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Philaunet 


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''Qui rira le dernier'' de Pierre Frachet (1970) - Jeu 09 Mai 2024, 12:21

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2376

Comme l'écrit plus bas Curly, "Le complot ourdi, sacrément tordu, est parfaitement compréhensible". Le luxe de détails est en effet impressionnant. L'exposition du plan dans plusieurs monologues requiert néanmoins une attention que cinquante-cinq ans plus tard bien des auditeurs n'auront plus. Mais lesquels ? Et puis, à l'heure de l'attention morcelée, l'écoute de tels scénarios (dans un cadre scolaire ?) pourrait, qui sait, développer la capacité de concentration d'adolescents, encore qu'on puisse douter de leur intérêt pour ce genre de sujet.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39537) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Qui rira le dernier (03-03-1970)
de Pierre Frachet
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Jean-Claude Michel (Simon Lootz), Bernadette Lange (Juliette Spinali), Pierre Constant (Fabien Sorel), Catherine Hubeau (Marie-Claude), Claude Bertrand (Gilbert Spinali)


Une pièce qui eut droit à une édition cassette (1996) puis CD (2006). Elle est signée Pierre Frachet, qui rejoignit Pierre Billard en 1969 pour ne plus le lâcher : auteur régulier jusqu’en 1974, puis de 1983 à 88 (« Mille et un jours » puis « Les nouveaux maîtres du mystère »).
Frachet est connu, surtout, comme parolier (« Ma môme » pour Jean Ferrat).

Il ne faut pas se fier au générique, les deux tiers de la pièce sont constitués de deux longs dialogues à deux personnages, les mêmes, les autres personnages apparaissant brièvement. Le charme du texte tient à ce déséquilibre, puisqu’à trois scènes qui ont pris près de 40mn sur les 55, suivent une scène d’action sur un bateau, avec coups de feu, et une dernière pour un dernier coup de théâtre. Chose très rare dans « Mystère, mystère », les révélations successives sont portées entièrement, non par le dialogue comme à l’accoutumée, mais par le bruiteur. Tout est dit par deux coups de feu, puis par le départ d’une voiture.

Outre ce déséquilibre dans la construction, l’auteur a été particulièrement diabolique dans l’élaboration de son histoire, qui tient entièrement dans son titre, un proverbe fameux dont la première proposition a été tronquée.

Première scène, un tueur professionnel vient proposer ses services à une femme. Il peut la débarrasser de son mari, afin qu’elle puisse enfin convoler librement avec son amant. Déstabilisée au début, la femme est progressivement convaincue, et il ne reste plus au tueur qu’à la laisser mariner quelques jours avant de passer à la transaction.
Seconde scène, de loin la plus longue, elle nous amène à plus de la moitié de la pièce, le même tueur vient offrir à peu près le même service au mari. Le titre nous aiguille, mais tous les personnages, même ceux qui n’apparaissent que quelques instants, sont tous profondément malhonnêtes, et prêts à faire la moindre entourloupe à son prochain pour s’en sortir, si possible avec un gros pactole. Les relations amoureuses sont toutes faussées. Le plus important : celui qui part avec les valises pleines de billets rira bien le dernier.
Le complot ourdi, sacrément tordu, est parfaitement compréhensible. Aussi, l’essentiel de la scène d’action de la fin (l’avion) est passée sous silence, le récit reprenant au moment où tout va déraper.

Pierre Frachet est ici un excellent conteur, bien aidé par l’équipe de « Mystère, mystère ». Rigueur de la production, de la réalisation, et interprètes de haut vol.
Voir aussi
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39550) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Complément à
Qui rira le dernier (03-03-1970)
[i]de Pierre Frachet
(...)
L'émission Micros et caméras du 14 février 1970 montre les coulisses de l'enregistrement de « Qui rira le dernier ».

Pierre Billard, main levée, donne le top départ aux acteurs et au bruiteur. Contrechamp dans l'image suivante.

        Chaînes Youtube  - Page 5 Mystzo10
(...)

