Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Simple et signalé depuis des lustres dans ce forum (2 lustres et demi) : la station invite des personnes qui représentent les opinions de la direction et des employésFC choisis pour leur adhésion au paradigme. Ces personnes sont invitées à présenter leurs points de vue sans qu'aucune contradiction ne leur soit opposée, au contraire.

Dernier exemple en date : Chapoutot. Il est partout. En tant que multi-invité sur la chaîne, en tant qu'auteur d'un livre largement commenté sur la chaîne, en tant que vedette d'une vidéo de FC, quotidiennement mise à jour sur Twitter et complaisamment présentée (cf. ci-dessus).

Évidemment, Chapoutot, s'inscrit dans la combat politique de France Culture qui jour après jour donne la parole aux anti-capitalistes, le couple Cagé-Piketty et consorts, et aux contempteurs du "néo-libéralisme".

Tiens à propos... Qu'écrivait ledit Chapoutot il y a deux mois dans Libération ? Macron ou le triomphe de la destructrice pensée néolibérale.

Un titre qui pourrait être celui de chaque émission socio-politique et des autres qui véhiculent cette opinion en filigrane. Le service public de la radio culturelle a été phagocyté par un discours d'opposition politique systématique sous des airs de ne pas y toucher ("ce sont les invités qui parlent"). Qui est dupe ?

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t370p230-le-paradigme-ideologique-de-france-culture#34903) a écrit:Dès que ça pue, ça sent l’audimamate.
(...)
Et pour la culture, c’est quand qu’ils s’y mettent à France Cucure ? La nuit ?

Faut qu'ça pue : Vivre dans un monde toxique SÉRIE Quelles catastrophes ? Le 27/02/2020 .

Le message quotidien de France Culture : tout est toxique (quand cela ne correspond pas à l'idéologie maison). Idées, comportements, techniques, etc.

Sur une radio non aliénée on pourrait imaginer qu'en face de la sociologue (tiens, une sociologue !) et "historienne du risque", serait exposé un propos contradictoire pour faire le travail de mise en perspective. Mais peut-on attendre quoi que ce soit de semblable en matière de compétence professionnelle de la part des Worms, Rousset et autres ? Peut-on ici espérer que Worms présente  les progrès scientifiques dans le domaine de l'hygiène (de l'eau, des aliments, etc) ? Non. Il faut laisser la prophétesse de malheur exposer la catastrophe complète dans laquelle on vit, surtout en France, n'est-ce pas ?

"Selon Soraya Boudia, sociologue et historienne du « risque », on est passé du risque non pas seulement à la catastrophe, mais à la toxicité. C’est bien plus diffus mais non moins grave et c’est une des catégories qui régira notre présent et notre avenir. Le toxique, c’est une nuisance devenue structurelle, inévitable, universelle même. C’est le monde, la nature même qui hérite de toxicités durables et mondiales auxquelles nul n’échappera plus. Mais alors comment lutter, comment agir ? Il y a le savoir, la prise de conscience, et aussi des inégalités devant la toxicité. Ceux qui la dénient font violence à ceux qui la côtoient de plus près encore, les riverains de la toxicité. Une nouvelle justice doit répondre à de nouveaux risques. On peut et on doit répondre politiquement à la toxicité du monde."

Le bruit est une toxicité. France Culture qui est (était) une radio est parfaitement indifférente à la toxicité des nuisances sonores qui concernent des millions de personnes en France.  Elle préfère diffuser une immense photo de masque à gaz dans une école proche de Tchernobyl.

Lu et approuvé par la directrice, féministe militante revendiquée.



Une radio culturelle transformée en instrument de militantisme politique.

Toute la semaine et les précédentes, mais moins densément, le programme est rempli d'émissions à la gloire de telle ou telle. Ça en devient drôle !

Les exemples sont légion, notamment ce week-end, avec L'Atelier fiction
de Céline Minard
Réalisation Sophie-Aude Picon
Conseillère littéraire Céline Geoffroy
Avec Nathalie Richard

La radio c'est comme l'école primaire (et secondaire presque), je ne veux voir qu'un seul sexe.

Sandrine Treiner, la féministe militante, jubile, elle impose sans grande contradiction un programme quotidien presque exclusivement nourri de thèmes féminins avec des invitées interrogées par des employées.

