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Le coin des bouquineurs    Page 8 sur 9

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Philaunet 


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Re: Le coin des bouquineurs - Jeu 10 Mar 2016, 10:08

Fontaine(https://regardfc.1fr1.net/t18p50-le-coin-de-la-bouquinaille#24974) a écrit:ce qui suit n'est ni une pub ni un copinage et je ne suis pas juif.

http://www.kisskissbankbank.com/fr/projects/jeanne-d-arc-sauvee-des-cendres

en cliquant sur le lien ci-dessus vous serez informés d'un projet titanesque de l’hurluberlu Hélios Azoulay.

Pour ceux qui s’intéressent à l'histoire de la musique son dernier livre-bouquin :

L'Enfer aussi a son orchestre. La musique dans les camps
de Hélios Azoulay et Pierre-Emmanuel Dauzat
est  à découvrir.
La Librairie Vuibert.

NB: Rebatet était musicologue.
la balle est dans votre camp.

Lecture conseillée : Colloque "Musique et camps de concentration"
Musique conseillée : la série de Mildred Clary sur France Musique "La musique à Teresin" (Haas, Ullmann, etc).

Philaunet 

Philaunet
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Re: Le coin des bouquineurs - Sam 12 Mar 2016, 20:29

À l'époque de ce topo du 5 février dernier, Avec un auteur... majeur, suite à l'écoute d'Un autre jour est possible, j'ignorais que Richard Millet avait publié un article décapant habillant Marylis de Kerangal (et bien d'autres) pour l'hiver. J'en trouve le texte à l'occasion d'une petite recherche sur l'auteur de "À ce stade de la nuit".  Le voici à lire dans une numérisation de Google book, sous le titre Pourquoi la littérature de langue française est nulle.

Richard Millet ne sera logiquement pas invité dans l'émission de Tewfik Hakem, de Caroline Broué ou de Laure Adler.

Philaunet 

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Qui a piétiné les morts ? - Sam 11 Juin 2016, 12:17

Pour compléter l'écoute de l'émission de 1976 donnée en archive de nuit (le France Culture de qualité qui existe encore)  Lecture et commentaire du Feu d'Henri Barbusse, la dernière phrase de la nouvelle de l'écrivain, Jean qui pleure et Jean qui rit (1928) : "C'est peut-être lui [le poilu inconnu de l'Arc de Triomphe] que piétinent tant de pèlerins de la gloire et de ministres parlant de la lumière civilisatrice de la France sur l'univers et de la sainteté de la guerre, et qui rit éternellement sa grimace dans l'enfer du noir, au-dessous de la civilisation"

Tiré de La Grande guerre des écrivains, D'Apollinaire à Zweig, Textes choisis et présentés par Antoine Compagnon, Folio classique, 2014.

1914-1918, des regards de contributeurs

Philaunet 

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Robert Walser - Lun 10 Oct 2016, 22:26

Pour compléter Robert Walser, maître du récit court, voici la chronique de Pierre Assouline du 20 août 2006 :

"Comment Robert Walser m’est tombé dessus

    Cet été, un écrivain m’est tombé dessus au moment où je m’y attendais le moins. Entendez : alors que je me croyais protégé de toute intrusion par la barrière de livres que j’avais emportés avec moi. Cela a commencé par un zapping télévisé un samedi soir à la recherche de la chronique des événements courants. Métropolis m’est apparu sur Arte, la figure de Robert Walser m’a sauté au visage et la voix chaude de Pierre-André Boutang a fait le reste pour m’entraîner dans ses pas. C’est le genre d’écrivain dont on précise toujours entre parenthèses (Bienne 1878- Herisau 1956), non pour encourager à visiter le canton de Berne ou celui d’Appenzell, mais pour éviter que l’on en fasse une sorte d’écrivain autrichien du XIXème siècle. Il faut dire que l’intéressé n’avait rien fait lui-même pour se rendre inoubliable. A croire qu’il était la principal obstacle à la diffusion de son oeuvre.

