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Philaunet 


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Mystère Mystère ''La Maldonne'' de Jeannine Raylambert (1970) - Dim 11 Aoû 2024, 14:55

Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2576
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p60-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39757) a écrit:Mystère, mystère

La maldonne (20-01-1970)
de Jeannine Raylambert
prise de son Robert Pirel
collaboration technique Sylvie Rosier [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Arlette Thomas (Marianne), André Valmy (Philippe), Christian Alers (Olivier)
Extraordinaire interprétation d'Arlette Thomas (1927-2015).

Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2578

Il n'y a rien à ajouter à la recension de Curly ci-dessous et à ce commentaire sur le site de JL Linconi qui propose le film radiophonique :

Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2577

Rien à ajouter sinon que, de nos jours, certains qui défilent avec des pancartes "On vous croit" ou "Je te crois" risqueraient de rire jaune en écoutant les vingt premières minutes, voire l'intégralité, de cette mémorable fiction.
Cette fois-ci, Jeannine Raylambert a mélangé tragique et grotesque, aidée en cela par un trio d'interprètes, le trio gagnant de "Mystère, mystère". Les trois sont à l'aise dans un texte conçu à leur mesure. Arlette Thomas en demi-folle capable d'affirmer avec un aplomb inébranlable tout et son contraire, Christian Alers en amant naïf, et André Valmy, le mari rusé.
La pièce est composée de trois scènes seulement, la première et la seconde étant de véritables morceaux de bravoure.
Dans la première, Marianne se pointe chez son ami Olivier pour le pousser à assassiner son mari qui menace de la quitter. Quelle idée étrange.
Le mari est dépeint comme un ordure, Marianne est aux abois, elle promet, en échange du meurtre, de vivre avec ce bon Olivier, qui éprouve pour elle un amour sans borne, mais jamais assouvi.
Christian Alers réussit à jouer la surprise et le désespoir face à cette situation tragique, tout en montrant qu'intérieurement il bout de joie à l'idée de vivre enfin avec celle qu'il aime, même s'il faut en passer par un meurtre. Arlette Thomas force suffisamment son jeu pour que d'entrée nous ayons un doute sur ses intentions avouées. De toute façon, sa proposition est suffisamment folle pour que seul un amoureux transi puisse l'accepter.
Jeannine Raylambert, dans cette scène, comme dans la troisième, prend son temps afin de laisser les acteurs s'en donner à cœur joie.
Peu de rebondissements, un par scène, et une fin chaotique, mêlée générale dans laquelle le tragique se mêle parfaitement au ridicule.
Entre la première et seconde scène, se glisse un moment clé qui tombe, une fois n'est pas coutume, dans une ellipse. Il s'agit du meurtre du mari, précédé de l'affrontement avec Olivier.
Nous sommes invités à l'imaginer, et que ce que nous imaginons n'est peut-être pas ce qui s'est déroulé dans la réalité.
La seconde scène, bien plus courte, se déroule encore chez Olivier. Retour de ce dernier après le meurtre, Marianne avouant d'un coup son amour pour son mari, condamnant l'acte ignoble commis par cet amant un peu benêt.
Dans l'ultime et très longue scène, toute les cartes sont rebattues, Christian Alers est un peu plus en retrait, et laisse place à la voix de stentor d'André Valmy, et son affrontement avec Arlette Thomas, long et délectable, aboutit à un meurtre, un vrai celui-là. Un coup de feu, deux coupables, puisque dans la mêlée, impossible de savoir qui a appuyé vraiment sur la gâchette... alors dans le doute...
Les acteurs ont des voix qui se complètent harmonieusement, et c'est une chance que pour une fois elles soient réunies, et elles seules, dans une même pièce.
Dans la dernière scène, dans l'élan, Arlette Thomas commet un lapsus ("la cours [coupe] est pleine") que Pierre Billard n'a pas cru bon de faire corriger, tant la prise était bonne. (...)

Philaunet 

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Mystère Mystère : ''Meurtre après inventaire'' de Jeannine Raylambert (1971) - Dim 25 Aoû 2024, 09:56

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39791) a écrit:Mystère, mystère