Philaunet 

Philaunet
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Mystère, mystère : ''Première comparution'' d'Alain Franck (1968) - Sam 11 Mai 2024, 13:03

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2379

Jubilatoire tête-à-tête de près d'une heure ! Exceptionnelle interprétation d'Arlette Thomas et bien sûr aussi de Jacques Morel. L'intrigue qui avance à coups de révélations toujours plus surprenantes tient l'auditeur en haleine. Alain Franck démontre ici un sacré talent d'auteur dramatique !
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39537) a écrit:Mystère, mystère

Première comparution (22-10-1968)
de Alain Franck
son Jean Jusforgues, bruitages Louis Matabon
avec Jacques Morel (le juge Jalladieu), Arlette Thomas (Arlette Ludon)

Il existe plusieurs « Mystère, mystère » à deux personnages, souvent l’occasion de numéros à grand spectacle d’acteurs qui ont enfin droit à leur moment de gloire. Jacques Morel et Arlette Thomas, habitués de la série, ne sont pas meilleurs qu’à l’accoutumée, mais comme ces cinquante-cinq minutes leur sont entièrement réservées, qu’aucun autre acteur vient perturber leur interprétation, cela devient exceptionnel.
La pièce, une seule scène d’un seul tenant, raconte la confrontation entre un juge d’instruction et une prévenue  arrêtée pour vol à l’étalage. L’histoire racontée est comme un oignon que le juge va éplucher pour trouver une seconde couche, puis encore, une autre, etc. La version de la prévenue avance par à coup, à chaque fois le juge trouve une faille dans laquelle il s’engouffre pour découvrir une nouvelle histoire, ou une variante qui va faire évoluer l’histoire dans un sens différent de celui proposé par l’accusée.

La construction très mécanique est magnifiée par l’interprétation, entre tragique, et comique de répétition, car nous comprenons très vite là où nous emmène l’auteur, et l’auditeur y va avec autant de plaisir que les interprètes.
Jacques Morel fait partie des acteurs qui incarnent l’autorité dans l’émission. Quand il n’est pas juge, sauf exceptions, il est souvent inspecteur ou commissaire. Arlette Thomas campe habituellement de jeunes ingénues, naïves, ou faussement naïves.
Elle ment avec une telle conviction qu’elle oublie quelques incohérences tout de suite relevées par le juge. Sa candeur est indestructible, et lorsqu’elle est prise la main dans le sac, elle a sous le coude une seconde version pour corriger ses erreurs, la version suivante n’étant pas exempte de nouvelles gaffes.
Comme nous pouvons nous en douter, nos deux protagonistes ne vont pas parler pendant une heure de vols de vêtements, un cadavre arrive sur le tapis.
La réalisation est donc encore plus minimaliste que d’habitude, comme si cela était possible, et les réponses lointaines du greffier sortent sans doute de la bouche du bruiteur, Louis Matabon. Même pas de musique, rien. Et le silence laissé après la toute dernière réplique, suprême idée, fait son petit effet.
La pièce a semble-t-il été adaptée au théâtre quelques mois plus tard, mais aucune trace de ce spectacle n’a été trouvée. Il est difficile de l’imaginer avec d’autres acteurs que ceux-ci, tant leur voix colle à la perfection à leur personnage, et que le duo est en parfaite symbiose.
L’interprétation demeure l’effet spécial le plus impressionnant des réalisations de Billard.
« Première comparution » fit partie des pièces publiées en cassette (fin des années 90), puis en CD (2003).(...)

Philaunet 

Philaunet
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''La seule issue'' de Jean Marcillac (1965) - Mer 15 Mai 2024, 17:53

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2382

Cette intrigue s'écoute, tout en étant quand même un peu simpliste, les acteurs semblent lire leurs rôles sans grande conviction. L'arrivée du policier et le dénouement plus sophistiqué que le reste sauvent de justesse la pièce radiophonique.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39563) a écrit:Mystère, mystère

La seule issue (07-12-1965)
de Jean Marcillac
avec Arlette Thomas (Agnès), Pierre Delbon (Pierre), Jacques Morel, Jean-Jacques Steen, André Var, Jean-Charles Thibault, Geneviève Morel (Madame Gautier)
Un écrivain raté et sa jeune épouse sont au bord du gouffre. Les traites non payées s’accumulent. Jean Marcillac a été cette fois bien inspiré, et il joue avec ses personnages avec un plaisir communicable.
Le début est léger, malgré les problèmes d’argent du couple, ce qui n’empêche pas, pour contrebalancer, Pierre Billard de mettre une de ses musiques les plus sinistres, histoire de contredire ses personnages, et d’annoncer que le pire est à venir.

