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Accueil / Regards sur France Culture

Le coin de la poésie    Page 1 sur 2

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Philaunet 

Philaunet
Admin

1
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Le coin de la poésie - Jeu 01 Mai 2014, 13:15

Dans le fil Répliques, le 1er mai 2014, en terminant son savant billet,
Antoine Arnoux a écrit: (...) « La vie est variable aussi bien que l'Euripe ».

Ce vers m'était inconnu et  je ne connaissais pas le poème d'Apollinaire d'où il est tiré. Moteur de recherche aidant, je l'ai lu sur la Toile et le reproduis ci-dessous à l'aide de la version se trouvant dans  l'Anthologie de la poésie française (Fallois 2002) de Suzanne Julliard. Un volume dont j'ai appris l'existence et que j'ai acheté grâce à... Alain Finkielkraut qui recevait Suzanne Julliard (et Jean-Claude Pinson) le 30 novembre 2002 dans Répliques sur le thème : « Vivre la poésie ». Pour cela, et pour bien d'autres choses encore, A.F. mérite son siège à l'Académie française.

Et merci à vous Antoine Arnoux.

Le voyageur

A Fernand Fleuret

Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant

La vie est variable aussi bien que l’Euripe

Tu regardais un banc de nuages descendre
Avec le paquebot orphelin vers les fièvres futures
Et de tous ces regrets de tous ces repentirs
Te souviens-tu

Vagues poissons arqués fleurs submarines
Une nuit c’était la mer
Et les fleuves s’y répandaient

Je m’en souviens je m’en souviens encore

Un soir je descendis dans une auberge triste
Auprès de Luxembourg
Dans le fond de la salle il s’envolait un Christ
Quelqu’un avait un furet
Un autre un hérisson
L’on jouait aux cartes
Et toi tu m’avais oublié

Te souviens-tu du long orphelinat des gares
Nous traversâmes des villes qui tout le jour tournaient
Et vomissaient la nuit le soleil des journées

O matelots ô femmes sombres et vous mes compagnons
Souvenez-vous-en

Deux matelots qui ne s’étaient jamais quittés
Deux matelots qui ne s’étaient jamais parlé
Le plus jeune en mourant tomba sur le côté

O vous chers compagnons
Sonneries électriques des gares chant des moissonneuses
Traîneau d’un boucher régiment des rues sans nombre
Cavalerie des ponts nuits livides de l’alcool
Les villes que j’ai vues vivaient comme des folles

Te souviens-tu des banlieues et du troupeau plaintif des paysages

Les cyprès projetaient sous la lune leurs ombres
J’écoutais cette nuit au déclin de l’été
Un oiseau langoureux et toujours irrité
Et le bruit éternel d’un fleuve large et sombre

Mais tandis que mourants roulaient vers l’estuaire
Tous les regards tous les regards de tous les yeux
Les bords étaient déserts herbus silencieux
Et la montagne à l’autre rive était très claire

Alors sans bruit sans qu’on pût voir rien de vivant
Contre le mont passèrent des ombres vivaces
De profil ou soudain tournant leurs vagues faces
Et tenant l’ombre de leurs lances en avant

Les ombres contre le mont perpendiculaire
Grandissaient ou parfois s’abaissaient brusquement
Et ces ombres barbues pleuraient humainement
En glissant pas à pas sur la montagne claire

Qui donc reconnais-tu sur ces vieilles photographies
Te souviens-tu du jour où une vieille abeille tomba dans le feu
C’était tu t’en souviens à la fin de l’été

Deux matelots qui ne s’étaient jamais quittés
L’aîné portait au cou une chaîne de fer
Le plus jeune mettait ses cheveux blonds en tresse

Ouvrez-moi cette porte où je frappe en pleurant

La vie est variable aussi bien que l’Euripe


Guillaume APOLLINAIRE "Alcools"

Invité 


Invité

2
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Quatrain d'après Victor Hugo - Ven 01 Mai 2015, 12:01

Modifié.



