Extraordinaire interprétation d'Arlette Thomas (1927-2015).Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p60-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39757) a écrit:Mystère, mystère
La maldonne (20-01-1970)
de Jeannine Raylambert
prise de son Robert Pirel
collaboration technique Sylvie Rosier [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Arlette Thomas (Marianne), André Valmy (Philippe), Christian Alers (Olivier)
Il n'y a rien à ajouter à la recension de Curly ci-dessous et à ce commentaire sur le site de JL Linconi qui propose le film radiophonique :
Rien à ajouter sinon que, de nos jours, certains qui défilent avec des pancartes "On vous croit" ou "Je te crois" risqueraient de rire jaune en écoutant les vingt premières minutes, voire l'intégralité, de cette mémorable fiction.
Cette fois-ci, Jeannine Raylambert a mélangé tragique et grotesque, aidée en cela par un trio d'interprètes, le trio gagnant de "Mystère, mystère". Les trois sont à l'aise dans un texte conçu à leur mesure. Arlette Thomas en demi-folle capable d'affirmer avec un aplomb inébranlable tout et son contraire, Christian Alers en amant naïf, et André Valmy, le mari rusé.
La pièce est composée de trois scènes seulement, la première et la seconde étant de véritables morceaux de bravoure.
Dans la première, Marianne se pointe chez son ami Olivier pour le pousser à assassiner son mari qui menace de la quitter. Quelle idée étrange.
Le mari est dépeint comme un ordure, Marianne est aux abois, elle promet, en échange du meurtre, de vivre avec ce bon Olivier, qui éprouve pour elle un amour sans borne, mais jamais assouvi.
Christian Alers réussit à jouer la surprise et le désespoir face à cette situation tragique, tout en montrant qu'intérieurement il bout de joie à l'idée de vivre enfin avec celle qu'il aime, même s'il faut en passer par un meurtre. Arlette Thomas force suffisamment son jeu pour que d'entrée nous ayons un doute sur ses intentions avouées. De toute façon, sa proposition est suffisamment folle pour que seul un amoureux transi puisse l'accepter.
Jeannine Raylambert, dans cette scène, comme dans la troisième, prend son temps afin de laisser les acteurs s'en donner à cœur joie.
Peu de rebondissements, un par scène, et une fin chaotique, mêlée générale dans laquelle le tragique se mêle parfaitement au ridicule.
Entre la première et seconde scène, se glisse un moment clé qui tombe, une fois n'est pas coutume, dans une ellipse. Il s'agit du meurtre du mari, précédé de l'affrontement avec Olivier.
Nous sommes invités à l'imaginer, et que ce que nous imaginons n'est peut-être pas ce qui s'est déroulé dans la réalité.
La seconde scène, bien plus courte, se déroule encore chez Olivier. Retour de ce dernier après le meurtre, Marianne avouant d'un coup son amour pour son mari, condamnant l'acte ignoble commis par cet amant un peu benêt.
Dans l'ultime et très longue scène, toute les cartes sont rebattues, Christian Alers est un peu plus en retrait, et laisse place à la voix de stentor d'André Valmy, et son affrontement avec Arlette Thomas, long et délectable, aboutit à un meurtre, un vrai celui-là. Un coup de feu, deux coupables, puisque dans la mêlée, impossible de savoir qui a appuyé vraiment sur la gâchette... alors dans le doute...
Les acteurs ont des voix qui se complètent harmonieusement, et c'est une chance que pour une fois elles soient réunies, et elles seules, dans une même pièce.
Dans la dernière scène, dans l'élan, Arlette Thomas commet un lapsus ("la cours [coupe] est pleine") que Pierre Billard n'a pas cru bon de faire corriger, tant la prise était bonne. (...)