Ce fil sur le programme d'été, il vivait déjà avant d'avoir vécu. La preuve on l'obtiendra en passant par notre fil de discussion sur "Mauvais genres" et là atassion nous allons faire style : alors que d'autres s'esclament, moi je m'esplique :
ce lien mystérieux renvoie non pas en deux coups de cul hier à Pau mais successivement dans deux fils du forum avec tout au bout un programme des Nuits qui est à notre recherche des émissions de l'été ce que l'oeuf du serpent est au ruban moucheté comme dirait Conan Doyle. En clair : le présent fil avait là un précurseur parfait.
En ces temps-là (juin 2013) il s'agissait d'annoncer la rediffusion dans le programme nocturne, d'une série du mois d'août 1978 consacrée aux maitres et précurseurs du roman populaire français. Eh oui 35 ans plus tôt, en un temps où il n'y avait point de François Angelier sur nos ondes préférées car il était encore en culottes courtes en train de rejouer Marathon man autour du lac de Gérardmer dans le bien compréhensible dessein de survivre à un happening horrifique local inspiré du Clébard des Baskerville. En clair : pris en chasse par un chien colossal, Angelier découvre le suspense, le vrai, pas celui du cinéma. C'est grâce à son coeur de coureur de fond qu'Angelier doit d'avoir ce jour-là sauvé alors la peau de ses fesses en les soustrayant à la convoitise des canines (doublement bien nommées) de l'animal. Toutefois l'incident le marqua à vie. Plusieurs années après il pénétrait plus avant dans l'horreur quand non plus en short mais en bermuda, c'est juché sur le genou droit de Jean Lebrun qu'il s'initiait à la radio tout en échangeant des coups de lance-pierre avec l'arriviste installé sur le genou gauche et qui avait nom déjà Marc Voinchet. C'est complètement hors-sujet ce que je vous raconte là, désireux que je suis de me faire pardonner le quasi-copié collé qui vient maintenant pour remettre en mémoire une série d'été, un véritable trésor enfoui cette fois et qui dort depuis Juin de l'an dernier 2013 dans les archives des collectionneurs.
C'est donc une ensemble de 4 émissions sur les origines du roman populaire en France où alternent des extraits lus ou joués, et des points de vue d'invités le plus souvent inconnus car ce sont parfois de simples lecteurs, des collectionneurs devenus revuistes, ou des libraires-bouquinistes spécialisés, avec çà et là quelques romanciers infiltrés comme Léo Malet, Gilles Nelod, parfois essayistes comme Jean-Baptiste Baronian, critiques comme Jean-Louis Bory, ou spécialistes auteurs d'anthologie comme Jacques Van Herp. Le dernier épisode accueille un cinéaste en la personne de Pierre Prévert.
- On y trouve Léo Malet dans deux numéros dont le premier à l'occasion d'un débat portant les auteurs feuilletonnistes oubliés, avant de passer à la revue des auteurs ayant conservé leur célébrité : Ponson du terrail, Paul Féval pour le cycle des "Habits noirs", Souvestre & Allain, Gaston Leroux, Maurice Leblanc.
- Le deuxième épisode est survolé par la présence d'Alexandre Dumas, avec Gilbert Sigaux dans le rôle du discutant. Précédé par D'Arlincourt, Zévaco, Paul Féval cette fois pour "Le bossu", Gustave Aimard et Paul d'Ivoi. On y entendra Gilbert Sigaux et Gilles Nelod.
- La troisième émission perd de son unité à rassembler romans de moeurs, roman sentimentaux, romans sauciaux. C'est dans ce 3eme volet qu'on découvrira le plus grand nombre d'auteurs véritablement oubliés, et d'ouvrages démodés qui prêtent à sourire notamment les collections parues chez Arthème Fayard. C'est donc, sur les 4, le plus instructif et le plus historique. Toutefois pour ne pas froisser les auditeurs superficiellement érudits, il s'achève avec Eugène Sue évoqué par Jean-Louis Bory.
- Le dernier chapitre évite Jules Verne et Rosny-aîné, jugés trop connus et largement évadés du second rayon. Au profit de : Jean de la Hire, Frédéric Soulié qui recycle les influences du fantastique anglo-saxon (présenté par Jean-Baptiste Baronian que les auditeurs du Panorama n'ont pas oublié), de nouveau Ponson du Terrail et Gaston Leroux, René Thévenin, le Commandant de Wailly, Paul d'Ivoi, Gustave Le Rouge, Louis Boussenard. La première moitié de l'émission est dominée par l'érudition de Jacques Van Herp. Au bout d'une heure l'auditeur aura le plaisir de la participation de Pierre Prévert venu donner le point de vue du cinéaste. Il établit un parallèle entre le feuilleton de presse et le feuilleton de cinéma, avant de passer à un équivalent moderne : ses propres "Compagnons de Baal", feuilleton réalisé à l'ORTF à la fin des années 60. Avant une brève conclusion de l'ensemble, ce numéro s'achève de nouveau avec Jean-Louis Bory venu présenter une autre face d'Eugène Sue, celle d'un Ange du bizarre.
A part ça, chaque numéro s'ouvre par une présentation générale d'Yves-Olivier Martin. Aux moments des scènes jouées et des pages lues on peut s'amuser à reconnaitre quelques voix connues de l'auditeur parmi lesquelles celle de Jean-Roger Caussimon, et puis il y a aussi l'inévitable Jean Negroni.
4 émissions de Pierre Dupriez et Serge Martel. Ouverture de chaque épisode avec Yves-Olivier Martin. Réalisation de Jean-Jacques Vierne.