Forum des auditeurs passionnés et critiques de France Culture

Ouais. Espoir et Confiance ? Ou bien encore du double langage ?

Espoir et confiance, eh bien au public demandeur de culture il en faudra et puis aussi un moral solide, après un second coupé-de-ruban par Poivre-Jeune qui dans la matinale est venu pour nous chanter une autre musique au micro de Marc Voinchet. Passons sur le copinage copinouillant du Voinche qui se retient à peine de faire avec OPA comme il fait avec tous les invités : pour cette fois il en est pas encore au coup de coude dans les côtes quel progrès ; par chance c'était pas trop outré et l'autre n'a pas eu à lui conseiller d'arrêter de fumer la moquette (fameuse vanne balancée en direct au Voinche par Jean-Marie Cavada alors chaif de Radio-France, c'était un midi de 2005 alors que la brosse à reluire du premier avait un peu trop vigoureusement lustré le costard du second et échauffé ses oreilles).

Mais alors, quelle chanson ? Ben pas trop la chanson de la culleture, hein : de la culture ou de l'info ? Ben de l'info, et plutôt et internationale dit-il. Remarquez ça pourrait être un mieux, si les journalistes de la rédac' se trouvent forcés de délaisser le théatre de boulevard qu'ils s'obstinent à monter autour de la politique intérieure, contribuant à sa dégradation par le vice usuel du médiatique scénarisé. Mais au fait, quelles conséquences sur l'audience ? Eh bien spéculons, spéculons : si le franchouillard qui s'est jeté sur FC depuis 1999 veut entendre du thriller Matignon et si les enquêtes d'audience le font savoir, alors il faut s'attendre à un recentrage sur la politicaille intérieure, et là je parie que ça se fera avant le printemps ! (je souhaite me tromper). De toutes façons, vu la conscience journalistique de la taule, vu l'incapacité au décentrement dont a fait preuve l'actuelle rédaction, ben si on lui demande de parler du Monde on est certains d'entendre pas mal de conneries : ce qu'ils ne pourront pas dégoiser sur Sarko pour débiter de la moraline politique, ben ils le balanceront sur je sais pas moi Berlusconi et basta. Ils continueront à se faire plaisir et nous on sera plus que jamais conviés à voir le monde à travers leurs lunettes déformantes. Voila ce qu'on peut redouter avec ce France-Monde voulu par OPA, qui le dit clairement comme ça mais avec un optimisme qu'on n'est pas obligés de partager.

Il en profite pour transformer l'essai avec un éloge des autres émissions d'actu : le nouveau Kravetz-Delorme à 11h (voyez combien de temps le jeunot sur-articulant va tenir avant de se faire bouffer par le vieux briscard mâchouillant, on parie ? ), et le nouveau Grain-à-moudre, délesté des sottises rhétoriques de Julie "la-la-la/de-de-de" Clarini remplacée par Louise "bisounours" Touret, là c'est difficile de dire d'avance si Brice Couturier se retrouve avec un autre boulet ou plutôt une poupée qui tousse. Le numéro de félicitations devrait s'arrêter là car il est l'heure de rendre la parole à Alain-Gérard Slama juste avant que Julie vienne s'asseoir sur ses genoux. Allez encore une brassée de fleurs envoyées à tout le monde dans cette émission formidable au sein d'une station formidable. Des fleurs à Hubert Huertas qui a pourtant fait une demi-heure plus tôt un affligeant numéro d'anti-journalisme. Des fleurs à Julie Clarini malgré la bouillie affreusement scolaire qu'elle inflige à l'auditeur pour ouvrir son année de matinales. Tellement de fleurs qu'en fait on comprend qu'elle sera co-animatrice des matins. Du coup on peut faire des pronostics pour ces 6 mois de Matinales (on verra si ça se prolonge après septembre) : si l'intelligence des invités se rebiffe contre les questions idiotes, alors je pense qu'ils seront sombres pour Julie et ça commence en ce moment même à 8h30 mais ça, autant en parler dans le fil des Matins...