Le jeu de Marcillac consiste à empêcher le femme de quitter son mari, et de contrarier à chaque fois sa décision, jusqu’à ce qu’arrive le drame inévitable. Elle prend un amant avec qui elle décide de partir, se rendant compte que son mari ne vaut vraiment rien pécuniairement parlant ? Paf, le mari décroche la timbale.

La femme n’est encore qu’une marchandise propriété du mari, et une fois mariée, il devient difficile de s’arracher à son maître. L’amour est bien présent, mais tout indique que l’attitude de madame est dépendant de l’argent que gagne monsieur, et que le plus offrant a tout de suite sa préférence.
Plusieurs retournements de situation se suivent, et ceci tout au long de la pièce, inutile d’attendre la fin pour le coup de théâtre. Marcillac est généreux.

Au centre des retournements, l’écriture de romans policiers et d’aventures, car monsieur est écrivain, en tout cas il essaie.

La dernière partie montre que Marcillac avait plus d’un tour dans son sac, et que les péripéties précédentes n’en étaient qu’un avant-goût. La fin est d’anthologie, du moment où madame fait écrire à son mari sa lettre de suicide, lettre qui va avoir du mal à accomplir sa mission, jusqu’à l’arrivée du policier, qui a juste le temps de commencer son interrogatoire, coupé brutalement par le générique de fin. Dernière réplique : « Asseyez-vous, reprenez votre sang froid, j’ai l’impression que nous avons beaucoup de choses à nous dire. » (...)

Philaunet 

Philaunet
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''Marché de dupes'' d'Alain Franck (1966) - Sam 18 Mai 2024, 12:34

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2387

Une réussite ! Interprétation, scénario, et un dénouement qui provoque de la jubilation. Jean Négroni incarne avec brio un personnage mielleux au possible.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39571) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Marché de dupes (01-11-1966)
de Alain Franck
avec Germaine Kerjean, Évelyn Séléna, Pierre Delbon, Jean Negroni, Jean-Pierre Lituac, Pierre Leproux

Pierre Delbon est toujours aussi bon dans les rôles de faux innocents, ou de faux coupables, qui sait. Il surjoue l’ambiguïté à la perfection. Idem pour Évelyn Séléna, toujours impeccable dans ces rôles à double face, d’un côté la jeune première amoureuse, de l’autre la manipulatrice diabolique. La pièce utilise utilise avec maestria les éléments habituels. Deux personnages interviennent brièvement, l’un au début, l’autre à la fin. Le premier est celui de la mère, propriétaire d’un manoir anglais, acariâtre, qui fait son numéro de sadisme avec son fils et sa belle-fille avant de bêtement décéder durant la nuit. La mère pensait envoyer son fils travailler dans une aciérie avec un pécule misérable. Aucune mesure dans l’ignominie, l’argent qui coule à flots, son fils n’y touchera qu’à peine.

Germaine Kerjean n’a donc qu’une scène, mais elle y va à fond. Après la mort du personnage exécrable dont tout le monde souhaitait la mort, un trio, le fils, sa femme, et un homme (Jean Négroni) qui s’occupait des affaires de la défunte et qui avait passé la nuit chez sa patronne, va s'entredéchirer, l’auteur exploitant toutes les pistes possibles et donc utilisant avec générosité les retournements de situation. Des trois, pas un n’est franc, et chacun veut tirer son épingle du jeu. Dans un premier temps, le coupable désigné par de nombreux indices, mais un peu trop quand même pour qu’il faille s’y fier, n’est autre que le fils. Mais le crime serait trop monstrueux. Donc, il reste plein d’autres possibilités, la plus improbable sera la bonne. Les personnages, durant ce long dialogue à trois, tour à tour s’allient entre eux, s’affrontent, ils sont sans aucun scrupule, prêts à tout pour sauver leur peau et empocher un maximum de l’héritage.

