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Accueil / Regards sur France Culture

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Invité 


Invité

1
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Chaînes Youtube - Ven 12 Aoû 2011, 22:03

Fidèle au poste, mais désormais en fréquence autonome, le feuilleton du radiophile continue, tout frais et déjà copieux.

Philaunet 

Philaunet
Admin

2
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''La mendigote'', pièce radiophonique (13-04-1954) - Jeu 18 Aoû 2022, 11:52

Sur le site Madelen de l'INA ou sur la chaîne YouTube dédiée, une pièce qui donne un grand plaisir d'écoute. Merci pour ce signalement.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38103) a écrit:Trois « Faits divers »

La mendigote (13-04-1954) (second lien ici)
de Yvan Noé
avec Jean-Marie Amato (le commissaire), Guy Pierauld (Chapiro), Fernand Rauzéna, Maryse Paillet, Nelly Delmas, Assia, André Var, Jean-Pierre Lituac, Jean Bolo, André Wasley, Raymond Pélissier, Armand Vallé Valdy, Pierre Montcorbier (Justin)
bruitages Gabriel de Rivage
assistant de production Jean Garretto

A Nice, une mendiante est retrouvée morte dans son lit, habillée en robe du soir, avec un gros magot sous son matelas. L’enquête mène vers son fils, petit escroc en train de moisir en prison soudainement héritier, puis vers un mendiant en rivalité avec la défunte (Justin, alias Barbapoux), pour se terminer dans un casino.
L’interprétation, avec en tête le toujours parfait Jean-Marie Amato, s’en donne à cœur joie. La petite troupe de « Faits divers » est bien rodée. On retrouve aussi Fernand Rauzéna, qui fut complice de Pierre Dac dans les années 30.
Pierre Billard table sur ses acteurs pour planter l’atmosphère, plus que sur les bruitages, qui sont minimalistes. Quand il y a des scènes en extérieur, aucun son d’ambiance. Au moment de la découverte du cadavre au début, le commissaire a beau constater dans la pièce une grande quantité de mouches, nous ne les entendons pas, peut-être aussi pour atténuer quelque peu ce détail sordide. (...)

Philaunet 

Philaunet
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3
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''Un bon tuyau pour un appartement'', pièce radiophonique (20-04-1954) - Ven 19 Aoû 2022, 15:55

Sur le site Madelen de l’INA ou sur la chaîne YouTube dédiée, une autre pièce amusante, quoique imprégnée des problèmes de l'époque évoqués dans l'annonce de la pièce et dans celle-là-même (voir plus bas).
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38103) a écrit:Trois « Faits divers »
(...)
Un bon tuyau pour un appartement (20-04-1954) (second lien ici)
de François Timmory
avec Jacqueline Rivière (Minouche Quidam), Jean-Claude Michel (Jean Quidam), Jane Marken (Augustine Toton), Jeanne Dorival (Maryse Moisi), Becky Rosanes (Madame Plumet), Gaëtan Jot (Monsieur Plumet)
bruitages Gabriel de Rivage
assistant de production Jean Garretto

Le fait divers qui sert de point de départ à l’auteur, mais de point d’arrivée dans le récit, est une escroquerie : faire croire à des habitants d’un appartement qu’il est habité par un fantôme pour pouvoir récupérer le logement.
Un jeune couple va essayer de récupérer de cette manière l’appartement d’une de leur voisine. Dès le début, chaque élément mis en place par l’auteur, même celui qui paraît au départ le plus insignifiant, voire le plus invraisemblable (le journal intime du mari décédé retrouvé par le jeune homme dans l’appartement de la veuve) va servir ensuite le récit. Cet artifice efficace, mais classique, permet à la fiction de gagner en rythme.
L’interprétation est dominée par Jane Marken (la veuve) et Jeanne Dorival (l’occultiste). Le dialogue de cette dernière avec le fantôme est savoureux. (...)
Extrait de l''annonce de la pièce : "Après tant de siècles de marche et de progrès vers la civilisation, voilà où en est réduite l’humanité, à ne pas savoir où reposer sa tête (...) l’homme de 1950 a découvert le secret de l’atome,  mais pour ce qui est de se loger il n’est pas plus avancé que ses lointains ancêtres. (...) Comment s’appelait l’abbé Pierre à l’époque des cavernes ? Hâtons nous d’en rire de peur d’en pleurer".