Meurtre après inventaire (05-01-1971)
de Jeannine Raylambert
avec André Valmy (Ivan Catelain), Jacques Morel (le commissaire), Édith Loria (Mariette Catelain), Jean-Marie Fertey (Marc Simonet), Pierre Constant (Gilbert Flamand) Jean-Jacques Steen
Jacques Morel, toujours impeccable en commissaire. L'humour et l'intérêt actuel de la pièce viennent également des invraisemblances : en quoi, par exemple, la prise de photos par un suspect peut-elle le disculper ? On ne saura rien des détails techniques (1971) de cet alibi. L'écoute est divertissante, la chute avec l'attitude penaude du coupable est en effet bâclée. Mais l'inversion de l'intérêt (les préliminaires sont l'essentiel, pas le climax) donne à réfléchir.
La copie conservée par l'INA est celle d'une nouvelle diffusion dans "L'anthologie du mystère" de Pierre Billard, sur France Inter en 1990.
Comme la pièce repose sur le tempétueux, colérique et tonitruant André Valmy, et qu'en plus, Jeannine Raylambert a choisi de le marier à la frêle et timide Édith Loria, le comique n'est jamais loin de la tragédie. Le personnage de Ivan Catelain est improbable : maquettiste (pourquoi pas) pratiquant la photographie en amateur (c'est son alibi), donnant des brassées d'argent à un ami avec qui il s'entend moyennement et qui ne le rembourse jamais, s'énervant facilement, et, le meilleur pour la fin, ayant acheté un pistolet, qui, pas de chance, a servi à tuer son emprunteur. (...)
La pièce, pas franchement comique, mais non dénuée d'humour, penche plus du côté de la légèreté que de la tragédie, le jeu des acteurs ne trompe pas. (...)

En 1971, la radio n'est plus l'attraction principale des foyers, et cela explique aussi les évolutions esthétiques des fictions radiophoniques. "Mystère, mystère", plus intimiste que les "Faits divers" et "Maîtres du mystère" d'antan, colle mieux aux nouvelles habitudes d'écoute des auditeurs. (...)
Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2628

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Les mystères de l’été : ''Le fils'' d'Alain Franck (17-08-1971) - Lun 26 Aoû 2024, 14:33

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39794) a écrit:Les mystères de l'été

Le fils (17-08-1971)
de Alain Franck
avec André Valmy (André Chaput), Maurice Sarfati
(...)
Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2632

Pièce radiophonique jubilatoire ! Ce jeu au chat et à la souris durant une heure est presque insoutenable et demande une ou deux pauses pour mieux goûter les stratagèmes et se préparer aux suivants.
Curly a écrit:Pour "Le fils", Pierre Billard utilise pour la première et dernière fois dans cette émission Maurice Sarfati, voix radiophonique aisément identifiable (il est le Tintin des adaptations de Nicole Strauss et Jacques Langeais, France II Régionale, 1959-63). Comme son compère André Valmy, il est aussi un acteur qui a beaucoup travaillé dans le doublage. (...)

Les personnages de la pièce collent parfaitement aux voix des acteurs. André Chaput / Valmy est un patron qui gère ses affaires sans aucune pitié pour ses adversaires, et Jacques Lutange / Sarfati un fils longtemps disparu qui fait miraculeusement surface auprès de son père trente ans après sa naissance fin 1940. Les affaires du père ne sont jamais nommées, on ne sait pas exactement dans quel domaine il travaille exactement et nous ne le saurons jamais. Alors que le fils, lui, affirme faire commerce de bois exotiques à Marseille.

Alain Franck suit rigoureusement le schéma suivant : une seule scène de près d'une heure, deux personnages qui jouent au chat et à la souris et cherchent à prendre le pouvoir sur l'autre. Tous les mensonges sont permis, ils sont tous deux maîtres en la matière, mais l'un plus que l'autre.
Un modèle du genre : "Sleuth" d'Anthony Shaffer (1970), adapté en 1972 au cinéma par Joseph Mankiewicz.

Les confidences que les deux personnages se font sont truffées de mensonges noyés dans quelques vérités qui, elles seules, surnageront à la fin. André Valmy, au début sur sa réserve, sort rapidement ses griffes de tueur sans pitié, ne négligeant aucun coup tordu pour supprimer sa proie. De même le fiston, sous son séduisant aspect juvénile, essaie d'attendrir son paternel afin de le faire tomber dans les mailles de ses filets. Chacun fait mine de tomber dans un piège, pour mieux se relever et en tendre un nouveau. La scène cruciale est celle du suicide d'un rival en affaires, dont le fils Sarfati connaît étrangement tous les détails. Il semblerait que cette mort, le père Valmy en soit responsable. Mais vu le nombre de retournements de situation, rien n'est moins sûr. (...)
Article du blog "La Revanche du Film" : Le Limier – Sleuth La ressortie en salles du Limier ce 24 janvier 2024 est une belle occasion de se replonger dans le chef d’œuvre et dernier film de Joseph L. Mankiewicz.