Tout naît pourtant d’un simple soupçon. Le médecin venu constater la mort de la mère pense que la mort naturelle est « probable ». La panique va monter progressivement dans notre trio, la palme revenant au personnage de Négroni, qui s’allie selon ses besoins avec la femme ou avec le mari.
Logique, le personnage qui n’apparaît qu’à la fin est l’inspecteur, venu pour ramasser le coupable, puisque le trio s’était bien échauffé, le coupable était mûr, il ne restait qu’à le cueillir lors d’un interrogatoire, triple bien entendu, mais court.

Connaître Jean Négroni : Jean Negroni évoque Raimu et dit son admiration inconditionnelle pour l'acteur INA (l'intervieweur, non précisé sur la page, a la voix de Michel Ciment jeune).

Philaunet 

Philaunet
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''Pas de sursis pour Gracieux'' de Philippe Derrez (1966) - Mar 28 Mai 2024, 21:23

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2402

Ce qui fait que l'on écoute cette fiction d'une heure jusqu'au bout : le rythme et la qualité des interprétations, quoique Jean-Marie Fertey en prisonnier déprimé ne soit que modérément convaincant et que Jacqueline Rivière en femme indignée soit obligée de bâcler son rôle vu le temps limité qui lui est imparti. On pourrait aussi dire que le scénario est un tant soit peu mécanique, mais la pugnacité de l'inspecteur fait oublier les artifices.  

Une recension fort utile ↓
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39599) a écrit:Mystère, mystère

Pas de sursis pour Gracieux (07-06-1966)
de Philippe Derrez
avec André Valmy, Jean-Marie Fertey, Pierre Marteville, Jean Bolo, André Var, Jean-Pierre Lituac, Bernard Musson, Jacqueline Rivière

Philippe Derrez (1927-2015) fut un auteur, adaptateur, et acteur radiophoniquement très actif. Il écrivit quelques pièces pour Pierre Billard, mais aussi pour « L’heure du mystère » de Germaine Beaumont. On lui doit, en 1983, l’adaptation du « Mystère de la chambre jaune » de Gaston Leroux pour France Culture. Il y interprète en sus le rôle de Sainclair.  
Le commissaire Gracieux fut le héros de quelques enquêtes signées du même auteur. Il fut incarné par trois acteurs différents dans les « Maîtres du mystère » :
Pierre Moncorbier dans « Florence perd et passe » (18-06-1963),  André Valmy  dans « Gracieux joue les favoris » (15-01-1964), Henri Crémieux dans « Gracieux prend la pile » (17-06-1964), et retour de Valmy dans « Des fleurs pour Christophe » (21-10-1964).

Le voici en 1966 avec la voix d’André Valmy, toujours aussi tonitruante, l’entièreté de l’émission reposant sur la qualité de son interprétation.
Cette fois-ci la différence est marquée entre inspecteurs et commissaires. Les premiers obéissent au quart de tour aux ordres du commissaire Valmy.
L’ inspecteur Prompt (l’orthographe est incertaine mais elle ne va pas trop mal avec le personnage*) à ses côtés, il remue toute une enquête dont on comprend qu’elle est terminée dès la première scène. Nous sommes dans la cellule d’un condamné à mort (J-M Fertey, dont la voix seule nous convainc de son innocence), qui clame sa culpabilité de manière un brin artificielle. C’est louche. Philippe Derrez construit son intrigue en utilisant le toujours efficace compte à rebours qui va nous amener à l’exécution, imminente, du condamné.
Le commissaire Gracieux, qui porte, contrairement aux apparences, bien son nom, a vingt-quatre heures pour reprendre l’enquête depuis le début et sauver l’auto-proclamé coupable.
Dans la reprise des comptes rendus des interrogatoires, relus en diagonale par les enquêteurs, le commissaire passe vite sur les faits pour se concentrer sur l'état d'esprit des protagonistes. Toutefois, c’est le rapport d’autopsie de la victime qui va être décisif. Le dernier repas pris va se révéler bien utile.
L’intrigue criminelle présente un intérêt très secondaire. Cette histoire d’associés qui s’entendent moyennement, le meurtre de l’un d’entre eux apparaissant très vite lié au comportement de sa femme, passe après la manière dont Gracieux mène la barque, jonglant avec dynamisme, en un temps record, avec le garde des Sceaux, ses supérieurs, ses inspecteurs, les différents témoins, l’accusé, la presse…

* L'INAthèque indique Bron.
(...)