Dans le beau documentaire commenté par Boutang, au fil des témoignages et des évocations, il apparaît bien comme le plus grand écrivain suisse de langue allemande dont la fin (les vingt quatre dernières années de sa vie dans un asile psychiatrique, à sa sa demande puis contre son gré) éclaire rétrospectivement le début et le milieu de la vie. A l’écart, marginal, inclassable, il l’était sans aucun doute, comme il était fragile, mélancolique, solitaire, pauvre, nomade, vierge, rêveur, détaché des biens matériels et effrayé à l’idée de réussir quelque chose. De tous les métiers qu’il avait pratiqués avec l’air de ne pas y toucher (dans les assurances et la banque, puis dans une bibliothèque) avant de se vouer à l’écriture, le plus étonnant, celui qui mériterait qu’on lui consacre une nouvelle dont il serait le héros, c’est bien celui de valet au château Dambrau à Falkenstein (Haute-Silésie) en 1905, au sortir d’une école pour valets.

Robert Walser a énormément écrit et publié : des romans (Les Enfants Tanner, Le Commis, L’Institut Benjamenta), des recueils de poèmes et de "petites proses", des textes divers pour les journaux. Avant son internement pour schizophrénie, ressentant un "effondrement de la main", il rédigeait (notamment Le Brigand) d’une écriture microscopique que des chercheurs opiniâtres mettront des années à déchiffrer. Ce qu’il appelait "le territoire du crayon". Le reclus de l’asile de Herisau en proie au délire de persécution, dont l’oeuvre avait pourtant été célébrée haut et fort par Kafka, Musil, Benjamin, Hesse, Zweig et Canettti, se serait effacé du monde dans l’indifférence quasi générale n’eut été l’amitié admirative de l’éditeur et écrivain Carl Seelig, son compagnon de promenade. Car Walser fut toute sa vie, et surtout les derniers temps, un promeneur absolu, qui voulut élever la marche à pied au rang d’un art de vivre. La promenade était sa respiration. Robert Walser cessa de respirer le 25 décembre 1956, les pieds dans la neige, alors qu’il se promenait.
                                                               
 De lui, je n’avais lu autrefois que l’Institut Benjamenta (L’Imaginaire) : l’angoissante ironie qui s’en dégageait m’avait laissé un puissant souvenir, notamment l’occupation principale des élèves entre les enseignements théorique et pratique : l’attente… Je me promettais de revisiter Walser plus à fond d’autant qu’il ne se passe guère de semaines sans que les meilleurs critiques suisses, de ceux du Passe-Muraille à ceux du Temps, n’y encouragent leurs lecteurs. Et puis voilà, dans la torpeur d’une nuit d’août, après avoir éteint la télévision aussi distraitement qu’elle avait été allumée, en mettant un peu d’ordre dans les livres mis de côté depuis un an "à lire d’urgence en vacances", je me suis laissé happer par le dernier livre de W.G. Sebald Séjours à la campagne (Logis in einem Landhaus, traduit de l’allemand par Patrick Charbonneau, Actes Sud) paru à la fin de l’année dernière. L’auteur des Emigrants et de Vertiges, s’y livre à quelques exercices d’admiration de Jean-Jacques Rousseau à Peter Hebel, six portraits en hommage à leur génie qui forment selon la loi du genre son autoportrait en creux. Et entre les pages 123 et 161, "Le promeneur solitaire. En souvenir de Robert Walser". Il était écrit que je ne lui échapperais pas. Sebald, qui identifie Walser à son grand-père qu’il adorait, enrichit son texte, comme à son habitude, de photographies et de documents publiés entre les lignes même et non dans un cahier spécial -heureux auteur auquel son éditeur permet une telle licence ! Le procédé lui autorise tous les recoupements et correspondances. Rien de tel pour dégager des similitudes de ce fleuve d’incertitudes. Très attaché au travail sur la langue, Sebald était bien placé pour décortiquer dans la graphorrée de Robert Walser les néologismes dont il avait le secret, tels que das Manshettelige (la dégonflardise) ou das Angstmeierlich (la génuflexibilité), et ses bizarreries comme un sofa "scrouinant" (gyxelnd). Son analyse de la parenté Gogol-Walser est des plus réjouissantes, comme l’est celle de ses "microgrammes", cette écriture minuscule pratiquée au fin fond de son terrier, de celui qui se sent dans l’illégalité et la clandestinité par rapport à la société, et constitue les archives d’une "véritable émigration intérieure". On comprend que W.G. Sebald avoue avoir été toute sa vie envoûté par l’ombre fraternelle de Robert Walser.  

