Au commencement était "Le disco", 7/1/19, maintenant ce sont
Les chansons pour les petits zenfants
Le jour où les petits zenfants ont enfin décidé de devenir mimis ils ont inventé les chansons pour les zenfants .
Jamais on avait vu d’invention plus gentille et plus choupinette. Les petits zenfants aimaient danser en rythme. Les petits zenfants aimaient les mimis mélodies. Les petits zenfants vivaient dans la super attente du refrain. Les petits zenfants, comme y zétaient hyper super contents, le chantaient en avance et débordaient largement sur lui pour l’empêcher de repartir zoup la la.
Les petits zenfants, bien sûr, n’avaient rien contre la musique des vieux. Il pourrait y avoir des cordes ho hisse, des cuivres coquinous et des claviers tagadas, une chorale oh oh oh et des solistes turlututus. Mais on pouvait super simplifier la ptite chanson, éliminer tous les gros bidons — ou ne garder que ceux-ci. Mozart gros caca boudin, Wagner pipi de chat. Si les gens achetaient des trucs zarbis et les Carabinas Carbonaras, c’était pour pouvoir hurler en charabia tout moche O sole mio ou Viens poupoule dès l’ouverture du disque. Et Beethoven, toujours caca boudin, n’a jamais été aussi mimi, sur un synthétiseur mou, que dans Bob l’éponge.
Je me suis rendu compte personnellement moi-même de tout ça le 31 décembre dernier sur le dada de chez ma tati en écoutant Dans la ferme de Mathurin de Marie Acaré sur mon lecteur CD Pegga Pig — France Culture trop caca pipi depuis que j’ai parcouru, cet été, la même chose tout pareil, dans le jardin, entre la cabane à outil de tonton et le plan de tomates de pépé, en écoutant O’Relyan B.Laundger parler du disco moche : j’avais beau voir partout des robes za paillettes et des boules za facettes aussi mimis que des super feux d’artifices à pétards, j’avais fini par trouver ça hyper relou : le disco moche, ce n’est pas une musique de dada, et ce n’est pas Le soulier qui vole, le giga pestacle de Chantal Goya, qui dira que j’ai pas raison : La ferme de Mathurin, à cet instant, avait toute sa place dans le petit dada de chez ma tati. Je m’étonnai tout plein, cependant, de la super simplicité des paroles : "Dans la ferme de Mathurin y’a des meus par-ci, y’a des meus par-là, y’a des meus, y’a des meus, y’a des meus meus meus" répété en boucle comme dans les super livres de comptines pour les tout ptits.
J’étais sur le point de percer les trucs mystérieux des chansons pour les zenfants quand le morceau a fait stop, remplacé par Mon petit lapin, et je me suis dit au dedans de moi que c’était ça être un zenfant : être zenfant c’était ne pas être surpris de passer de la mimi Ferme de Mathurin au durdur Petit lapin.
Heureusement j’ai raccroché très vite un Pirouette Cacahuète des Daffy Dunk, à l’instant même où la tite roue du pti cheval se prenait le virage de la cour des canards pour entrer dans le local des poubelles, et j’ai été surpris, comme tout le temps, que ce moment ne mourirait jamais. J’étais revenu dans ce monde de pommes de reinettes, dans ces bateaux sur l’eau plus rigolos qu’une petite marionnette, dans le royaume perdu, entre les coins coins et les poubelles, de Henri Dès, le super grand maître des pestacles pour zenfants — dans ce super grand jardin qui avait presque vécu, un peu avant ma naissance, de Dorothée à Goya, de Garcimore à Douchka, les chansons pour les zenfants comme un nouveau Gulli parc, une autre super grande fête à neuneu.
On était là dans le temps du rire zé des chants dans la ferme magique où la poule sur un mur, avant de disparaître, picote du pain dur et hop, picoti picota, lève la queue et puis s’en va.
Mais sa disparition, ou plutôt sa réapparition dans l’Église, dans l’armoire et dans la grange, était peut-être la chanson pour les petits zenfants ultime — rien de tout cela ne pouvait exister vraiment, c’était trop beau, trop joyeux pour ce monde, la chanson pour les petits zenfants était la musique que devaient écouter les choupinous.
J’en étais là de mes super réflexions sur la musique quand je me suis retrouvé assis, au réveillon, entre deux haut-parleurs super puissants.
J’ai pas reconnu tout de suite la super chanson. Dix secondes de cris d’oiseau tout seul, comme quand pépé perd son dentier, l’impression d’un danger qui va faire poum.
Il était déjà trop tard, j’étais parti, entraîné, quand le thème du cui cui a commencé.
C’était Alouette, de Bonnet D.
La chanson pour les zenfants la plus complètement dingue du monde. Une alouette qui se fait plumer le cou, les yeux, le bec, la tête, les pattes, c’est trop fou — on dirait des scieurs de long longi longa foutadgi foutadga ratadgi ratadga barbagna cagagnou verse à boire.
Mais, incapable de bouger comme quand je vais au dentiste, j’étais bien obligé de reconnaître que cette chanson était hyper géniale, et de me féliciter en dedans de moi comme j’étais trop mimi d’avoir avant bu toutes les bouteilles de Champomy pour planer avec le zoizeau jusqu’au cœur de l’expérience de la chanson pour les zenfants, là où il n’est plus question de truc moches géniaux, mais seulement de dire un super grand merci à ce qui faut bien appeler, après Annie Cordy, la Frida oum papa lala lalala, la petite gretchen aux gros bras, un truc du tonnerre : ce qui ding ding ding di gue ding, mais qui cot cot cot coin coin coin, indubitablement, en dehors du chou pi ta pam boing bo-bo-boing boing bo-bo-boing boing boing boing.