Philaunet 

Philaunet
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''Sans haine et sans crainte'' d'Alain Franck (1966) - Mer 29 Mai 2024, 12:53

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2405

Toujours grâce à Curly, le plaisir d'écouter une pièce radiophonique policière après lecture de la recension. Ici le scénario sophistiqué retient l'attention et le milieu inattendu change des atmosphères bourgeoises classiques. Et pas d'histoire d'adultère, enfin ! Les scènes entre le propriétaire et l'inspecteur sont un degré au-dessus de l'ensemble.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39599) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Sans haine et sans crainte (15-03-1966)
de Alain Franck
avec Geneviève Morel, Philippe Dumat, Jean-Pierre Lituac, Pierre Leproux, Marie-Jeanne Gardien, Jean-Jacques Steen, André Var, Jacques Morel

Petit changement de décor avec une histoire se déroulant dans le milieu ouvrier. Un employé d’une cimenterie, dans une petite ville du nord, est retrouvé mort un samedi soir. Le mélodrame ouvrier se met en place : propriétaire intraitable, inhumain, au passé trouble, alcoolisme et violences conjugales. La petite ballade mélancolique à base d’accordéon finit de planter l’ambiance.
L’inspecteur Morel, venu dans le patelin pour éclaircir cette énigme, s’installe dans le bureau de police local, ainsi que chez quelques habitants. La scène dans le bistrot est une scène de grande ampleur, dans le sens où Pierre Billard a dû placer quelques figurants pour incarner les quelques clients qui papotent.  Les disques d’ambiance, équivalents des « transparents » dans le cinéma de l’époque, le réalisateur les a laissé tomber depuis « Faits divers ».
La morne vie d’une ville ouvrière, dans laquelle tout tourne autour de la cimenterie, est au centre de l’histoire. Le crime, lui, semble prétexte à rencontrer quelques personnages et retracer la vie quotidienne de quelques habitants, dans laquelle va fouiller notre inspecteur Morel, plus Maigret que nature. Sans lui, la pièce serait on ne peut plus sinistre, car l’intrigue aligne des éléments déjà mille fois utilisés pour décrire le milieu ouvrier. Le propriétaire saignant ses locataires, allant jusqu’à profiter de la mort de l’un d’entre eux pour tenter de récupérer deux fois le loyer des six derniers mois, est un personnage de mélodrame du XIXème siècle. Les autres aussi d’ailleurs. Heureusement que les interprètes réussissent à apporter quelques nuances à des personnages stéréotypés. Ils jouent souvent avec retenue et évitent les effets grandiloquents. Un effet de la direction d’acteur simple mais efficace du réalisateur/producteur de l’émission.

Philaunet 

Philaunet
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''Mystère, mystère : 'Soupçons gratuits''' de Charles Maître (1966) - Mar 04 Juin 2024, 13:44

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2416

Scénario des plus intéressants, portraits psychologiques joués avec art, belle voix de velours de Joëlle Janin, remarquable interprète, une réussite.

Joëlle Janin dans le splendide documentaire télévisé Albert Durer : L'Apocalypse Le cabinet des estampes - 10.11.1953 - 16:44 - vidéo.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p50-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39610) a écrit:Mystère, mystère

Soupçons gratuits (29-11-1966)
de Charles Maître
avec Jacques Morel, Maria Tamar, Joëlle Janin, Pierre Leproux, Jean-Marie Fertey, Pierre Marteville

Petit bouleversement dans la distribution, Jacques Morel et Jean-Marie Fertey ont échangé leur rôle, le premier endossant celui de l’amant dévoué et Jean-Marie Fertey celui d’un des deux commissaires.
L’idée maîtresse de Charles Maître est résumée dans le titre. Pour le reste, reprise du schéma connu, le très classique mari / femme / maîtresse en milieu bourgeois.