Appel de l’Abbé Pierre - Prononcé le 1er février 1954 sur les antennes de Radio-Luxembourg



Passage de la pièce qui pourrait presque s'appliquer encore aujourd’hui, de 19'40 à 20'34 : "Enfin bougre de bougre, ce n’est pas un crime de vouloir un toit !". Le couple joue en imagination les rôles de personnes désespérées en quête de logement face à des agents immobiliers et des loueurs privés.  

On comprend le moyen le plus fantaisiste employé pour obtenir un appartement !

Philaunet 

Philaunet
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4
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''Une jeune fille blonde en robe de bal'', pièce radiophonique (11-05-1954) - Sam 20 Aoû 2022, 09:18

Troisième pièce présentée par Curly dans le billet ci-dessous, disponible à l'écoute sur le site Madelen de l’INA ou sur la chaîne YouTube dédiée. Du très haut niveau d'interprétation et une réalisation sans faille.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38103) a écrit:Trois « Faits divers »
(...)
Une jeune fille blonde en robe de bal (11-05-1954) (second lien ici)
de Jean Marcillac
avec Germaine Kerjean (Mme Le Hallec), Julien Bertheau (Olivier), Jacqueline Rivière (Pascaline), Roger Coggio (Michel), Albert Gercourt, Raymond Pélissier, Jean Bolo, Yves Duchateau, Armand Vallé Valdy, Marcel Lestan, Marie-France
prise de son Noël Barbet
opérateur Charles Marié
bruitages Gabriel de Rivage
assistant de production Jean Garretto

A l’ouverture d’un caveau de famille, on trouve un cercueil supplémentaire. Le fait divers qui sert de point de départ, Jean Marcillac s’en débarrasse dès les premières minutes. Il va axer sa fiction autour d’une histoire d’amour (Pierre Billard a sorti le prélude de « Tristan et Iseult » de Wagner) contrariée par une parente acariâtre, grande industrielle qui ne souhaite pas que son petit-fils se marie avec une fille sans fortune. L’intrigue amoureuse va mal se dénouer pendant l’Occupation allemande.
La fiction est entièrement construite autour d’un seul dialogue, ponctué de retours en arrière, entre le meilleur ami du petit-fils qui va expliquer la présence du corps de cette jeune fille en robe de bal dans le caveau, et la grand-mère teigneuse. L’interprétation de Germaine Kerjean et de Julien Bertheau est parfaite.
La chute de l’histoire, incohérente, mais heureuse, est là pour rassurer les auditeurs, effaçant un peu les atrocités commises par Mme Le Hallec, personnage sorti tout droit de l’univers de Dickens. On pense effectivement à Dickens dans l’opposition simpliste qui est faite entre la pureté, l’innocence du couple d’amoureux et la méchanceté, l’inhumanité de la grande industrielle. (....)
Très convaincante création romanesque, nous sommes à neuf ans de la fin de la guerre et l'on sent un engagement profond des acteurs dans leurs rôles. Un moment où l'on peut sourire : la jeune télégraphiste identifie le prélude de « Tristan et Iseult » après quelques secondes de sa diffusion à la radio. Plaisir de l'invention peu crédible pour obtenir un effet qui saisit. On imagine mal la même scène dans une fiction contemporaine diffusée par France Culture...

Germaine Kerjean en Mme Le Hallec crée un personnage terrifiant avec un immense talent. Inoubliable.

