Le montage est serré et tout s'enchaîne sans pause, on est entraîné et l'on ne quitte pas l'écoute, donc. Pourtant l'intrigue est tarabiscotée et l'auditeur baladé à hue et à dia. On peut finir par abandonner les suppositions sur qui a fait quoi et en rester au plaisir d'écouter des acteurs de qualité.Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39491) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Week-end mortel (04-07-1967)
de Alain Bernier et Roger Maridat
avec Henri Poirier, Jean-Marie Fertey, Pierre Constant, Jean-Pierre Lituac, Danièle Ajoret, Maria Tamar, Édith Loria
Ah le monde impitoyable de l’entreprise… Un employé de bureau est invité avec sa nouvelle fiancée, vendeuse chez un disquaire, à passer un merveilleux week-end chez des amis à lui.
Or, la réalité n’a rien à voir avec ce qui était annoncé : les amis en question se résument à une famille peu nombreuse, celle du patron, qui traite son invité comme un larbin. Lors d’une promenade dans un bois près de la demeure qu’on devine gigantesque, quelqu’un tire à bout portant sur la jeune femme. Tir loupé, ce qui est inexplicable…
Malgré tout, il faut justifier le titre de l’histoire, et il va bien y avoir un mort, le patron lui-même, un homme aux mœurs très douteuses, qui semble être tenté par la vendeuse que vient de lui apporter sur un plateau son employé.
Les auteurs n’y vont pas par quatre chemins, le récit est raboté : on passe de la réunion entre « amis » à l’enquête, sans transition, et le générique de fin est envoyé avant même que le coupable avoue son crime. Pas la peine, nous avions compris.
Les transitions musicales (Pierre Billard a pour habitude d’utiliser la même durant tout une émission) sont trop, beaucoup trop nombreuses. En mettre après chaque scène, est-ce nécessaire, surtout quand il y en a beaucoup et qu’elles sont par conséquent souvent fort courtes ?
Comme d’habitude, toutes les pistes sont exploitées, et il apparaît que tous les personnages sont de sérieux candidats au poste de coupable.
Il y a la cousine, la femme, le beau-frère, le jeune vendeuse, et l’employé. Après nous avoir éloigné le plus possible du coupable, le récit daigne lui tomber dessus dans les dernières minutes, une fois que les suspects les plus évidents sont écartés.
La surprise finale est amoindrie pour qui connaît les techniques d’écriture du récit policier traditionnel : mise en place, meurtre, arrivée de l’enquêteur, interrogatoires, et explication finale en présence des différents protagonistes.
Mais « Mystère, mystère » s’adresse aussi aux auditeurs qui aiment bien retrouver chaque semaine les mêmes tours de magie.
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31Mystère, mystère,''Week-end mortel''(1967) d'Alain Bernier et Roger Maridat - Mer 10 Avr 2024, 18:46
Philaunet
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32''Une si longue absence'' d'Alain Franck (1968) - Sam 13 Avr 2024, 14:55
Il faut reconnaître que tenir un dialogue de ce genre durant plus de 50 minutes est une belle performance même si Régine Blaess manque parfois de tomber dans le numéro d'acteur artificiel. En 2024, soit plus de 55 ans plus tard, peut-on encore suivre ce face à face radiophonique ? Oui, selon les commentaires postés sous le fichier YouTube, par exemple :
"Quelle sublime voix criante d'innocence... Quel face à face. Superbe. Merci beaucoup".
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39491) a écrit:Mystère, mystère
Une si longue absence (27-02-1968)
de Alain Franck
avec Georges Chamarat, Régine Blaess
Comme indiqué au générique, deux personnages seulement, mais aussi une seule scène. Si les acteurs sont à la hauteur, ce n’est pas le cas du texte.
La scène peut se découper en trois temps : le juge écoute la jeune femme qu’il a convoquée. Cette première partie est laborieuse, on a l’impression que c’est un simple récit fait à deux voix pour les auditeurs.
Second temps, pas de surprise, nous attendons ce moment depuis le début, la veuve affirme tout de go qu’elle va dire la vérité, qu’elle revient sur ce qu’elle a raconté jusqu’ici. Retournement soudain, pas vraiment préparé, donc très artificiel.
Et enfin, le coup de théâtre, et un dialogue qui enfin s’anime, car c’est le juge qui reprend la main et qui pousse son interlocutrice dans ses derniers retranchements pour une nouvelle version de l’histoire qui sera cette fois-ci la bonne.
