, via les Nuits ou via la disponibilité en ligne sur une ou deux décennies, à des programmes de qualité comme on n'en fait plus aujourd'hui.
Ainsi de cette émission passionnante à tous égards. On y trouve un Marc-Alain Ouaknin de 44 ans (né en 1957) éclairant la spiritualité juive de manière limpide (on passe sur les réponses qui cherchent à donner du sens à des "questions" emberlificotées de Cazenave toujours épaissies de son tic de langage "dans la mesure où" qui lui permet de parler pour ne rien dire). Cette émission appartient vraiment au haut du panier et ce type d'éclairage théologique (comme dans l'ex-Agora d'Olivier Germain-Thomas) est désormais totalement impossible, hélas, en dehors des émissions religieuses confidentielles du dimanche matin.
Marc-Alain Ouaknin, après avoir eu une période bavarde et un peu narcissique quand il a pris les rênes de son émission à France Culture, est désormais un producteur de grande maturité qui offre régulièrement des numéros instructifs de "Talmudiques", comme le diptyque Chants et prières de Kippour, Soukkot et Simhat Tora les 24/09 & 01/10/2023.
Descriptif France Culture
Par Michel Cazenave - Avec Marc-Alain Ouaknin - Réalisation Isabelle Yhuel Avec • Michel Cazenave Ecrivain, ancien producteur à France Culture • Marc-Alain Ouaknin Philosophe, rabbin et producteur de l'émission "Talmudiques" sur France Culture Après les introductions au Talmud réalisées avec Gary Cohen et Pierre-Henri Salfati, nous essayons aujourd'hui, en compagnie de Marc-Alain Ouaknin, de comprendre son esprit profond et quelle est la logique interne qui détermine un commentaire sans fin au texte de la bible qui est pourtant supposé relever de la révélation divine. Le Talmud ou la façon de s' interroger sur les voies incompréhensibles du Seigneur.
Les trois émissions de 24' datent de 1972, la première a été diffusée le 23 janvier. Elles ont été réunies pour la rediffusion. L'étude de Jean Servier a été publiée en 1970.
Babelio : Abordant l'étude des utopies en préparant un cours de sociologique pour ses étudiants de la Faculté des lettres et sciences humaines de Montpellier, Jean Servier a découvert, grâce à sa formation première d'ethnologue, qu'il y avait là autre chose qu'une anthologie des voyages imaginaires. Pour lui, le thème de la Cité radieuse, repris à toutes les époques de l'histoire, exprime, en symboles à peine voilés, les rêves de l'Occident, ou plutôt un rêve unique, apaisant, de retour à la quiétude des origines - au sein maternel -, le refus d'un présent angoissant. Dans l'ombre, les mouvements millénaristes, plus tard les révolutions, marquent par d'autres symboles l'espoir de ceux qui attendent de la violence la vraie Cité des Égaux enfin réalisée sur Terre. Mieux qu'une histoire, ce livre est une réflexion sur l'histoire, une clef pour comprendre notre monde moderne.
Et l'on se dit que cette étude devrait être lecture obligatoire (cette série de trois émissions également) à France Culture aujourd'hui, radio qui par le discours de la majorité de ses employés incarne tous les jours ce que Jean Servier explique si bien : les bons sentiments et les rêves de société fraternelle et égalitaire qui forment le substrat de l'utopie débouchent infailliblement sur la tyrannie et l'exploitation des plus fragiles.
Le mouvement millénariste ; le schéma de toutes les revendications sociales ; des mouvements sanglants ; "les nantis économiquement, dépossédés culturels (...) ils ont entre les mains les signes de la culture, mais ils n'en ont pas absorbé les valeurs" ; "Les Fanatiques de l'Apocalypse : Courants millénaristes révolutionnaires du XIe au XVIe siècle" de Norman Cohn [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/11/s46/RF_5103C87F-B5C8-4DEE-8E07-B8D7FA383ACF_GENE.MP3" debut="43:02" fin="47:25"]
"La cité du soleil - Tommaso Campanella" [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/11/s46/RF_5103C87F-B5C8-4DEE-8E07-B8D7FA383ACF_GENE.MP3" debut="50:53" fin="54:33"]
L'utopie, genre littéraire ; Campanela, Fourier ; l'utopie ne gagne jamais à être réalisée ; ces doux rêveurs finissent par être des tyrans insupportables ; le philosophe rêveur ; une réalisation partielle des rêves de l'Occident ; les promesses de la science ; la conservation des corps [son mp3="https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/static/culture/sons/2014/11/s46/RF_5103C87F-B5C8-4DEE-8E07-B8D7FA383ACF_GENE.MP3" debut="54:33" fin="58:04"]
Publié en 1771, L'An 2440. Rêve s'il en fut jamais nous entraîne dans un voyage inédit : Louis-Sébastien Mercier, l'auteur du célèbre Tableau de Paris, s'endort un soir à minuit et se réveille quelque sept cents ans plus tard, dans un Paris totalement nouveau. Sorte de Persan dans la capitale, il s'étonne de tout, est lui-même objet de curiosité et tire de sa vision de profondes réflexions tant politiques que sociales et économiques. (...)