Entre la première et la seconde scène il s’est produit un accident. Les  deux enquêteurs qui se relaient sont d’un caractère opposé. Le sympathique commissaire Renard (Fertey est forcément sympathique) ne croit que ce qu’il voit, et c’est un accident. Le commissaire Dubois (le plus rugueux Pierre Leproux) par contre, c’en est troublant, semble, comme l’auditeur, avoir écouté avec attention la scène précédente, durant laquelle l’amante suggérait au mari le mode d’emploi du crime parfait maquillé en accident. Tiens, pile l’accident qui vient de se produire, bête accident de voiture qui a entraîné la mort de la femme trompée, mais pas du mari.

La fin tient plus du mélodrame, joué avec retenu, le coup de feu étant très bien amené (au diable la psychologie). L’enquête par contre, menée par le commissaire Dubois, qui a trouvé dès le début la clé de l’énigme, et à qui il ne manque que la serrure, est plus originale. Il a une méthode infaillible, en tout cas dans le cadre des « Mystère, mystère » où les accidents cachent toujours un meurtre : tout suspect est coupable. Reste plus qu’à le prouver. Ses « soupçons gratuits » une fois lancés à la figure du suspect font, dans le cas comme ici où nous avons affaire à un homme faible, leur petit effet. C’est tout de suite branle-bas le combat dans l’équipe criminelle. De fait, pas besoin de mener l’enquête bien loin, les détails contradictoires tombent comme des mouches. Le commissaire Renard, qui porte bien mal son nom, tente vainement de freiner Dubois dans ses ardeurs soupçonneuses, qui constituent sa méthode de travail. Charles Maître avait créé là un personnage d’enquêteur des plus intéressants. (...)

Curly 

Curly

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Le signaleur de Charles Dickens (Inter Variétés, 04-03-1974) - Lun 10 Juin 2024, 21:24

Philaunet(https://regardfc.1fr1.net/t747p40-la-compagnie-des-auteurs#39595) a écrit:

Moments remarquables : les lectures d'extraits de plusieurs nouvelles (non signalées sur la page), notamment du "Signaleur" (cf. "The Signalman" dans ce forum) gâché par un fond sonore surajouté : [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/15537-03.01.2018-ITEMA_21544895-1.mp3" debut="35:35" fin="38:24"] (par Michel Bernardie & Jean-Pierre Leroux, sans autre précision de date et de station).

Sans le fond sonore qui prend les auditeurs pour des débiles,
« Le signaleur », série « Trésors du fantastique » (Inter Variétés, 04-03-1974)
production & présentation André Fraigneau
réalisation Guy Delaunay, avec Michel Bernardy, Jean-Pierre Leroux, Pascal Mazzotti.

                                                                    

La seconde pièce de l'émission, « Un homme courageux » d’Ernest Hello, a été coupée.

Philaunet 

Philaunet
Admin

49
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''Par peur du scandale'' de Charles Maître (1968) - Mer 19 Juin 2024, 08:26

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2445
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p50-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39633) a écrit:Mystère, mystère

Par peur du scandale (26-03-1968)
de Charles Maître
avec Jean Négroni, Jean-Marie Fertey, Jacques Sapin, André Var,  Évelyn Séléna, Maria Tamar, Jacqueline Rivière, Marie-Jeanne Gardien

