Après avoir ciré en continu les pompes de l'ancienne direction de France Cu qui a explosé en vol pour "management brutal", Téléramou remet le couvert avec la nouvelle direction (n° du 31 janvier, pages 24-25).
Sachant que le mag' tuture a pendant des années pondu moult publi-reportages sur la chaîne, raconté les coulisses des exploits en s'entretenant généreusement avec un peu tous les producteurs, ainsi qu'avec la direction explosée en vol, elle a dû tomber des nues en apprenant la fâcheuse nouvelle : l'ambiance était pourrie au sein de la radio tuturelle.
Nouvelle direction, nouveau cirage, avec un article une fois de plus généreux, mais avec la nouvelle direction, qui a droit, comme la précédente, à sa photo pleine page (deux pages : une page entière pour la photo officielle de la direction, une page pour le texte). À Radio France, les stars étoilées brillantes de lumières ne sont pas le contenu des programmes, mais ceux qui les managent.
La médiocrité des programmes ? Mais que nenni, on s'en tape.
La précédente direction, celle-là même qui fut cirée en grande pompe, d'un coup, soudain, subitement, est sujette à critiques qu'elle n'avait jamais reçues dans les précédents articles. Quelle surprise.
En quoi l'auditeur est-il concerné ? En gros, en rien.
Dans cet article, est abordé un aspect passé jusque là totalement sous silence : l'ambiance dans les couloirs de la chaîne. Avant, à Téléramou, ils savaient rien. Ils enchaînaient les entretiens-promo avec tous les producteurs à longueur d'années, mais ils savaient rien. La terreur était un secret bien gardé.
L'enquête de Libé était donc une enquête au long cours, au fin fond des bureaux du XVIème, là où jamais un journaliste de Libé & Téléramou n'avait mis les pieds.
Les raisons de la parution de cette enquête pile en septembre 22, et pas avant, demeurent mystérieuses. Qu'elle arrive plutôt en fin de règne qu'en début, n'est-ce pas déjà un début de commencement d'éclaircissement du mystère ?
L'article du Téléram' du 31/01 met l'accent sur l'ambiance apaisée dans les couloirs, alors que la qualité des programmes, sous couvert d'audimat, n'est jamais remise en question. La quasi-totalité des émissions sont des décalques de France Inter, les invités-promo s'échangent à qui mieux mieux entre les deux chaînes, les podes & castes originaux sont souvent inécoutables, et piétinent de manière décomplexée des sujets déjà abordés abondamment par Inter, Info, et même France Cu.
Déjà, dans l'article, les téléramées se trompent d'année, en indiquant que l'enquête Libé a paru en septembre 23, et non 22. L'année 22/23 n'a jamais existé ?
Un lapsus révélateur...
"Mission : recréer un climat de confiance. Quelques mois plus tard, l’objectif semble atteint."
"semble" : Téléramou fait preuve de prudence.
La moitié de l'article raconte la cuisine interne, un truc qui ne concerne pas l'auditeur, puisque, nous affirme l'article, "la station (...) ne cesse de battre des records d’audience." Alors à quoi bon changer ?
Téléramou ne sourcille comme d'habitude pas d'un poil : la recherche de l'audimat comme garante de la dégradation de la qualité des programmes, ça, faut oublier. Dans le cas de France Cu, c'est la garantie de l'inverse, évidemment. Plus y'a d'auditeurs, plus le programme est Excellent.
Un raisonnement accepté sans problème quand c'est France Cu, alors qu'il est celui d'une chaîne privée, et non d'un service public.
Dans la seconde partie de l'article, le contenu est enfin un peu abordé.
"Pour la prochaine rentrée, un cap se dessine : l’ex-patronne de l’unité arts et spectacles d’Arte — qui réserve ses annonces pour plus tard — veut mettre en avant la littérature et la scène."
Pour l'instant, la confusion est volontairement entretenue entre émissions littéraires et entretiens-promos niveau "la foire du livre". Quant à la scène, que doit-on comprendre ? Encore des promos ? Ou bien des captations de spectacle ? Une captation, c'est un peu casse-gueule, car l'auditeur, y est souvent perdant, mais... mais... ça coûte pas cher !
Bref, la "directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de Radio France" applaudit. Commentaire des journalistes : "En voilà, un changement ! Du temps de Sandrine Treiner, le ton était plutôt à la compétition, surtout avec Inter… "
Comme les programmes n'ont fondamentalement pas changé depuis l'année dernière...
Une compétition jamais dénoncée par Téléram', qui cirait l'ensemble de la grille comme si elle était hautement tuturelle, pleine de savouarzéconnaissances.
Le reste de l'article :
- relais du discours CFDT sur la suppression de la redevance, sans aucun commentaire évidemment. Les journalistes à Téléram', elles en pensent rien, elles se sont pas renseignées, elle relaient. De mauvaises langues pourraient penser que quand on relaie sans commenter, c'est qu'on approuve.