Curly
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Nuits magnétiques - J'écoute Istanbul les yeux fermés 4- Taksim, place fiévreuse (08/07/1988) par Franck Venaille avec Çetin Altan (écrivain), Semavi Eyice (historien d’art), Jack Kamhi (industriel), Baris Manço (chanteur), Abidin Dino (peintre), Gençay Gürün (directrice du théâtre d’Istanbul), Nedim Gursel (écrivain), Erdal Altantar (peintre), Sevinc Alantar (professeure de musique), Yildizhan Yayla (directeur du lycée de Galatasaray), Mehmet Ali Aybar (ancien président du parti ouvrier de Turquie), Osman Necmi Gürmen (écrivain) et Güzin Dino (essayiste) réalisation Bruno Sourcis Les Nuits ont décidé de ne diffuser, pour des raisons intimes et donc politiques (élections en Turquie, manifestations place Taksim) que la quatrième partie de cette série de Nuits magnétiques signées Franck Venaille. La diffusion des trois autres émissions aurait permis d’entendre en intégralité le long texte poétique écrit pour l’occasion par le producteur, qui alterne avec les témoignages et les enregistrements de sons captés sur place. Le titre de l’émission vient du poème d’Orhan Veli.
En novembre dans les Nuits, pas grand chose de neuf. Mais...
Nuit du mercredi 01 novembre au jeudi 02 novembre 2023 00:02 - 01:22 Nuits magnétiques - J’écoute Istanbul les yeux fermés 1/4 : Les barques sur le Bosphore (1ère diffusion : 05/07/1988) Par Franck Venaille - Avec Cetin Altan (écrivain), Semavi Eyice (historien d’art), Abidine Dino (peintre), Gençay Gurun (directrice du théâtre d’Istanbul), Nazli Ilicak (journaliste), Baris Manço (chanteur), Erdal Alantar (peintre), Sevinc Alantar (professeure de musique), Mehmet Ali Aybar (ancien président du Parti Ouvrier de Turquie), Han Tumurtekin (architecte), Osman Necmi Gürmen (écrivain), Güzin Dino (essayiste), Jack Kamhi (industriel), Nedim Gursel (écrivain), Attila Yücel (architecte) et Yildizhan Yayla (directeur du lycée de Galatasara) - Réalisation Bruno Sourcis
Nuit du jeudi 02 novembre au vendredi 03 novembre 2023 00:02 - 01:20 Nuits magnétiques - J’écoute Istanbul les yeux fermés 2/4 : Le porteur du pont de Galata (1ère diffusion : 06/07/1988) Par Franck Venaille - Avec Cetin Altan (écrivain), Semavi Eyice (historien d’art), Abidine Dino (peintre), Gençay Gurun (directrice du théâtre d’Istanbul), Nazli Ilicak (journaliste), Baris Manço (chanteur), Erdal Alantar (peintre), Sevinc Alantar (professeure de musique), Mehmet Ali Aybar (ancien président du Parti Ouvrier de Turquie), Han Tumurtekin (architecte), Osman Necmi Gürmen (écrivain), Güzin Dino (essayiste), Jack Kamhi (industriel), Nedim Gursel (écrivain), Attila Yücel (architecte) et Yildizhan Yayla (directeur du lycée de Galatasaray) - Réalisation Bruno Sourcis
Nuit du vendredi 03 novembre au samedi 04 novembre 2023 00:02 - 01:20 Nuits magnétiques - J’écoute Istanbul les yeux fermés 3/4 : Les enfants d’Istanbul (1ère diffusion : 07/07/1988) Par Franck Venaille - Avec Cetin Altan (écrivain), Semavi Eyice (historien d’art), Abidine Dino (peintre), Gençay Gurun (directrice du théâtre d’Istanbul), Nazli Ilicak (journaliste), Baris Manço (chanteur), Erdal Alantar (peintre), Sevinc Alantar (professeure de musique), Mehmet Ali Aybar (ancien président du Parti Ouvrier de Turquie), Han Tumurtekin (architecte), Osman Necmi Gürmen (écrivain), Güzin Dino (essayiste), Jack Kamhi (industriel), Nedim Gursel (écrivain), Attila Yücel (architecte) et Yildizhan Yayla (directeur du lycée de Galatasaray) - Réalisation Bruno Sourcis
Les Nuits ne sont pas complètement mortes, il y a deux trois trucs qui bougent encore...