Philaunet 

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''Névrose'' de Charles Maître (21-03-1972) - Mar 03 Sep 2024, 08:46

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39799) a écrit:Mystère, mystère

Névrose (21-03-1972)
de Charles Maître
avec Bernadette Lange (Simone Delfosse), Jean Topart (Philippe Delfosse), Bérangère Dautun (Brigitte Farrel), André Valmy (Arsène Delfosse), Jean Péméja (l'aubergiste)

La copie conservée par l'INA est celle d'une nouvelle diffusion dans "L'anthologie du mystère" de Pierre Billard, sur France Inter en 1994.
L'affrontement entre les deux voix massives, puissantes, que sont celles de Valmy et Topart n'aura pas lieu. Pourtant, Charles Maître avait tout mis en place pour un final grandiose, qu'il esquive totalement de deux manières : le somnifère, puis l'ellipse.
Charles Maître esquive trop de choses : l'approfondissement de la personnalité de Philippe Delfosse et les causes du sentiment haineux qu'a ce dernier envers son oncle Arsène. Celui-ci reste aussi superficiel. Il n'y a que les deux femmes à tirer leur épingle du jeu, et encore. Le personnage de Brigitte Farrel souffre de plusieurs incohérences psychologiques. Seule Simone Delfosse, impeccable Bernadette Lange, a quelque crédibilité. Jean Topart, lui, fait du Jean Topart et surjoue même, en faisant des tirades dramatiques dignes de Racine, mais sans les vers. Malheureusement, les autres personnages jouent dans un film policier radiophonique assez plat, la fin étant carrément bâclée. Enfin, la répétition du court moment musical pour scinder les scènes est lassante.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39799) a écrit:La mise en place est habile, le personnage de Brigitte Farrel est d'entrée de jeu présenté comme victime d'un complot. En un coup de fil et une combine avec un aubergiste, le piège est tendu, et Brigitte se présente dès sa première apparition comme une victime. Les voix féminines sont soigneusement choisies, Bérangère Dautun incarnant une femme "bien en chair" et heureuse de vivre, et Bernadette Lange, inversement, une femme éteinte, réservée, subissant les humeurs de son mari. Après cette mise en place, longue mais riche en ce qu'elle contient suffisamment d'éléments pour un terrible drame, la chute déconcerte, non pas en ce qu'elle est plus abrupte qu'à l'accoutumée (un bout de flash info à la radio et tout est bouclé), mais en ce qu'elle coupe les acteurs dans leur élan. Jean Topart tombe progressivement dans la folie. L'acteur réussit à marquer l'évolution de son mal, mais la scène de bravoure attendue avec son parfait opposé, le tonton Arsène, puissant, protecteur, hédoniste, et sain d'esprit, n'aura pas lieu. Toute la fin voit plusieurs personnages tomber sous le coup de somnifère, avant l'arrivée de la boucherie.
La confrontation des deux couples de personnages, les sinistres Lange / Topart, et les bons vivants Dautun / Valmy provoque quelques scènes dissonantes, mais Maître semble s'être arrêté en cours de route. Le personnage d'Arsène est au début trouble puisqu'il nous fut introduit par la description du neveu, description très subjective. Avec ce mariage arrangé avec une jeune femme de 26 ans qui lui est amenée en pâture par son neveu, persuadé, à raison, que c'est la femme qu'il faut à cet homme âgé de 60 ans, Charles Maître provoque un certain malaise, évacué progressivement, lorsque le caractère du tonton et de la jeune femme est plus précisément cerné. Ce malaise se déverse en contrepartie sur le neveu, dont la névrose du titre devient évidente.
Pierre Billard a pris l'habitude dans ses réalisations de marquer les changements de scènes par un simple et court moment musical (ici une intro de type variété des années 70), le même, répété durant toute la pièce. Cette pièce étant divisée en de multiples scènes, la répétition vire à l'obsession, jusqu'à plonger les auditeurs, eux aussi, en pleine névrose.

                                                              Bérangère Dautun, entourée de Pierre Perret et Henri Virlogeux, dans "Les patates" (Claude Autant-Lara, 1969)

                                                                        Chaînes Youtube  - Page 6 Patats10

Philaunet 

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Mystère, mystère : ''Un amour de belle-mère'' de Louis C. Thomas (1970) - Jeu 05 Sep 2024, 12:37

Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2664
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39807) a écrit:Mystère, mystère (...) Un amour de belle-mère (21-04-1970)
de Louis C. Thomas
chef opérateur du son René Releau [?]
collaboration technique Raymond Garcia
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Christian Alers (Jacques), Maria Tamar (Éliane), André Valmy (Georges), Jean-Pierre Lituac (le commissaire), Andrée Tainsy (la belle-mère), Gaëtan Jor
Un feuilleton distrayant, voire captivant, à l'excellente interprétation (on tique un peu aux pleurnichements de la personne coupable à la fin). La morale du commissaire est un peu facile et le personnage d'Éliane ne donne pas à la femme une image exceptionnelle. On est en 1970 avec des acteurs, auteurs, réalisateurs nés dans les années 10, 20 ou 30.

