Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Une journée de grève supplémentaire à Radio France.

La direction secouée par son objectif tendu vers 4% d'audimamate reflexionne.
Soudain, une idée.
Si on faisait une journée spéciale grève, afin de fédérer un public autour de la playlist de secours qui fait pitié aux oreilles ?



Oui parce que la journée spéciale, c'est une mamate de 7 à 9h, la tranche 11h-13h30 et le téléphone sonne le temps du débat, le reste est entièrement consacré à des émissions en grève. Je sais c'est un peu compliqué, comme l'est l'idée de transformer une grille de programmes en grève en grille de programme sur la grève.

Sont annoncées




Mais, tristesse, quand la réalité vous rattrape...








Mais le  plus pire, il est à la fin, et là je sais pas comment on va pouvoir vivre longtemps avec sans le sous-masque et la plume la dispute à la gomme et les temps qui trottinent de Mariricheux.





Une journée spéciale comme ça, on en voudrait une tous les jours. Le thème est en parfait adéquation avec le contenu.
Une seule question : comment podcaster la série « Pas d’émission ce jour » ?  
Il m'en manque plusieurs et  je comprends plus rien, c'est comme lire La Recherche en commençant par Le temps retrouvé.
Mais que fait la médiatrice ? Elle est en grève ?

L’hiver approche, et voilà une journée blanche sur France Contre-Ut.
Blanche, blanche, y a pas que la neige qui est blanche, et le Père No’ s’est carrément bâfré.




Si on tire le fil on nous invite à des conseils prescriptifs. Sympatoche. D’autant plus que les 3/4 des conseils renvoient à des émissions récentes qui elles-mêmes renvoient à ces conseils. The boucle is boucled.

Mais plus intéressant, voici

Noël : les recommandations livres de Regard sur France Qulture

1-2-3 & 4- Le conseil de Jean-Mimi du Bar Chez Georges à Carré-Le-Roï :
Jean-Mimi vous recommande « J’ai le seum tu vas voir ta gueule » de Pete E. Dreere.

. De quoi ça parle ?
Jean-Bernardine est employé comme nain de jardin à la coopérative agricole de Sarcelles-en-Josas dans les Basses Pyrénées orientales. Bertronde vit aux pieds de Jean-Bernardine et s’amuse à lui chatouiller les pieds avec ses pétales.
Jean-Bernardine pète les plomb, il fait un burn-out. Il arrache Bertronde et s’enfuit chez Baptistine sa petite amie, qui travaille de jour au ministère du Budget et des Transports, et de nuit à temps plein pour la mafia russe. Baptistine panique, elle ne sait quoi faire de Jean-Bernardine. Elle le cache dans le lavabo du ministère avant de l’envoyer dans une caisse à Rio de La Plata, où vit toute la famille de Jean-Bernardine. Ce dernier découvre que sa sœur dirige un trafic de papillotes pétards et que son père a engagé un tueur en série pour éliminer les cafards qui envahissent l’immeuble de son beau-frère, gardien de nuit dans une boîte de nuit la nuit et gardien de jour à l’hôpital de jour mais seulement le jour.
Jean-Bernardine va devoir affronter son passé tout en caressant son futur…

. Pourquoi ce choix ?
Pete E. Dreere est l’un des plus grands romanciers de notre temps, et ceci dans l’ignorance totale de ses contemporains. A tel point que non seulement personne ne l’a lu, mais aussi son éditeur a oublié de le publier. Il faut réparer cet outrage et lire de toute urgence ce récit qui nous parle du temps qui passe, de notre rapport aux truies, puisque dans le morceau de bravoure de cette épopée, Bobbinette, la femme d’un des cafards de l’immeuble du beau-frère du père de Jean-Bernardine transforme les truies élevées en cachette dans la buanderie de son mari en marteau-pilon pour partir exterminer toute la famille de Jean-Bernardine. Autant dire que cela questionne la violence de notre époque.

Programmation spéciale de fin d’année. Et communiqué spécial avec détail des festivités.
Un coup de blues ? Achevez-vous avec les programmes de fêtes qui oscillent entre trois pôles. Trois pôles, c’est l’originalité du concept. On mélange et on obtient :
Pôle 2, l’originalité folle (Astérix, lectures d’extraits de la Comtesse de Ségur…) bref, l’ouverture.
Pôle 1, des redif’ de machins récents, qu’on sait pas trop pourquoi puisque podcasts.
Pôle 3, programmes normaux avec obsessions habituelles.
La fête.

Une histoire particulière de fête :
L’homme qui sauva la résurrection
Par Patrick Boudet.
« Rien ne prédestinait Antony Clarke à sauver l’un des grands chefs d’œuvre de la Renaissance. Né en 1917 à Richmond (UK), la vie de Clarke conjugue la monotonie avec la frustration. Après des études de droits, il travaille à Fleet Street comme agent commercial, pas très enthousiasmant pour ce grand lecteur et amoureux de livres anciens. Sa vie sentimentale est à l’image de sa vie professionnelle, très éloigné de ses désirs profonds. En effet, dans les années 30, l’homosexualité est passible de lourdes peines de prison. En 1939, Antony Clarke s’enrôle dans l’Armée et participe à la campagne d’Italie en tant que chef artilleur. La progression est risquée, surtout depuis la bataille de Monte Cassino qui tua plus de 150.000 soldats. »
Pareil que quand c'est pas la fin d'année.