Je serai plus mesquin dans mes commentaires. Si j'ai pu croire chez Veinstein qu'OPDA s'était débarassé du tic du formidâââble, il y a eu un sacré retour de manivelle ce matin.Et même Voinchet nous a collé du formidable.
Et c'est vrai qu'avec JC, elle a du être gênée, c'est comme si FC avait accouché de la Venus de Milo.

Elle a du en rester sans… bras

Alors il y a des changements en janvier, on a vu ça et on en cause.

Et pour l'été & ensuite la rentrée on annonce déjà ici , cela :

<< C’est cependant au fil des mois suivants qu’Olivier Poivre d’Arvor, qui publie le 5 janvier Bug made in France chez Gallimard, apposera sa marque littéraire sur les ondes de la radio des livres.

Dès le 28 juillet, et jusqu’au 2 septembre dans la grille d’été, il souhaite proposer des lectures des bonnes feuilles des romans de la rentrée.

En septembre, “Secret professionnel”, une émission hebdomadaire consacrée aux coulisses des œuvres et des métiers du livre devrait être confiée à Charles Dantzig, tandis qu’une tranche horaire s’ouvrira à la critique à raison d’un jour par discipline artistique (livres, cinéma, arts plastiques, etc.), à l’image d’un “Masque et la plume” quotidien. Et Mazarine Pingeot pourrait animer une émission intitulée “La part d'enfance”.

Enfin le projet d’une grande manifestation France Culture autour du livre lui tient particulièrement à cœur. >>

Après quelques remarques sur le numéro d'enfumage d'hier matin , j'avais seulement à ajouter, mais en la séparant de ma réponse en coup de gueule, une divagation d'auto-contradiction, car je ne me résouds décidément pas à prendre pour des cons ces gens qui mènent leur barque perso avec malgré tout, une bonne habileté. Quand à les prendre pour des cyniques complets, ça reviendrait à jouer contre eux leur propre jeu de la soupçonnite, signe que leur endoctrinement atteint ses objectifs : car pour l'auditeur se montrer férocement soupçonneux et hargneux à l'encontre de radio-soupçon, c'est finalement se laisser contaminer par le mauvais esprit qui ne cesse d'émaner de cette chapelle de prédicateurs. << Cher public de bons cons, devenez tous aussi soupçonneux que nous le sommes à France Culture et la révolution est pour demain matin !! >> Donc, comme disait Cyrano : non merci !

Non merci. Changeons notre fusil d'épaule : soucieux de ne pas chassepoter unilatéralement un menteur carabiné qui de toutes façons s'en tamponne, et d'ailleurs que peut-on espérer tirer d'un ex-diplomate sinon du baratin et de l'attrape-couillons, on peut aussi se demander dans quelle mesure Poivre fait l'âne pour avoir du son, à moins qu'il ne joue le Maître-Jacques et du double langage : ici il s'agit de doper ses troupes, de flatter son public avec des fadaises, de mentir par naïveté ou par effronterie après tout peu importe, car tout ça c'est la fonction de représentation. Et puis à côté, il peut (enfin, il pourrait) soigner la production c'est à dire fabriquer un programme valable. Qu'à l'autre bout du poste les auditeurs exigeants n'en voient toujours pas la traduction mais plutôt une régression, c'est bien le hic. Mais tout de même, voila ce qu'on pourrait encore espérer, simplement en jouant a contrario d'un des vices favoris de cette chaine qui du matin au soir fait son beurre avec du procès d'intention, trick archi-usuel de notre époque et dont les débats en ligne ne sont d'ailleurs pas exempts voyez le site de FC, ses pages Facebook, et même parfois ici, oui c'est ça aussi le jeu d'un forum mais je m'égare, là. Alors disais-je, a contrario oui : dans un accès de fantasme (étayé par rien du tout, il faut le dire) et de bienveillance (effet Pelforth) ça serait tout un sens politique et une habileté de communiquant, qu'avec une bonne dose de bienveillance on accorderait à la Direction de France Culture. Jean Yanne disait "vendre la merde oui mais sans dire un gros mot". C'était en 1969. En 2011 nous aurions, au mieux (!) le credo Poivre : << cette merde fumante que je mets en devanture n'est que le produit d'appel de ma parfumerie parce que je veux aussi changer la vie des mouches à merde >>.
Mon Dieu que ça serait beau !!!
(n'empêche que ça pue).