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39807) a écrit:Est-ce voulu ou non ? Nous ne le saurons jamais, tant les figures imposées de l'émission obligent à labourer un terrain précis, et bien délimité. Quelques semaines auparavant, le 3 mars, "Qui rira le dernier" utilisait le même point de départ : un anonyme propose de supprimer, moyennant finance, un proche très encombrant.
Malgré cet élément commun, les deux pièces sont très différentes, les développements choisis par les auteurs n'ont rien à voir entre eux.
Louis. C. Thomas utilise les recettes du théâtre de boulevard pour les  fondre dans le récit criminel : le mari, la femme, l'amant.
Ce trio est interprété par de grands habitués, Maria Tamar, Christian Alers, l'amant, et bien sûr André Valmy. En plus de sa femme qui le trompe avec son meilleur ami, un avocat, il rencontre des problèmes d'ordre financiers, et sa belle-mère le déteste. Il reçoit durant plusieurs semaines des lettres anonymes l'invitant à supprimer sa belle-mère, donc par la même occasion ses soucis financiers.
André Valmy joue l'honnêteté absolue, alors qu'il est le coupable idéal. Le couple d'amants qui ouvre la pièce a peur, parce que justement le mari décide de jouer franc-jeu, et que cette lettre anonyme pourrait révéler leur amour adultérin.
L'auteur déjoue les attentes des personnages, et des auditeurs, en choisissant les complications : tout va se passer comme prévu dans les lettres, malgré les précautions prises, et le mari va vite être soupçonné. Les preuves s'accumulent, et sa femme se retourne violemment contre lui. Comme Louis C. Thomas n'a pas choisi la facilité, le dénouement paraît un peu alambiqué. Afin de suivre la règle du jeu habituelle, le coupable n'est pas la personne que l'on soupçonnait le plus, puisque a priori il n'avait aucun mobile. Mais le complot est un peu tordu sur les bords. Bien malin qui pourrait le deviner avant qu'il ne soit révélé dans les dernières secondes.
Force est de constater qu'André Valmy est une attraction à lui tout seul. Il allie puissance et subtilité, et dans son rôle de mari trompé, réussit à, sans donner l'air d'y toucher, utiliser les perches tendues par l'auteur pour basculer dans l'humour, notamment dans la scène où les différentes lettres anonymes sont successivement révélées. (...)

Philaunet 

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''La visite imprévue'' de Louis C. Thomas (1970) - Mer 11 Sep 2024, 22:11

Chaînes Youtube  - Page 6 Scre2694
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39838) a écrit:Mystère, mystère (...)
La visite imprévue (16-06-1970)
de Louis C. Thomas
prise de son Basile de Nabrotsky [?]
collaboration technique Jean-Louis Boissonnade [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Henri Poirier, Jean-Marie Fertey, Edith Loria, Evelyn Selena, André Var
Une histoire sérieuse... jusqu'au moment où M. Ermant se fait retourner par sa fiancée de manière peu crédible (déjà un "Je te crois" inconditionnel...). Là, l'auditeur commence à rire sous cape et sait que ça va vite sentir le roussi, l'associé passant d'employé (presque) modèle à amateur dans un domaine dont il ignore tout. La fin est vite bouclée. Mais l'on attendait un autre élément, qui finalement ne viendra pas : ces lunettes sont elles revenues dans la poche ou sur la table du patron ? Si non, comment aurait-il pu écrire cette lettre l'incriminant ?
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39838) a écrit:Louis C. Thomas joue à l'imbroglio financier. Dans une agence de gestion d'immeubles, un des associés décède. Cela entraîne problème d'héritage, partage de parts et surtout risque découverte d'un trou dans la caisse. Pour une fois, Jean-Marie Fertey et Evelyn Séléna sont  comploteurs, qui délirent jusqu'à envisager un crime pour effacer l'ardoise. Les deux sont sans scrupule, surtout madame, qui s'est en plus endettée en ouvrant une parfumerie avec l'argent de la caisse.
L'arrivée d'un meurtre pour se débarrasser d'une dette apparaît excessive, mais dramatiquement efficace. Le schéma utilisé, une fois l'aspect financier mis de côté, est celui du crime parfait maquillé en suicide qui foire suite à un grain de sable, qui est ici un énorme grain, puisqu'il s'agit de la visite imprévue du titre.
Édith Loria, en épouse de l'associé restant, n'est pas totalement innocente non plus. Le choix de l'actrice est déjà un indicateur.
L'auteur s'attache dès le début à décrire la vie quotidienne de l'agence, son agitation, en utilisant un minimum de moyen (un immeuble à gérer, des problèmes de toiture), et insère dans ce tableau un élément anodin qui sera par la suite exploité par Fertey le filou : l'associé Chavigny (Henri Poirier) ne trouve plus ses lunettes.
Louis C. Thomas, sachant que le schéma est connu, peut se permettre quelques variations. Notamment lors de l'enquête policière. Le crime est parfait, aucun détail n'a été oublié pour que cela passe pour un suicide. En plus, Chavigny était particulièrement agité, suite au décès de son associé. Or, dès le début, le commissaire n'envisage pas autre chose que le crime. L'enquête est vite bouclée, alors que tant de précautions avaient été prises. Notre visite imprévue en est en grande partie la cause.
Aussi, petit suspense qui manque de faire s'étouffer Fertey le coquin durant quelques secondes : après avoir pris soin d'éloigner la femme de sa future victime à Strasbourg afin de procéder à son coup de feu pépère tranquille, voilà-t-y pas que la future victime souhaite l'accompagner.
Ces récits criminels, comme les contes, utilisent toujours les mêmes trucs, les mêmes schémas, il ne reste à l'auteur qu'à les utiliser avec suffisamment d'habileté pour surprendre encore les auditeurs. (...)