Dernière édition par Antoine Arnoux le Ven 12 Mai 2017, 16:55, édité 1 fois

Philaunet 

Philaunet
Admin

3
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Re: Le coin de la poésie - Mar 02 Juin 2015, 10:32

Antoine Arnoux a écrit:J'affichai sur les murs des proclamations.
On y lisait : « Il faut que nous en finissions !
Au panier les Hakems, les Voinchets, les Brouettes !
A la France Culture ils ont mis les poucettes. »

Joli ! Mais je crains que le sens de "poucettes" ne soit inconnu de 95% des parleurs au micro et des reporteurs de néant oeuvrant à France Culture...

Philaunet 

Philaunet
Admin

4
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Mallarmé - Mar 02 Juin 2015, 10:49

Dans le fil Errare sous le titre « Calme bloc ici-bas chu d'un désastre obscur »

Antoine Arnoux a écrit:Extrait de la chronique dite ce matin par M. de Saint Vincent : « (…) l'exergue de Mallarmé donne le ton : ''Il faut quelques secondes pour effacer un monde'' (…). »
[son mp3="http://franceculture.fr/sites/default/files/sons/2015/06/s23/NET_FC_a82eecb7-29ba-4a47-aa2a-4691af743046.mp3" debut="00:13" fin="00:19"]
Ne prend-on pas ici Houellebecq pour Mallarmé ?
http://www.franceculture.fr/emission-ce-qui-nous-arrive-avec-ce-qui-nous-arrive-avec-2015-06-02

M. de Saint Vincent se serait-il laissé abuser comme un certain Emmanuel Rimbert écrivant dans «Jours intranquilles en Libye » paru en 2015 :

Les Thuwars braquent leurs kalashnikovs vers le ciel.
Sylvain prend un taxi pour nulle part.
Mallarmé, après tout ça. C’est peut-être Mallarmé que j’aime le plus : « il faut quelques secondes pour effacer un monde ».

Cette citation ne semble pas avérée dans l'oeuvre de Mallarmé. En revanche, il semble que Houellebecq brouille les pistes en empruntant des mots à des poètes fameux et en revendiquant en partie l'héritage de Mallarmé *, ce qui fait apparemment prendre à des commentateurs une inspiration pour une citation.  M. de Saint Vincent pourrait-il débrouiller l'écheveau ?


* Dans l'article du Zeit Ich bin dabei zu krepieren (« Je suis en train de crever »), on lit ceci :
Auf den ersten Blick wirken die Verse einfach: Il faut quelques secondes / Pour effacer un monde (man braucht ein paar Sekunden, um eine Welt auszulöschen) oder Rien dans la vie n’est réparable, / Rien ne subsiste après la mort (nichts im Leben lässt sich reparieren, nichts überlebt den Tod). Das sind Sätze wie aus der Sonntagsschule.  (« Voilà des phrases comme créées au  catéchisme des  écoles du dimanche »)

Der Gedichtband brilliert aber nicht nur mit Alexandrinern und Mallarmé-Fundstücken.
(« Le recueil de poésie ne brille pas seulement par ses alexandrins et ses trouvailles mallarméennes »).



Dernière édition par Philaunet le Sam 15 Aoû 2015, 12:57, édité 1 fois

Philaunet 

Philaunet
Admin

5
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Lamartine rétabli - Ven 05 Juin 2015, 13:11

Dans le fil La Fabrique de l'histoire sous le titre Post-doctorant animal triste Aujourd'hui à 11:27,
Antoine Arnoux a écrit:[...)
Le recueil où figure « Le vallon » parut en... 1820 (i.e. « un peu avant » la IIème République aussi). La chronologie est respectée, nous objectera-t-on justement. Tout de même les vers de Lamartine sont dits de façon « un peu » approximative. Que l'on compare le discours  du « post-doctorant » au quatrain « visé » :
« Mais la nature est là qui t'invite et qui t'aime ;
Plonge-toi dans son sein qu'elle t'ouvre toujours :
Quand tout change pour toi, la nature est la même,
Et le même soleil se lève sur tes jours. »
L'idée y est, nous objectera-t-on tout aussi justement.  
http://www.franceculture.fr/emission-la-fabrique-de-l-histoire-actualite-de-l-histoire-24-heures-%C2%ABquel-temps-fait-il-%C2%BB-guillaume

Merci, je prends Le vallon sur-le-champs.