Philaunet
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Dans la séquence d'une heure du dimanche baptisée LES NUITS LE JOUR, le 15 octobre 2023, une rediffusion de deux émissions titrée L’Argentine par ses écrivains.
On s'intéressera à la première partie d'un quart d'heure qui donne à entendre Julio Cortazar évoquer les sources du fantastique dans son œuvre. Une vision du monde présente depuis l'enfance.
France Culture ne produisant plus d'émissions littéraires, elle se trouve réduite à rediffuser une émission de 1976 (par Jean Montalbetti, figure éminente de la station d'alors). Pour goûter à l'art de l'écrivain argentin, on se tournera vers la lecture du récit "Axolotl" signalée dans le post Histoire fantastique ?
Invité des "Après-Midi de France Culture" en juin 1976, l’écrivain argentin Julio Cortazar ouvre les portes de son imaginaire fantastique au micro du journaliste Jean Montalbetti.
Né à Bruxelles en 1914 et exilé en France depuis 1951, l’écrivain argentin Julio Cortazar reçoit le Prix Médicis étranger en 1974 pour son quatrième roman Livre de Manuel (Gallimard, Du monde entier). En 1976, il obtient le prix du Grand Aigle d’or du festival du livre de Nice pour son recueil de nouvelles Octaèdre (Gallimard). Des nouvelles pleines de mystères qui inspirent ces mots à l’écrivain mexicain Carlos Fuentes :" Lire Julio Cortazar est une dangereuse invitation lancée au lecteur". "J’étais un enfant qui traversait certaines portes que d'autres enfants ne traversent pas habituellement"
Si Julio Cortazar est un écrivain argentin, note le journaliste Jean Montalbetti en ouverture de ce premier entretien, il a aussi une autre patrie, celle du fantastique. "Un monde, confie Julio Cortazar, que je n'ai jamais recherché, mais qui s'est frayé un chemin pour venir jusqu'à moi." • Extrait : Les après-midi de France Culture - Julio Cortazar 1/4 (1ère diffusion : 14/06/1976) • Par Jean Montalbetti • Avec Julio Cortazar (écrivain) • Réalisation Christine Berlamont
Dernière édition par Philaunet le Sam 21 Oct 2023, 16:24, édité 3 fois
Curly
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Certaines des émissions qui suivent ne proviennent pas des Nuits. Disons qu'elles proviennent d'une Nuit rêvée.
Délie ou le dit de Maurice Scève (Les chemins de la connaissance, 22 au 26-10-1979) La qualité des « Chemins de la connaissances » varie selon les producteurs, mais elle demeure de toute façon, dans le cas des séries signalées ici, incomparablement meilleure que les moutures qui ont suivi (Nvx ch'mins, Ch'mins d'la filo). D’une durée d’un peu plus d’un quart d’heure à une demi-heure suivant les années, les émissions présentaient toutes un montage d’entretiens avec des spécialistes du sujet, menés par des producteurs eux-mêmes spécialistes du sujet. Très différents des entretiens menés aujourd’hui en direct par des producteurs plus ou moins braillards, à l’ego démesuré, qui utilisent les invités comme faire-valoir à qui l’on pose des questions pas trop précises pour deux raisons : - les auditeurs sont un peu concons - le producteur lui-même n’y connaît rien ou presque et se débrouille avec des fifiches préparées par ses assistants, qui puisent abondamment à la source du savoir, c’est-à-dire dans Wikipédia, ou autre site d’info du net. Passons à Maurice Scève, auteur du long poème amoureux, « Délie, object de plus haulte vertue », qui est analysé lors d’un entretien entre Emmanuel Driant (le producteur) et Jacqueline Risset. Après avoir situé l’auteur dans son époque (la biographie est très maigre), arrive le passage le plus riche, le plus intéressant, les éléments d’analyse du poème proposés par J. Risset. L’entretien est donc découpé en cinq parties, et enrichi de musiques et de lectures de dizains extraits du poème. Les cinq parties : 1- Le tombeau de Laure (référence à Pétrarque) 2- Le tissu poétique 3- La double cité 4- L’anagramme du désir 5- Les emblèmes et les nombres – réalisation Bernard Saxel Toujours avec Emmanuel Driant, Le Dit de Maurice Scève, ou les métamorphoses du regard (L'autre scène ou les vivants et les dieux, 22-10-1979) Diffusée en même temps que la série des Chemins, cette « Autre scène... » devait être certainement conçue pour la compléter. Cette fois-ci il s’agit d’un entretien avec Paul Ardouin, auteur de « Maurice Scève, essai d’une psychanalyse de la lumière ». Se suivent des commentaires sur l'ensemble, puis sur quelques dizains en particulier, qui sont égrainés de manière monotone. Ardouin parle de choses (amour physique, rêves...) sur lesquelles J. Risset s'est moins appesantie. De manière générale, cette dernière propose des analyses plus pointues, et, ce n'est pas négligeable, sa voix est bien plus radiophonique. Les lectures sont bonnes, le lecteur est le même que celui des Chemins. La musique est extraite d'un volume de musiques du Moyen Âge et de la Renaissance par Les Musiciens de Provence dirigés par Maurice Maréchal & Maurice Guis (la série publiée chez Arion dans les années 70). Lyon n'est pas en Provence, mais cela fait parfaitement l'affaire. Sauf en fond sonore sous des lectures.
Ronsard, poète des renaissantes amours (Les chemins de la connaissance, 15 au 19-04-1985) 1- Le fôlatrissime voyage d’Arcueil, avec Gilbert Gadroffre 2- Mythes et tumultes, avec Hélène Moreau et Antoine Reybaud 3- La fontaine d’Hélène, suite de l’entretien avec Hélène Moreau et Antoine Reybaud 4- Portraits de femmes, avec Claude-Gilbert Dubois 5- Vous et les fleurs…, avec encore Claude-Gilbert Dubois Dans cette série, si la qualité des interventions, les interprétations proposées de l’œuvre de Ronsard, retiennent l’attention, il est possible de regretter l’enthousiasme excessif, les envolées lyriques, les embardées non maîtrisées de son producteur Régis Labourdette.
Armand Robin, anarchiste de la grâce (Les chemins de la connaissance, 02 au 06-10-1989) par Roger Dadoun lectures Jean Bollery Une série quelque peu décevante : des répétitions d’une partie à l’autre, une absence de précision concernant la vie d’A. Robin (pas évident, certes...), et une tendance à se perdre parfois dans des généralités. Exemple de passage peu passionnant : entretien avec un habitant du village breton d’où Robin est originaire, qui raconte sa propre enfance. Précisons qu’il n’a pas connu A. Robin. Armand Robin (1912-1961) fut l’auteur d’une « revue de presse radiophonique internationale ». Il fut aussi poète et traducteurs. Les cinq parties (deux liens, un pour les parties 1 à 3, un autre pour les 4 & 5) : 1- Recherche Armand Robin désespérément, avec Mireille Guillet et Alain Bourdon, auteur d’ouvrages sur Robin 2- Toutes les voix du monde, avec Gérard Meudal, critique littéraire à Libération 3- Se traduire en quarante vies, avec Antoine Berman, linguiste 4- Candide brille le livre (titre fourni par l'INAtheque), suite de l’entretien avec Mireille Guillet et Alain Bourdon 5- Un qui a traversé les pays et les âges, avec l’éditeur Georges Monti Sur Amand Robin cf aussi ce billet du 3 mars 2020.
Atelier de Création Radiophonique - Le monde d'une voix, un Faust des ondes (27/10/1985) par René Farabet - Avec Marc Berman, Jean-François Yung et Georges Monti Textes d'Armand Robin Un film produit pour FR3, et dont le réalisateur, Jean-François Yung, a établi une version pour la radio. Le film radiophonique est un montage de textes d’Armand Robin : le personnage principal, Yann se dédouble en Méphistophélès, d’où le titre « Un Faust des ondes ». Armand Robin (1912-1961) est un traducteur, polyglotte, qui a passé des années à transcrire les programmes radiophoniques du monde entier, souvent des programmes de propagande, pour établir des bulletins d’écoutes. Les archives sont fausses, reconstituées par le réalisateur, qui s’explique dans une seconde partie en compagnie de l’interprète principal, de l’éditeur Georges Monti, et de René Farabet.
