Téléramoche, l’organe officiel de la culture minimale, vous propose
ses meilleurs podcasts zintimes.
Soyons honnêtes, présentons les choses comme elles sont :
- au niveau du savoir et de la création : niveau zéro. Sinon ça fait fuir les auditeurtrisses.
- des confessions intimes à tout va : le voyeurisme, ce n’est pas qu’avec les yeux, ça marche aussi avec les oreilles.
Les rédacteurs, qui mitraillent trois clichés par ligne minimum (ils piochent dans un catalogue de deux pages), ne vont pas vous le dire ainsi. Ils vont vous donner bonne conscience, vous donner l’impression que vous êtes dans le temple de l’intelligence, de la création atomique radiophonique. De la bombe.
Ce qui peut donner, dans l'article au titre moultement clichetonnesque «
La révolution podcast : quand la parole se libère »,
«
S’affranchissant des contraintes propres aux grilles radio, de jeunes journalistes, souvent des femmes, investissent le Web. »
Ce sont des journalistes qui parlent d’elles, ou qui ouvrent le micro à des personnes qui vont raconter leur vie intime, telles des Narcisse se mirant dans l’eau, étalant leur vie intime, ne laissant aux auditrisséteurs qu’une petite place pour mater un coup. Egos surdimensionnés tels des youtubeurs de base. Le but est de se foutre à poil au micro.
Sur le plan de la réalisation = zéro.
Imagination = zéro.
A Téléramute, ils ne vont pas vous le dire ainsi, ils vont sortir le dico des clichés et vont
«
Partir de son intimité pour évoquer l’universel »
C’est pareil, mais vous n’avez plus du tout l’impression de mater de l’intime comme des gros pervers. C'est le vernis made in Téléramate.
«
les auditeurs approuvent »
Tu m’étonnes avec une pareille recette, et surtout en ne proposant rien d’autre, comment vouliez-vous que l’autridiciteur n’approuvât pas ?
Mater, c’est trop bon !
En plus, avec Téléramichémoche, vous avez la caution culturelle, alors que, franchement, vous pouvez écouter en long en large et en travers, culturellement parlant = zéro.
A terme, ça donne
«
Notre top des podcasts qui racontent l'intime »
A Téléranul, ils font des top pour tout et n’importe quoi, s’amusent à trier, compter, classer tout ce qui traîne, parce que la compétition, ça attire toujours, avec un bonus maximus de name dropping (classements obligent) pour empiler du cultureux.
Contenu = zéro.
Ce top des podcasts est un article VIP, réservé aux abonnés.
Temps de lecture = 1mn.
Ils en ont de la chance, les abonnés, d’avoir accès à de tels articles de fond sur des sujets aussi pointus.
Les sujets intimes ? Toujours les mêmes. Ouverture sur le monde = zéro.
Ouverture sur le nombril = dans le mille.
Alors de quoi qu’il est question ?
De la sexualité féminine sous toutes les coutures et à forte dose. Le féminisme ? Mon cul ! C’est un filon qui cartonne, on va foncer dedans, et en plus ça coûte pas cher.
On va dire que c’est politique, universel et que ça dit quelque chose de notre monde, et c’est emballé.
Le dernier conseil de Téléramate : une podcasteuse de Arte Radio qui
raconte sa ménopause.
La lassitude peut naître juste du fait que c’est encore quelqu’un qui, à la première personne, se met littéralement à nu.
En fait, heureusement qu’il n’y a pas l’image dans ces podcasts nattes & tifs, parce que tout le monde s’y balade à poil, la zezette et la zigounette à l’air, dans toutes les positions et à tout âge.
Le monde radiophonique se réduit à :
- ma vie intime à moi
- des
fictions pathétiques. C'est de la radio alors les « scénaristes » ne se foulent pas, par manque d’envie ou incompétence, je n’ai pas envie de creuser la question, mais le résultat est là, des scénarios tellement mal fichus qu’adaptés à la tévé ils n'arriveraient même pas aux chevilles des séries et téléfilms français les plus platounets.
Mais en tant que podcasts nattes & tifs, ils ont la côte chez Téléramotte, qui de toute façon a laissé tout esprit, même critique, au vestiaire, pas seulement en ce qui concerne la radio.
Un autre article de Télérabim déploie toutes ses ailes pour glorifier
le palmarès du festival Longueur d’ondes 2021, sans se poser la question une seule seconde (questionner et réflexionner, c’est pas leur truc) sur la pauvreté de ce palmarès, qui laboure les terres du documentaire sur des sujets toujours identiques, comme si la radio ne pouvait pas proposer autre chose. Impossible de critiquer quoi que ce soit de toute façon quand on est partenaire de l’évènement.
Le bilan du festival : «
Radicalisation et enquêtes familiales », les deux mamelles radiophoniques qui pointent drues. De l’actu et de l’intime.
Radicalisation + nazisme = les lauréats qui représentent le top de la radio.
Le problème est le même que sur France Trucure : comme tout le monde est partenaire de tout le monde, il est impossible de donner des pistes de réflexion aux lecteurs ou aux auditeurs, pris pour des moutons qu’on va envoyer paître n’importe où en abusant de leur crédulité.
Parce que lorsque la sincérité se planque derrière des intérêts financiers, on ne peut plus accorder une quelconque crédibilité à ces prescriptions médicalement culturelles.