Philaunet 

Philaunet
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5
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Christian Alers dans ''Le voyage en Grèce'' (06-03-1973) - Ven 28 Juil 2023, 08:06

Un chef d’œuvre. Christian Alers y est exceptionnel de bout en bout. Mise en scène, bruitages, prise de son : le haut du panier.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p10-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38883) a écrit:Faits divers (...)
Le voyage en Grèce  (06-03-1973)
de Edmond Constans
bruitages Joé Noël
prise de son Claude Marquie
avec Christian Alers

Un tour de force, puisque durant une heure entière, la fiction est portée par un seul acteur. Ce qui ne signifie pas qu’il n’y ait qu’un seul personnage. Georges (Christian Alers, donc), vient passer chaque jour quelques moments avec son meilleur ami Hervé, victime d’une attaque cérébrale, qui ne peut ni parler, ni bouger. Mais ses yeux indiquent quand même qu’il est quelque peu conscient…
L’histoire se déroule sur trois jours, trois actes d’inégales longueurs. (en gros : 20mn – 10mn – 30mn). Il y a d’autres personnages, que par un stratagème narratif tout à fait plausible, nous n’entendrons pas : la sœur d’Hervé, présente dans une autre pièce, ou au téléphone (encore la sœur, ou la maîtresse de Georges).
Ce n’est donc pas un long monologue. De plus, le moindre bruit de porte peut avoir son importance.
L’interprétation de Christian Alers est remarquable, et la construction de l’histoire fort habile. Les relations entre les deux amis vont changer progressivement de nature, sans que l’un des deux n’ouvre même la bouche.
Ce numéro bénéficia d’une nouvelle diffusion, le 5 août 1998 sur France Inter, et d’une publication par l’INA, d’abord en cassette, puis en CD, avant peut-être une nouvelle sous forme de fichier dûment restauré, car les copies disponibles actuellement sont de médiocre qualité.

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Philaunet 

Philaunet
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6
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''Le métier dans le sang'' de Fred Kassak (07-05-1974) - Lun 28 Aoû 2023, 09:26

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p20-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38944) a écrit:Mystère, mystère

Le métier dans le sang (07-05-1974)
de Fred Kassak
avec Micheline Boudet (Marie-Josée), Dominique Paturel (Pierre)
bruitages Jean-Jacques Noël
Marie-José va chez son ami Pierre. Elle sonne, elle rentre, le verre de whisky... Toutes les scènes de la pièce commencent ainsi.
Et chaque scène est ponctuée par les 30 premières secondes de cette musique : John Cacavas - "Agent Who"
 
L’auteur met en place une mécanique, où l’humour noir pointe très vite le bout du nez et installe l’auditeur dans un fauteuil confortable, où il prend plaisir à avoir un temps d’avance sur ce qu’il va se passer. Les interprètes l’aident en cela, qui appuient légèrement, juste ce qu’il faut, pour suggérer la suite à l’auditeur, qu’il comprenne bien le sous-entendu.
Oui, l'auditeur se régale de croire savoir qui a fait le coup tout en se réjouissant de savoir que ce ne peut être aussi simple et donc qu'il va y avoir un rebondissement. Le plaisir est dans le fait d'être mené en bateau tout en sachant qu'on l’est.

L'interprétation est excellente, on rit ou sourit constamment et l'on est en permanence en attente de la suite. Tout le contraire des fictions sélectionnées par France Culture depuis des années où l'on a envie de se cogner la tête contre un mur après 5 minutes.
L’intrigue est juste une énième resucée du trio infernal mari / femme / amant. Et pourtant, Fred Kassak réussit à en faire quelque chose de neuf. Il fait croire que l’auditeur a un temps d’avance, avant, à la toute fin, de montrer qu’il s’était fait berner de bout en bout. Il est rigoureusement impossible de deviner le dénouement, parce qu’il n’est pas réaliste, il ne tient pas la route, mais on y croit, et finalement, c’est sans doute un tel dénouement que l’on attendait, car sans surprise, sans coup de théâtre, nous aurions été déçus, trop bien installés dans nos petits souliers. Cette avance que nous avions sur l’intrigue devait fatalement être un coup de bluff.
Or, tout est en place dès le début de la première scène. Les deux éléments qui la commencent sont les mêmes qui viennent clore la pièce, créant une parfaite symétrie. La construction de l’histoire est donc d’une rigueur parfaite, mais elle fait fi de la psychologie des personnages. Dans cette première scène, Marie-Josée maudit d’abord les gendarmes pour une histoire de stationnement, avant d’avouer à Pierre, qui vient de lui déclarer son amour, qu’elle aime Gérard, un homme hélas marié, et qui plus est, mille fois hélas, marié à une peste. Tout est fait pour que l’on oublie le premier des deux éléments, alors qu’il est le plus important des deux.
L’action qui se passe entre chaque scène est facilement imaginable, même si ce que nous imaginons n’est pas toujours totalement conforme à la réalité, ce qui rend d’autant plus amusante la conversation qui va suivre.
Au bout d’une demi-heure, la mécanique semble s’être épuisée. Or, elle est relancée, et la relance est tout aussi brillante.
L’humour se niche jusque dans les détails : le mari, Gérard, à qui il arrive un certain nombre d’accidents, travaille au CNPA (Comité National de la Prévention des Accidents), et la femme, Anne, tient une boutique d’antiquité, « Le Bibelot Bizarre ». Il n’y a que deux acteurs, et ils sont exceptionnels. Dominique Paturel a une voix douce et chaleureuse, qui inspire confiance tout en suggérant juste comme il faut ce que l’auditeur doit comprendre, et Micheline Boudet joue la grand bourgeoise tour à tour désespérée et pleine d’espoir, capable, en un seul souffle de passer des larmes aux rires.
Quant au sens du titre, il faut savoir attendre, puisque ce sont les tout derniers mots prononcés dans la pièce. (...)