Histoire d'une passion, Marthe Robert et les livres (L'autre scène ou les vivants et les dieux, 29-03 et 05-04-1980) Une « Autre scène... » atypique, puisque découpée en deux parties d’environ 40 minutes chacune. L’entretien avec Anouk Adelmann est ponctuée par des lectures. 1- Le monde des fées Marthe Robert raconte sa découverte de la lecture, et son intérêt pour les contes. Jean-Marie Fertey et Catherine Laborde lisent deux contes de Grimm (traduction M. Robert bien sûr) « La clé d’or » et « Les deux frères ». Les deux lectures alternent, les deux contes sont mêlés, l’auditeur passe d’un conte à l’autre. Cela souligne plus encore les éléments structurants du conte, que l’on retrouve d’une histoire à l’autre. Lecture aussi d’une page de Kafka, « L’épée ». 2- La peur des mots Les lectures de textes de Marthe Robert sont assurées par elle-même et par Jean-Marie Fertey. Comme son titre l’indique, cette partie fait le point sur l’évolution de notre langage. Ce constat de 1980 vaut-il en 2023 ? Les observations de Marthe Robert sont troublantes, car elles semblent décrire la littérature d’aujourd’hui : peur des mots, vocabulaire aseptisé, langue de bois… peur de faire peur, alors que, comme il est rappelé, la littérature est là pour créer un certain malaise, déstabiliser le lecteur, déstabiliser aussi la langue. À propos de la langue de bois, M. Robert revient à la définition de Soljenitsyne de cette expression, qui au départ se rapportait au langage des communicants communistes. Elle parle aussi d’un certain « langage administratif » qui aurait envahi la littérature, par peur de choquer qui que ce soit. Je rappelle que l’émission date de 1980.
François Le Lionnais (Profils perdus, 04 et 11-03-1993) par Christine Goémé, réalisation Olivier Coppin Un portrait de François Le Lionnais, avant tout par ceux qui l’ont connu. Avec Marcel Benabou, François Caradec, Paul Braffort, Dominique Roussillon (qui fut sa secrétaire), Serge Foiret, Dominique et Jean-Toussaint Desanti Pour la partie Oulipo (la seconde) avec en plus Jacques Duchateau, Jacques Roubaud, Paul Fournel et Claude Berge. Archives avec François Le Lionnais et Marcel Philippot L’émission évoque les activités diverses et variées de Le Lionnais. Les mathématiques passent trop rapidement, alors qu’il s’agissait de son activité principale. Entre les lettres et les sciences, l’émission a choisi les premières. Les mathématiques arrivent dans la dernière ligne droite. La première partie s’attarde surtout sur l’internement de Le Lionnais dans le camp de concentration de Dora, où il écrivit un texte de présentation d’une exposition de peintures. Les tableaux sont minutieusement décrits afin de donner aux lecteurs ou auditeurs l’impression de les avoir sous les yeux. La seconde revient avant tout sur la création de l’Oulipo et son organisation millimétrée, la passion pour la littérature populaire avec Paul Féval au premier plan... Aussi, sa vie quotidienne, avec quelques passages sur : les repas avec Jacques Bergier (qui fut notamment agent secret, et promoteur de sciences occultes), les soirées minutieusement préparées (Le Lionnais révisait la biographie de ses invitées avec mises à jour pour nourrir les conversations), sa mort, dont le récit par sa dernière secrétaire clôture en toute logique ce « Profil perdu ».
P.S. : Les émissions renvoyant vers la chaîne YouTube ÉCLAIR BRUT sont semble-t-il complètes (les musiques seraient-elles parfois coupées, au début et à la fin des émissions, et peut-être ailleurs ?), et le son est de très bonne qualité.
Philaunet
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Curly(https://regardfc.1fr1.net/t852p480-le-programme-de-nuit-ilot-de-culture-ii#39103) a écrit:Certaines des émissions qui suivent ne proviennent pas des Nuits. Disons qu'elles proviennent d'une Nuit rêvée. (...) Histoire d'une passion, Marthe Robert et les livres (L'autre scène ou les vivants et les dieux, 29-03 et 05-04-1980) Une « Autre scène... » atypique, puisque découpée en deux parties d’environ 40 minutes chacune. L’entretien avec Anouk Adelmann est ponctuée par des lectures. 1- Le monde des fées Marthe Robert raconte sa découverte de la lecture, et son intérêt pour les contes. Jean-Marie Fertey et Catherine Laborde lisent deux contes de Grimm (traduction M. Robert bien sûr) « La clé d’or » et « Les deux frères ». Les deux lectures alternent, les deux contes sont mêlés, l’auditeur passe d’un conte à l’autre. Cela souligne plus encore les éléments structurants du conte, que l’on retrouve d’une histoire à l’autre. Lecture aussi d’une page de Kafka, « L’épée ».