Philaunet 

Philaunet
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''Une longue nuit'' de Jean Marcillac (1970) - Jeu 10 Oct 2024, 14:58

Le genre du film radiophonique policier à la radio a disparu, mais pourquoi donc ? Les commentaires laissés sur la chaîne JL Linconi (le plus récent date d'il y a deux semaines) montrent qu'il existe un véritable intérêt aujourd'hui pour les "thrillers" psychologiques aux interprétations de qualité. Qu'attendent France Culture et France Inter pour créer de nouvelles fictions en s'inspirant de leurs prédécesseurs ?

Le scénario de ce numéro n'est pas ultra sophistiqué, mais suffisamment bien construit et interprété pour retenir l'attention tout du long.  

Chaînes Youtube  - Page 6 Scree102

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39860) a écrit:Mystère, mystère
Une longue nuit (20-10-1970)
de Jean Marcillac
prise de son Robert Pirel
collaboration technique Yvette Hubeault [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
assistante Christiane "Abosite" [= Agosi ?]
avec Pierre Delbon (Patrick Beauval), Françoise Vatel (Nathalie), Henri Crémieux (Mr Bourdier, l'usurier), Jacqueline Rivière (Véra), Evelyn Selena (l'infirmière)

Il faut attendre la fin de la pièce pour cette longue nuit, périphrase sympathique, agrémentée d'un euphémisme, pour désigner ce moment d'éternité qui nous attend tous.
Jean Marcillac utilise des recettes mélodramatiques un peu faciles, ce dont ses personnages sont suffisamment conscients pour en faire la remarque. Suite à une salve de répliques banales, Delbon répond du tac au tac que tous ces lieux communs pourraient bien constituer des titres de chansons.
Patrick Beauval est un tailleur installé sur les Champs-Zé, tout marche, financièrement parlant. Pourtant, il croule sous les dettes. L'auteur a exploité à fond le potentiel de Pierre Delbon, qui incarne ici non pas un petit salopiaud, mais une immense ordure dont chaque acte est profondément dégoûtant de malhonnêteté, de duplicité. Un monstre. Face à lui, deux femmes, deux sœurs. Après avoir essoré l'aînée, Véra, il s'attaque à la cadette, Nathalie, une jeune femme de 18 ans à peine, à la dot bien fournie, et âgée de seulement vingt ans de moins que lui. Sa situation professionnelle et son pouvoir de séduction font qu'il peut toutes les tomber et les tromper.
Marcillac ne fait pas les choses à moitié, et l'usurier qui saigne Delbon est dans la grand tradition des usuriers pourris jusqu'à la moelle : il profite à mort de la situation pour encaisser un maximum de bénéfices. Deux curiosités. D'abord la raison de ces dettes est un peu obscure, car le tailleur is rich on ze Champs-Zé. L'explication, l'addiction au jeu, est donnée subrepticement, sans que ce soit très appuyé ni développé, au milieu de la pièce, comme s'il fallait le moins possible donner d'excuse à cette pourriture de tailleur. Enfin, le meilleur pour la fin, avec une combinaison fatale : coup de pistolet et empoisonnement. On retrouve là l'absence de mesure de Jean Marcillac, qui ne manque jamais une occasion pour mettre les bouchées doubles.
L'opposition marquée entre la jeune femme, Nathalie, d'une candeur confondante, et cette ordure de tailleur, confine au sadisme. (...)

Philaunet 

Philaunet
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''Eve et les pommes'' de Charles Maître (1970) - Ven 11 Oct 2024, 13:02

Très utile recension critique ci-dessous comme tout ce qui a été publié dans le fil ''Les maîtres du mystère'' et autres séries de Germaine Beaumont & Pierre Billard qui contient actuellement 83 articles recensant au moins 200 fictions, véritable "Dictionnaire amoureux du film radiophonique".

Comme toujours ou presque les interprétations sont convaincantes, notamment celle de Jean Topart, dont le rôle à la fin de la pièce est surprenant (il fallait conclure, cf. ci-dessous) Le scénario des films n'est pas nécessairement le plus important, l'est le jeu des acteurs, notamment dans les duels psychologiques, qui captive et charme toujours.