Fred Kassak eut sa « Nuit rêvée » sur France Culture (06-07-2014), qui contient un entretien avec Philippe Garbit d’un peu plus d’une heure découpé en trois parties.

Philaunet 

Philaunet
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7
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''Les demoiselles de Douarnenez'' d’Alain Bernier et Roger Maridat (05-12-1972) - Sam 02 Sep 2023, 21:42

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p20-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38939) a écrit:Mystère, mystère
Les demoiselles de Douarnenez (05-12-1972)
d’Alain Bernier et Roger Maridat
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Bernadette Lange (Lucie), Evelyn Séléna (Claudine), Pierre Constant, Pierre Marteville, Jean-Marie Fertey, Pierre Delbon
Le titre fait écho, la ressemblance n’est certainement pas fortuite, aux  « Demoiselles de Concarneau » de Simenon.  
Deux sœurs, comme les demoiselles de Simenon, un héritage d’une tante qui jusqu’à présent s’occupait d’elle, et deux amants.
L’une, Claudine, beaucoup plus jeune que sa sœur, souhaite enchaîner les passades sans conséquences, alors que l’autre, Lucie, désespère de trouver un mari.
Un homme, Bruno, touche la cadette au cœur. Celle-ci va le demander en mariage. Mais patatras, Bruno est retrouvé mort.
Les auteurs le laissent de côté et passent à un second amoureux, sur lequel l’aînée va faire mener une enquête, histoire de ne pas laisser sa sœur se marier avec n’importe qui.
Les résultats de cette enquête sont calamiteux, et nous attendons le moment où  Claudine les communiquera à sa sœur.
Quelle tension ! Quelle noirceur ! L'auditeur est bel et bien captivé par le manège machiavélique de la sœur aînée. Art de l'interprétation, montage des dialogues, rythme et musique envoûtante. Une réussite.
Les choix de réalisations de Pierre Billard imposent une certaine écriture aux auteurs : peu de scènes en extérieur (à peu près tout se passe dans l’appartement des sœurs) ce qui rend le silence du studio d’enregistrement plausible (nous avons vu, cf Le chien des Baskerville, que les extérieurs obligent à des bruitages plus élaborés, ce qui n’est pas dans les habitudes de ce réalisateur), silence où quelques bruits simples suffisent (porte qui s’ouvre, bruit de pas…).
Avec ces « demoiselles », la maîtrise de cette esthétique, avec de plus cet enchaînement de longues scènes dialoguées où les acteurs se doivent d’être excellents (aucune scène d’action ici, pas de coups de feu, ni même de bagarres), et la grande habileté d’écriture des auteurs, qui maîtrisent parfaitement la construction de leur histoire, et ont un parfait sens du timing.
L’affrontement entre les deux sœurs – quelle interprétation – structure tout : l’intrigue avance à coups de tromperies, et nous ne devons savoir qu'à la toute fin laquelle a vraiment réussi son coup, et quel coup d’ailleurs, dans quel but ?
Les autres personnages, masculins – les amants, le notaire, le détective privé -, malgré leur importance, sont peu présents, ils restent à l’arrière-plan.