Quant aux thèmes, ça sent son franceculture parisien : "Installée dans un refuge high-tech accroché à la paroi d’un massif montagneux, une femme recherche la solitude pour tenter de répondre à une question simple : comment vivre ? (...)". "A female remake" de sôrô ze icône.

Plus de 20 000 morts, des conséquences incalculables en tous domaines, c'est quoi pour Hervé Gardette ? "une occasion en or de regarder le monde qui nous entoure autrement. Et de le changer un peu." Quelle indécence !

Le personnel de France Culture qui ne semble pas subir une perte de revenus (sinon qu'on nous informe des nouvelles conditions économiques des employés) trouve ce moment enchanteur, quasiment béni, à l'instar des people interrogés.

Le même chroniqueur, autrefois animant un débat d'actualité :



"histoire de le changer", comme ça en passant, hein, changer le monde, sans trop se fatiguer, en se mettant à la place d'une poule (c'est ce que suggère M. Gardette).  

Mais dans quel monde vivent les gens de France Culture et que fait la Direction de l'antenne ?


Récapitulatif hebdomadaire : 37 contributions du lundi 13 dimanche 19 avril 2020 (semaine 16)

Depuis la Maison ronde du 16e arrondissement de Paris, la cabane est un paradis et le modèle libertaire la boussole à proposer aux auditeurs :

La tendance cabane (le thoreauisme chronique de la station) :



Quand il va falloir aller chez le dentiste ou se faire prescrire des antibiotiques suite à une infection (une blessure est si vite arrivée en coupant du bois), nos jeunes amies de France Culture se dirigeront-elles vers les cabinets et laboratoires de la société capitaliste ?

La "refondation" des rapports humains, de la société dans son ensemble :



J'aurais mis un /s/ à "anarchiste", mais libre à FC de négocier l'orthographe grammaticale...

"Une autre vie est possible" : moyenne d'âge des employées de La Série Documentaire ?  Comme la vie est simple quand on a entre vingt et trente ans... Comment était "négociée" la contraception dans ces merveilleuses cabanes  ? Le véganisme était-il de mise ?

Marie Viennot, disons "Madame Viennot", car Madame Viennot est susceptible et en grande démocrate adepte de la tolérance ne supporte aucune contradiction à ses interprétations lfistes (ah le saint couple Piketty/Cagé !) de la vie économique, elle, MV, donc, adopte le refrain bibinaire (Lapointe reviens !) du monde d'avant et du monde d'après :



La révolution, sinon rien, on vous dit ! Vive la maladie, cette chance unique pour les employées de FC de fantasmer une cabane de Thoreau avec hamac pour tous dans un pays de Cocagne où tout tombe du ciel sans que ni la Terre, ni ses êtres non humains (respectons la terminologie) ne souffrent. Des révolutionnaires, encore adolescents, s'échauffant dans des studios de la radio publique du XVIe arrondissement de Paris...

La conclusion de MV a la fin de sa prétendue démonstration (piquée où ?) "En se disant neutre, elle [la BCE] reproduit le système économique actuel, soutient le monde d’avant, et freine l’avènement d’un nouveau monde d’après."

Des années que les clampins qui ont privatisé France Culture ne font qu'appeler à la "rupture", et en voici une fabriquée pour se projeter dans le jouissif, mais alors très jouissif (en mots) "nouveau monde d’après". Comme disent certains : "remboursez la redevance !"

Où est donc la culture sur cette radio ?

L'état de santé mentale de la station est préoccupant. Ce n'est pas nouveau, mais comme dirait Houellebecq, "l'après" sera comme "l'avant", mais en un peu pire, ce qui décrit bien la station qui déraille complètement.

"Quelles nouvelles colères sortiront du confinement ?" se demande Emmanuel Laurentin avec gourmandise au-dessus d'une belle photo groupée de femmes qui arborent  les mots "Fâché/es ; Humilié/es ; En colère ; Écoeure". Les sections LFI et aoc de FC se frottent les mains : "les luttes sociales semblent prêtes à redémarrer", est-il écrit plus loin dans le descriptif du Temps du débat.

Une qui serait bien reçue, de lutte, ce serait une grève d'antenne à Radio France durant 6 mois. Mais, on l'a bien vu l'année dernière, les révolutionnaires de salon préfèrent leurs petites habitudes d'employé/es rémunéré/es (surtout les "/es"). Qui les en blâmera ?