L’intrigue reste sur un terrain connu : la femme, le mari, les amants (un pour monsieur, un pour madame), et le monde impitoyable des chefs d’entreprise.
La scène qui va être décortiquée est bien celle du meurtre, celui du mari, frappé par son beau-frère lors d’un repas animé.
Alain Franck introduit rapidement des éléments discordants : la jeune femme défend le meurtrier et souhaite visiblement l’innocenter, mais elle avoue qu’au départ elle ne s’entendait pas avec son frère, jusqu’à ce qu’elle le retrouve par hasard et le présente à son mari. (...)
Philaunet
Admin
33''Le trou de mémoire'' de Louis C. Thomas (1974) - Dim 14 Avr 2024, 09:07
En effet, et l'on ne cherche pas la petite bête (qui veut de la cohérence dans un conte ?), car tout le plaisir est dans le suspense produit par le retour progressif de la mémoire du protagoniste principal joué par André Valmy. Ce sont les numéros d'acteurs qui importent et l'on n'est pas déçu. Peut-être aussi que la fiction prend de la valeur avec le temps (qui avait envie d'écouter ça en 1974 ?), car cinquante ans plus tard les compétences théâtrales dans les fictions radiophoniques sont si affligeantes que la qualité du jeu des acteurs dans ce genre de fiction est plus frappante.Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39495) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Le trou de mémoire (15-01-1974)
de Louis C. Thomas
avec André Valmy (Georges Cermaize / Vierzon), Maria Tamar, Claude Dasset, Jean Pierre Lituac, Claude Richard, Marie Jeanne Gardien et Jean Bolo
bruitages Jean-Jacques Noël
Une intrigue diabolique, mais il ne faut pas trop chercher la petite bête au niveau de la cohérence. Comment Cermaize pourrait avoir pris la place de Vierzon, ou l’inverse, sans que la police s’en rende compte ?
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39495) a écrit:Un couple a un accident de voiture. La femme a quelques égratignures, l’homme est aux portes de la mort.
Pourtant, miracle, il s’en sort. La femme (M. Tamar), ainsi que son frère (C. Dasset) sont loin de s’en réjouir. Ils espèrent sa mort, c’est ce qui était prévu. L’histoire d’héritage à la clé n’a aucun intérêt, même pour l’auteur.
Par contre, le trou de mémoire est bien exploité. Georges Cermaize retrouve progressivement la mémoire. Or, il semble que ce ne soit pas la sienne. Est-il M. Vierzon ou M. Cermaize ? Alors que le couple frère / sœur tente de se débarrasser une bonne fois pour toute de lui, il accepte finalement d’être ce Cermaize, histoire de ne pas être hébergé dans un hôpital psychiatrique.
La partie la plus réussie est celle, centrale, durant laquelle l’identité du personnage semble se dédoubler, jusqu’au moment où un policier sorti de nulle part (pourquoi intervient-il ? Il n’y a aucune enquête… mais une explication logique) recueille ses aveux.
Le dénouement est tellement moins intéressant que L. C. Thomas l’a expédié. Une expédition rapide et efficace. La pièce s’arrête juste au moment où un policier décide de commencer l’enquête. Comme nous connaissons déjà son aboutissement, de même que l’inspecteur, qui la mène histoire de récupérer toutes les preuves nécessaires, elle n’a aucune importance pour nous.
Louis C. Thomas (un des pseudonymes de Louis Thomas Cervoni), arrivé en 1958 dans "Les maîtres du mystère", a écrit pour "L'heure du mystère" de G. Beaumont entre 1965 et 69, avant de passer chez Billard (1969-74).
Curly
34Chaîne INA - Dim 14 Avr 2024, 09:15
Déjà mentionné à de multiples reprises ici-même (cf billet de Philaunet du 18-07-18, et suivants), le feuilleton « Le Comte de Monte Cristo », adapté de Dumas par Serge Martel et Pierre Dupriez, et réalisé par Jean-Jacques Vierne pour France Culture en 1980 revient, mais sur YouTube.
Comme les Nuits de France Cu, par choix éditorial, ne diffusent plus de fiction (c’est devenu accidentel), ou alors ne font que reprendre celles diffusées à l’époque de P. Garbit, le boulevard est bien dégagé. L'INA sert les fictions sur sa chaîne sans passer par les Nuits, de plus en plus rachitiques, de France Cu.