Au fait, je sais plus très bien de qui je me fous, là : de lui, de moi, des visiteurs de ce forum ? Hum hum, entre deux vannes causées par l'exaspération, un tel exercice d'indulgence est bien en soi une façon de ramer à contre -courant. Mais demander de la culture à France Culture, de toutes façons c'est déjà ramer à contre-courant, alors on a l'habitude. A contre-courant et sans rétroviseur, et en plus dans une galerie enfumée, alors... on se dit que décidément on ne voit pas le bout du tunnel pour la culture sur France-Culture.

D'accord, parfaitement d'accord, et ne serait-ce que par goût dialectique, il faut se faire deux minutes l'avocat d'OPA.

L'argument de l'audience n'est pas complètement creux pour une chaîne qui a pour vocation la diffusion de la culture : Pour mesurer le débit d'écoulement d'un fluide dans un tuyau, on multiplie la vitesse du fluide par la section du tuyau.

Mettons, le temps de la métaphore, que la diffusion de la culture visée soit ce débit, la section du tuyau serait bien sûr le nombre d'oreilles branchées et la vitesse, en quelque sorte, la densité de culture du flux.

On a deux choix pour augmenter le débit : jouer sur la vitesse (la densité de culture) ou sur la taille du tuyau. Depuis dix ans, France Culture a clairement fait le second choix.

Or, quand vous arrosez le jardin, à débit constant, si vous élargissez votre tuyau, vous diminuez forcément la vitesse d'écoulement. FC fait le pari que le corollaire suivant est vrai : en baissant la vitesse (lire qualité) du flux, la largeur du tuyau augmente (aparté : c'est peut-être cette image à l'esprit qu'on peut affirmer tranquillement et objectivement que les Voichet, Goumarre et compagnie ne sont pas des flèches).

Est-ce que l'expérience confirme la chose ? Manifestement, il semblerait.

Le hic, et c'est peut-être là qu'il y a matière à infiltrer les failles de l'argument, c'est qu'a mon goût, il faut sacrément abaisser la densité de culture pour faire monter un petit peu l'audience.

De combien, au fait ?

• Aujourd'hui donc, elle est à 1,8% en audience cumulée sur un jour.
  
  
• D'après cette page de Wikipedia, en 2009, elle était à 1,4%.
  
  
• Dans un entretien qu'il nous avait accordé, je crois me rappeler qu'OPA avait évoqué le chiffre passé de 1,2%. Mais il n'avait pas précisé à quel passé cela renvoyait.
  
  
• Plus étonnant enfin, ici sur Acrimed, est rapporté le fait suivant :
  
  

  Jean-Paul Cluzel a salué aussi la montée d’audience de France Culture sous la direction de Laure Adler de 400.000 à 600.000 auditeurs

  400 000? En ce moment, nos 1,8% sont 950 000 auditeurs. Même si l'auditoire a augmenté depuis, ça devait situer celui de la chaîne à la moitié de ce qu'il est aujourd'hui... Comme ce genre d'infos rapportées est au moins à recouper, recoupons : sur un média probablement impartial, cette page de Radioactu.com datant de 2000 confirme :
  
  

  Radio France note la "nette progression" de France Musiques (1.9% d'audience cumulée), et la "stabilité" de France Culture, avec 0.8% d'audience cumulée.
  