Chaînes Youtube  - Page 6 Scree103
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39807) a écrit:Mystère, mystère

Eve et les pommes (07-04-1970)
de Charles Maître
chef opérateur du son René Cambien
collaboration technique Guy Testa [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Marcel Bozzuffi (commissaire Louvin), André Valmy (commissaire Renard), Jean Topart, Jean Mauvais, Jacques Sapin, Marie-Josée Mainty, Marie-Jeanne Gardien

Une enquête à la Maigret, avec non pas un mais deux commissaires, Louvin assurant le travail de terrain assuré d'ordinaire par un inspecteur. Mais peut-être Maître n'a pas voulu désobliger Marcel Bozzuffi en le rétrogradant. Le commissaire Renard est un personnage qui n'en est pas à sa première apparition dans les pièces de Charles Maître. Il était interprété précédemment par Jean-Marie Fertey, c'est dire la cohérence du personnage (cf "Soupçons gratuits", 29-11-1966).
Ici, Valmy joue à Maigret, et d'ailleurs l'enquête en lieu clos oblige à une étude, sommaire certes, de tous les habitants d'un immeuble de cinq étages. Parmi les cinq occupants, deux sont heureusement indisponibles, pour les bienfaits du déroulement d'une histoire limitée dans le temps. De fait, Charles Maître n'avait pas besoin d'eux, il avait à sa disposition un nombre suffisant de suspects, les "pommes" d'Eve. L’interprétation du couple de grands bourgeois, à qui il a été demandé de prendre un accent pincé, sent tellement peu le naturel qu'il tombe à plat, la pièce n'ayant pas la prétention au comique. Jean Topart, par contre, est toujours à l'aise, ici dans un rôle qu'il maîtrise parfaitement, celui du célibataire rongé par un lourd secret, le secret étant plus important que sa révélation.
Le début de la pièce montre le quotidien du commissariat exceptionnel, où deux commissaires enquêtent sur la même affaire, l'un des deux étant l'auxiliaire du super-commissaire Valmy.
Tout commence par une morte, celle de la pipelette dénommée Évelyne, mais que l'auteur préfère appeler Eve pour les besoins du jeu de mots du titre. Tout indique qu'elle s'est suicidée. Le mot  retrouvée sur place est court mais éloquent : "J'en ai marre".
Or, à travers d'abord la visite du commissaire Bozzuffi dans l'immeuble, puis les convocations dans le bureau de Valmy, il apparaît que le frère de la défunte, ainsi que tous les occupants de l'immeuble interrogés sont de sérieux suspects. La jeune pipelette de 28 ans est un personnage modèle des récits criminels, elle est celle dont tout le monde souhaitait la mort.
Le dénouement utilise, maladroitement, la ficelle habituelle : un suspect arrêté, un peu vite il est vrai, et un second suspect qui vient de son plein gré pour s'accuser du crime. Le respect des conventions, que Charles Maître aurait pu négliger, à la manière d'un Fred Kassak par exemple, ou d'un Louis C. Thomas, oblige à ce dénouement fracassant, et le véritable coupable aurait très bien pu laisser les choses suivre leur cour sans être autrement inquiété. Ses aveux, et le court drame qui s'ensuit, est la preuve qu'il savait très bien que les cinquante minutes réglementaires arrivaient à terme et qu'il fallait donner un coup de pouce aux enquêteurs afin que Pierre Billard puisse envoyer le générique dans les temps.(...)

Philaunet 

Philaunet
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''Sous pli discret'' de Jeannine Raylambert (1969) - Sam 12 Oct 2024, 08:24

Pour la diffusion sur sa chaîne YouTube de Mystère Mystère - Sous pli discret JL Linconi a reçu de nombreux commentaires laudateurs, exemples ↓

Chaînes Youtube  - Page 6 Scree115
Chaînes Youtube  - Page 6 Scree121

Chaînes Youtube  - Page 6 Scree123

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p50-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39639) a écrit:Mystère, mystère

Et comme toujours, nous avons droit à une recension du meilleur aloi ci-dessous ↓
Sous pli discret (11-03-1969)
de Jeannine Raylambert
prise de son Yann Paranthoën
collaboration technique Michel Goulenn [?]
bruitages Louis Matabon
avec André Valmy (Ludovic Pavart), Christian Alers (Yvon), Jean-Jacques Steen (le policier), Yvonne Clech (Suzie Pavart), Anne Wartel (Pierrette), Louis Matabon (le facteur)