Il suffit de voir le nombre de vues des « Maîtres du mystère » sur la chaîne de J-L Linconi, et surtout les commentaires déposés sous les vidéos, pour constater que les fictions radiophoniques continuent à vivre leur vie, mais ailleurs que sur les antennes qui les ont vus naître (France Cu & Inter), qui elles ne produisent presque plus rien, le peu produit ne valant pas tripette. S'extasier sur les séries Nette & Flix et en tartiner sa grille, oui, mais créer des fictions radio originales, ça va pas non ?
L’INA, qui fournit les émissions des Nuits, envoie directement sur sa chaîne YouTube ce que la radio culturelle ne veut plus passer.
Ainsi, on retrouve « Le Comte de Monte Cristo » à deux endroits, pour l’instant : sur le site de France Cu, programme été 2018, et sur la chaîne YouTube de l’INA, qui depuis l’année dernière met à disposition à un rythme régulier plusieurs fictions, genre encore apprécié, mais que par manque d’idée, d’argent (aller au plus rentable : le débat d’actu) la radio de service public ne souhaite plus produire.
Après « Les maîtres du mystère », « Sherlock Holmes » et « Arsène Lupin », précédemment disponibles en ligne sur le site de l’INA (et en partie dans les Nuits de France Cu), et en attendant, espérons-nous, d’autres séries plus rares, voici une nouvelle playlist : « Les grands classiques ». Deux épisodes du « Comte » sont mis en ligne chaque semaine.
Le son est de très bonne qualité, l’INA a juste ajouté un sonal avant et après chaque émission.
Espérons que l’INA saura dénicher une multitude d’autres fictions délaissées par les Nuits, et qu’elle saura les mettre en valeur.
Comme les Nuits de France Cu, par choix éditorial, ne diffusent plus de fiction (c’est devenu accidentel), ou alors ne font que reprendre celles diffusées à l’époque de P. Garbit, le boulevard est bien dégagé. L'INA sert les fictions sur sa chaîne sans passer par les Nuits, de plus en plus rachitiques, de France Cu.
Il suffit de voir le nombre de vues des « Maîtres du mystère » sur la chaîne de J-L Linconi, et surtout les commentaires déposés sous les vidéos, pour constater que les fictions radiophoniques continuent à vivre leur vie, mais ailleurs que sur les antennes qui les ont vus naître (France Cu & Inter), qui elles ne produisent presque plus rien, le peu produit ne valant pas tripette. S'extasier sur les séries Nette & Flix et en tartiner sa grille, oui, mais créer des fictions radio originales, ça va pas non ?
L’INA, qui fournit les émissions des Nuits, envoie directement sur sa chaîne YouTube ce que la radio culturelle ne veut plus passer.
Ainsi, on retrouve « Le Comte de Monte Cristo » à deux endroits, pour l’instant : sur le site de France Cu, programme été 2018, et sur la chaîne YouTube de l’INA, qui depuis l’année dernière met à disposition à un rythme régulier plusieurs fictions, genre encore apprécié, mais que par manque d’idée, d’argent (aller au plus rentable : le débat d’actu) la radio de service public ne souhaite plus produire.
Après « Les maîtres du mystère », « Sherlock Holmes » et « Arsène Lupin », précédemment disponibles en ligne sur le site de l’INA (et en partie dans les Nuits de France Cu), et en attendant, espérons-nous, d’autres séries plus rares, voici une nouvelle playlist : « Les grands classiques ». Deux épisodes du « Comte » sont mis en ligne chaque semaine.
Le son est de très bonne qualité, l’INA a juste ajouté un sonal avant et après chaque émission.
Espérons que l’INA saura dénicher une multitude d’autres fictions délaissées par les Nuits, et qu’elle saura les mettre en valeur.
Philaunet
Admin
35''Toute la vérité'' d'Alain Franck (1967) - Mar 16 Avr 2024, 12:33
Et ils le font encore une fois très bien.Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39477) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Toute la vérité (04-04-1967)
de Alain Franck
avec Sylvie (la mère), Bernadette Lange (Thérèse), Jean Négroni (Robert), Lucien Nat (le médecin)
Une vieille dame très malade est gardée par sa fille aînée. L’ambiance de cette triste maison est rendue comme d’habitude avec une grande économie de moyen. Aucun bruitage, ou si peu, aucune précision géographique bien précise, les acteurs doivent assurer l’essentiel du travail.