    J’ai lu ces pages en vacances. En rentrant, au courrier, j’ai trouvé parmi quelques livres un poche à paraître à la rentrée Retour dans la neige (traduit de l’allemand par Golnaz Haudichar, 143 pages 5,50 euros, Points), recueil de 25 récits exquis parus entre 1899 et 1920 et signés… Robert Walser. Si ce n’est pas un signe, qu’est-ce qu’un signe ? Il ne m’en faut pas plus pour me convaincre que désormais, son oeuvre ne me lâchera plus. Dans la préface et les notes, Bernhard Echte nous apprend que Walser a passé son dernier quart de siècle à coller des sacs en papier, fabriquer de la ficelle et trier des petits pois à l’atelier de l’hôpital. Cela nous en dit bien davantage, et autrement mieux, que la phrase de Philippe Delerm ("Robert Walser, un faux naïf et un grand écrivain") que le Seuil a jugé bon de faire figurer en gros caractères au centre de la couverture du livre. Si l’on a bien compris, avec la nouvelle police de caractères, c’est là la nouvelle signature graphique de cette collection. Si l’on en juge par le résultat, le principe est absurde -et risque d’aboutir parfois à des accouplements grotesques. Quoi qu’on pense des qualités et du talent de Philippe Delerm, Robert Walser ne méritait pas ça."



Tous les commentaires du 9 octobre 2016 dans le forum ainsi que les précédents sont à retrouver ici

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« Les roseaux bien-pensants » - Dim 22 Jan 2017, 15:01

Paru à l'automne dernier, le livre de M. André Perrin, Scènes de la vie intellectuelle en France (Editons de l'Artilleur/Toucan), concerne en partie la chaîne (prétendument) culturelle sur laquelle porte ce forum. S'appliquant à mettre en lumière les divers procédés qui sont employés de nos jours pour « rendre impossible tout débat intellectuel authentique » (p. 56), M. André Perrin, qui se fonde volontiers (et avec une grande précision) sur des émissions diffusées par cette chaîne, nous offrirait ici d'excellentes contributions. L'antépénultième chapitre (pp. 191-198) se rapporte même exclusivement à quelques-unes des déclarations de certain « maître ignorant » dans l'émission de M. Finkienlkraut (le samedi 13  juin de 2015) :      
http://www.mezetulle.fr/ranciere_islamophilie_politique/
https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/les-intellectuels-le-peuple-et-la-republique
Sont reproduits deux exemples tirés de « Concordance des temps », l'un sous la rubrique « Errare France Culture est » et l'autre sous celle qui porte un titre en forme de question.  

Philaunet 

Philaunet
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Les conseils de lecture et d'écoute de ''L'Esprit public'' - Dim 15 Oct 2017, 11:17

Le numéro de L'Esprit public du 15 octobre recevait trois intervenants : François-Xavier Bellamy, homme politique, enseignant et philosophe, Thierry Pech, directeur général du think tank Terra Nova et Hubert Védrine, ancien ministre des Affaires étrangères.

Leurs conseils de lecture et d'écoute sont signalés en fin de page de présentation avec un lien renvoyant aux ouvrages et  au CD :

- Le conseil de lecture de François-Xavier Bellamy : Kamel Daoud, Zabor ou les psaumes, Actes Sud, 2017

- Le conseil musical de Thierry Pech : l'album New Monk Trio de Laurent de Wilde. qui sort le 20 octobre, FIP le promeut dans un riche documentaire (interview vidéo et morceaux de l'album) : Album jazz de la semaine.

Extrait de la présentation : Cela fait déjà vingt ans que Laurent de Wilde a publié la biographie de Thelonious Monk, un ouvrage devenu référence suivi quelques années plus tard par un documentaire réalisé pour Arte. Depuis, tout le monde attendait cet hommage discographique célébrant l'un des plus grands créateurs, et des plus mystérieux, de la musique américaine. Avec beaucoup d'humilité, Laurent de Wilde avait déjà repris quelques thèmes de son maître au cours de ses explorations musicales, de Off Minor et Jackie-ing en acoustique en passant par Shuffle Boil et Epistrophy en électronique. Le pianiste aura donc attendu l'année du centenaire de la naissance de "Sphere" pour s'approprier l'héritage impérissable de Monk sur l'album New Monk Trio prévu le 20 octobre sur le label Gazebo.