Alain Bernier et Roger Maridat écrivirent aussi sous le pseudonyme d’Eric Verteuil une série de polars aux éditions du Fleuve Noir. (cf aussi billet sur Cadavre à domicile)

Publication des demoiselles en cassette en 1996, puis en CD en 2004.
        Chaînes Youtube  Oper1921     Chaînes Youtube  Oper1920

Philaunet 

Philaunet
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8
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''Le corps du délit'' de Charles Maître (30-05-1967) - Lun 04 Sep 2023, 20:38

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p20-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38949) a écrit:Mystère, mystère (...)
Le corps du délit (30-05-1967)
de Charles Maître
avec Rosy Varte, Robert Murzeau, Henri Crémieux, Bernadette Lange, Evelyn Séléna
Quelle chance de pouvoir écouter 55 ans après sa diffusion ce film radiophonique de grande qualité ! L'écouter une deuxième fois à quelques jours d'intervalle permet de mieux encore savourer l'interprétation d'Henri Crémieux et celle de Robert Murzeau, le commissaire.

Chaînes Youtube  Scree660

Le corps du titre n’arrivant qu’à la fin, nous avons le temps de profiter de l’essentiel : la qualité des voix des acteurs, qui plantent directement un décors, une ambiance.
La musique qui sert de transition entre les scènes étant ici non pas redondante, mais engageant l’auditeur dans une autre ambiance, que celle installée par les acteurs, une ambiance plus angoissante. Cette histoire met en valeur Henri Crémieux, en tonton gâteau inspirant la confiance, faisant tout pour sauver de la misère sa nièce et son futur mari.
Pas la peine, comme d’habitude, de narrateur, la situation familiale est rappelée dans un dialogue simple, efficace, et comme toujours artificiel puisqu’il s’adresse aux auditeurs et non à l’interlocuteur qui évidemment n’a rien à apprendre.
Au début, Charles Maître introduit le personnage à fort potentiel dramatique de la tante acariâtre (Bernadette Lange), au comportement ignoble, qui rabaisse constamment sa sœur qui vit sous son toit, et qui tyrannise sa nièce à qui elle a arrangé un mariage avec le fils d’un notable du coin. Pourquoi tant de haine ? Nous ne le saurons jamais, ce qui rend le personnage encore plus insupportable. Cette tante, c’est le personnage que tout les autres rêvent en secret de tuer afin de revenir à une vie normale. Eh bien, nous n’en profitons pas trop longtemps, car elle disparaît bien vite. Et c’est dans une ambiance guillerette que l’oncle envisage la suite des évènements, c’est-à-dire l’arrivage de l’héritage (pour une fois, pas d’adultère) et le mariage de sa nièce avec l’élu de son cœur.
Charles Maître compte surtout sur l’évolution de la voix d’Henri Crémieux, qui va s’affaiblir progressivement au fil de la pièce. La toux dont il va être atteint, simple détail insignifiant, va passer au premier plan.
Pour une fois aussi, le dénouement n’est pas une surprise sortie au dernier moment d’un chapeau magique. Tout est centré sur l’oncle, son état de santé, et son jeu avec la police, qui se doute de quelque chose, tout comme l’auditeur d’ailleurs, et sa manière de gagner du temps. Il y a donc peu de rebondissements. La question qui reste à éclaircir n’étant pas vraiment l’identité du coupable mais plutôt la méthode employée. (...)

Philaunet 

Philaunet
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9
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''Mektoub'' de Pierre Léaud (26-10-1954) - Mar 05 Sep 2023, 16:48

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p20-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38967) a écrit:Faits divers

Mektoub (26-10-1954)
de Pierre Léaud
avec Jacqueline Pierreux (Raymonde), Jean-Marie Amato (Jef), Rosy Varte (Flora), Guy Decomble (Mario), Jean Valton, Jean-Charles Thibaud, Jean Chevrin, Yves Duchateau,  André Wasley, Florence Brière, Liliane Sorval, Jean Mauvais, Jean Bolo, Bernard Musson, Doudou Babet, Jean Pandou, René Pascal
bruitages Gabriel de Rivage
prise de son Noël Barbé
opérateur Charles Marié
assistant Jean Garretto
Petite précision : Pierre Léaud et Jacqueline Pierreux sont les parents de Jean-Pierre Léaud.