(...) Dans « Toute la vérité », la mort de la vieille mère, pourtant attendue, y compris par le médecin de famille, est tout de suite suspecte, d’abord parce que l’auteur a jeté auparavant ses filets pour attraper les auditeurs et le brave vieux médecin.
L’aînée est tout de suite suspectée, tout converge vers elle.
Une autre mort revient à la surface, celle de la cadette. Le veuf éploré vient chaque année en souvenir de sa femme tant aimée, si parfaite.
Alain Franck utilise des ficelles usées, mais qui fonctionnent toujours : la rivalité entre les sœurs, la préférence de la mère pour l’une d’elle, et l’amour du veuf pour la sœur qu’il n’a pas épousée.
Finalement, nous saurons grâce à l’analyse d’une trace de sang, qui a été bien rapide, toute la vérité sur le décès de bonne maman, et même, histoire de faire une pierre deux coups, la vérité sur la mort de la cadette tant aimée.
Philaunet
Admin
36''La poule aux œufs d’or'' de Claude Dufresne (1968) - Ven 19 Avr 2024, 12:21
Comment ces fictions policières réussissent-elles à tenir en haleine l'auditeur ? Par le rythme rapide, la variété des scènes et par l'interprétation des acteurs. Le scénario ? Pas si mal, on est mené en bateau jusqu'à la fin et la simplicité du dénouement fait sourire.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39495) a écrit:Mystère, mystère
La poule aux œufs d’or (16-01-1968)
de Claude Dufresne
avec Louis Arbessier, Pierre Constant, Henri Poirier, André Var, Pierre Plessis, Jacques Sapin, Jacques Provins, Marcel Lestan, Laurence Weber et Régine Chantal
Un impresario miteux tente un coup fumant pour faire enfin fortune.
Nous sommes en plein New-York, et les personnages s’expriment avec un accent parisien rigoureusement impeccable.
Encore une fois, la formule magique utilisée est l’inusable : mise en place / meurtre / interrogatoire avec les suspects.
L’impresario va enlever lui-même une chanteuse (la « poule » du titre) apparemment sans grand talent, disparaître quelques jours, laisser plein d’indices prouvant sa culpabilité, et réapparaître flambant neuf, tout comme la chanteuse, finalement innocent, mais ayant amplement fait parler de lui et de sa kidnappée dans les journaux pour s’assurer une publicité monumentale, et surtout gratuite.
C’est tellement grossier que le policier en charge de l’enquête, contrairement aux journalistes, ne tombe pas dans le panneau.
Quelle idée d’enlever la jeune femme à midi en plein Central Park.
L’enquête est donc laissée à l’abandon, jusqu’à ce que l’on découvre le corps de la chanteuse. Le meurtre relance l’action.
Il était temps, car la partie durant laquelle l’impresario explique son plan était trop longue.
Comme d’habitude, les quelques personnages de la pièce sont suspects, et envisagés sérieusement comme coupables durant un petit moment : la secrétaire et aussi maîtresse de l’impresario, l’impresario lui-même, et le petit ami de la chanteuse.
La vérité est tellement tordue qu’elle était l’évidence même depuis le début. Le mobile, quant à lui, est d’une banalité affligeante. Claude Dufresne avait vidé son sac à malices, il était à cours d’inspiration. (...)
Philaunet
Admin
37''Crêpes et châtiments'' d'Alain Bernier et Roger Maridat (1966) - Ven 19 Avr 2024, 21:48
C'est le moins qu'on puisse dire. Les acteurs, sauf M-J Gardien, la vieille servante, y croient-ils ? Il est permis d'en douter. De l'alimentaire ?Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39509) a écrit:Mystère, mystère
Crêpes et châtiments (13-12-1966)
de Alain Bernier et Roger Maridat
avec André Valmy, Jacques Sapin, Jean Bolo, Arlette Thomas, Marie-Jeanne Gardien, Claudine Cheret
Une intrigue pépère-tranquille, où une fois de plus André Valmy endosse le rôle de l’enquêteur qui ne comprend rien, sauf dans la scène finale où il éclaircit tout d’un coup de baguette magique.