  (c'était à l'époque ou France Musique arborait un pluriel, je crois honnis par ses fidèles, et justement avait une audience notablement supérieure à celle d'aujourd'hui).
  

Donc en dix ans de baisse du débit culturel, le tuyau a plus que doublé de taille, de 0,8 à 1,8% ça fait 125% d'augmentation et plus de 500 000 auditeurs "gagnés", enfin pour au moins une seconde, sur la journée.

Argh, si OPA arguait de cela, nous serions peut-être à la peine.

Sauf que finalement, au bout du bout, à côté des 10% d'Inter et de 12,5 de RTL, ça ne représente toujours qu'un saut de puce, certes haut par rapport à la taille de la puce, mais...

Autre contre-argument, sur la valeur des chiffres, extrait de Wikipedia à la page Audience :

Wikipedia a écrit:
[...] l'écart théorique de précision entre la mesure d'audience et l'audience réelle atteint dans ce cas 0,6 point

Aïe, dans ce cas, ça veut dire que l'audience cumulée "réelle" de FC en 2000 était comprise entre 0,5 et 1,1%, et l'actuel entre 1,5% et 2,1% ! (aux habitués du vocabulaire de la statistique et du sondage, c'est bien ce qu'il fallait comprendre, et non un écart de +/- 0,6 ?).

En d'autres termes, l'audience n'a peut-être bien augmenté que de 0,4 points (pour ne pas dire "augmenté de 0,4%", ce qui serait trompeur).

Quant à la baisse de densité culturelle... dure à chiffrer.

Nessie s'était lancé je crois dans un décompte du nombre d'heures par semaine qu'on pouvait raisonnablement qualifier de culturelle0. Pourquoi ne pas essayer de mettre ces chiffres comparés à ceux qu'on pourrait faire d'une grille de 2000 pour voir si notre fameux "débit de culture transmise" a augmenté ?

Sur quel fil était-ce, Nessie?

Pour peu que cette quantité-là ne se révèle pas d'une évolution favorable, nous aurions peut-être les bases d'un démontage technique de l'argument de l'audience dans le cas de France Culture.

Pour aller un peu plus loin dans les motivations qui peuvent pousser OPA et les directeurs de France Culture à viser l'audience, voici ce qu'on lit dans un compte-rendu des commissions du sénat datant, au sujet d'une audition de M. Jean-Luc Hees (PDG de Radio France) du 6 octobre 2010 menée par MM. Jacques Legendre, président de la commission Culture, Éducation et Communication du Sénat, et M. Arthuis, président de la commission des finances :

- M. Jacques Legendre, président de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication

Une délégation de la commission de la culture et de la communication, que j'ai l'honneur de présider, s'est rendue la semaine dernière sur le site de la Maison de la radio et a pu constater l'ampleur du chantier et ses enjeux pour le groupe. Mais pouvez-vous donner davantage de précisions sur l'exécution de votre contrat d'objectifs et de moyens en 2009 ?

- M. Jean-Luc Hees, président-directeur général de Radio France

L'ensemble des objectifs inscrits dans le COM [comprendre "contrat d'objectifs et de moyens"] a été respecté. L'axe de travail est le renforcement du coeur de métier avec la rénovation de toutes les grilles de programmes, qui a conduit à la consolidation des audiences du groupe :

- les grilles de France Inter (2006) et de France Info (2007 et 2009) ont été profondément renouvelées et les audiences cumulées respectives ont été de 10,2 % et 8,8 % en 2009, pour des cibles fixées en 2006 à 9,2 % et 8,9 % ;

- France Bleu poursuit sa stratégie de renforcement de son ancrage local. L'audience a été de 6,8 % en 2009, pour une cible de 6,1 % ;

- pour France Culture, priorité a été donnée à la lisibilité de la grille et l'audience cumulée, à hauteur de 8,1 % sur trois semaines en 2009, a été satisfaisante ; la cible avait été fixée à 7,8 % ;

- s'agissant de France Musique, l'audience cumulée est correcte mais une modernisation de la chaîne est envisagée ;

- enfin Le Mouv' n'a pour l'instant pas vraiment trouvé son public, alors que son rôle de point d'entrée des jeunes dans le service public radiophonique est important. Sa grille a donc été remaniée avec un axe de radio généraliste à vocation musicale.