Où l'on retrouve l'intelligente critique littéraire, d'un genre qui n'est plus du tout présent sur les ondes de France Culture. Pourquoi ? Une pointure aussi cultivée serait-elle peut-être discriminatoire vis-à-vis du public recherché par France Culture dont les intérêts sont ou doivent être l'actualité sociopolitique, l'intersectionnalité, le développement personnel, l'utopie ?
La mention de la psychanalyse suivie par Marthe Robert peut éclairer sa recherche interprétative.
2- La peur des mots Les lectures de textes de Marthe Robert sont assurées par elle-même et par Jean-Marie Fertey. Comme son titre l’indique, cette partie fait le point sur l’évolution de notre langage. Ce constat de 1980 vaut-il en 2023 ? Les observations de Marthe Robert sont troublantes, car elles semblent décrire la littérature d’aujourd’hui : peur des mots, vocabulaire aseptisé, langue de bois… peur de faire peur, alors que, comme il est rappelé, la littérature est là pour créer un certain malaise, déstabiliser le lecteur, déstabiliser aussi la langue. À propos de la langue de bois, M. Robert revient à la définition de Soljenitsyne de cette expression, qui au départ se rapportait au langage des communicants communistes. Elle parle aussi d’un certain « langage administratif » qui aurait envahi la littérature, par peur de choquer qui que ce soit. Je rappelle que l’émission date de 1980. (...)
C'est l'intervieweuse Anouk Adelmann plus combative sur le sujet du langage administratif édulcoré qui le sert à Marthe Robert. Celle-ci ne veut pas contredire Adelmann et développe des évidences sur cette langue artificielle, mais finit en reconnaissant, comme le ferait n'importe quelle linguiste inclusive (et atterrée) de notre époque, en admettant que les personnes concernées (aveugles devenus non-voyants, etc) sont sans doute soulagées de ne plus être stigmatisées par le langage usuel. On sent ici moins une réflexion sur la langue que son envie de plaire à tout le monde. Elle produit par ailleurs, dans la seconde partie, un flot de paroles qui trahit le langage automatique pour remplir sa mission radiophonique, et semble employer un ton un poil trop dynamique servant peut-être à dissimuler son ennui, ou son absence de capacité à approfondir ou à prendre des chemins de traverse intellectuels que ne lui offre pas son interlocutrice limitée.
Curly
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À l'ombre de Shakespeare La sorcière d'Edmonton (10/04/1958 France III Nationale) de William Rowley, Thomas Dekker et John Ford (1621) traduction et adaptation radiophonique Michel Arnaud avec André Brunot (Sir Arthur Clarington), Daniel Ivernel (Frank Thorney), Louis Seigner (le père Thorney), Gaétan Jor (le vieux Ratcliffe), Jean Clarens (un sergent du guet), Denise Gence (Elizabeth Sawyer), Nelly Borgeaud (Susan Carter), Françoise Seigner (Anne Ratcliffe), Claude Genia (Winifred), Robert Chandeau (le récitant), Jacques Hilling (Annluck (?)), Claude Rich (Sumerton), Marcelle Dornac (Jeanne), Jacqueline Romanet (Katherine Carter), Marcel Pérès (Pence), Daniel Lecourtois (Tommy, le chien), Émile Dars (le juge), Daniel Ceccaldi (Warbeck), Jean Favre-Bertin (Sorguit), Michel Galabru (le père Carter), Jean-Paul Roussillon (Teddy Banks) prise de son Jacques Chardonnier assistante de production Marthe Labastide présentation Jean Jacquot réalisation Léon Ruth production Michel Arnaud
Cette pièce, dont les auteurs n’ont pas tous été identifiés, s’inspire de l’histoire de Elizabeth Sawyer, condamnée comme sorcière, et qui défraya la chronique de l’époque. Une équipe de dramaturges a donc pris les choses en main pour satisfaire un public avide de grandes sensations. En fait, la sorcière arrive tard dans la pièce. Les auteurs ont ben sûr privilégié le surnaturel. Elle va être guidée par un diable qui lui apparaît sous la forme d’un chien. Deux intrigues vont se chevaucher. La première, celle qui prend le plus de place dans la pièce, raconte l’histoire pathétique du jeune Frank Thorney, qui vient de se marier avec la jeune servante Winifred, et qui, pour toucher la dot, va accepter de se marier suivant la volonté de son père. Cette histoire de bigamie se double d’une rivalité entre Frank et le prétendant de sa