fanch a écrit:J'ai la naïveté (ou le moulin à vent) de croire qu'il faut avoir fait un peu/beaucoup de radio pour créer une grille radio, me trompé-je ?
Complètement. Entre Laure Adler enfant de la maison et JM Borzeix néophyte complet archi-parachuté, on a vu la différence : nous regrettons tous les années de radio qui sont sorties de la Direction du deuxième...
Mais ça n'est pas aussi simple. Je ne crois pas vraiment qu'il s'agisse ici de "créer une grille". Pour créer un programme, il y aurait déjà pas mal de gens dans la place, qui seront écoutés. D'ailleurs il y a déjà de quoi s'inquiéter : si c'est Lebrun, pour le culture c'est foutu d'avance. Si on écoute Veinstein ça sera différent, et tout aussi intoxiqué idéologiquement mais dans une autre direction. Et la grille Borzeix d'ailleurs, à qui était-elle due ? A Borzeix ou à des gens déjà en place, dont des conseillers, des Trutat, des Cazenave ? Laure Adler quant à elle, avait dans les années 90 repris une émission de télé qui était initialement une émission culturelle et l'est restée mais dans l'ère Adler ça s'est fait avec une lourde dégradation qui aurait du nous alerter quelques années plus tard en voyant arriver Laure Adler pour diriger FC, pour peu qu'on se souvienne de certains moments catastrophiques du Cercle dans les années qui ont précédé sa nomination à FC. Enfin concernant Taddéi : dans sa discussion avec Martel, tout nous montre qu'il applique une doctrine télé dont il n'est pas le concepteur. Il ne se prétend pas producteur, il semble ne même pas imaginer ce que ça veut dire, au point de refuser le même titre à son interlocuteur.
La vraie question rassemble donc plusieurs aspects : il y a celui de la ligne éditoriale voulue par un responsable, et donc l'esprit général qu'il insuffle. Et il y a aussi la question "Qui est responsable de quoi ? // Qui fait quoi ?". Borzeix missionné par Jeanneney et faisant oeuvrer des gens dont certains étaient là depuis 30 ans, ça nous a donné du diamant radiophonique dont il reste aujourd'hui beaucoup plus que des traces : un esprit qui n'est pas mort, mais juste un tout petit peu envahi par des faussaires et des enfants gâtés.
Ce que je crois : que rien n'est plus normal que de recruter des cadres venus d'autres médias et qui ont oeuvré dans des émissions culturelles. Le soupçon de parachutage ne me semble pas très pertinent : de toutes façons je préfère qu'on nous parachute un bon, plutôt que de donner la place à un mauvais sous prétexte d'ancienneté. Rappelons que Laurence Bloch a assisté Laure Adler dans une politique de destruction des documentaires, mais Laurence Bloch était dans la place depuis plus de 10 ans. Je ne dis pas non plus que c'était une personne sans qualités : je dis qu'elle a fait, dans un travail en commun avec Laure Adler, ce que la seconde lui a demandé de faire dans l'esprit et la doctrine radio qu'elle a voulu mettre en oeuvre en tant que Directrice du programme. Je ne dis pas non plus que le DdP est un potentat : d'abord il a des supérieurs, et ensuite des collaborateurs avec qui il me semble évident que ça discute en équipe. Mais enfin le DdP doit bien fixer une ligne, non ? Et si on ne croit pas à ça alors je ne sais pas très bien ce qu'on peut dire sur les décisions qu'on essaie de deviner ou de comprendre, sans trop avoir de billes pour ça. De fait, l'exercice est tellement périlleux que mon habitude est de parler de ce que j'entends à ma radio, plutôt que de ce que je crois deviner en amont.
Mais enfin si on essaie de comprendre, de savoir et de prévoir, concernant S. Treiner, nous sommes en position tout simplement d'essayer de la connaitre un peu mieux par sa production, et là autant dire le peu qu'on a comme info, je m'explique : je suis contre la méfiance et les procès d'intention systématiques. Comme le dit Vincent, il faut juger sur pièces. Or qu'a fait S. Treiner à la télé ? Réponse : voyez sa fiche plus haut, elle a fait "Ce soir ou jamais" pendant 3 ans. Et ça n'est pas rien. Ca parle forcément d'elle. La réflexion ne s'arrête pas là : elle n'en est plus depuis 2009, donc la base de discussion que je propose est plutôt la suivante : qu'y avait-il de culturel entre 2006 et 2009 chez Taddéi ? Pour le reste, n'ayant pas l'habitude de juger par avance, je n'ai ni redouté un nouveau recul de la culture, ni évoqué aucune garantie. Mon propos est autre : je cherche à savoir (juste un peu) à qui en tant qu'auditeurs on aura affaire pour co-piloter ou pour appliquer une politique de programmes. Et pour ça je propose de rassembler les maigres éléments qu'on a.