L’histoire évolue de manière complètement artificielle. (...)
Un rendez-vous chez le notaire sert de point de chute à notre histoire, et donc à démasquer le coupable.
L’auditeur a vite une longueur d’avance, et comprend que le coupable parmi les deux suspects est bien le troisième. Les auteurs nous y préparent dans une scène durant laquelle le personnage apparaît sous son véritable jour.
Les ingrédients sont les mêmes : grosse entreprise familiale avec des biscuits, des crêpes, d’où le jeu de mots du titre, un dirigeant envié par le frère et la sœur qui martyrisent la femme du patron et frère.
Tout ce petit monde vit sous le même toit.
L’enquêteur est déjà présent avant le crime. Le patron vient le voir car les freins de la voiture de sa femme ont été sabotés. Pourtant, il ne comprend pas, tout le monde s’aime d’amour tendre dans la famille.
Il est un peu naïf. Sa fortune est convoitée par la petite famille, ainsi que sa femme par son propre frère.
Or, ce n’est pas la femme qui meurt, mais le mari, empoisonné. La partie culinaire est longue, les détails sur le menu, les champignons, les gnocchis, les apéros, tout cela s’étale trop longuement.
La disparition violente, pour les besoins de l’intrigue, ne provoque aucune émotion dans la famille. Elle n’est qu’une pièce supplémentaire qui s’imbrique dans les machinations des uns et des autres.
La vieille servante (M-J Gardien), dévouée et pittoresque, sauve un peu les meubles, mais elle reste un personnage secondaire.
Pierre Billard, pour servir de transition et planter l’atmosphère, utilise une musique qu’il a utilisé plusieurs fois dans « Mystère, mystère », comme pour donner une unité à l’ensemble.
La fin abrupte, une marque de fabrique de la série, est toujours très efficace.
Philaunet
Admin
38''De l'eau sous les ponts'' d'Alain Franck (1966) - Sam 20 Avr 2024, 18:49
Oui, et c'est surtout ce jeu d'acteurs qui retient l'auditeur, car le scénario est assez léger.Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39509) a écrit:Mystère, mystère (...)
De l'eau sous les ponts (24-05-1966)
de Alain Franck
avec Jacques Morel, Jean-Charles Thibault, André Var, Jean-Pierre Lituac, Claude Bertrand, Jean Clarieux, Jean-Marie Fertey, Claude Richard, Arlette Thomas, Rosy Varte, Geneviève Morel
Une enquête qui se déroule essentiellement dans le poste de police, avec va-et-vient des enquêteurs, coups de téléphone… une superproduction « Mystère, mystère » !
Pléthore de bruits d’ouvertures de portes, de sonneries de téléphone : Pierre Billard a sorti les grands moyens. Il laisse, suivant les principes de la série, au silence du studio d’enregistrement le soin de figurer tous les lieux, que ce soit des extérieurs ou des intérieurs.
Les auditeurs n’ont qu’à laisser libre cours à leur imagination, les voix des acteurs font le reste.
Un représentant est retrouvé mort noyé dans la Marne. Les interrogatoires se succèdent, les découvertes, la fausse piste habituelle, et même la résolution d’un autre mystère, celui d’un vol commis durant la même nuit.
Jacques Morel endosse une fois de plus le rôle du commissaire. Rosy Varte dans le rôle de la veuve éplorée nous joue son numéro de castafiore dans le grand final.
Sans surprise, l’assassiné trompait sa femme, pendant que de son côté celle-ci lui rendait la pareille.
La pièce se déroule donc sans accrocs, l’auditeur retrouve intacts les ingrédients habituels, regrettant peut-être que l’auteur n’ait pas ajouté quelques éléments plus pimentés.
Pierre Billard rabotait-il les textes ? Ce n’est pas la première, ni la dernière fois, que la pièce se conclut de manière abrupte, sur une réplique bien sentie. Des coups de rabot qui donnent tout de suite plus de nerf à la chute.
Philaunet
Admin
39''À titre de provision'' de Louis Rognoni (1966) - Mar 23 Avr 2024, 09:22
Pas mal du tout ce jeune Dominique Paturel en gandin qui ne s'en laisse pas conter ! Et alors la fin, plus abrupte, impossible !