Par peur du scandale, un brave père de famille, gros industriel, décide de mener lui même l'enquête sur la mort de sa bru. Seul lui a vu que la mort n'était pas accidentelle, et il s'est bien gardé d'en parler à la police.
La principale qualité de la pièce n'est pas son intrigue, le dénouement n'apporte pas avec lui de coup de théâtre fracassant, mais la perfection dans la mise en place des personnages, la manière de montrer les relations entre eux, en un temps record, très clairement, sans recourir à une voix narratrice pour tout expliquer.
Les personnages, cf générique, sont nombreux : le père, les deux fils, le premier fraîchement veuf, le second marié, la maîtresse du premier, la mère de la maîtresse, le voisin, la bonne.
Durant la première scène, entre le voisin, qui vouait un amour inconsidéré pour la défunte, et la bonne, puis durant les premières scènes entre le père et ses deux fils, les informations arrivent au compte-goutte, l'auteur ne se sent pas obligé d'indiquer immédiatement ce qui lie les personnages entre eux.
Le récit est beaucoup plus fluide, dynamique, bref, vivant.
Tout coule de source, même lorsque la situation s'embrouille. Cette complexité (relative), est rendue de manière parfaitement compréhensible avec une grande économie de moyens.
Durant son enquête, le père va soupçonner tous ses proches, avant que le voisin ne se demande si cette enquête n'a pas pour but de le faire accuser, car, catastrophe, la défunte était pleine aux as, et, détestée par toute sa belle-famille, avait désigné ce voisin et la bonne comme héritiers de sa fortune. Malgré la quantité de suspects tout à fait inhabituelle, y a-t-il vraiment eu un crime ? Ou alors est-ce un complot ? (...)
Le scénario est quand même peu crédible : un père s'improvise inspecteur de police, soupçonne ouvertement toute la famille et les proches sans que personne ne trouve trop rien à y redire, à part quelques indignations de façade. L'intention maligne de Charles Maître est comme mise de force dans une intrigue qui semble en souffrir. Et puis il y a la récurrence des mêmes acteurs dans des rôles très différents d'un "Mystère" à l'autre. Ici le fils du patron (nom ?) est ailleurs un policier. Cela brouille un peu la psychologie des personnages, notamment quand la voix seule marque un genre particulier de rôle auquel elle reste associée.

Philaunet 

Philaunet
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''Une de perdue'' de Fred Kassak (1973) - Mer 26 Juin 2024, 07:59

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2467

Du vaudeville qui s'écoute avec amusement. L'absence de crédibilité du personnage principal (sans atout séduction et pourtant courtisé ardemment) donne un caractère fictionnel fort à l'intrigue qui permet de faire accepter aujourd'hui (quoique certainement pas par certains) trois personnages féminins exclusivement teigneux et sans scrupules.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p50-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39616) a écrit:Mystère, mystère

Une de perdue (19-06-1973)
de Fred Kassak
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Bérangère Dautun, Christian Alers, Maria Tamar, Micheline Luccioni, Martine Sarcey

Fred Kassak ne respecte pas la psychologie de ses personnages, personne ne peut agir ainsi. Le pouvoir de séduction de l'assureur incarné par Christian Alers est à peu près nul, mais l'auteur souligne cette absence de charisme.
Il est donc impossible de deviner les coups que va nous jouer l'auteur. Alors que si l'on fait abstraction de cette absence de psychologie, absence on ne peut plus amusante, tout est rigoureusement logique.
Christian Alers est un homme comblé, car toutes les femmes qui lui tournent autour tombent sous le charme, mais veulent se le garder pour elles toutes seules.
Une petite cocasserie, les quatre actrices ont une voix assez semblables.
Un assureur rentre chez lui, sa femme lui reproche d'être rentré quelques minutes en retard. Il s'explique, mais elle ne le croit pas. Il signale son absence le prochain soir, car il reçoit un client, qu'il va inviter au restaurant. Ce client n'est autre qu'une amie perdue de vue depuis des années. Elle avoue qu'elle avait un penchant pour lui. Par chance, lui aussi. Ils entament une relation adultérine, mais aussi pénible que la relation maritale, avec des crises de jalousie à répétition.
Une seconde maîtresse, la secrétaire, va elle aussi se comporter comme les deux autres. Fred Kassak remplace l'acte sexuel par des repas. Les rencontres se passent toujours au moment des repas, chaque femme ayant le sien, petit-déjeuner, déjeuner, dîner.
La femme, la vraie, celle qui est mariée (parce qu'on les confond très vite, elles ont un comportement similaire) craque, menace de se tuer en se jetant du balcon du sixième. Elle passe à l'acte, mais le pauvre mari comprend ce geste comme un acte d'amour suprême. Les deux autres vont donc (logique, toujours la logique), s'auto-accuser de ce suicide assisté, afin de garder l'assureur pour tous les repas de la journée.
La quatrième femme arrive vraiment à la toute fin, après un dialogue durant lequel l'assureur discourait sur sa pauvre situation. La machine est relancée, parce qu'il n'y avait aucune raison que cette spirale diabolique s'arrête si brutalement.
Les dialogues sont vifs, et l'intrigue emploie avec une générosité excessive le cliché de l'adultère comme motif récurent du récit criminel, et plus précisément de "Mystère, mystère".
Grand moment d'humour noir, cette pièce eut l'honneur de publications, cassette puis CD. (...)