- Le conseil de lecture d'Hubert Védrine : Mathieu Bock-Côté, le multiculturalisme comme religion politique, Cerf, 2016.

Sa 4e de couverture : Le multiculturalisme serait l’alpha et l’oméga de la démocratie, le seul visage possible de la modernité. Mais comment en sommes nous arrivés là ? Comment des intellectuels ont imposé à la France et aux nations occidentales la notion d’« identités particulières », et comment lui ont-ils retiré celle d’« identité commune » ? Qu’est-ce qui se cache derrière le culte de la diversité ?
Pour Mathieu Bock-Côté, mai 1968 marque le début d’une révolution inventée par une gauche métamorphosée. Constatant l’effondrement du marxisme, elle a inventé l’égalitarisme identitaire. Critique de l’Occident, déconstruction des traditions, invention de l’antiracisme, telles ont été les étapes d’un redoutable projet : la confiscation de la démocratie par une minorité.
S’inspirant des œuvres des plus grands penseurs de la modernité, de Tocqueville à Muray, en passant par Marcel Gauchet, Raymond Aron ou encore Jean-Pierre Le Goff, revenant sur cinquante ans de vie intellectuelle, de la faillite du communisme à la création de la contre-culture, en passant par l’avènement du droit de l’hommisme et de l’idéologie antidiscriminatoire, Mathieu Bock-Côté propose le décryptage lucide et sévère d’un autoritarisme qui ne dit pas son nom.
Sociologue (Ph. D), chroniqueur, figure de la vie intellectuelle québécoise, Mathieu Bock-Côté collabore au Débat, à Commentaire et au Figaro. Il est l’auteur de plusieurs livres, notamment Exercices politiques (2013), Fin de cycle (2012) et La dénationalisation tranquille (2007).

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Colette pour la Sainte Colette : le Mars azuré, le Morio, le Caligo, l'Uranie riphée et autres papillons - Mar 06 Mar 2018, 13:45

“Notre vie difficile et troublée a plus que jamais besoin d'images sereines. Plus que jamais nous aimons un certain romanesque scientifique, figuré sur les pages des belles entomologies, avec tous les attraits d'une féerique vérité.”
― Colette  "Journal à Rebours", Papillons

Où il est question, entre de nombreux autres, du Mars azuré



Lépi' Net Les Carnets du Lépidoptériste Français

et du Morio



PAPILLONS et insectes du HAUT-JURA

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Dominique Fernandez cite Pier Paolo Pasolini - Jeu 03 Mai 2018, 08:55

Dominique Fernandez cite Pier Paolo Pasolini (1922-1975) dans Sentiment indien Gallimard p.18 : "Homme d'un courage intrépide, il publia, lors des révoltes étudiantes de mai 1968, un poème qui scandalisa ses amis bien pensants : je suis, disait-il en substance, du côté des flics et contre les étudiants, car les étudians sont des fils de bourgeois, et les flic, des enfants du peuple".

Thématique mai 1968 : rubrique Au fil de l'écoute, à partir du  post 677 à 701 (non clos).

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Unanimisme suspect - Sam 26 Mai 2018, 13:25

Pour changer de l'unanimisme de la presse et des médias en général, comme France Culture, qui ne se veut plus seulement antenne radiophonique, mais média global (on voit ce que ça donne, quand la souris veut se faire plus grosse que le bœuf), voici le début d'un article du Point sur Philip Roth dont le titre, fait de citations d'Angelo Rinaldi, annonce clairement la couleur : Philip Roth ? « Vulgarité », « narcissisme » et « répétitions »

Début de l'article : "On ressort les entretiens de Philip Roth ; on convoque les spécialistes pour une dernière pige ; on casse les chemins de fer et on ne fait pas dans la modération puisqu'il est question de la mort d'un « virtuose », d'un « génie », d'un Nobel sans Nobel. Existe-t-il dans cette patrie littéraire âme qui oserait lever un doigt pour exiger que l'on jette de l'eau sur l'encensoir dédié au prince de Newark. On cherche, on ne trouve pas. Dans Le Figaro, Éric Neuhoff a le mérite de la distance, un peu. On songe en réalité à un homme, critique littéraire, non des moindres, qui dans le silence de son appartement parisien, au milieu de ses chats, doit observer ces hommages littéraires avec quelque irritation – pour le moins (...)".