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p30-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39504) a écrit:Mystère, mystère
À titre de provision (10-05-1966)
de Louis Rognoni
avec Dominique Paturel, Marcel André, Louis Arbessier, André Var, Maria Tamar, Étienne Bierry
Une fois n’est pas coutume, lorsque le nœud de l’intrigue est défait, il ne reste qu’une banale histoire de chantage et de tromperie, car n’oublions pas la sainte trinité de « Mystère, mystère » : la femme, le mari, et l’amant.
Plus intéressante est la manière de nouer cette intrigue, chaque auteur usant d’imagination pour embrouiller l’auditeur.
Robineau, un jeune avocat dont le nom seul rappelle qu’il est issu d’une longue lignée de gens de robe, reçoit la visite d’un vieux bâtonnier qui lui rappelle les visites de contrôle subies par les avocats durant les siècles précédents. Lui a l’air moins sévère, mais sitôt parti, l’avocat reçoit trois visites qui mettent son honnêteté à l’épreuve. Est-ce un coup du bâtonnier, qui testerait ainsi les compétences du jeune homme ? Un homme d’affaires poursuivi vient se réfugier dans son cabinet et lui confie une enveloppe, après l’avoir engagé comme avocat. Visites suivantes, la femme du premier, et l’homme qui le poursuivait, qui tous deux usent de ruses grossières pour mettre la main sur l’enveloppe.
Les choses se gâtent, et changent complètement la donne, lorsque l’homme d’affaires est retrouvé mort. Un suicide semble-t-il. De plus, l’avocat a été cambriolé et l’enveloppe s’est envolée.
Les éclaircissements de la seconde partie alourdissent le rythme, et les astuces de l’intrigue s’imposent au détriment du suspense.
Ainsi, la disparition de l’enveloppe et le mystère qui l’entoure sont plus prenants que la lourde explication qui amène à dévoiler son contenu. (...)
Philaunet
Admin
40''Erreur sur la victime'' de Charles Maître (1966) - Mer 24 Avr 2024, 22:43
Quel scénario, quelle mise en scène et quelle interprétation ! On se régale, surtout... à la deuxième écoute ! Il faut en effet écouter cette pièce policière une deuxième fois pour bien apprécier la mise en place des éléments de l'intrigue, à commencer par la scène initiale qui prend toute sa saveur une fois le rideau tombé.
Merci encore une fois pour cette recension
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39518) a écrit:Mystère, mystère (...)
Erreur sur la victime (26-04-1966)
de Charles Maître
avec Jacques Morel, Laurence Weber, Lisette Lemaire, Andrée Tainsy, Dominique Paturel, Henri Crémieux, Pierre Moncorbier
Pour changer un peu, Jacques Morel n’est pas commissaire, mais la pauvre victime, à moins qu’il ne soit suspect, car tout est confus dans cette histoire de tentatives d’assassinat.
Une pièce impeccablement construite, certes de structure fort classique, mais qui remplit son office : surprendre avec des tentatives de meurtre à répétition.
Charles Maître réussit à créer des relations troubles entre les membres et ami de cette famille de la haute : le mari est le patron, la femme, un mariage sans amour, soumise à la tentation de l’adultère via un visiteur régulier, très régulier, sa jeune sœur, qui, et l’auteur exploite bien toutes les possibilités, va attirer sans le savoir dans ses filets le mari, ou l’ami, ou les deux, qui sait, et un couple de vieux domestiques bien sympathiques.
Le patron est d’abord victime d’une chute de tonneau de vin dans la cave, puis un rocher s’abat sur sa voiture.
La police est prévenue, et surveille de près la santé du chef d’entreprise. Et pourtant, sa femme, peu après, est victime d’un accident de voiture qui n’a rien d’accidentel.
Y a-t-il, comme le titre l’indique, erreur sur la victime ? Le rugueux commissaire, qui aura la voix d’Henri Crémieux pour cette fois, va interroger tout le monde, sans succès dans un premier temps, car il faut que l’auditeur en profite un maximum, jusqu’à ce que la lumière se fasse sans que nous ayons été mis au courant, et qu’enfin le commissaire tende un piège au coupable.
Classique donc : mise en place, accidents, enquête, coupable piégé lors d’un interrogatoire serré. Mais le texte, l’interprétation, la réalisation, tout concourt à faire de cette pièce un numéro exemplaire de « Mystère, mystère ». Les ingrédients attendus sont bien dosés, et servis avec soin. Ce n’est pas le cas de toutes les pièces de la série.