- la multiplication des rediff', qui fait grincer les dents du personnel, mais accessoirement aussi des auditeurs, mais ça, c'est pas le souci de Téléram'.
Le débat arrive à la fin, avec d'un côté :
"Alors que la production de podcasts s’intensifie, les équipes craignent de voir l’antenne appauvrie au nom de la rationalisation des moyens. '' Difficile de travailler de manière aussi contrainte et standardisée, surtout quand France Culture prétend faire du documentaire d’auteur et de création !'' s’insurge une autrice."
et de l'autre :
"Laurence Bloch réfute toute baisse des moyens de la station : '' Il n’y a aucune mesure d’économies demandée aux chaînes ! L’affectation des moyens au sein des radios peut évoluer d’une saison à l’autre en fonction des priorités éditoriales.''"
Conclusion : le changement d'ambiance ne va pas ramener des sous dans la machine.
Aucun questionnement sur la qualité des fameux "documentaires d'auteur et de création". Je vous conseille de les écouter, car une autre question se pose, que forcément les téléramées ne se poseront pas parce que pour elles tout est bon dans les programmes à France Cu : le manque de moyen (acteurs et textes nuls, voix immatures de radio amateur) n'empêche pas le manque d'idée (écologie / militantisme popolitique tournent dans une boucle sans fin dans les docus "d'auteur").
Et quand on écoute, d'agacement, on se dit au bout de quelques s'condes que pour produire de telles daubes, des moyens, il y en a encore trop, que l'argent est généreusement jeté par la fenêtre.
Je terminerai par un passage très amusant :
"Surtout, la tranche du midi a changé de voix, France Culture s’étant séparée d’Olivia Gesbert, critiquée depuis des années pour ses méthodes de management."
À comparer avec l'article du 28/03/17 signé Carole Lefrançois, qui co-signe celui que nous venons de commenter :
"Olivia Gesbert, “la bonne copine du déjeuner”, sur France Culture"
" (...) Dans son bureau, où une dizaine de personnes s'affairent, Henri Le Blanc — en charge de la coordination depuis deux ans — a vu évoluer l'émission d'une animatrice à l'autre : « Olivia a une approche de ses interlocuteurs particulièrement humaine. » Elle adopte la même écoute appuyée hors micro, avec ses équipes : « C'est un travail plus collectif que jamais. » Chacun suggère des invités, des thèmes (...)"
Sachant que le mag' tuture a pendant des années pondu moult publi-reportages sur la chaîne, raconté les coulisses des exploits en s'entretenant généreusement avec un peu tous les producteurs, ainsi qu'avec la direction explosée en vol, elle a dû tomber des nues en apprenant la fâcheuse nouvelle : l'ambiance était pourrie au sein de la radio tuturelle.
Nouvelle direction, nouveau cirage, avec un article une fois de plus généreux, mais avec la nouvelle direction, qui a droit, comme la précédente, à sa photo pleine page (deux pages : une page entière pour la photo officielle de la direction, une page pour le texte). À Radio France, les stars étoilées brillantes de lumières ne sont pas le contenu des programmes, mais ceux qui les managent.
La médiocrité des programmes ? Mais que nenni, on s'en tape.
La précédente direction, celle-là même qui fut cirée en grande pompe, d'un coup, soudain, subitement, est sujette à critiques qu'elle n'avait jamais reçues dans les précédents articles. Quelle surprise.
En quoi l'auditeur est-il concerné ? En gros, en rien.
Dans cet article, est abordé un aspect passé jusque là totalement sous silence : l'ambiance dans les couloirs de la chaîne. Avant, à Téléramou, ils savaient rien. Ils enchaînaient les entretiens-promo avec tous les producteurs à longueur d'années, mais ils savaient rien. La terreur était un secret bien gardé.
L'enquête de Libé était donc une enquête au long cours, au fin fond des bureaux du XVIème, là où jamais un journaliste de Libé & Téléramou n'avait mis les pieds.
Les raisons de la parution de cette enquête pile en septembre 22, et pas avant, demeurent mystérieuses. Qu'elle arrive plutôt en fin de règne qu'en début, n'est-ce pas déjà un début de commencement d'éclaircissement du mystère ?
L'article du Téléram' du 31/01 met l'accent sur l'ambiance apaisée dans les couloirs, alors que la qualité des programmes, sous couvert d'audimat, n'est jamais remise en question. La quasi-totalité des émissions sont des décalques de France Inter, les invités-promo s'échangent à qui mieux mieux entre les deux chaînes, les podes & castes originaux sont souvent inécoutables, et piétinent de manière décomplexée des sujets déjà abordés abondamment par Inter, Info, et même France Cu.