Voilà qui est clair. L'audience est une part essentielle des objectifs figurant au contrat passé entre l'état et Radio France.

On s'en rendra d'autant mieux compte en dénichant ce fameux contrat. En fouillant le net, on finit par le trouver ici : http://www.culture.gouv.fr/mcc/content/download/6119/41187/version/1/file/22-07-+COM+2010-2014+de+INA+-+version+finale.pdf

Et bien je vous le donne en mille, en objectif 1.I.1 : l'audience.

Un extrait du tout début du contrat :

Objectif 1 – Réunir le plus large public
1.1 - Augmenter et maintenir les audiences des antennes
En termes d’audiences pour la période 2010-2014, les objectifs fixés à Radio France reposent sur la
réalisation de performances supérieures ou égales aux moyennes réalisées entre janvier
et décembre 2009 (cf. indicateurs 1.1.1 et 1.1.2). Pour France Bleu et le Mouv’, les attentes sont
très supérieures au réalisé 2009, pour l’une en raison de la création prochaine de nouvelles
stations locales, pour l’autre du fait d’une réelle mutation éditoriale destinée à ouvrir l’ancienne
« radio rock » à de nouveaux publics.
Indicateur 1.1 - Audience des chaînes en FM
Indicateur-cible 1.1.1 - Audience cumulée sur un jour moyen et sur trois semaines
Indicateur-cible 1.1.2 - Part d’audience des chaînes généralistes

Assez parlant, n'est-il pas ? Dès lors, OPA, comme tous ses prédécesseurs, est contraint, archi-contraint. Et il m'est avis que la rapidité d'atteinte des objectifs prime sur la façon de le faire, donc les bonne vieilles recettes qui consistent, comme le disait Nessie, à présenter un étal de fumier, ou, pour être plus mesuré, de sucettes et de bonbons Haribo comme le font certaines grandes surfaces de bricolage en entrée de magasin, ces recettes sont celles au-delà desquelles on ne se risquera pas. Surtout si on ne compte rester qu'un ou deux ans avant de filer vers d'autres cieux, plus sucrés et colorés encore.

Mais bref, que cela ne nous rebute pas de prendre quand même pour argent comptant la volonté déclarée d'une meilleure diffusion de la culture, et l'audience comme un simple moyen d'y parvenir. Et de construire cet indice du débit culturel efficace dont je parlais deux messages plus haut, si vous voulez, qui serait une réponse solide et dépassionnée.

Je vous conseille en tout cas de lire ce document, le Contrat d'Objectifs et de Moyens qui lient l'Etat et Radio France, au-delà du premier paragraphe.

On y apprend plusieurs choses, notamment à l'objectif 3 : "Satisfaire les exigences des auditeurs-trices en termes de qualité", que

En complément de ses objectifs de fidélisation et de conquête d’audience, Radio France vise également à satisfaire l’exigence de ses auditeurs-trices en termes qualitatifs.
[...]
Indicateur-cible 2 – Satisfaction des auditeurs-trices
Indicateur de suivi 2.1 – Avis des auditeurs-trices sur la qualité des journaux d’information et des programmes de débat et de confrontation des points de vue
[fin de l'objectif]

L'avis des auditeurs sur les programmes à caractères culturels, par contre...

Autre chose, plus loin, à propos de l'objectif 5 : "Conforter l’action musicale et culturelle des chaînes"

Radio France soutient également la création à travers la fiction radiophonique grâce à une politique de commandes à des auteur-es contemporain-es. France Culture poursuivra, sur la période 2010-2014, sa politique de commandes d’oeuvres inédites et utilisera le secteur de la fiction pour renforcer son rôle de producteur au coeur de la Cité. Radio France constitue aussi un patrimoine culturel et sonore à travers la diffusion de grandes oeuvres théâtrales et littéraires, l’enregistrement d’entretiens avec des personnalités du monde intellectuel et artistique et le développement de documentaires d’actualité.