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Mystère Mystère ''La Maldonne'' de Jeannine Raylambert (1970) - Dim 11 Aoû 2024, 14:55

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Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p60-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39757) a écrit:Mystère, mystère

La maldonne (20-01-1970)
de Jeannine Raylambert
prise de son Robert Pirel
collaboration technique Sylvie Rosier [?]
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Arlette Thomas (Marianne), André Valmy (Philippe), Christian Alers (Olivier)
Extraordinaire interprétation d'Arlette Thomas (1927-2015).

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2578

Il n'y a rien à ajouter à la recension de Curly ci-dessous et à ce commentaire sur le site de JL Linconi qui propose le film radiophonique :

Chaînes Youtube  - Page 5 Scre2577

Rien à ajouter sinon que, de nos jours, certains qui défilent avec des pancartes "On vous croit" ou "Je te crois" risqueraient de rire jaune en écoutant les vingt premières minutes, voire l'intégralité, de cette mémorable fiction.
Cette fois-ci, Jeannine Raylambert a mélangé tragique et grotesque, aidée en cela par un trio d'interprètes, le trio gagnant de "Mystère, mystère". Les trois sont à l'aise dans un texte conçu à leur mesure. Arlette Thomas en demi-folle capable d'affirmer avec un aplomb inébranlable tout et son contraire, Christian Alers en amant naïf, et André Valmy, le mari rusé.
La pièce est composée de trois scènes seulement, la première et la seconde étant de véritables morceaux de bravoure.
Dans la première, Marianne se pointe chez son ami Olivier pour le pousser à assassiner son mari qui menace de la quitter. Quelle idée étrange.
Le mari est dépeint comme un ordure, Marianne est aux abois, elle promet, en échange du meurtre, de vivre avec ce bon Olivier, qui éprouve pour elle un amour sans borne, mais jamais assouvi.
Christian Alers réussit à jouer la surprise et le désespoir face à cette situation tragique, tout en montrant qu'intérieurement il bout de joie à l'idée de vivre enfin avec celle qu'il aime, même s'il faut en passer par un meurtre. Arlette Thomas force suffisamment son jeu pour que d'entrée nous ayons un doute sur ses intentions avouées. De toute façon, sa proposition est suffisamment folle pour que seul un amoureux transi puisse l'accepter.
Jeannine Raylambert, dans cette scène, comme dans la troisième, prend son temps afin de laisser les acteurs s'en donner à cœur joie.
Peu de rebondissements, un par scène, et une fin chaotique, mêlée générale dans laquelle le tragique se mêle parfaitement au ridicule.
Entre la première et seconde scène, se glisse un moment clé qui tombe, une fois n'est pas coutume, dans une ellipse. Il s'agit du meurtre du mari, précédé de l'affrontement avec Olivier.
Nous sommes invités à l'imaginer, et que ce que nous imaginons n'est peut-être pas ce qui s'est déroulé dans la réalité.
La seconde scène, bien plus courte, se déroule encore chez Olivier. Retour de ce dernier après le meurtre, Marianne avouant d'un coup son amour pour son mari, condamnant l'acte ignoble commis par cet amant un peu benêt.
Dans l'ultime et très longue scène, toute les cartes sont rebattues, Christian Alers est un peu plus en retrait, et laisse place à la voix de stentor d'André Valmy, et son affrontement avec Arlette Thomas, long et délectable, aboutit à un meurtre, un vrai celui-là. Un coup de feu, deux coupables, puisque dans la mêlée, impossible de savoir qui a appuyé vraiment sur la gâchette... alors dans le doute...
Les acteurs ont des voix qui se complètent harmonieusement, et c'est une chance que pour une fois elles soient réunies, et elles seules, dans une même pièce.
Dans la dernière scène, dans l'élan, Arlette Thomas commet un lapsus ("la cours [coupe] est pleine") que Pierre Billard n'a pas cru bon de faire corriger, tant la prise était bonne. (...)

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