Le mot "probablement" qui nuance l'affirmation est bienvenu, car il me semble que l'écoute en public au casque ou avec des écouteurs est loin de constituer une aliénation, et les relations entre inconnus loin d'être exclues par les parties, en tous les cas pas davantage que sans appareil sonore sur les oreilles. J'irai jusqu'à dire que l'appareil sonore est un élément favorisant la relation entre inconnus alors que son absence laisse les inconnus à ce que l'on sait des stratégies d'évitement de contact dans nos villes contemporaines.Jean-Luuc(https://regardfc.1fr1.net/t781-du-silence-a-la-radio#27472) a écrit: (...) "Le monde entier est gouverné par le son" : pensons à ces spectres qui vont et viennent, oreilles bouchées par des écouteurs ou des casques et qui snobent toute possibilité de contact. Ce que j'ai à écouter est plus important que ce que tu as à me dire. Un symbole de la liberté chez les entendants croit Emmanuelle Laborit. Une aliénation plus probablement.
Il faudrait du temps, de la place et l'assurance que cela intéresse quelqu'un pour poser ici une réflexion qui va à l'encontre des clichés habituels. Pour avoir utilisé en public les écouteurs et le casque, avoir noté ma manière de croiser les gens et observé ceux-ci (h/f et de divers âges) sans et avec audio, je crois pouvoir dire que le lecteur audio permet la création de relations à autrui, visuelles, mentales ou verbales, qui sans cela n'existeraient pas. En cela, le progrès technique désaliène l'individu contemporain. Comme en beaucoup de choses, c'est nettement mieux maintenant qu'avant.
Peut-être une discussion s'engagera-t-elle sur le sujet à laquelle je prendrai volontiers part, mais après l'Avent et la trêve des confiseurs.
En attendant, quelques passages inspirants entendus en marchant, sur le silence, justement. Voilà ce qu'en dit André Tubeuf dans le 5e numéro de la série Mémoire, 5- Un jeune professeur, c'est Lionel Esparza qui reprend la parole après une pièce musicale : [son mp3="https://static.francemusique.fr/sites/default/files/asset/aod/2016/31/WL-NET_B7AB42B1-E68D-4551-9ACF-6867542A2799_FM-10.mp3" debut="39:23" fin="40:15"]
Et puis des propos sur la transmission dont France Culture pourrait bien s'inspirer : [son mp3="https://static.francemusique.fr/sites/default/files/asset/aod/2016/31/WL-NET_B7AB42B1-E68D-4551-9ACF-6867542A2799_FM-10.mp3" debut="29:06" fin="30:16"]
Toujours en marchant (désaliéné ou "inaliéné"...), écouté l'exceptionnel numéro des Plaisirs du Quatuor de Stéphane Goldet, le numéro du samedi 24 septembre 2016, Le Quatuor Belcea joue Thomas Larcher et Beethoven.
Après la diffusion du Quatuor à cordes n° 14 en ut dièse mineur op. 131 de Ludwig van Beethoven, l'on peut entendre, sans transition, la voix reconnaissable entre toutes de Jean-Michel Damian lisant un compte-rendu de Berlioz sur les réactions à l'écoute de l’œuvre : [son mp3="https://static.francemusique.fr/sites/default/files/asset/aod/2016/38/WL-ITE_00082899_RSCE-10.mp3" debut="104:35" fin="108:05"]
Beethoven a composé ses derniers quatuors sourd. Penser à ne pas le devenir en écoutant France Culture à des volumes exagérés via des écouteurs intraauriculaires... Se rappeler, à cette occasion ce que Charlélie Couture, entre autres, a dit il y a bien des années sur la survenue de sa surdité. Et peut-être suivre les bons conseils prodigués lors des journées de l'audition ou dans n'importe quelle brochure d'information. Il y a quelque temps, avec Nessie, nous nous posions la question sur ce forum de la raison pour laquelle les producteurs beuglaient de plus en plus dans le micro : ne serait-ce pas le symptôme d'une perte d'acuité auditive chez certains ?
Bonne ouïe !