terki(https://regardfc.1fr1.net/t19p450-les-matins-de-france-culture#24913) a écrit: Cancoillote a écrit:Les imprécations générales et fulminantes contre le capitalisme financier sont une chose, la description et l’analyse du mécanisme des subprimes en est une autre, est-ce que vous pouvez citer un passage de ces ouvrages où on lit le mot subprimes?
"La crise du capitalisme américain" de Paul Jorion rédigé en 2003/2004
page 142 :
" Il existe aux États-Unis deux secteurs distincts dans le domaine du crédit à la consommation : le secteur prime, c’est-à-dire de première qualité et le secteur
subprime, « sous-prime ». Faute d’une traduction heureuse de ces deux termes en français, je parlerai ici de « prime » et de « sous-prime ». Dans le domaine du prêt-logement, le secteur sous-prime est en vaste expansion : il représentait 9 % du marché en 2002 et le secteur prime, les 91 % restants ; en 2004, les chiffres respectifs étaient de 20 % contre 80 %. La distinction reflète une évaluation spontanée du risque encouru par le bailleur de fonds de perdre tout ou partie de sa mise. Le consommateur prime est considéré de ce point de vue comme représentant un risque négligeable alors que le consommateur sous-prime est censé représenter un risque de défaillance élevé*."
page 143 :
En effet, alors que le crédit personnel apparaît dans les cas qui relèvent du secteur prime comme une opération qui bénéficie à la fois au prêteur et à l’emprunteur, il s’agit, comme on le verra, dans le cas du
crédit sous-prime d’une transaction qui bénéficie unilatéralement au bailleur de fonds.
page 144 :
Dans le cas du
secteur sous-prime, et je le souligne, je ne parle plus ici de prime reflétant le risque réel couru par le prêteur de ne pas être remboursé mais de la deuxième composante, de son profit, la part du taux qui représente le profit du bailleur de fonds est de 3 % à 6 % plus élevée que dans le secteur prime, sans autre justification à cela que le rapport de force extrêmement défavorable au consommateur.
page 149
"Conscients qu’ils ont affaire à des consommateurs défavorisés, les prêteurs du secteur
sous-prime s’efforcent de cacher autant que faire se peut à leurs clients le coût réel de leur emprunt."
etc..etc..
non seulement Jorion parle de subprime mais il a même l’élégance de le traduire en français.
alors Cancoillotte.. heureuse ?