Shomon 


Invité

6
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Poètes à vos kotos - Dim 16 Aoû 2015, 15:44

...Bonjour
Pour ceux qui s'intéressent à la poésie japonaise il est encore temps de participer au concours de tanka organisé par la ville de Lyon ( son ambassade du Japon) et" la revue du tanka francophone".Thème : la lumière. Jusqu'au 30 Août.
www.revue-tanka-francophone.com

Philaunet 

Philaunet
Admin

7
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André Frédérique, ''L'enfant boudeur'' - Lun 08 Aoû 2016, 13:21

André Frédérique ? Son "Enfant boudeur" (partiellement reproduit) se trouve sur la page Couleurs d'été du 08 août 2016 par Judith Chaine (1/5). Sur France Musique, la chaîne culturelle de Radio France.

"L'enfant boudeur", donc :

"Veux-tu jouer à la pirouelle
à la redouble au rat musqué
veux-tu jouer à la sauguette
au goligode au ziponblé
veux-tu jouer au jeu de l’ange
à l’oeil-au-dos au mort parlant
veux-tu jouer à cache-mésange
à mouton-bêle à baille-au-vent
veux-tu jouer à croque-au-sel
au déserteur à la logorrhée
veux-tu jouer au jeu de l’hombre
sur le mur blanc les mains croisées
(...)
"

En voulant vérifier si "le jeu de l'hombre" n'est pas par hasard le "le jeu de l'ombre" (les textes sur Internet sont identiques, soit c'est juste, soit ils se sont recopiés comme d'habitude), je tombe sur cette splendide étude de Christian Moncelet, André Frédérique ou "Un coup de dépravé toujours abolira le rasoir".

Le poème, qui se termine par "Non, je veux étudier", nous rappelle une certaine productrice puisqu'il est question de marelle (et non parce qu'elle veut étudier, loin de là !). On y reviendra plus précisément dans une autre rubrique.

France Musique soigne ses pages avec beaucoup d'attention. La station nous comble cet été.

[Pour retrouver le fil 'Tous les commentaires du jour", c'est ici]

Nessie 

Nessie

8
Répondre en citant  
Pour compléter la revue de l'invention littéraire - Dim 14 Aoû 2016, 02:14

@ Philaunet - 1000 mercis pour ce lien

Invention littéraire est bien le mot qui convient pour André Frédérique, homme de radio qui réalisa quelques exploits au temps du club d'essai, prince de l'humour noir et quasi-inventeur du second degré (du moins premier exploitant-diffuseur de cette formule due à son ami Pierre Barbaud) est devenu post-mortem un enfant chéri de France Culture, grâce à Jean Chouquet et Bertrand Jérôme qui, d'émissions spéciales en séquences spéciales dans des émissions ordinaires -notamment aux Papous dans la tête, invention littéraire encore et toujours-  ont donné à entendre probablement toute son œuvre poétique connue, faute de pouvoir y mettre en fiction radio son roman inachevé (La grande fugue), trop leste et dont je poserais volontiers le premier chapitre ou au moins la première page dans notre fil "Bouquinaille".