Plan Large de Noël, l’encyclopédie vivante avec des morts du cinéma
M comme Henri Matisse, homo cinematographus
Rediffusion du 21 septembre 2019 

Une Vie, une œuvre de fin d’année
Jacques Tati, drôles de bobines (1907-1982)
1ere diffusion 25/05/2019

Masterclasse de nouvel an
Salman Rushdie
Rediffusion du 1er juillet 2019 

Personnages en personnes dans le monde merveilleux de Walt Disney
Les aristochats

La guirlande de Rayon BD (rayon ça fait un peu supermarket, non ?)
Alex Baladi
Réécoute du 8 septembre 2019

Être et savoir, le magazine de l’éducation – Si vous avez raté le matraquage Léonard De Vinci de cet automne...
Devenir un génie
...et si votre gosse ne sait pas quoi faire comme métier, c'est un bon plan.

La Compagnie des œuvres de Noël
Femmes artistes et écrivaines dans l'ombre des grands hommes
ou programme habituel, mais en mode festif.

LSD, La Série documentaire de réveillon
Le sucre pour le meilleur et pour le pire
Un sujet original, spécial fêtes

L’Atelier Fiction du Père Noël
Don Quichotte (Ce qui était un rêve) de Kathy Acker  
« Don Quichotte est ici une femme qui, après avoir subi un avortement, devient folle et se fait chevalier errant et s’en va combattre les enchanteurs malins de l'Amérique moderne en poursuivant « l'idée la plus insensée que jamais femme eût conçue. C'est-à-dire, aimer.»
C’est Noël, et pourtant, comme en automne, les clichés se ramassent à la pelle...

Une Histoire particulière au chocolat
Les 50 ans d’un anti-héros de génie : Columbo
La direction est coquinette, elle oublie de signaler que c’est une redif’ de mars.

Plan Large avec boules
G comme Jean-Luc Godard, chapitre I : les années 1960
Rediffusion du 7 septembre 2019

Une Vie, une œuvre en bûche
Aretha Franklin (1942-2018) : pour que vous m’aimiez encore 
Pas une redif’ !
Frreedom ! Freedom !
Tout savoir sur la chanteuse dans une énième émission retrospective.

Masterclasse de boudin blanc aux pommes
Jul (Rediffusion)

Fiction du samedi soir
Concert Fiction Capitaine Fracasse
On fait des économies avec le deux en un qui n’est à la fin ni l’un ni l’autre.
Le capitaine, on aimerait bien le retrouver dans les nuits avec une nouvelle diffusion du feuilleton en dix épisodes de 1991, adaptation de Serge Martel, réalisation d’Évelyne Frémy et Claude Chebel…

Le Rayon promo BD / Victor Macé de Lépinay 
Emil Ferris : "La bande dessinée, c'est l'art de la sorcellerie"
Emil Ferris qui fait le tour de la grille, après avoir mouliné le même grain au réveil (?) culturel (?) à la tablinette méridienne et à mauvais genre.
Original. Esprit d’ouverture, es-tu là ?

Être et savoir, le magazine de l’éducation
La désobéissance (spéciale fin d’année)
Avec Frédéric Gros (par téléphone) philosophe
Pourvu que la connexion soit bonne…

Fiction / Théâtre et compagnie
Une soirée Pier Paolo Pasolini Lectures et rencontres avec des artistes remarquables - interprètes de Pasolini : Pierre Clémenti, Béatrice Dalle, Virginie Despentes
Pasolini, c’est à lui tout seul les treize desserts, ça faisait longtemps. Farandole de redif’.

Fiction / Le Feuilleton
57, rue de Varenne : L’arche d’alliance
De François Pérache    
Réalisation Cédric Aussir 
L’auteur de ces lignes a pris un certain plaisir à l’écoute des autres épisodes, surtout les dix premiers.

Fin de vacances avec
Répliques
Champion cycliste
Je rappelle que le titre du communiqué est « Programmation spéciale de fin d'année ».

Fiction du samedi soir
Une aventure de Tom Sawyer d’après Mark Twain Les Concerts de Radio France, redif’ de 2015. Pour le commentaire, voir Fracasse.

Et lundi 6 janvier au matin, après une telle bombance radiophonique, retour à la normale, avec semble-t-il le grand retour de la playlist de grève, qui pourra continuer autant qu’elle veut puisqu’il restera les nuits.