Encore une pièce de Jeannine Raylambert qui flirte avec l'absurde à coups de retournements de situation farfelus et de répliques bien senties. Quant aux acteurs, ils sont en pleine forme. André Valmy a troqué son costume de commissaire de service pour celui d'alcoolique en pleine crise.
Comme dans son "Pâté d'alouette" (27-06-1967), J. Raylambert est inspirée par les boissons alcoolisées, sans leçon de morale convenue. André Valmy, c'est le capitaine Haddock qui replonge dans le whisky Loch Lomond pour son petit délire quotidien.
Son numéro dans la première scène est épique, des informations importantes pour notre histoire sont noyées dans des propos complètement idiots.
L'auteur suit avec rigueur une règle à laquelle elle ne fera aucun entorse : les informations les plus incroyables sont avalées comme des couleuvres, et les vérités indiscutables sont mises en doute, puis niées totalement (l'adultère).
Ludo (A. Valmy) explique à sa femme (Y. Clech) et à ses amis (C. Alers, A. Wartell) qu'il ne fait pas que picoler avec son pote Cyprien Vivaldi, non, pas du tout, il invente le monde de demain. Trop de monde dans le métro ? Ludo a inventé la rame qui s'agrandit en fonction de l'affluence. Mais si elle s'agrandit trop, elle ne rentrera plus dans le tunnel ! Eh bien Ludo a pensé à tout, et tout sera concrétisé grâce à son ami Cyprien Vivaldi, qu'il vient d'étrangler avec sa cravate verte, car cette cravate verte est vraiment hideuse. C'est le premier mobile, il y en a un autre offert en cadeau à la fin.
Aucune psychologie dans la réaction des personnages, rien ne tient la route, et l'auditeur serait bien en peine de trouver la solution de l'énigme avant la fin. J. Raylambert introduit une relation adultérine qui au lieu de provoquer un drame, passe pour une blague, et invente une potion miracle qui guérit de l'alcoolisme. La publicité traînant dans un journal de la maison, la femme de Ludo a vite fait de tomber dessus, ainsi que son ami Yvon.
La potion est envoyée "sous pli discret", un pli discret qui traîne partout dans la maison.
Jeannine Raylambert évite à sa pièce de s'enliser, grâce à des rebondissements qui arrivent avec une régularité suffisante pour lancer un nouveau numéro comique, comme celui de la passade amoureuse entre C. Alers et Yvonne Clech, cette dernière ayant hâte de consommer l'adultère, alors que l'autre pense avant tout à la potion miraculeuse qui pourrait guérir Ludo de sa dépendance à l'alcool, mais aussi à la vie.
Mais cette histoire est fort bien construite, malgré les apparences, et son auteur a choisi de lui faire prendre un chemin circulaire.
Comme dans les pièces de Fred Kassak, l'histoire utilise les ingrédients habituels de "Mystère, mystère" pour les détourner, les moquer, les ridiculiser. Il y a ici un meurtre, puis deux, mais peut-être qu'il y en a eu aucun. D'ailleurs il y a bien un enquêteur, mais l'enquête part tout de suite en quenouille. Quant à l'adultère, il ne débouche pas sur un crime passionnel, mais sur le bon rire gras d'André Valmy.
Aussi semble-t-il incongru d'écrire que tenir plus de cinq minutes à l'écoute de cette niaiserie lourdaude de 1969 serait s'infliger une souffrance psychique digne d'être étudiée par France Culture. Recouvrons donc ces lignes hérétiques sous les portraits des acteurs ↓

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''Levez la main droite'' de Jeannine Raylambert (1973) - Ven 08 Nov 2024, 21:16

Un film radiophonique qui mérite l'écoute, interprétations magistrales, scénario subtil.

Chaînes Youtube  - Page 6 Scree388
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p70-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39799) a écrit:Mystère, mystère (...)
Levez la main droite (30-10-1973)
de Jeannine Raylambert
avec Pierre Delbon (Gilles Bellière), Bernadette Lange (Madeleine Le Hardouin), Henri Crémieux (monsieur Bonamy), Lisette Lemaire (madame Tanguy), et Henri Poirier, Charles Charras, , Jean-Marie Fertey, Pierre Marteville, Marcel Lestan