Notons, une fois de plus, la traditionnelle fin abrupte, et l’ultime réplique bien envoyée du commissaire en fin de carrière qui ne mâche pas ses mots.
Philaunet
Admin
41''Qui rira le dernier'' de Pierre Frachet (1970) - Jeu 09 Mai 2024, 12:21
Comme l'écrit plus bas Curly, "Le complot ourdi, sacrément tordu, est parfaitement compréhensible". Le luxe de détails est en effet impressionnant. L'exposition du plan dans plusieurs monologues requiert néanmoins une attention que cinquante-cinq ans plus tard bien des auditeurs n'auront plus. Mais lesquels ? Et puis, à l'heure de l'attention morcelée, l'écoute de tels scénarios (dans un cadre scolaire ?) pourrait, qui sait, développer la capacité de concentration d'adolescents, encore qu'on puisse douter de leur intérêt pour ce genre de sujet.
Voir aussiCurly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39537) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Qui rira le dernier (03-03-1970)
de Pierre Frachet
bruitages Jean-Jacques Noël
avec Jean-Claude Michel (Simon Lootz), Bernadette Lange (Juliette Spinali), Pierre Constant (Fabien Sorel), Catherine Hubeau (Marie-Claude), Claude Bertrand (Gilbert Spinali)
Une pièce qui eut droit à une édition cassette (1996) puis CD (2006). Elle est signée Pierre Frachet, qui rejoignit Pierre Billard en 1969 pour ne plus le lâcher : auteur régulier jusqu’en 1974, puis de 1983 à 88 (« Mille et un jours » puis « Les nouveaux maîtres du mystère »).
Frachet est connu, surtout, comme parolier (« Ma môme » pour Jean Ferrat).
Il ne faut pas se fier au générique, les deux tiers de la pièce sont constitués de deux longs dialogues à deux personnages, les mêmes, les autres personnages apparaissant brièvement. Le charme du texte tient à ce déséquilibre, puisqu’à trois scènes qui ont pris près de 40mn sur les 55, suivent une scène d’action sur un bateau, avec coups de feu, et une dernière pour un dernier coup de théâtre. Chose très rare dans « Mystère, mystère », les révélations successives sont portées entièrement, non par le dialogue comme à l’accoutumée, mais par le bruiteur. Tout est dit par deux coups de feu, puis par le départ d’une voiture.
Outre ce déséquilibre dans la construction, l’auteur a été particulièrement diabolique dans l’élaboration de son histoire, qui tient entièrement dans son titre, un proverbe fameux dont la première proposition a été tronquée.
Première scène, un tueur professionnel vient proposer ses services à une femme. Il peut la débarrasser de son mari, afin qu’elle puisse enfin convoler librement avec son amant. Déstabilisée au début, la femme est progressivement convaincue, et il ne reste plus au tueur qu’à la laisser mariner quelques jours avant de passer à la transaction.
Seconde scène, de loin la plus longue, elle nous amène à plus de la moitié de la pièce, le même tueur vient offrir à peu près le même service au mari. Le titre nous aiguille, mais tous les personnages, même ceux qui n’apparaissent que quelques instants, sont tous profondément malhonnêtes, et prêts à faire la moindre entourloupe à son prochain pour s’en sortir, si possible avec un gros pactole. Les relations amoureuses sont toutes faussées. Le plus important : celui qui part avec les valises pleines de billets rira bien le dernier.
Le complot ourdi, sacrément tordu, est parfaitement compréhensible. Aussi, l’essentiel de la scène d’action de la fin (l’avion) est passée sous silence, le récit reprenant au moment où tout va déraper.
Pierre Frachet est ici un excellent conteur, bien aidé par l’équipe de « Mystère, mystère ». Rigueur de la production, de la réalisation, et interprètes de haut vol.
Curly(https://regardfc.1fr1.net/t940p40-les-maitres-du-mystere-et-autres-series-de-germaine-beaumont-pierre-billard#39550) a écrit:Mystère, mystère
(...)
Complément à
Qui rira le dernier (03-03-1970)
[i]de Pierre Frachet
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L'émission Micros et caméras du 14 février 1970 montre les coulisses de l'enregistrement de « Qui rira le dernier ».
Pierre Billard, main levée, donne le top départ aux acteurs et au bruiteur. Contrechamp dans l'image suivante.
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