Une semaine spéciale qui s’étale sur deux semaines. Déjà : chapeau.
La direction agitée étire le temps, le but étant de faire croire à de l’événementiel quand il y a peau de chagrin. Voilà à quoi cela ressemble :




Maintenant, nous savons qu’avec seulement deux émissions sur le même sujet nous sommes dans un dispositif spécial, sur une thématique qu’on pourrait attendre plutôt d’une généraliste, ou d’une chaîne info, mais pas d’une chaîne culturelle qui racole en faisant son beurre sur la misère du monde. Mais avec des sociologues.
Cinq docus d’une heure sur deux semaines et service de com’ en mode enfumage pour nous fait croire que c’est spécial. On vaporise de l’événement pour cacher la misère culturelle. Mais avec des socios-popos de Sciences-Popo.
Comme les docus sont déjà dans la boîte, pas ou peu de prise de risque, car la semaine qui s’annonce pourrait être une semaine spéciale grève.
En l’absence de grève, nous risquerions une énième mamate à Guillaume-l’horloge-parlante-Erner consacrée au terrorisme. Parce que l’auditeur est con, comme vous l’aurez compris depuis le début, il a oublié ce que c’est, il a besoin qu’on lui rappelle tout, parce qu’il aime bien qu’on lui répète ce qu’il sait déjà. Ça le rassure de savoir qu’il vit dans la peur. Mais avec des sociologues.

L’audimamate, gage de qualité quand c’est nous qu’on est les premiers, et preuve que les autres se vautrent dans le racolage quand c’est les autres qui doublent dans le virage avant la ligne d'arrivée.
Un communiqué passionnant nous déverse les chiffres à plein poumons. La fin d’année fut bonne, elle fut Excellente merci.
Jamais autant d’auditeurs depuis la dernière fois.
« Acteur de la vie culturelle et média en mouvement, France Culture diffuse toujours plus largement le pluralisme des idées, la richesse des savoirs et le foisonnement des créations... »
C’est la même mélasse que les autres fois mais à quoi bon réécrire un texte si exalté et exaltant ?
Ce qui est cocasse, c’est que la vague médiamétrique de novembre-décembre porte en grande partie sur une période de grève, et que le programme qui a pété l’audimètre, il ressemblait plutôt à celui d’aujourd’hui qui, j’en suis sûr, a dû faire exploser la machine à médiamétrer (rendez-vous après l'aperçu, j'ai pas complètement fini)






etc...

Alors le pluralisme des idées, la richesse des savoirs et le foisonnement des créations, l’auditeur, manifestement, d'après les chiffres, il s’en tape, puisqu'il a plébiscité le pluralisme de la playlist de grève, la richesse de la playlist de grève et le foisonnement de la playlist de grève.
Autant dire que les exigences des super nombreux auditeurs sont hyper pointues, tant en termes d’idées, de savoirs, et de créations, qu’en termes musicaux.

Un publicitaire, ça vend de tout, comme par exemple une station de radio. Le budget devait être comme une porte, bien raboté (quittez pas j’en ai un autre).
Confère ici pour la campagne à base de portes fermées.

Communiqué galvanisant. Le publicitaire, contrairement à la porte, nous fait bien gondoler (c’est l’autre) :
« Les Matins de Guillaume Erner, Les Chemins de la philosophie, Les Pieds sur terre... les émissions de France Culture ouvrent pour nos esprits des portes sur des univers insoupçonnés. 
Gabriel Gaultier, fondateur de l’agence Jésus et Gabriel »

Semaine du 17 au 21 février et ses univers insoupçonnés :
Les matins :
- Retraites, municipales… : La politique française est-elle en sur-régime ?
- Technologie, croissance, défense : L’Europe peut-elle faire face ?
- Violences sexuelles : le monde sportif face à la parole des victimes
- Retraites, pesticides, éducation... la fabrique de la loi, le sens de l’Etat
- Affaire Griveaux, procès Assange : la transparence à tout prix ?

Les chemins :
Philosophie des comédies musicales :
- "Chantons sous la pluie", les artifices du réel
- "West Side Story", la lutte par la danse
-  "Peau d’âne", un inceste... enchanté ?
- Mary Poppins ou l’éloge du travail bien fait
Profession philosophe  : Geneviève Fraisse, comment penser la question des sexes ?

Les panards :
- Des hommes violents (4/6) : Kader et sa violence
- Amir, le caméléon, étudiant en école de commerce et détective pour "voyous"
- La clinique de l'amour (1/5) : Partir ou rester ?
- L’étrange contagion des collégiens de Morez
- Les vaches dépecées


Un témoignage presque anonyme d’une auditrice ravie :
« 12 portes pour dire la diversité des mondes de la culture et de la connaissance, pour dire la diversité et le pluralisme. 12 portes comme l’horloge de la radio, les 12 heures du jour et les 12 heures de la nuit. L’humour aussi. Irrésistible, non ? »
Sandrine Treiner, directrice de France Culture

On va pas dire qu’on se gondole, je l’ai déjà faite. Mais c’est vrai que la vue et l’écoute des programmes provoquent l’hilarité et ouvrent sur des gouffres de savoirs à tel point qu'on a envie de se jeter dedans en meuglant (hommage au Salon de l'Agriculture) : « Adieu ! Monde cruel ! » .

Faute de place, certains jeux de mots n’ont pu être casés. Veuillez excuser la gêne occasionnée.