Chaînes Youtube  Scree661

Une histoire dramatique de toute beauté, que ce soit pour le montage, les effets sonores, l'interprétation (cette langue parisienne des années 1950, un régal) et surtout le scénario qui explore sentiments et psychologie de manière sophistiquée. La fin est à cet égard très stimulante.
Dans « Mektoub », l’histoire d’un trafic de cigarettes passe en second plan. Notre point de départ a été noyé par une histoire de gangster, qui, s’étant enfui à Tanger pour échapper à la juridiction française, tombe amoureux d’une jeune femme qui prétend chanter dans sa boîte. La jeune femme a-t-elle été envoyée comme appât pour faire revenir le trafiquant sous le coup de la loi française ? Il semble que oui, mais cela se complique : la femme est-elle tombée amoureuse aussi ? L’ancienne maîtresse du notre criminel en fuite ne va-t-elle pas être jalouse ?
L’ambiance électrique de cette fiction est en grande partie liée à l’interprétation de Rosy Varte et Jean-Marie Amato, duo d’habitués de « Faits divers » il est vrai, mais tout de même, l’habitude aidant, ils maîtrisent à la perfection les types de rôles qu’on leur donne plus ou moins systématiquement : la femme fatale à fort caractère pour Varte, le gros dur au cœur tendre pour Amato.

L’histoire se passe donc entre Tanger et Paris, avec une poursuite-express Paris-Marseille. De telles scènes d’action, autant de mouvements, seront inimaginables dans « Mystère, mystère ». (...)

Philaunet 

Philaunet
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''La marmite'' de René Lefèvre (11-01-1955) - Jeu 07 Sep 2023, 20:51

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p20-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#38969) a écrit:Faits divers
(...)
La marmite (11-01-1955)
de René Lefèvre
avec Paul Faivre (Arsène Boutemi, le passant accidenté), Geneviève Morel (la malheureuse victime), Jean Valton (les avocats), Jacques Provins (le président du tribunal), Yves Duchateau, Becky Rosanès, Florence Brière, Guy Decomble, Jean Chevrin, Hubert Deschamps, Jean Bolo, André Vasley, Bernard Dumène, Pierre Marteville, et René Lefèvre (le narrateur)


René Lefèvre, surtout connu en tant qu’acteur, a eu l’idée de partir d’un fait des plus insignifiants, qui pourrait arriver à chacun de nous souligne Pierre Véry dans son introduction, pour le transformer en farce, énorme bien entendu.
La farce est en effet "énorme".                                                                       
(...) Un passant se prend une marmite sur la tête. Blessure bénigne, et normalement fin de l’histoire.
Deux idées bien exploitées par cette fiction. D’abord celle d’ajouter un narrateur – interprété par l’auteur – qui se veut d’une parfaite neutralité dans cette affaire. Or, cette neutralité vire à la (fausse) naïveté, puisqu’elle est remise en question par les scènes dialoguées. Tout indique que le plombier-zingueur, victime de l’attentat à la marmite, profite de la situation, mais le narrateur, lui, reste circonspect. Il nous balade dans son histoire parfois comme un reporter qui plante le décor de la scène que nous allons suivre avant de s’éclipser.
Seconde idée, jouer abondamment avec les niveaux de langue et les accents, et là tout repose sur la qualité de l’interprétation. Les interprètes en effet assurent. L’argot  est utilisé avec un naturel confondant. Les naturels sont toujours confondants.
Moment d'argot particulièrement savoureux lors de la déposition :

La même histoire, celle de la marmite qui choit, est racontée de nombreuses fois, avec des variantes, notamment celle où la marmite devient une lessiveuse.
Outre Paul Faivre qui surjoue à la perfection la pauvre victime (ou le pochtron, suivant le point de vue), relevons le numéro de Jean Valton qui joue les avocats des deux parties avec virtuosité. Une virtuosité confondante de naturel. Les deux accents qu’il prend successivement rendent la scène du procès criante de vérité. La vérité a toujours tendance à crier. (...)

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