Au revoir les amis
Les chansons pour les petits zenfants
Le jour où les petits zenfants ont enfin décidé de devenir mimis ils ont inventé les chansons pour les zenfants .
Jamais on avait vu d’invention plus gentille et plus choupinette. Les petits zenfants aimaient danser en rythme. Les petits zenfants aimaient les mimis mélodies. Les petits zenfants vivaient dans la super attente du refrain. Les petits zenfants, comme y zétaient hyper super contents, le chantaient en avance et débordaient largement sur lui pour l’empêcher de repartir zoup la la.
Les petits zenfants, bien sûr, n’avaient rien contre la musique des vieux. Il pourrait y avoir des cordes ho hisse, des cuivres coquinous et des claviers tagadas, une chorale oh oh oh et des solistes turlututus. Mais on pouvait super simplifier la ptite chanson, éliminer tous les gros bidons — ou ne garder que ceux-ci. Mozart gros caca boudin, Wagner pipi de chat. Si les gens achetaient des trucs zarbis et les Carabinas Carbonaras, c’était pour pouvoir hurler en charabia tout moche O sole mio ou Viens poupoule dès l’ouverture du disque. Et Beethoven, toujours caca boudin, n’a jamais été aussi mimi, sur un synthétiseur mou, que dans Bob l’éponge.
Je me suis rendu compte personnellement moi-même de tout ça le 31 décembre dernier sur le dada de chez ma tati en écoutant Dans la ferme de Mathurin de Marie Acaré sur mon lecteur CD Pegga Pig — France Culture trop caca pipi depuis que j’ai parcouru, cet été, la même chose tout pareil, dans le jardin, entre la cabane à outil de tonton et le plan de tomates de pépé, en écoutant O’Relyan B.Laundger parler du disco moche : j’avais beau voir partout des robes za paillettes et des boules za facettes aussi mimis que des super feux d’artifices à pétards, j’avais fini par trouver ça hyper relou : le disco moche, ce n’est pas une musique de dada, et ce n’est pas Le soulier qui vole, le giga pestacle de Chantal Goya, qui dira que j’ai pas raison : La ferme de Mathurin, à cet instant, avait toute sa place dans le petit dada de chez ma tati. Je m’étonnai tout plein, cependant, de la super simplicité des paroles : "Dans la ferme de Mathurin y’a des meus par-ci, y’a des meus par-là, y’a des meus, y’a des meus, y’a des meus meus meus" répété en boucle comme dans les super livres de comptines pour les tout ptits.
J’étais sur le point de percer les trucs mystérieux des chansons pour les zenfants quand le morceau a fait stop, remplacé par Mon petit lapin, et je me suis dit au dedans de moi que c’était ça être un zenfant : être zenfant c’était ne pas être surpris de passer de la mimi Ferme de Mathurin au durdur Petit lapin.
Heureusement j’ai raccroché très vite un Pirouette Cacahuète des Daffy Dunk, à l’instant même où la tite roue du pti cheval se prenait le virage de la cour des canards pour entrer dans le local des poubelles, et j’ai été surpris, comme tout le temps, que ce moment ne mourirait jamais. J’étais revenu dans ce monde de pommes de reinettes, dans ces bateaux sur l’eau plus rigolos qu’une petite marionnette, dans le royaume perdu, entre les coins coins et les poubelles, de Henri Dès, le super grand maître des pestacles pour zenfants — dans ce super grand jardin qui avait presque vécu, un peu avant ma naissance, de Dorothée à Goya, de Garcimore à Douchka, les chansons pour les zenfants comme un nouveau Gulli parc, une autre super grande fête à neuneu.
On était là dans le temps du rire zé des chants dans la ferme magique où la poule sur un mur, avant de disparaître, picote du pain dur et hop, picoti picota, lève la queue et puis s’en va.
Mais sa disparition, ou plutôt sa réapparition dans l’Église, dans l’armoire et dans la grange, était peut-être la chanson pour les petits zenfants ultime — rien de tout cela ne pouvait exister vraiment, c’était trop beau, trop joyeux pour ce monde, la chanson pour les petits zenfants était la musique que devaient écouter les choupinous.
J’en étais là de mes super réflexions sur la musique quand je me suis retrouvé assis, au réveillon, entre deux haut-parleurs super puissants.
J’ai pas reconnu tout de suite la super chanson. Dix secondes de cris d’oiseau tout seul, comme quand pépé perd son dentier, l’impression d’un danger qui va faire poum.
Il était déjà trop tard, j’étais parti, entraîné, quand le thème du cui cui a commencé.
C’était Alouette, de Bonnet D.
La chanson pour les zenfants la plus complètement dingue du monde. Une alouette qui se fait plumer le cou, les yeux, le bec, la tête, les pattes, c’est trop fou — on dirait des scieurs de long longi longa foutadgi foutadga ratadgi ratadga barbagna cagagnou verse à boire.
Mais, incapable de bouger comme quand je vais au dentiste, j’étais bien obligé de reconnaître que cette chanson était hyper géniale, et de me féliciter en dedans de moi comme j’étais trop mimi d’avoir avant bu toutes les bouteilles de Champomy pour planer avec le zoizeau jusqu’au cœur de l’expérience de la chanson pour les zenfants, là où il n’est plus question de truc moches géniaux, mais seulement de dire un super grand merci à ce qui faut bien appeler, après Annie Cordy, la Frida oum papa lala lalala, la petite gretchen aux gros bras, un truc du tonnerre : ce qui ding ding ding di gue ding, mais qui cot cot cot coin coin coin, indubitablement, en dehors du chou pi ta pam boing bo-bo-boing boing bo-bo-boing boing boing boing.
Au revoir les amis