"Fred" ainsi l'appelait-on , était un grand loufoque, un artisan du canular, et comme son ami Carmet un excentrique dont la fantaisie au quotidien avait quelque chose de grinçant car sauf si l'on était de ses intimes, il était difficile de savoir s'il plaisantait, purement et simplement, ou s'il était en train de délirer. Il avait, comme plus tard saura le faire Michel Serrault, l'art de  conserver la plus grande impassibilité tout en destabilisant en moins de deux n'importe quand n'importe qui et même plusieurs de ces n'importe qui, par exemple toute une salle comme ce fameux soir où sur la scène du théâtre Gramont, pour sa rubrique dans l'émission de Philippe Soupault "Prenez garde à la poche", en présence de Jean Poiret et Michel Serrault (justement) médusés, il interviewa un poireau. Car avec lui, les canulars tout comme les jeux les plus insolites, ne s'arrêtaient jamais à l'idée, mais passaient toujours dans les actes. Ainsi des touristes innocents lui doivent d'avoir passé une semaine dans le Berry Vulgaire où ils furent voiturés contre espèces sonnantes dans un car loué et conduit par Jean Carmet en tenue de chauffeur. Avec ses amis toujours prêts à obtempérer il organisait aussi un récurrent concours de la plus mauvaise pâtisserie, qui consistait à ramener le gâteau le plus mauvais acheté le dimanche matin. On lui doit encore l'idée du dîner de cons, qui fut exploitée ultérieurement comme on sait. On lui doit, on lui doit....

Cela dit, on n'entre pas si facilement dans l'univers poétique et quelque peu sordide d'André Frédérique. Un des meilleurs participants des Papous dans la tête, Emmanuel Brouillard qui pratiquait à l'occasion lui aussi un humour glaçant et qui a tiré sa révérence volontairement, imitant peut-être à 50 ans d'intervalle le pharmacien doublement faillitaire, un dimanche midi faisait son portrait en ces termes : "André Frédérique avec son humour qui mettait le monde en morceaux, au point qu'un jour il ne lui est plus resté assez de force pour les ramasser". (je cite de mémoire)

"Fred" a laissé un nombre considérable de ces poèmes tristes, disperses dans des revues et on sait ce qu'étaient en cette époque les revues : innombrables, souvent éphémères. Aussi les spécialistes continuent à traquer les inédits et même à celui qui ne les traque pas il arrive d'en trouver. Ainsi il y a 25 ans fort occupé à la cérémonie des emplettes hebdomadaires au marché du livre ancien, dans une feuille  de chou dont je n'ai retenu ni le titre ni la date voila que je tombe sur cet onzain que je me suis empressé d'apprendre par cœur. Ici à tous je le donne pour ce qu'il vaut - Atassion c'est du brutal :

"- Général Couillaucul de mes deux légionnaires,
Avez-vous en tétant le sein de votre mère
goûté au colostrum des gloires militaires ?

- Oui, j'ai sucé le sang de la France éternelle
ça sentait l'arsenic et la vieille dentelle,
dentelle dans laquelle eut longtemps végété
la grabataire abjecte du quartier réservé.

J'ai vu tous les combats, connu tous les triomphes,
mais je préfère encore aux oripeaux de honte
déguster en bavant sur le comptoir qui poisse
l'absinthe de jésus et le vin des paroisses."

Pour le cas où il n'aurait pas encore rejoint le Fonds André Frédérique, je me suis promis d'envoyer un jour ce texte aux gardiens du royaume, l'excellent Claude Daubercies ou l'inépuisable Sylvain Goudemarre. Mais à force de passer tout mon temps de loisir à chasser l'antanaclase dans le Haut-Orénoque, je manque à tous mes devoirs envers les meilleurs serviteurs du patrimoine.


_________________
A l'intention de ceux qui prennent mon pseudonyme pour un bouclier : mon identité n'est ni affichée ni dissimulée.
Pour la trouver il suffit de suivre le fil de mon profil.

Philaunet 

Philaunet
Admin

9
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Denis Hamel - Poésie contemporaine - Lun 19 Sep 2016, 22:08

Denis Hamel a écrit à la productrice de l'émission de poésie sur France Culture, c'est ma lettre à manou farine (poésie et ainsi de suite)

Il s'agissait probablement de donner suite à l'émission suivante : Poésie et lecture(s).

La fin du billet donne le lien vers le site de Denis Hamel. Je comprends mieux le billet après avoir lu Goûts et affinités artistiques. On y retrouve des références à France Culture et à France Musique.

Deux poèmes sont donnés à lire sur le site

denis hamel 


Invité

10
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2 nouvelles pages sur mon site - Lun 24 Oct 2016, 12:17

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Re: Le coin de la poésie -

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