future femme. La seconde tourne autour de la vieille Sawyer, qui, dégoutée d’être constamment humiliée par le père Banks, considérée comme une sorcière, souhaite tant qu’à faire l’être pour de bon. Le Diable exauce ce souhait. En réalité, le mal a envahi l’ensemble des habitants d’Edmonton, et la sorcière a beau lancer des sorts à droite à gauche, aussi amusants soient-ils, ils ne valent pas les péchés commis par ceux qu’elle maudit. On saisit bien alors la relation entre les deux intrigues : le malin est partout, pas la peine de le faire aboyer. Le jeune Franck, sous l’influence du maléfique cabot, va tuer sa bien-aimée Susan Carter, avant de s’auto-mutiler et accuser plus aisément les prétendants des deux sœurs Carter. Franck, trahi par son couteau ensanglanté, est condamné à mort. Il meurt absout de ses péchés par tout le monde, et cela se termine dans le respect de la bienséance et donc de la morale. Dans cette fin très conventionnelle, la sorcière est mise à la porte de la pièce. Cette version radiophonique est excellente : l’adaptation permet aux auditeurs de suivre avec fluidité les deux intrigues, les acteurs sont des voix souvent bien connues des auditeurs. Dans la première scène, on sent quelques petites hésitations dans l’interprétation de Claude Génia et Daniel Ivernel. La pièce aurait été enregistrée d’une traite par les acteurs ? En tout cas, il y a des coupes franches, qui pour l’auditeur d’aujourd’hui sont parfaitement audibles. Concernant la réalisation, aucun effet, Léon Ruth fait entièrement confiance, et à raison, aux talents des interprètes. Ni bruitages, ni musique.
Supplément « Nuits 2023 » On comprend que le préposé aux Nuits, sorcière oblige, ait choisi cette pièce. C’est une bonne idée. Par curiosité, j’ai écouté la présentation, impersonnelle, mécanique, et dite d’une voix qui a toutes les qualités sauf d’être radiophonique. Le préposé a bien potassé pour écrire sa présentation passe-partout, nous y croirions presque… sans la bête chute à l’arrivée. Dommage, si proche du but… L’idée, excellente, de prononcer le nom de Denise Gence à l’anglaise (Denise « Guaintsse ») indique que : - soit c’est une bête erreur, et en ce cas, pourquoi ne pas l’avoir corrigée en faisant une seconde prise ? - soit le préposé ne connaît pas Denise Gence, mais comme il n’a pas écouté la pièce, il n’a pas entendu son nom prononcé plusieurs fois dans les génériques. - soit il s’en fout, ce qui peut se cumuler avec les deux premières hypothèses.
Curly
Messages : 2586 Appréciation : 7155 Appréciation par les lecteurs : 4579 Date d'inscription : 11/11/2018 Liste des messages
L’autre scène ou les vivants et les dieux – Victor Hugo, le combat des ténèbres (1979) 4- « Quatrevingt-Treize » (28-05) lectures François Chaumette et François Périer 5- « La fin de Satan », « Dieu » (11-06) lectures François Marié et François Chaumette par Philippe Nemo avec Yves Gohin réalisation Arlette Dave La diffusion des trois premières parties n’est plus disponible (2013), par contre les deux dernières, et seulement elles, ont été diffusées à nouveau plusieurs fois depuis. Pourquoi uniquement celles-ci ?
Dans ces émissions, une part importante est faite aux lectures, dans lesquelles les trois François excellent. Philippe Nemo et Yves Gohin présentent de nombreux passages, brefs mais intenses. Les textes sont tellement chargés de symboles, qui brillent d’une obscure clarté, que les analyses ne font que, et c’est déjà très bien, guider l’auditeur dans ce qui ressemble à un « récital de lectures de V. Hugo ». Dans la quatrième partie, Philippe Nemo résume avec précision cette histoire que nous ne suivrons pas, puisque les extraits choisis portent sur les descriptions dans le roman, les personnages Michelle Fléchard et du marquis de Lantenac, et la confrontation des idéaux de Gauvain et Cimourdin. Dans la cinquième nous parcourons deux poèmes monumentaux, quoique plus ou moins inachevés. L’ajout à certains moments de musique sur les lectures ne fait que surcharger les poèmes, qui le sont déjà pas mal. Mais peu importe, la qualité des lectures l’emporte. Toutefois, l’ambiance plantée par les musiques, toutes empruntées aux symphonies de Mahler, s’accommode bien avec celle des deux poèmes.