Indicateur de suivi 6.2 : soutien de France Culture à la création

Peut-être cela explique-t-il pour partie l'emportement d'OPA à propos de l'article des Inrocks qui reprochait à France Culture le délitement de son espace offert à la création radiophonique?

En tout cas, on fera peut-être une place particulière sur ce forum consacrée à ce contrat, qui me semble d'un éclairage utile dans cette la nuit tombée sur cette radio que nous voudrions vraiment culturelle.

C'est un peu plus clair à présent et il est facile de voir pourquoi la direction choisit certains axes bien précis pour se défendre et s'offusquer. Si des auditeurs ont le malheur de pointer des manquements qui se rapprochent des préconisations de ce cahier des charges, ils craignent aussitôt le déclassement et sortent les griffes. C'est pour ça qu'ils sont autant sur la défensive et que la nouvelle des taux d'audience est saluée par moults "!!!!" de la part du service com' de la station sur Fb. Il y a sans doute aussi le fait que pour un directeur, il est préférable de quitter la station avec un bilan globalement positif pour pouvoir rebondir facilement (le reclassement des dirlos de FC est un sport national). On ne prend pas de risques et on remanie la grille avec des recettes toutes faites qui vont marcher. A la métaphore du fumier, je préfère celle des haribos, de Frédéric, parce qu'on prend les auditeurs pour des mômes un peu influençables (et qui ont le droit de vote...). C'est du pur sucre pour capter une audience le temps d'un petit quart d'heure et ça suffit, et on multiplie donc les recette sans risques. Il suffit de jouer sans cesse sur le motif d'indignation du jour et c'est gagné. C'est un peu ce qu'on pourrait appeler le "Syndrôme de la tauromachie" : alignez les sujets culturels et vous n'aurez que peu de réactions. Insérez au milieu un sujet sur la tauromachie et vous aurez 2000 réactions polarisées. C'est ce qu'on cherche, du bruit et de la chaleur histoire de créer l'illusion de la masse. Il suffit de limiter les sujets qui mobilisent peu et voilà. La meilleure illustration de ce phénomène, c'est Hubert Huertas lui-même chez le médiateur, qui se plaignait du fait que certains auditeurs regrettent que France Culture s'éloigne de sa vocation (un indice, sa vocation est dans le nom de la station) : "France Culture est une radio de son temps : on ne va pas parler du Kazakhstan pendant les révolutions arabes". C'est un beau résumé de ce qu'on pense à la station : on défend son bout de gras (Huhu est journaliste politique, il ne va pas tout à coup se mettre à défendre ce qui est hors actualité), et on méprise ce qui n'est pas dans les titres d'actualités, avec le bon vieux "mais vous ne vous rendez pas compte avec tout ce qui se passe dans le monde mais mon cher vous rêvez.").
Faire de l'audience, ce n'est pourtant pas une tare : les Nouveaux Chemins remportent un grand succès de podcast, et la rubrique "les plus consultés" sur le site indiquent bien un grand succès pour les émissions longues, patientes sur des sujets qui ne concernent pas le dernier battement de cil politique du jour. On préfère donc se reposer sur la recette du moindre effort, sans faire preuve d'imagination, installer un traintrain journalistique, et tout ça avec cette fameuse posture permanente de l'impertinence décalée qui n'est qu'une copie conforme (sans l'expérience) de ce que la presse généraliste propose. Il y a de quoi être bien déprimé...
(pardon pour le style décousu, pas facile taper un post en luttant contre une conjonctivite - et une envie d'entarter quelques perles rares du recrutement made in OPA)(et d'autres).