Déjà, dans l'article, les téléramées se trompent d'année, en indiquant que l'enquête Libé a paru en septembre 23, et non 22. L'année 22/23 n'a jamais existé ?
Un lapsus révélateur...
"Mission : recréer un climat de confiance. Quelques mois plus tard, l’objectif semble atteint."
"semble" : Téléramou fait preuve de prudence.
La moitié de l'article raconte la cuisine interne, un truc qui ne concerne pas l'auditeur, puisque, nous affirme l'article, "la station (...) ne cesse de battre des records d’audience." Alors à quoi bon changer ?
Téléramou ne sourcille comme d'habitude pas d'un poil : la recherche de l'audimat comme garante de la dégradation de la qualité des programmes, ça, faut oublier. Dans le cas de France Cu, c'est la garantie de l'inverse, évidemment. Plus y'a d'auditeurs, plus le programme est Excellent.
Un raisonnement accepté sans problème quand c'est France Cu, alors qu'il est celui d'une chaîne privée, et non d'un service public.
Dans la seconde partie de l'article, le contenu est enfin un peu abordé.
"Pour la prochaine rentrée, un cap se dessine : l’ex-patronne de l’unité arts et spectacles d’Arte — qui réserve ses annonces pour plus tard — veut mettre en avant la littérature et la scène."
Pour l'instant, la confusion est volontairement entretenue entre émissions littéraires et entretiens-promos niveau "la foire du livre". Quant à la scène, que doit-on comprendre ? Encore des promos ? Ou bien des captations de spectacle ? Une captation, c'est un peu casse-gueule, car l'auditeur, y est souvent perdant, mais... mais... ça coûte pas cher !
Bref, la "directrice des antennes et de la stratégie éditoriale de Radio France" applaudit. Commentaire des journalistes : "En voilà, un changement ! Du temps de Sandrine Treiner, le ton était plutôt à la compétition, surtout avec Inter… "
Comme les programmes n'ont fondamentalement pas changé depuis l'année dernière...
Une compétition jamais dénoncée par Téléram', qui cirait l'ensemble de la grille comme si elle était hautement tuturelle, pleine de savouarzéconnaissances.
Le reste de l'article :
- relais du discours CFDT sur la suppression de la redevance, sans aucun commentaire évidemment. Les journalistes à Téléram', elles en pensent rien, elles se sont pas renseignées, elle relaient. De mauvaises langues pourraient penser que quand on relaie sans commenter, c'est qu'on approuve.
- la multiplication des rediff', qui fait grincer les dents du personnel, mais accessoirement aussi des auditeurs, mais ça, c'est pas le souci de Téléram'.
Le débat arrive à la fin, avec d'un côté :
"Alors que la production de podcasts s’intensifie, les équipes craignent de voir l’antenne appauvrie au nom de la rationalisation des moyens. '' Difficile de travailler de manière aussi contrainte et standardisée, surtout quand France Culture prétend faire du documentaire d’auteur et de création !'' s’insurge une autrice."
et de l'autre :
"Laurence Bloch réfute toute baisse des moyens de la station : '' Il n’y a aucune mesure d’économies demandée aux chaînes ! L’affectation des moyens au sein des radios peut évoluer d’une saison à l’autre en fonction des priorités éditoriales.''"
Conclusion : le changement d'ambiance ne va pas ramener des sous dans la machine.
Aucun questionnement sur la qualité des fameux "documentaires d'auteur et de création". Je vous conseille de les écouter, car une autre question se pose, que forcément les téléramées ne se poseront pas parce que pour elles tout est bon dans les programmes à France Cu : le manque de moyen (acteurs et textes nuls, voix immatures de radio amateur) n'empêche pas le manque d'idée (écologie / militantisme popolitique tournent dans une boucle sans fin dans les docus "d'auteur").
Et quand on écoute, d'agacement, on se dit au bout de quelques s'condes que pour produire de telles daubes, des moyens, il y en a encore trop, que l'argent est généreusement jeté par la fenêtre.
Je terminerai par un passage très amusant :
"Surtout, la tranche du midi a changé de voix, France Culture s’étant séparée d’Olivia Gesbert, critiquée depuis des années pour ses méthodes de management."
À comparer avec l'article du 28/03/17 signé Carole Lefrançois, qui co-signe celui que nous venons de commenter :
"Olivia Gesbert, “la bonne copine du déjeuner”, sur France Culture"
" (...) Dans son bureau, où une dizaine de personnes s'affairent, Henri Le Blanc — en charge de la coordination depuis deux ans — a vu évoluer l'émission d'une animatrice à l'autre : « Olivia a une approche de ses interlocuteurs particulièrement humaine. » Elle adopte la même écoute appuyée hors micro, avec ses équipes : « C'est un travail plus collectif que jamais. » Chacun suggère des invités, des thèmes (...)"