La copie conservée par l'INA est celle d'une nouvelle diffusion dans "L'anthologie du mystère" de Pierre Billard, sur France Inter en 1990.
Une pièce de procès, avec un titre des plus banals, mais qui résume bien le problème soulevé par le témoin Delbon / Bellière.
Jeannine Raylambert a su condenser efficacement plusieurs jours d'audience en peu de temps, et même intercalé entre les deux scènes de procès deux autres scènes durant lesquelles notre témoin reçoit deux visites qui le soumettent à deux tentations, l'amour et l'argent. Les deux personnages qui apparaissent hors-procès sont de ce fait les plus développés, avec bien sûr Bellière. On comprend que leurs fortes pressions sont susceptibles de modifier plus ou moins le témoignage. D'ailleurs, chose amusante, le récit du jeune homme dans la première scène, qui est censé être un témoignage de la défense, pourrait aussi bien être un témoignage à charge.
Parmi les quelques bonnes idées qui surnagent, celle de commencer la pièce à la fin du procès, de laisser les avocats au second plan (Jean-Marie Fertey, toujours prompt à la défense) pour laisser la parole à un témoin, alors que nous ne savons rien de l'affaire.
Ce témoin bafouille, n'est pas sûr de ce qu'il a vu et entendu, et le choix de Pierre Delbon soulève tout de suite le doute. Son récit est tellement improbable (il était devant la scène du crime, mais il n'a presque rien à en dire, il lisait...) que seul son serment de dire toute la vérité, et le fait de ne pas être présenté comme un témoin de premier plan, lui permet de s'en sortir sans trop de casse.
Suit un second témoin, l'impayable Lisette Lemaire, qui vient mettre  le jeune Bellière le nez dans ses contradictions, mais là non plus, cela devient pittoresque et ne prête pas à conséquence, l'accusé étant déjà grillé bien avant ces deux récits.
Par son soucis de centrer son histoire sur le témoignage du seul Bellière, Jeannine Raylambert laisse dans l'obscurité l'histoire de la haine entre les deux beaux-frères, les deux sœurs et épouses ayant été victime peu de temps auparavant d'un soit-disant accident de la route. Le décor du crime ne manque pas d'évoquer un paysage hautement bucolique, avec ce grand étang, ces terrains mitoyens où il fait bon camper, lire, et surtout pêcher. Une vraie invitation au farniente. D'ailleurs, le témoin Bellière, jeune homme de déjà trente ans, se plait vraiment dans ce beau paysage.
Sans lien logique (?) : il confesse être étudiant en sociologie. (...)

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''La ceinture de sécurité'' d'Henri Kubnick (1971) - Dim 17 Nov 2024, 10:46

Chaînes Youtube  - Page 6 Scree509

Un film radiophonique captivant ! Quelle interprétation des deux protagonistes ! Du grand art. Ne lésinons pas sur les mots, Arlette Thomas est extraordinaire.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p80-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#40014) a écrit:Mystère, mystère

La ceinture de sécurité (04-05-1971)
de Henri Kubnick
prise de son Lucien Moncel
collaboration technique Richard Erapian [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Henri Poirier (Albert), Arlette Thomas (Nicole), Henri Labussière (le gendarme), Lisette Lemaire (l'enfant), Monique Gérard (l'infirmière)

Un grand duo Poirier / Thomas. Si cette dernière est régulièrement mise en valeur, ce n'est pas le cas d'Henri Poirier, relégué très souvent aux seconds rôles. Ils forment un couple. Comme c'est Poirier, comme c'est Thomas, le pire est à craindre.
Monsieur doit partir pour un rendez-vous professionnel à Fontainebleau. Il invite sa femme à prendre la route avec lui. Quasiment toute la pièce se déroule dans l'habitacle de la voiture. Une fois qu'il est admis que la voiture roule, Pierre Billard laisse complètement tomber tout bruit de moteur, qui, lorsqu'il est utilisé, reste lointain. Le jeu des acteurs d'abord.
Henri Kubnick utilise pour construire son histoire une nouveauté (relative) : la ceinture de sécurité. Son existence est ancienne, mais depuis 1967, les constructeurs ont l'obligation d'en installer, à l'avant seulement. L'obligation de s'attacher arrive en 1973.
Par définition une ceinture de sécurité protège. Malin, l'auteur fait oublier cette élémentaire évidence, pour la faire ressurgir à la fin.
Le mari va attacher sa femme pour l'emprisonner. La ceinture va être l'instrument du mal. Au début, madame est aux anges. Par contre, le père Poirier fait sentir que cette joie est moyennement partagée.
La relation extra-conjugale n'est qu'un prétexte, on ne peut pas dire que l'auteur soit allé le chercher très loin. L'adultère étant un ingrédient qui revient très souvent dans l'émission.
Les scènes dans la voiture sont l'occasion aux deux acteurs de donner de la voix. Arlette Thomas joue une fois de plus à débiter des mensonges par tranches, là-dessus elle est exceptionnelle. Il fallait, pour que l'horreur soit complète, donner à cette femme infidèle un mari sadique. C'est chose faite, Henri Poirier savoure sa vengeance, prend son temps. Sa proie est attachée, il ne risque rien.
Ce moment de sadisme est salopé par un grain de sable, le fameux grain de sable. Madame va profiter de la présence d'un gendarme dans la voiture pour essayer de se sortir de ce traquenard.
Puis, dans une dernière grande scène, elle va prendre les choses en main. Au niveau de l'interprétation, c'est du grand art. Même dans une simple exclamation Arlette Thomas arrive à jouer la cruauté en y mettant une pincée d'exagération, juste une pincée, à destination de l'auditeur, un peu comme un clin d’œil qu'elle lui ferait à l'insu de son partenaire de jeu. Dans une situation tragique, elle réussit quand même à nous faire sourire. (...)

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