Angelo Rinaldi, un des rares critiques littéraires à avoir une grande plume.

Voir aussi les Matins du 25 mai 2018, signalé dans Ne pas fâcher un ami éditeur...

Philaunet 

Philaunet
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Giacomo Leopardi (1798-1837) l'a écrit... - Lun 28 Mai 2018, 21:03

"Mon ami, ce siècle est un siècle de gamins, et les quelques hommes qui demeurent doivent se cacher, tant ils ont honte, comme ceux qui marchent droit dans le pays des boiteux. Et ces braves garçons veulent refaire en tous points ce qu’ont fait bien avant eux les hommes, mais le faire en gamins, du premier coup, sans le moindre essai préparatoire. Ils se figurent que le degré atteint par la civilisation les dispense, eux et leurs successeurs, de tout effort dans l’acquisition de leurs compétences. Il y a quelques jours, un de mes amis, qui s’entend aux affaires, me disait que la médiocrité elle-même se faisait rare ; presque personne, selon lui, n’est plus capable d’assumer les charges ou de remplir les fonctions auxquelles le hasard, une contrainte extérieure ou un libre choix les destinent. Voilà en quoi me semble tenir la différence entre ce siècle et les autres ; autrefois, comme de nos jours, la grandeur était fort rare ; mais alors c’était la médiocrité qui régnait, tandis qu’aujourd’hui c’est partout le règne de la nullité. Tout le monde voulant être tout, il en résulte une telle confusion qu'on ne peut plus distinguer les quelques grands hommes, qui, je crois, subsistent encore, mais qui, perdus dans l’immense foule des prétendants à la gloire, ne parviennent même pas à se frayer un chemin. Ainsi, lorsque les plus nuls se croient brillants, l’obscurité et la nullité du résultat deviennent le lot commun des plus nuls comme des plus grands".

Giacomo Leopardi (1798-1837), "Petites Œuvres Morales", Dialogue de Tristan et d’un ami, édition Allia 1992, Traduction Joël Gayraud, p. 239.

À noter qu’est disponible, sur le site Gallica de la BNF, une traduction de ce passage par F.A. Aulard (M DCCC LXXX) : Tome 3, page 162. Elle en vaut la peine.

Philaunet 

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De l'incitation - Jeu 27 Sep 2018, 11:29

''Jemand mußte Josef K. verleumdet haben, denn ohne daß er etwas Böses getan hätte, wurde er eines Morgens verhaftet''.

Cette phrase initiale du "Procès" de Franz Kafka, est comme celle de "L'Enfer" de Dante, inoubliable :
''Nel mezzo del cammin di nostra vita
mi ritrovai per una selva oscura,
ché la diritta via era smarrita
''.

France Culture, en étudiant (bien, cf. Adèle Van Reeth, "L'Iliade", ou mal, cf. de nombreuses pages de ce forum) et en citant les grandes œuvres du patrimoine, incite à les parcourir ou à s'en nourrir. C'est déjà ça. Pour la station, c'est un peu contre-productif, car sauf à passer ses journées à ne faire que ça, on ne peut lire Homère et écouter France Culture et France Musique. Qui suit les conseils de Van Reeth [son mp3="https://media.radiofrance-podcast.net/podcast09/10467-12.09.2018-ITEMA_21806387-2.mp3" debut="51:57" fin="52:21"] ou de Charles Dantzig (cf. Grimmelshausen) peut éteindre son "poste" durant deux semaines (au moins)..

Le numéro de La Dispute de lundi, dont la première partie a été évoquée ici, incite à ouvrir ''Der Prozess'' ou "Le Procès". Mais alors... rdv en 2019 ? Smile

Ainsi s'explique aussi la modeste participation à ce forum : les auditeurs cultivés (h/f) de France Culture lisent (des livres) ou regardent (des films) ou écoutent (de la musique). En plus de cultiver leur jardin, cela va sans dire.

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Re: Le coin des bouquineurs -

Le coin des bouquineurs     Page 8 sur 9

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