Repéré aussi ce matin :



et cité plus largement dans le fil La vie des idées

Curly(https://regardfc.1fr1.net/t893p360-la-vie-des-idees#35538) a écrit: (...) Peut-être que vous l'entendez, ce que j'ai envie de partager, c'est ma colère. C'est ma colère (…) je suis très en colère (...) J'espère que cette colère là ne va pas s'éteindre. S'il y a un truc que j'ai bien envie de partager avec tout le monde, c'est cette colère...
Pierre Lemaître, lundi 18 mai 2020 »

Un ressenti qu'il était urgent de retranscrire sur le site franceculture.fr...

Et pendant que les jérémiades et indignations sont provoquées et complaisamment recueillies et diffusées par nos Parisiens/siennes, les radios culturelles du monde font leur travail :

RBB Kultur aktuell: Der Kuckuck - ein schräger Vogel [16.05.2020]

Une photo que ne pouvait laisser passer l'auteur de ces lignes qui circule régulièrement sur cette passerelle (que n'a jamais empruntée un certain Bellanger qui en décrit faussement les alentours mais c’est une autre histoire) :


A Strasbourg, la frontière franco-allemande, le 9 avril 2020.• Crédits : Frederick Florin - AFP

Un sujet dit "géopolitique", les frontières, qui dure 1'39 en audio et 5 pages A4 en Times Roman 12. Et c'est certainement une chance pour l'auditeur de ne pas avoir eu à se farcir le laïus complet de la géographe. Un peu de paradigme maison pour rappeler que rien ne change à France Culture :

"Nous nous sommes retrouvés dans une position tout à fait duelle avec certaines personnes enfermées chez elles, mais qui étaient en fait reliées au monde notamment par leurs accès informatiques, et toutes les autres qui n’ont pas pu se confiner, soit parce qu’elles n’avaient pas de domicile, soit parce que leur travail de première ligne, de terrain, était indispensable. Cette division a paradoxalement reproduit une fracture entre ceux qui ont le pouvoir et qui, d'habitude, ont le droit et le pouvoir de voyager, et ceux qui ont du mal à se déplacer soit parce qu'ils n'en ont pas les moyens, soit parce qu'ils n'ont pas les papiers nécessaires."

"C'est l'illustration de ce que vous appelez la différence de "niveaux de frontiérité" ?
La frontière est une notion qui se veut universelle et qui est à l'origine d'un maillage du monde, de sa segmentation entre des ensembles territoriaux au sein desquels chaque être humain aurait sa  place. En fait, cette notion universelle se décline aujourd'hui de façon extrêmement individualisée, et les frontières qui étaient censées être une enveloppe de protection pour les citoyens d'un État-nation, sont aujourd'hui des lieux qui exposent directement les individus à la violence de la mondialisation."  

Une découverte fondamentale pour finir : "La pandémie du Covid-19 nous permet  de prendre conscience que la fonction de la frontière est de filtrer des flux. Et de déterminer un périmètre de souveraineté, de droits et de devoirs. "

Bonus animal : "Les bœufs qui vont être exportés au Japon, par exemple, ne seront pas nourris de la même façon que ceux qui seront exportés vers d'autres pays. Quelque part, depuis sa naissance, cet animal intériorise la frontière qu'il va traverser ultérieurement en tant que marchandise. "

Le coup de grâce foucaldien : "le contrôle des mobilités. Celui-ci est au cœur des politiques de mise en ordre, comme l'avait montré Foucault à travers son analyse de la gouvernementalité. "

Quand l'esprit n'est habité par aucune culture, par aucun désir d'approfondissement, par la perte de repères personnels, par le dégoût des autres (phénomène fort répandu à France Culture), cela donne le "nouvellisme".



Aujourd'hui, c'est "nouvelle ère", ce fantasme permanent. Et par quel moyen la provoquer ? Le big-bang...



Un big-bang qui vise... ?



"... un monde commun en devenir vers un ''sommet'' partagé".

En lieu et place du savoir et de la création, du matin au soir ces déclarations évanescentes, énoncées sur un ton docte et recueillies dans un silence approbateur par les Parisiennes de service au micro. Est-ce à cela que sert le financement public de la radio culturelle ?


Récapitulatif hebdomadaire : 37 contributions du lundi 1 au dimanche 7 juin 2020 (semaine 23)