Philaunet
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Messages : 11686 Appréciation : 15801 Appréciation par les lecteurs : 3992 Date d'inscription : 27/01/2012 Liste des messages
Au fil "Les sujets obsessionnels de France Culture" , sous le titre "Nos sorcières bien-aimées"
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t735p330-les-sujets-obsessionnels-de-france-culture-et-ses-icones#39104) a écrit:Ah… la sorcellerie… et puis surtout, les sorcières, ces féministes avant l’heure… (...) Une Nuit spéciale sorcellerie, la deuxième en six mois, c'est dire l'obsession. Halloween tombe bien, c'est un excellent prétexte pour en rajouter une couche. Cette nuit spéciale sorcières, ces pionnières du féminisme, déboule dans les nuits, et même dans les jours, dans la programmation de nuit de jour du dimanche aprème. Et dans cette nuit de nuit et de jour, trois parties d’une série de vingt-cinq. Vu le sujet, il faudrait impérativement (cf Kant) que France Cu diffuse les vingt-deux autres. La série : « Les grandes heures de la sorcellerie », produite par Catherine Bourdet, qui adapta pour la chaîne dans les années 70 plusieurs récits fantastiques et de science-fiction. Chaque fiction, interprétée par la fine fleur de la troupe de France Culture de l’époque, est suivie d'un débat avec des historiens. Sur YouTube, une chaîne a mis en ligne les vingt-cinq émissions. Toutefois la qualité sonore n’est pas au rendez-vous, et les entretiens avec les historiens ont été coupés. Ainsi, par exemple, « Le procès de Denise Prudhon » dans les nuits du dimanche aprème, douzième partie de la série, d’une durée de 42 mn (source INAthèque) passe à 31 mn sur YouTube. La fiction commence après une rapide introduction. La diffusion sur France Cu est donc une bonne nouvelle. Ce qui donne, Les grandes heures de la sorcellerie (1974) par Catherine Bourdet réalisation Henri Soubeyran adaptations par Henri Soubeyran et Véronique Charaire 12- Le procès de Denise Prudhon, en l'année 1607 (23-04-1974) Fiction interprétée par Marcelle Ranson, Agathe Natanson, Rachel Salik, Maurice Bourbon, Pascal Mazzotti et Hélène Dieudonné et pour la partie débat : Emmanuel Le Roy Ladurie, Gaston Ferdière, Armand Danet et Jean Vartier (...)
Si l'on coupe (mon cas) à la 14e minute suite à la lassitude d'entendre brailler un juge accusateur, on a écouté moins de 10 minutes de la fiction. Il faut en effet compter sur une introduction initiale qui justifie la rediffusion (cf. ci-dessus), puis la présentation toujours aussi infantile et niaise de l'émission diffusée. Bref.
Le débat qui commence à la 34e minute dure 10 minutes. Il s'écoute. Puis vient pour une dizaine de minutes l'émission "Coda", "Les fiançailles de Satan", diffusé pour la première fois en 1995 [qui] entremêle des lectures du sabbat d'après "La Sorcière" de Jules Michelet et "Les Batailles nocturnes" de Carlo Ginzburg, avec des musiques de Franz Liszt, Charles Ives et Philippe Hersant. Pas mémorable.
On retiendra l'obsession des féministes de la station pour les "sorcières", phénomène très marginal de l'histoire, mais qui permet auxdites militantes de se sentir elles aussi stigmatisées par effet de sororité historique.
La station pourrait s'attacher aux diseuses de bonne aventure, phénomène historique tout à fait intéressant en Europe et ailleurs, mais elle ne le fera pas. Il faudrait en effet aborder le courant de l'irrationnel contemporain, tout ce qui touche aux horoscopes, au tarot, à la chiromancie, etc, domaines fort prisés des femmes d'aujourd'hui (voir la fréquentation des salons qui leur sont consacrés), sans parler des lieux d'emprise sectaire où 90%, sinon 100% des participants sont des femmes, cf "Féminin sacré": les dérives sectaires d'une pratique controversée. Des "dérives" qui, néanmoins, ne méritent pas stigmatisation. Il y a en effet des phénomènes sociaux graves et urgents et n'en font pas partie les réunions payantes d'amies ou de "sœurs" autour de pierres et de bougies.